Les traitements médicamenteux des cancers - Boutique

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Les traitements
médicamenteux
des cancers
(chimiothérapie, thérapie antihormonale,
immunothérapie)
Une information de la Ligue contre le cancer
destinée aux personnes concernées et à leurs proches
Les traitements médicamenteux des cancers
1
Impressum
_Editrice
Ligue suisse contre le cancer
Effingerstrasse 40
case postale
3001 Berne
tél. 031 389 91 00
fax 031 389 91 60
[email protected]
www.liguecancer.ch
_Texte
Dr Anne Durrer, Dr Agnes Glaus,
Susanne Lanz, Alexia Stantchev
_Conseils spécialisés
Dr Jean Bauer, médecin adjoint oncologie
médicale, CHUV, Lausanne
Dr Cristina Nay Fellay, cheffe de clinique
oncologie, Hôpital Riviera, Vevey
Dr François Perrochet, médecin-chef
oncologie, Hôpital Riviera, Vevey
_Photos
Couverture, p. 4, 16, 30, 36, 42:
ImagePoint SA, Zurich
_Design
Ligue suisse contre le cancer, Berne
_Impression
Rub Media SA, Wabern
Cette brochure est également disponible
en allemand et en italien.
© 2017, 2009, 2004, 1999
Ligue suisse contre le cancer, Berne
6e édition inchangée
LSC / 2.2017 / 1300 F / 022101012111
Sommaire
Editorial5
Qu’est-ce que le cancer?
Les possibilités de traitement
Traitement sur mesure
Traitement dans le cadre d’une étude clinique
6
8
8
10
Quels médicaments? Comment agissent-ils?
12
Les cytostatiques (chimiothérapie)
12
Thérapie antihormonale (hormonothérapie)
15
Les thérapies ciblées 17
L’immunothérapie19
L’avenir et la recherche
21
Comprimés, gélules, injections
21
Effets indésirables: généralités 23
Conseils en cas de …
25
Troubles veineux en cas de perfusion
25
Modification de la formule sanguine
26
Inflammations de la muqueuse de la bouche
et de la gorge
27
Nausées et vomissements
28
Troubles digestifs (constipation, diarrhée)
29
Perte d’appétit
29
Chute de cheveux
31
Fatigue32
Troubles hormonaux
33
Perturbation des fonctions musculaires
et nerveuses
34
Réactions cutanées
34
La vie continue 35
Alimentation35
Travail37
Sexualité38
Alcool et tabac
39
Les autres médicaments
40
Les thérapies complémentaires
40
Vivre avec la maladie
43
Annexes44
Feuille de remarques personnelles
Les traitements médicamenteux des cancers
50
3
4
Les traitements médicamenteux des cancers
Chère lectrice, cher lecteur,
A certains
endroits du
texte, seul le
genre masculin
est utilisé afin
de faciliter la
lecture. Nous
remercions
nos lectrices de
leur compréhension.
Pour les malades comme pour
leurs proches, un diagnostic de
cancer représente un grand bouleversement. Du jour au lendemain
la vie bascule. Passé le premier
choc, les rendez-vous médicaux se
succèdent, vous devez enregistrer
des informations et prendre des
décisions, concernant la mise en
place de votre traitement notamment.
Elaborée pour vous et pour vos
proches, cette brochure vous aidera – c’est notre souhait – à prendre
des décisions en bonne connaissance de cause, avec le soutien de
votre équipe médicale. Des informations par écrit ne remplaceront
en effet jamais le dialogue avec les
professionnels de la santé. N’hésitez pas à leur poser toutes les
questions qui vous préoccupent.
Votre équipe médicale vous aura
peut-être proposé un traitement
médicamenteux. La médecine faisant sans cesse des progrès, les
médicaments contre le cancer sont
aujourd’hui à la fois plus efficaces
et mieux tolérés. A côté des chimiothérapies classiques, toujours fréquemment
utilisées,
d’autres
formes de médicaments sont de
plus en plus souvent prescrits.
Rappelez-vous surtout que vous
n’êtes pas seul face à la maladie.
Vos proches, les médecins et l’équipe soignante sont là pour vous
soutenir, mais aussi votre Ligue
contre le cancer. N’hésitez pas à
prendre contact en vous adressant
à la ligue cantonale de votre région
ou en appelant la Ligne InfoCancer
(adresses en annexes).
Nos vœux les plus chaleureux
Cette brochure se propose d’expli- vous accompagnent.
quer brièvement en quoi consistent
les traitements médicamenteux
Votre Ligue contre le cancer
contre le cancer, comment ils
agissent, ainsi que les effets indésirables qu’ils peuvent avoir. Un certain nombre de mesures concrètes
qui vous permettront de remé­­
dier en tout cas partiellement aux
désagréments de votre traitement,
sont également évoquées.
Les traitements médicamenteux des cancers
5
Qu’est-ce que le cancer?
Le terme «cancer» désigne en réalité plus de cent maladies diffé­
rentes, ayant pour point commun
la présence de cellules cancéreuses. Dans la plupart des types
de cancer, ces cellules forment des
tumeurs dites «malignes», c’està-dire qui ont tendance à croître et
à se disséminer.
De plus, les cellules cancéreuses
peuvent se mettre à circuler dans
le sang ou le système lymphatique, envahir des ganglions (nodules répartis dans tout l’organisme et ayant une fonction
immunitaire) et former de nouvelles tumeurs à distance du tissu
d’origine, les métastases.
Tout commence dans la cellule
Les tissus et les organes de notre
corps sont constitués de milliards
de cellules assemblées les unes
aux autres. Le noyau de chacune
d’entre elles contient le matériel
génétique héréditaire (chromosomes ou ADN), qui fonctionne
comme un plan de construction et
qui régule également le rythme de
division cellulaire.
Croissance variable
Une tumeur n’apparaît pas du jour
au lendemain. Une masse tumorale d’un centimètre de diamètre
contient en effet déjà environ un
milliard de cellules et peut croître
depuis plusieurs années. La vitesse de division cellulaire et la
progression de la maladie varient
beaucoup d’un type de tumeur à
l’autre.
Une prolifération anormale
Il arrive toutefois que certaines
cellules, devenues cancéreuses,
échappent à leur cycle normal de
prolifération et commencent à se
diviser de manière anarchique
pour former des tumeurs, qui
peuvent détruire des tissus par
leur croissance rapide et leur caractère envahissant.
6
Les traitements médicamenteux des cancers
Des causes très diverses
Les raisons pour lesquelles une
cellule donnée devient cancéreuse
sont complexes. Le matériel génétique – responsable entre autres
de réguler le cycle cellulaire – subit
régulièrement des altérations liées
à l’âge, au hasard, à certains facteurs héréditaires ou à des influences externes tels que des radiations, des virus ou des
substances toxiques. L’organisme
est muni de systèmes de réparation pour remédier à ces «erreurs».
Il arrive toutefois que ces mécanismes soient dépassés, et que les
cel­lules concernées se mettent à
se diviser et à proliférer de manière anarchique.
Facteurs de risque
Les raisons pour lesquelles telle
personne développera tel cancer
sont le plus souvent inconnues. Il
est possible de réduire le risque de
développer certains types de tumeurs, notamment en renonçant
à la fumée, en adoptant une alimentation saine, en ne s’exposant
pas au soleil et en pratiquant régulièrement une activité physique.
Pour d’autres types de cancer par
contre, aucune mesure de pré­
vention n’est connue.
Les traitements médicamenteux des cancers
7
Les possibilités de traitement
A l’heure actuelle, on peut guérir
certaines formes de cancer ou en
stabiliser d’autres sur plusieurs
années de façon à permettre au
patient de mener une vie nor­
male. Dans certains cas toutefois,
il sera seulement possible de ralentir l’évolution de la maladie et
d’en limiter les symptômes.
Les principales méthodes thérapeutiques à disposition sont:
>> la chirurgie (opération),
>> la radiothérapie (rayons),
>> les traitements médicamenteux.
Ces traitements peuvent être appliqués seuls ou combinés, simultanément ou l’un après l’autre,
selon le type de cancer et les objectifs espérés.
Différents médicaments
Les médicaments anticancéreux
comprennent principalement les
cytostatiques (chimiothérapie), les
thérapies antihormonales (ou
l’hormonothérapie), c’est-à-dire
des médicaments qui agissent sur
les hormones, et l’immunothérapie, c’est-à-dire des médicaments
dont le mode d’action repose sur
des éléments du système immunitaire.
8
Les traitements médicamenteux des cancers
Par ailleurs, de nouvelles formes
de thérapies médicamenteuses,
dites «ciblées» sont apparues, qui
s’attaquent à des molécules bien
spécifiques dans les cellules cancéreuses.
La thérapie génique est une autre
forme de nouvelle stratégie thérapeutique testée pour quelques
formes de cancer; les modalités en
sont encore à l’étude.
Traitement sur mesure
Des spécialistes de plusieurs disciplines, c’est-à-dire un chirurgien,
un oncologue (spécialiste du traitement des cancers par les médicaments) et un radio-oncologue
(spécialiste de la radiothérapie)
collaborent afin d’établir le plan de
traitement le mieux adapté à votre
cas personnel. Il se peut que plusieurs méthodes vous soient proposées en combinaison (chirurgie
suivie d’une chimiothérapie, par
exemple). Vous pourrez discuter
directement des options possibles
avec votre équipe médicale, qui
vous suivra ensuite pendant toute
la durée du traitement, avec la collaboration de l’équipe soignante.
Le choix du traitement
Les éléments essentiels qui influencent le choix de la thérapie
sont:
>> le type de cancer dont vous
êtes atteint;
>> la taille et l’emplacement
de la tumeur;
>> la vitesse de croissance
de la tumeur;
>> l’atteinte éventuelle des
voies lymphatiques avoisinant
la tumeur;
>> la présence ou non de méta­
stases;
>> l’objectif du traitement, curatif
ou palliatif (voir ci-dessous);
>> votre état de santé général
et votre âge;
>> votre attitude par rapport à la
maladie et aux traitements.
De plus, toutes les cellules cancéreuses ne réagissent pas de manière identique. Certains médi­
caments peuvent agir bien plus
efficacement sur certaines que sur
d’autres. Enfin, certaines cellules
malades peuvent être ou devenir
résistantes à un médicament, qui
ne fonctionne alors plus (un peu
comme avec les antibiotiques).
Tous ces facteurs font que le traitement doit parfois être modifié
après un certain temps.
Objectifs du traitement
Un traitement médicamenteux
peut être soit curatif soit palliatif,
en fonction du type de cancer et
du stade de la maladie. Ce facteur
est également décisif pour le choix
de la thérapie.
Un traitement curatif vise à guérir
le cancer, ou pour le moins à sta­
biliser l’état de santé sur le long
terme; on parle alors de rémission. Cependant, il n’est pas possible de prévoir l’évolution de la
maladie avec certitude et on ne
peut pas garantir la guérison ou la
rémission complète par avance.
Lorsque la maladie est déjà avancée, on peut utiliser un traitement
médicamenteux ou autre dans le
but de ralentir son évolution et de
réduire les douleurs ou d’autres
symptômes. On parle alors de
traitement palliatif. Des traitements médicaux ou des soins
spécifiques ainsi qu’un accom­
pagnement psychologique ou
spirituel peuvent faire partie intégrante d’une prise en charge palliative.
Les traitements médicamenteux des cancers
9
Bien s’informer
N’hésitez pas à récolter des informations et à poser toutes les questions qui vous semblent nécessaires. Réfléchissez notamment
aux points suivants:
>> Le traitement permet-il
d’obtenir la guérison? Peut-il
prolonger la survie et
améliorer la qualité de vie?
>> Quels sont les avantages
et les inconvénients du traitement (également en termes
de qualité de vie et/ou d’espérance de vie)?
>> A quels effets indésirables
devez-vous vous attendre?
>> Quelles répercussions le
traitement aura-t-il sur votre
quotidien?
>> Y a-t-il des alternatives au
traitement proposé?
Vous souhaitez en savoir plus?
Vous n’êtes pas sûr de savoir combien d’effets indésirables vous
êtes prêt à supporter? Vous avez le
droit de recevoir une information
complète, de discuter le plan de
traitement et même, si c’est votre
souhait après mûre réflexion, de le
refuser. Vous pouvez également
en parler avec votre médecin de
famille ou demander un deuxième
avis médical, cela ne sera pas
considéré comme une marque de
défiance.
10
Traitement dans le cadre
d’une étude clinique
La recherche médicale permet
d’améliorer constamment les traitements contre le cancer. A l’issue
de nombreuses phases préalables,
il est nécessaire de soumettre des
patients à des tests dans le cadre
d’une étude dite clinique, c’està-dire impliquant directement des
patients.
L’objectif peut être d’optimiser des
traitements déjà existants ou de
tester une nouvelle stratégie thérapeutique. La nouveauté peut résider dans l’utili­sation d’une nouvelle substance mais aussi dans la
modification d’un dosage ou une
nouvelle combinaison de médicaments. Toute étude clinique doit
recevoir le feu vert d’une commission d’éthique avant d’être réalisée.
Les traitements médicamenteux des cancers
Les propriétés des cellules cancéreuses sont toujours mieux comprises et l’amélioration de la qualité de vie figure au cœur de
nombreuses études. De nouvelles
thérapies qui ciblent plus précisément les cellules malades et provoquent moins d’effets secondaires sont en développement.
Il se peut que l’on vous propose –
mais vous pouvez également en
exprimer le souhait – de participer
à une telle étude dans le cadre de
votre traitement. Seul un entretien
personnel avec votre médecin
vous permettra de déterminer les
avantages ou les inconvénients qui
pourraient en résulter pour vous.
Une participation toujours
volontaire
La participation à une étude clinique repose toujours sur une
base volontaire; vous restez libre
de vous en retirer ou d’interrompre
le traitement à tout moment.
Plusieurs motifs peuvent pousser
quelqu’un à participer à une étude.
Certaines personnes en attendent
une amélioration de leur état de
santé ou même une guérison.
D’autres veulent prendre part à la
recherche et pensent avant tout
aux bénéfices que le progrès pourra apporter aux autres patients.
Si votre médecin vous propose de
participer à une étude clinique,
mais que vous ne savez pas trop
quelle décision prendre, n’hésitez
pas à consulter un autre spécia­
liste. Vous pouvez consulter la brochure «Thérapie anticancé­
reuse
dans le cadre d’une étude clinique» (voir p. 46).
Les traitements médicamenteux des cancers
11
Quels médicaments?
Comment agissent-ils?
Le terme chimiothérapie désigne
formellement tout traitement par
des substances chimiques, c’està-dire des médicaments. Dans la
pratique, on utilise en réalité souvent chimiothérapie pour désigner
les cytostatiques, qui furent longtemps les seuls médicaments disponibles pour traiter les cancers.
Les cytostatiques classiques ont
pour objectif de détruire les cel­
lules cancéreuses en inhibant leur
division. Etant donné qu’ils inter­
fèrent avec les mécanismes de la
division cellulaire en général, ils
sont peu spécifiques: comme ils ne
distinguent pas les cellules malades des autres, les cellules saines
subissent aussi leurs effets, notamment celles à division rapide.
Les nouvelles thérapies
Depuis environ vingt ans, le traitement médicamenteux des cancers
a fait de grands progrès. Le domaine des thérapies antihormo­
nales et des immunothérapies
s’est développé. En parallèle, de
nouvelles formes de thérapies,
dites «ciblées», sont apparues, qui
visent spécifiquement les mécanismes de la cancérisation et de
la dissémination des cellules. En
s’attaquant de manière spécifique
aux cellules malades, elles sont
à la fois plus efficaces contre le
cancer et moins nocives pour
l’organisme.
12
Les traitements médicamenteux des cancers
Le classement des médicaments
dans telle ou telle catégorie n’est
pas toujours simple. Par exemple
certaines formes d’immunothérapies ou de thérapies antihormonales fonctionnent sur le mode
des thérapies ciblées et appartiennent ainsi à plusieurs catégories en même temps.
Les cytostatiques
(chimiothérapie)
L’oncologue dispose actuellement
de plus de 100 substances à action
cytostatique.
>> Ces médicaments peuvent
être administrés seuls (chimio­
thérapie exclusive) ou en
chimiothérapie combinée,
quand plusieurs médicaments
sont administrés simultanément (on parle aussi de polychimiothérapie).
>> Les cytostatiques peuvent
également être prescrits
en combinaison avec la radio­
thérapie (traitement combiné
ou radiochimiothérapie).
>> Une chimiothérapie par cyto­
statiques peut être combinée à une intervention
chirurgicale.
Après ou avant une opération
Dans le cadre d’un traitement
combiné à la chirurgie, les cyto­
statiques peuvent être prescrits:
>> avant l’opération (chimiothéra­
pie néoadjuvante ou pré­
opératoire) dans le but de réduire la taille de la tumeur,
la rendre plus facile à opérer
et con­server la fonction de
l’organe malade;
>> après l’opération (chimiothéra­
pie adjuvante) pour prévenir
les récidives et la formation de
métastases.
Lorsque des métastases sont déjà
présentes et qu’une guérison ne
peut plus être espérée, les cytostatiques peuvent aussi être utilisés
dans le cadre d’un traitement palliatif (voir p. 9).
Quelles doses?
Les doses de cytostatiques
peuvent varier selon le but recherché:
>> à dose curative;
>> à haute dose; la chimiothérapie
à haute dose est un type
de traitement plus récent, qui
prévoit de très fortes doses
de médicaments pour augmenter les perspectives de rémission complète de la maladie
(myélome, certaines leucémies, lymphome non hodgkinien). La moelle osseuse peut
être détruite par les cytostatiques et une greffe des cellules souches est alors nécessaire. Cette greffe peut être
autologue (autotransfusion des
cellules sanguines du patient)
ou allogène (greffe de cellules
d’un donneur). Ce traitement
nécessite une hospitalisation
relativement longue mais offre,
pour certains types de cancer,
de meilleures chances de guérison;
>> chimiothérapie à dose adaptée
dans le cadre d’un traitement
palliatif.
Les inconvénients des
cytostatiques
Les thérapies à base de cytosta­
tiques ne font pas la différence
entre les cellules malades et les
cellules saines. Ces médicaments
empêchent donc aussi la multiplication des cellules saines à croissance rapide, telles que:
>> les cellules de la moelle os­
seuse qui donnent naissance
aux cellules sanguines (glo­
bules blancs, globules rouges
et plaquettes ou thrombocytes);
>> les cellules des muqueuses
(bouche, estomac, organes
génitaux);
>> les cellules du système pileux
à l’origine des cheveux, sourcils et autres poils;
>> les cellules sexuelles (c.-à-d.
les ovules et les spermato­
zoïdes).
De ce «manque de discernement»
des cytostatiques résulte un certain nombre d’effets indésirables
(voir p. 25). Ces derniers sont provisoires car les cellules saines de
Les traitements médicamenteux des cancers
13
l’organisme possèdent heureusement une capacité de régénération supérieure à celle des cellules
cancéreuses, qui sont en principe
éliminées grâce au traitement.
Cycle de chimiothérapie
Le déroulement d’une chimio­
thérapie diffère d’une personne
à l’autre; il dépend en particulier
du plan de traitement et de la manière dont le médicament est supporté.
En général, les cytostatiques sont
administrés durant un à cinq jours
toutes les trois à quatre semaines.
On parle de «cycle de chimiothérapie». Un traitement compte quatre
à six cycles, voire plus selon les
circonstances. L’intervalle entre
deux cycles permet essentiellement aux cellules saines de se régénérer. Du fait que la plupart des
cytostatiques bloquent la production du sang dans la moelle os­
seuse et font donc baisser provisoirement le nombre de globules
blancs et des plaquettes, une analyse de sang hebdomadaire peut
être indispensable. Un nouveau
cycle ne peut être recommencé
que lorsque les valeurs sanguines
se sont à nouveau normalisées.
A l’hôpital ou en ambulatoire
A l’heure actuelle, la plupart des
traitements peuvent être adminis-
14
trés de manière ambulatoire. En
effet, les progrès de la médecine
permettent désormais d’administrer certains cytostatiques à l’aide
de pompes portables ou par comprimés. Les thérapies compliquées, toutefois, peuvent nécessiter un séjour à l’hôpital.
L’équipe soignante vous informera
du but du traitement et de la
manière dont il se déroulera. Elle
examinera avec vous le plan thérapeutique. Des contrôles réguliers auront lieu, généralement en
collaboration avec votre médecin
de famille. Vous préviendrez bien
entendu le plus tôt possible le
personnel médical de vos projets
impliquant une absence. Si vous
faites un voyage, renseignez-vous
à l’avance pour savoir s’il est possible de poursuivre votre traitement sur place.
Pour les enfants
Si vous devez expliquer
la chimiothérapie à un jeune
enfant, qu’il soit malade ou
qu’un de ses proches le soit,
et que vous avez de la difficulté à trouver les mots justes,
le petit livre «Gaspard Chimio»
(référence à la p. 46) explique
avec finesse ce qu’est le traitement et pourquoi il provoque
des effets indésirables.
Les traitements médicamenteux des cancers
Thérapie antihormonale
(hormonothérapie)
sance de la tumeur ou à la faire
régresser.
L’organisme humain produit na­
turellement des hormones, qui
s’ancrent sur les récepteurs des
cellules de certains organes pour
entraîner des effets biologiques,
notamment la croissance cellu­
laire. On peut imaginer que l’hormone fait office de clé qui, engagée dans la bonne serrure (le
récepteur cellulaire), permet d’activer la croissance des cellules.
L’exemple est valable notamment
pour la t­ estostérone et les cellules
de la prostate, ainsi que pour les
œstrogènes et les cellules de la
glande mammaire.
Différents modes d’action
>> Certains médicaments anti­
hormonaux sont des molécules
qui bloquent les récepteurs
en s’y fixant, empêchant ainsi
l’hormone de le faire. Ce mode
d’action correspond aussi
à celui d’une thérapie dite «ciblée» (voir p. 17). Dans certains
cancers du sein, on prescrit
un anti-œstrogène qui agit en
bloquant les récepteurs à œstrogènes sur les cellules tumorales. On utilise des anti-androgènes contre certains cancers
de la prostate.
>> D’autres médicaments empêchent l’organisme de fabriquer l’hormone. Ils peuvent
agir au niveau de l’organe responsable de la fabrication
(p. ex. les tes­ticules, qui produisent la tes­tostérone) ou
alors directement sur le
contrôle de la synthèse de
l’hormone (au niveau de l’hypothalamus et de l’hypophyse,
deux glandes situées près du
cerveau).
>> Un troisième groupe de médicaments diminue les quantités
d’hormones qui circulent dans
le sang.
Tumeurs sensibles aux hormones
On parle de tumeur hormonosen­
sible quand les cellules tumorales
possèdent en surface les récepteurs à une hormone donnée;
cela concerne surtout certaines
tumeurs du sein, de l’utérus ou
de la prostate. Leur croissance
sera alors stimulée sous l’effet
de l’hormone à laquelle elles sont
sensibles.
On parle aussi parfois d’hormono­
thérapie même s’il s’agit en réalité
le plus souvent d’une thérapie
antihormonale: en prescrivant des
médicaments qui freinent les effets de l’hormone ou l’empêchent
d’agir, on vise à ralentir la crois-
Une thérapie antihormonale peut
être administrée soit seule, soit
Les traitements médicamenteux des cancers
15
16
Les traitements médicamenteux des cancers
en association avec d’autres traitements. Les effets indésirables sont
moins prononcés que lors d’une
chimiothérapie avec un agent
cytostatique mais ils peuvent se
manifester par des bouffées de
chaleur, des maux de tête, une
sécheresse des muqueuses, des
troubles du sommeil, une baisse
de la libido, des troubles de l’érection. Ces effets s’atténuent en général au cours du traitement. Un
risque accru d’ostéoporose, d’embolie et de thrombose est possible.
Chez les jeunes femmes, la menstruation s’arrête, de manière plus
ou moins durable. Une thérapie
antihormonale se prolonge souvent de nombreux mois, voire des
années.
Les thérapies ciblées
De nouveaux traitements sont en
développement depuis quelques
années. Ils reposent sur le principe
de s’attaquer aux cellules tumorales de façon ciblée – au contraire
des cytostatiques qui empêchent
la division cellulaire dans tout
l’organisme et provoquent ainsi
des effets secondaires liés à leur
manque de spécificité. Ces nouvelles thérapies se veulent donc
à la fois plus spécifiques contre
le cancer et moins nocives pour
l’organisme. Certaines se sont
révélées très effi­
caces, d’autres
n’ont pas rempli toutes les attentes
escomptées. De nombreuses nouvelles substances ayant une cible
moléculaire
pré­
cise
sont
actuellement à l’étude. Certai-­
nes thérapies antihormonales par
exemple (voir ci-dessus) fonctionnent en fait également sur le
mode des thérapies ciblées.
Machinerie cellulaire et cancer
La division et la mort cellulaire
sont soumises à des régulations
complexes impliquant de nombreux processus de transmission
de signaux, donc d’informations.
Des molécules émises par des
cellules se lient à des récepteurs
présents à la surface des cellules
cancéreuses et les activent, déclenchant alors une cascade de
messages, qui peuvent donner par
exemple l’ordre de la division ou
du suicide cellulaire (apoptose).
Une défaillance de ces mécanismes peut entraîner un cancer.
Certains récepteurs peuvent être
présents en trop grand nombre ou
être suractivés. Il est aussi possible que des molécules anormales transmettent un signal permanent, conduisant la cellule à se
diviser sans cesse, ou au contraire
ne transmettent pas de signal entraînant la mort de la cellule (la
rendant ainsi immortelle).
Les traitements médicamenteux des cancers
17
Deux modes d’action principaux
Les substances utilisées dans les
thérapies ciblées interfèrent avec
des molécules spécifiques de ces
cascades de signaux. Elles interviennent principalement sur deux
types de mécanismes: ceux qui
stimulent la prolifération des cellules (facteurs de croissance) et
ceux qui permettent à la tumeur
de former ses propres vaisseaux
sanguins (angiogenèse). Elles
peuvent être utilisées seules, combinées entre elles, ou en combinaison avec d’autres traitements
tels que les cytostatiques.
Inhibiteurs de la transduction
Ces molécules agissent en bloquant le signal ou la cascade de
réactions qui conduit la cellule à
se diviser de manière anarchique.
Ces principes actifs sont également appelés inhibiteurs de la
transduction parce qu’ils viennent
interrompre toute une chaîne de
signaux. Il peut s’agir par exemple
d’anticorps monoclonaux bloquant le récepteur bien précis d’un
facteur de croissance en se fixant
dessus. D’autres molécules vont
agir directement à l’intérieur de la
cellule pour y bloquer la cascade
de réactions déclenchées par le
récepteur. Dans tous les cas le but
est d’empêcher la cellule cancéreuse de proliférer en agissant sur
des processus moléculaires bien
précis.
18
Les traitements médicamenteux des cancers
A l’heure actuelle, on utilise des
thérapies ciblées pour traiter certaines leucémies, certains cancers
du sein, du poumon, du côlon et
du rectum, etc. Votre équipe médicale vous renseignera sur la possibilité d’utiliser un tel traitement
dans votre situation et sur ses
possibles effets indésirables, qui
varient en fonction des molécules
utilisées.
La formation des vaisseaux
sanguins par la tumeur
Les tumeurs ont la capacité d’induire la formation de nouveaux
vaisseaux (néo-angiogenèse), qui
d’une part permettront l’apport
sanguin nécessaire à la croissance
tumorale et d’autre part faciliteront la dissémination des cellules
cancéreuses. Certaines formes de
thérapies ciblées se basent sur
l’espoir de pouvoir bloquer les
mécanismes moléculaires impliqués dans ces processus.
La thérapie à base d’anticorps
Les anticorps sont des protéines
sécrétées par le système immunitaire, qui reconnaissent les substances étrangères (antigènes) circulant dans le corps – par exemple
les bactéries et les virus mais
aussi les cellules malades – et
les marquent en s’y attachant. Les
éléments étrangers ou malades
seront ensuite détruits. Le système
immunitaire se souvient par la
suite de ces antigènes et peut libé-
rer les mêmes anticorps si l’occasion se produit une autre fois.
«Monoclonaux» signifie que les
anticorps descendent tous d’une
seule et unique cellule, donc qu’ils
sont parfaitement identiques. Depuis le milieu des années 90, il est
pos­
sible de synthétiser des anticorps monoclonaux en labora­
toire, qui peuvent constituer une
alternative ou compléter un traitement de chimiothérapie pour certains types de tumeurs. Il s’agit de
la forme de thérapie ciblée la plus
souvent utilisée à l’heure actuelle1.
Modes d’action des anticorps
Dans le cadre des traitements
contre le cancer on peut utiliser
les anticorps de deux manières:
tout d’abord en synthétisant des
anticorps dirigés spécifiquement
contre les cellules cancéreuses,
afin de les faire éliminer par le système immunitaire. Il est aussi possible de fabriquer des anticorps
dirigés contre les récepteurs qui
régulent la croissance des cellules
cancéreuses, suractivés dans certaines formes de cancers. Ainsi
bloqués, ces récepteurs ne pourront plus stimuler la prolifération
de cellules malades.
Aujourd’hui, des traitements avec
des anticorps monoclonaux sont
utilisés dans des conditions bien
1
précises pour certaines leucémies,
certains types de lymphomes non
hodgkiniens, de cancers de l’in­
testin, du sein, du poumon, de la
zone ORL (nez, gorge, oreille) –
souvent dans le cadre d’études
cliniques.
Les effets indésirables suivants
peuvent apparaître provisoirement au début du traitement: vertiges, difficultés respiratoires, inflammation de la bouche et de la
gorge, réactions allergiques, frissons ou bouffées de chaleur. Après
la fin de la thérapie, fièvre, fatigue,
douleurs, éruptions cutanées ou
démangeaisons sont observées
occasionnellement.
L’immunothérapie
L’immunothérapie repose sur l’idée
d’utiliser certains éléments du système immunitaire – le système naturel de défense de l’organisme –
pour lutter contre le cancer. On
l’utilise parfois seule, mais le plus
souvent en combinaison avec un
autre traitement. Aussi appelée
parfois thérapie biolo­gique, l’immunothérapie n’a rien à voir avec
des préparations qui visent à renforcer le système immunitaire de
manière générale (en principe
contre les virus et les bactéries).
es anticorps étant un élément clé du système immunitaire, il est aussi possible de penser
L
à la thérapie à base d’anticorps comme une forme d’immunothérapie.
Les traitements médicamenteux des cancers
19
On distingue plusieurs types d’immunothérapies:
L’immunothérapie non spécifique
Ce traitement vise à stimuler les
moyens par lesquels l’organisme
se défend contre le cancer en
administrant des substances du
groupe de protéines dit des cyto­
kines, telles les interférons et les
interleukines, qui activent la pro­
lifération de cellules actives dans
la défense immunitaire. Ce mode
d’action correspond à une activation relativement peu spécifique
du système immunitaire.
Ce type de thérapie n’est envi­
sageable que dans des cas bien
particuliers, par exemple contre
certaines formes de leucémies et
de lymphomes, en cas de myé­
lome multiple, de carcinome des
cellules rénales et de mélanome
malin.
Les effets indésirables peuvent
être de la fièvre, des frissons, des
douleurs de la tête et des membres. Dans le cas de thérapies de
plus longue durée, de la fatigue
ou des problèmes psychiques tels
que dépression ou troubles de la
concentration peuvent survenir
ainsi qu’une perte de poids.
L’immunothérapie spécifique
(vaccins)
Parfois aussi appelés vaccins
contre le cancer, ces thérapies
correspondent en fait à un genre
d’immunothérapie. Il ne s’agit pas
de prévenir la maladie comme le
terme «vaccin» pourrait le laisser
penser. Le principe est de permettre au système immunitaire de
reconnaître les cellules cancéreuses plus facilement afin de les
éliminer. Pour ce faire, on introduit
dans l’organisme des protéines de
cellules cancéreuses ou des parties de celles-ci afin d’induire une
réponse immunitaire spécifique.
Ces traitements sont utilisés surtout dans le cadre d’études cliniques et pour des cancers bien
précis comme certaines tumeurs
malignes de la peau, le cancer de
la prostate, le cancer du pancréas,
le cancer du poumon et quelques
autres.
Des problèmes cutanés au site
d’injection ou des symptômes
grippaux sont les effets indési­
rables les plus souvent décrits.
D’autres peuvent également survenir, en fonction du type de cancer traité.
La radioimmunothérapie est une
combinaison de la thérapie à base
d’anticorps monoclonaux et de la
radiothérapie. On attache un élément radioactif à un anticorps diri­
20
Les traitements médicamenteux des cancers
gé contre les cellules cancéreuses,
dans le but que les rayons radio­
actifs détruisent les cellules malades. Ce moyen thérapeutique ne
peut être utilisé que dans des cas
bien précis, par exemple pour certains lymphomes.
L’avenir et la recherche
Les moyens thérapeutiques dont
disposent les médecins pour lutter
contre le cancer sont en constante
progression. La qualité de vie et
le contrôle des effets indésirables
figurent aussi au centre de nombreuses études.
Traitements combinés
De plus en plus de médicaments
différents sont à disposition des
oncologues (médicaments antihormonaux et immunothérapies,
nouveaux cytostatiques ou com­
binaisons de cytostatiques, thérapies ciblées). Par ailleurs l’avenir
semble prendre la direction de
nouvelles combinaisons de traitements, alliant selon les cas non
seulement la chirurgie, la radiothérapie et les médicaments, mais
encore divers traitements médicamenteux entre eux.
Les thérapies géniques
On entend principalement par thérapie génique le transfert de matériel génétique sain au cœur des
cellules cancéreuses. La division
anarchique des cellules et l’apparition d’un cancer sont en effet liées
à des mutations dans les gènes
contrôlant les mécanismes de régulation de la prolifération cellulaire (voir p. 17).
En théorie il existe toutes sortes
de possibilités de thérapies géniques ayant pour but de remplacer les gènes défectueux par du
matériel génétique sain. Cette approche se heurte cependant encore à de nombreux obstacles pratiques. A l’heure actuelle, aucun
réel succès n’a pu être enregistré
dans le traitement des tumeurs
par thérapie génique.
Comprimés, gélules,
injections
Les cytostatiques et les autres médicaments anticancéreux peuvent
être administrés:
>> par voie orale sous forme
de comprimés, dragées, gélules
(capsules) ou ampoules
buvables;
>> par injection, soit dans une
veine (intraveineuse), soit dans
un muscle (intramusculaire)
ou encore sous la peau (souscutanée);
>> par perfusion (solution injectée
goutte à goutte à partir d’une
bouteille); la solution coule
dans la veine par une canule
durant un temps déterminé.
Les traitements médicamenteux des cancers
21
Indépendamment du mode d’administration, les médicaments arrivent tous dans le sang:
>> directement, lorsqu’ils sont
injectés ou perfusés (goutteà-goutte) dans la veine;
>> indirectement, à travers la
paroi intestinale et en passant
par le foie lorsque les médi­
caments sont avalés, donc administrés oralement;
>> par la peau et les voies lymphatiques lorsque l’injection
est sous-cutanée.
Une fois parvenus dans la circu­
lation sanguine, les médicaments
se répartissent dans toutes les
cellules du corps sauf celles du
cerveau (à l’exception de certaines
substances) – et peuvent ainsi atteindre les métastases.
Dialoguer avec l’équipe soignante
Si le mode d’administration n’est
pas prescrit dans le plan de traitement, n’hésitez pas à faire part
de vos souhaits. Le dialogue avec
l’équipe soignante permettra de
trouver les modalités qui vous
conviennent le mieux, sans compromettre la thérapie. Sachez toutefois que certains médicaments
ne peuvent être administrés que
par voie intraveineuse.
En cas de traitement de longue
durée à base d’injections souscutanées, l’un de vos proches ou
vous-même pouvez apprendre
22
à les faire. Vous y gagnerez en indépendance vis-à-vis de l’hôpital
et du médecin. Par contre, les
injections dans les muscles ou
dans les veines ne doivent être
pratiquées que par un professionnel dûment formé.
Autres médicaments
Il est possible que des médicaments ou traitements supplémentaires vous soient prescrits, contre
des symptômes dus au cancer
ou aux médicaments contre le
cancer, tels que nausées, infections, fièvre, troubles de la formule sanguine:
>> des médicaments contre les
nausées et les vomissements
(antiémétiques),
>> des rinçages buccaux ou des
sprays en cas de lésions dans
la bouche,
>> des antibiotiques contre les
infections bactériennes,
>> des antimycotiques contre des
infections causées par des
champignons,
>> des antidouleurs,
>> une transfusion sanguine
en cas de baisse des globules
sanguins (voir p. 26) ou une
transfusion de plaquettes en
cas de saignement,
>> des substances stimulant la
formation de globules
blancs en cas de forte chute
des globules blancs.
Les traitements médicamenteux des cancers
Effets indésirables: généralités
L’objectif des traitements médicamenteux contre le cancer est de
débarrasser – autant que possi­ble
– l’organisme des cellules malades. Les effets secondaires indésirables qui peuvent survenir sont
souvent liés au fait que les médicaments, notamment les cytostatiques, agissent aussi sur les cellules saines. Au cours des dernières
années, la recherche et les soins
médicaux ont concentré beaucoup
d’efforts à la réduction maximale
de ces effets indésirables. Les oncologues peuvent de mieux en
mieux évaluer les risques propres
à chaque patient et en tenir compte
dans la planification du traitement.
Il n’est cependant guère possible
de les éliminer tous.
Les effets indésirables que vous
risquez de rencontrer dépendent
surtout:
>> du médicament lui-même:
un traitement donné peut potentiellement entraîner toute
une série d’effets indésirables,
mais vous ne souffrirez en aucun cas de tous;
>> des doses administrées;
>> de la tolérance individuelle
au médicament;
>> de votre état général.
Différents temps d’apparition
On distingue les effets aigus, sub­
aigus (à moyen terme) et chroniques (tardifs). Les réactions aiguës
(p. ex. vomissements) apparais-
sent pendant la thérapie. Les effets
subaigus (p. ex. fatigue, chute des
cheveux, diminution du nombre
de globules blancs) se manifestent
durant les premières semaines
suivant le début de la thérapie,
alors que les répercussions tardives (p. ex. défaillance d’un organe) peuvent apparaître des années plus tard.
Certains effets peuvent survenir
en cours de traitement et régresser spontanément par la suite.
D’autres n’apparaissent que plus
tard, au terme du traitement proprement dit. Nombre de désagréments s’atténuent au fil des jours,
des semaines ou des mois.
Dialoguer avec votre équipe
médicale
De nos jours, beaucoup d’effets
secondaires peuvent être atténués
par des soins ou des mesures médicales; il est important que vous
en parliez à l’équipe soignante.
Lorsque les désagréments de
votre thérapie dépassent votre
seuil de tolérance, votre oncologue peut soit prescrire un autre
traitement (si le type de tumeur le
permet), soit réduire la dose initiale afin de déterminer celle que
votre organisme peut supporter
sans pour autant réduire l’efficacité du traitement de façon excessive. Certains médicaments sont
systématiquement prescrits pour
prévenir des symptômes désa-
Les traitements médicamenteux des cancers
23
gréables, les nausées par exemple.
Il est essentiel de les prendre selon
les instructions reçues.
Aux stades avancés de la maladie,
votre équipe médicale vous aidera
à mettre en balance les bénéfices
que l’on peut attendre d’un traitement en regard de ses effets indésirables.
La confiance est essentielle
L’expérience a montré que l’état
d’esprit et l’attitude face à la maladie influencent aussi la tolérance
au traitement. Souvent, le seul
mot de chimiothérapie déclenche
des peurs, partiellement fondées,
mais aussi des sentiments né­
gatifs dus à des informations
inexactes, incomplètes ou encore
dépassées. Si vous avez des préoccupations, n’hésitez pas à en
faire part à votre équipe soignante
et à lui poser toutes vos questions.
Il est particulièrement important
qu’une relation de confiance vous
lie à l’équipe médicale.
De l’aide est disponible
Peut-être aurez-vous par ailleurs
besoin d’un soutien psychologique professionnel. En effet, il
vous faudra assumer non seulement le cancer et les traitements,
mais aussi toutes les circonstances nouvelles qui entourent la
maladie.
L’accompagnement
psycho­logique pourra éventuellement concerner aussi certains de
vos proches. Votre équipe médicale vous donnera les informations nécessaires à ce propos.
Différentes méthodes complémentaires peuvent aussi offrir une aide
précieuse. La ligue contre le cancer
de votre canton ou la Ligne Info­
Cancer (voir p. 44) sont à même
de vous informer.
Enfin, d’autres brochures de la
Ligue contre le cancer abordent
les effets de la maladie et des traitements, ainsi que les méthodes
complémentaires, leurs risques et
leurs bénéfices; vous y trouverez
des nombreux conseils (voir annexes).
Rien ne sert d’attendre
Votre médecin vous informera des effets indésirables possibles auxquels vous attendre. Au moindre doute concernant votre état de
santé, n’attendez pas la consultation suivante, téléphonez immédiatement. C’est la meilleure manière de remédier à certains incon­
vénients – peut-être en partie évitables – avant qu’ils n’empirent.
24
Les traitements médicamenteux des cancers
Conseils en cas de …
Les effets indésirables les plus
courants liés à une chimiothérapie
sont énumérés ci-dessous. Les
cytostatiques, encore fréquemment utilisés, sont à l’origine de
bon nombre d’entre eux. Les effets
secondaires des autres thérapies
sont souvent différents, ils sont
abordés dans les pages relatives à
ces traitements.
Attention, vous ne souffrirez pas
de tous ces effets indésirables!
Pour vous aider à sélectionner
les informations qui vous seront
utiles, vous trouverez à la fin de
cette brochure quelques lignes
à remplir avec votre équipe médicale concernant les désagréments
potentiels liés à votre thérapie
(voir p. 50).
Troubles veineux
en cas de perfusion
De nombreux cytostatiques sont
administrés par injection intraveineuse ou au goutte-à-goutte (perfusion). Il vous faudra toujours
observer si une injection provoque
une brûlure ou une douleur
et, le cas échéant, le signaler à
la personne qui vous l’a faite.
Informez-la également si, après
l’injection, vous avez ressenti une
douleur à l’endroit où l’on vous
a piqué.
Cathéter
Chez certaines personnes, les
veines sont peu visibles ou très
fines. Dans ce cas, il est possible
– si la thérapie est prévue sur une
longue période – de placer sous la
peau un cathéter veineux (aussi
appelé port-à-cath®) qui facilite
grandement l’accès répété à une
veine et réduit le risque d’inflammation.
Il s’agit le plus souvent d’un petit
réservoir relié à un tuyau. Ce dispositif est introduit sous la peau
par le biais d’une petite incision
(3 ou 4 cm) et le tuyau est placé
dans une veine (dans la région de
la clavicule ou du cou). L’intervention se fait de manière ambulatoire et nécessite trois ou quatre
points de suture. L’anesthésie locale la rend totalement indolore.
Le cytostatique pourra par la suite
être administré avec précision
dans la veine par l’intermédiaire
du cathéter, sans risque de déborder dans les tissus avoisinants.
Une fois la cicatrisation terminée,
le port d’un cathéter veineux ne
présente pas de contraintes particulières, il permet de se baigner,
de faire du sport, etc. Après la fin
de la thérapie, il peut être main­
tenu en place encore quelque
temps. Il sera finalement retiré
sous anesthésie locale.
Les traitements médicamenteux des cancers
25
Modification de la
formule sanguine
Les globules blancs (leucocytes)
se forment dans la moelle os­
seuse. Les cellules de la moelle
osseuse sont particulièrement
sensibles aux cytostatiques. Par
conséquent, le nombre de leucocytes diminue sous l’effet de la
chimiothérapie. Or les globules
blancs ont pour fonction de protéger le corps des infections. Si leur
taux dans le sang tombe trop bas,
il y a donc risque accru d’infection.
C’est pourquoi durant toute la thérapie, les analyses de sang régulières sont indispensables. Dans
l’intervalle qui sépare deux cycles
thérapeutiques, ces analyses de
sang peuvent aussi être faites par
votre médecin de famille.
Prendre des précautions
Lorsque le nombre des leucocytes
tombe au-dessous de la valeur limite – la plupart du temps pour
quelques jours seulement – il est
indispensable de prévenir les infections. Hygiène et propreté sont
les premières mesures à prendre.
Lavez-vous les mains souvent, en
particulier avant les repas et après
être passé aux toilettes, gardez
les ongles courts et propres. Dés­
infectez bien chaque blessure et
protégez-la d’un pansement. Il est
également recommandé durant
cette période d’éviter les endroits
trop fréquentés et le contact avec
26
Les traitements médicamenteux des cancers
des personnes enrhumées. Les
traitements dentaires qui ne sont
pas urgents seront reportés à une
date ultérieure.
Les plaquettes (ou thrombocytes)
se forment aussi dans la moelle
osseuse, et sont responsables de
la coagulation du sang. Le nombre
de plaquettes peut diminuer en
raison de la maladie et des traitements, ce qui peut entraîner un
risque accru d’hémorragies. Faites
alors attention à ne pas vous cogner pour éviter les bleus (hématomes) et à ne pas vous couper ou
vous blesser. Evitez pendant un
temps toute activité sportive im-
Les infections, à prendre
au sérieux!
Si malgré toutes ces mesures
de précaution, vous contractez
une infection (par exemple
rhume, infection urinaire ou
foyer purulent) et si votre
température dépasse 38,0 °C,
pré­venez immédiatement
votre médecin. Très vraisemblablement, dans ce cas, un
antibiotique vous sera prescrit.
En effet, il ne faut pas prendre
les infections à la légère
lorsque le nombre de leuco­
cytes diminue.
pliquant un risque de blessure.
Portez des gants pour effectuer les
tâches ménagères, utilisez un rasoir électrique. Les interventions
dentaires ou les injections intramusculaires sont également déconseillées durant cette période.
S’il vous arrive de saigner sans
pouvoir arrêter le flux de sang
(saignements de nez par exemple)
ou si vous avez tendance à avoir
beaucoup de bleus, consultez
votre médecin.
Inflammations de la
muqueuse de la bouche
et de la gorge
Les cellules de la muqueuse buccale se divisent rapidement. Elles
sont par conséquent très sensibles
à l’effet des cytostatiques. Le traitement peut provoquer une irritation
et une inflammation de la bouche.
Il est important que la muqueuse
de la bouche et de la langue ainsi
que les dents restent humides et
propres.
Sous l’effet du traitement, il peut
arriver que les glandes salivaires
sécrètent trop de salive, mais le
plus souvent celle-ci se raréfie, ce
qui provoque une sécheresse buccale et un sentiment de soif, accompagnés d’une modification ou
d’une perte du goût. La muqueuse
buccale peut alors s’endommager, et des plaies peuvent apparaître, voire s’infecter. Ces effets
indésirables peuvent survenir à
différents moments, selon le médi­
ca­ment. Dans la plupart des cas ils
régressent après l’arrêt du traitement.
>> Informez immédiatement le
personnel soignant des symptômes que vous pourriez
observer, ne serait-ce qu’une
légère sensation de brûlure
ou une légère rougeur dans la
bouche. Votre médecin pourra
vous indiquer comment y remédier, voire adapter, si nécessaire, le dosage de vos médicaments pour le cycle suivant.
>> Prenez rendez-vous pour
une consultation auprès d’un
conseiller en alimentation,
vous pourrez ainsi planifier
vos repas.
Que faire?
Veillez à observer une bonne
hygiène buccale afin de prévenir
au maximum les désagréments.
Brossez-vous les dents régulièrement avec une brosse propre et
douce et un dentifrice fluoré doux
(p. ex. un dentifrice pour enfant)
après chaque repas et avant
d’aller vous coucher. N’oubliez pas
de vous rincer abondamment
la bouche à l’eau. Evitez les solutions de rinçage fortes ou alcoolisées, ainsi que le fil dentaire pen-
Les traitements médicamenteux des cancers
27
dant un temps, ils ne feraient
qu’irriter davantage la muqueuse
et les gencives. Vous pouvez aussi
utiliser de l’eau salée pour vous
rincer: mélangez une demi-cuillère à une cuillère à café de sel de
cuisine avec un litre d’eau. Si vous
avez des sécrétions sèches (p. ex.
si vous ne produisez plus assez de
salive), vous pouvez éventuellement encore ajouter une demicuillère à une cuillère de bicarbonate de soude (ou de levure
chimique) à votre solution de rinçage.
Les prothèses dentaires nécessitent des soins spécifiques. Prenez conseil auprès de votre équipe
soignante, spécialement en cas
d’inflammation.
Vous trouverez d’autres informations sur les aliments conseillés
ou déconseillés dans la brochure
«Difficultés alimentaires en cas de
cancer» disponible auprès des
ligues cantonales contre le cancer
(adresses pp. 48 – 49).
Nausées et
vomissements
Les nausées et les vomissements
sont provoqués par une réaction
de l’estomac aux médicaments
anticancéreux et/ou par une action
du cytostatique sur les régions
du cerveau responsables des nausées et des vomissements. Des
réactions psychiques (aversion
contre le traitement) peuvent venir
s’y ajouter.
Au cours des dix dernières années, ces phénomènes ont fait
l’objet d’intenses recherches médicales: grâce à une nouvelle famille de médicaments contre les
nausées, la plupart des chimiothérapies sont devenues plus supportables. Néanmoins, ces médicaments antiémétiques doivent être
pris selon la prescription de votre
médecin, pour qu’ils puissent déployer toute leur efficacité. Si
votre traitement antitumoral vous
est administré sous forme de comprimés, prenez-les toujours à la
fin du repas, de préférence le
soir, sauf avis contraire du médecin. Là également, veillez à boire
beaucoup.
Si vous souffrez malgré tout de
nausées ou de vomissements,
vous devez absolument en informer votre équipe médicale.
28
Les traitements médicamenteux des cancers
Troubles digestifs
(constipation, diarrhée)
Certains cytostatiques, mais aussi
les médicaments contre les nausées ou contre les douleurs
peuvent entraîner des problèmes
de constipation car ils ralentissent
l’activité des intestins. Or une
bonne activité intestinale est importante. Si vous allez moins à
selle que d’habitude, vous pouvez
stimuler le transit en prenant du
sirop de figues, du jus de pruneaux ou un léger laxatif que vous
obtiendrez en pharmacie (les mucilages ne sont pas indiqués). Il est
également important de s’alimenter de manière équilibrée et sur­tout de boire beaucoup. Si ces
mesures sont insuffisantes, informez-en l’équipe soignante.
D’autres cytostatiques peuvent
provoquer des diarrhées, probablement dues à une détérioration des
cellules de la muqueuse intestinale. Là aussi, il faut boire suffisamment, de préférence par petites
quantités, et souvent. Le bouillon
est particulièrement recommandé
car il compense la perte de sel due
à la diarrhée. Evitez les aliments qui
favorisent le transit intestinal
comme le melon, le raisin ou les
crudités. Si la diarrhée persiste,
votre médecin vous prescrira un
médicament. Si ces mesures ne
suffisent pas, informez-en absolument votre équipe soignante.
Perte d’appétit
Un traitement anticancéreux peut
diminuer l’envie de manger. Cette
perte d’appétit est partiellement
causée par les effets indésirables
de la chimiothérapie – nausées,
vomissements, irritations de la
muqueuse buccale. Ces inconvénients sont passagers et disparaissent après la thérapie.
Restez à l’écoute de vos envies,
c’est très important pour votre
bien-être personnel: mangez ce
que vous aimez, privilégiez les
petites collations plus fréquentes
et partagez ces moments avec
les personnes dont la compagnie
vous est agréable. Evitez au maximum toutes les odeurs qui vous
sont désagréables. Bon nombre
de personnes sous traitement ont
un faible pour les aliments légers,
fruités, frais ou salés. A vous
de voir ce qui vous fait du bien.
Vous trouverez plus d’informations sur le thème de l’alimentation à la page 35.
Les traitements médicamenteux des cancers
29
30
Les traitements médicamenteux des cancers
Chute de cheveux
Certains cytostatiques ne causent
qu’une chute réduite des cheveux,
que l’on remarque certes, mais qui
ne nécessite pas le port d’une perruque. D’autres provoquent une
forte chute de cheveux qui apparaît la plupart du temps déjà deux
à trois semaines après le début du
traitement. En l’espace de quatre
à huit semaines, tous les cheveux
tombent peu à peu; parfois la pilosité du corps, les cils et les sourcils
sont également touchés.
Mais vos cheveux repousseront en
tous les cas, en général deux à trois
mois après la fin de la thérapie.
Au cours des premiers mois, vous
verrez une légère différence entre
les anciens cheveux et les nouveaux, qui seront peut-être un peu
crépus. Certaines personnes disent
que les cheveux «d’après» sont
plus gris. Cette impression peut
aussi s’expliquer par le fait que les
cheveux qui sont tombés avaient
encore leur couleur d’origine, alors
que ceux qui poussent ensuite
seraient de toute manière devenus
gris, même sans thérapie.
On essaie parfois d’éviter la chute
des cheveux à l’aide d’une technique de refroidissement du cuir
chevelu. Toutefois, cette méthode
n’a que partiellement fait ses
preuves. Elle donne des résultats
très différents selon les individus
et n’est possible qu’avec certains
cytostatiques. Demandez à votre
médecin si dans votre cas, elle
pourrait être utile.
L’équipe médicale ou le service social de votre hôpital, votre caissemaladie ou encore la ligue contre
le cancer de votre canton vous
renseigneront sur les possibilités
de remboursement d’une perruque ou autre (p. ex. une permanente). En général, l’Assurance
Invalidité (AI) rembourse jusqu’à
Perruque ou foulard?
Renseignez-vous suffisamment tôt sur ce qui vous attend. Risquezvous, vous aussi, de perdre vos cheveux? Pendant combien
de temps? La chute sera-t-elle réduite, importante? Allez voir votre
coiffeur avant, il pourra ainsi se faire une idée précise de vos
cheveux naturels et vous proposera si vous le désirez une nouvelle
coupe. Si vous envisagez de porter une perruque, faites-la confectionner dès le début du traitement et demandez à votre coiffeur de
l’adapter à votre coiffure habituelle.
Les traitements médicamenteux des cancers
31
1500 francs par an (malheureusement pas toujours pour les hommes), ce qui permet en principe le
choix d’une perruque. Si vous avez
déjà atteint l’âge de la retraite, l’Assurance Vieillesse et Survivants
(AVS) vous remboursera les frais
de perruque jusqu’à un maximum
de 1000 francs par année.
Trucs et astuces
Nombreuses sont les femmes qui
préfèrent foulards ou chapeaux
à la perruque. Le turban en éponge
est une solution confortable pour
la maison ou la nuit. La ligue
contre le cancer de votre canton
vous donnera volontiers plus de
renseignements à ce propos et
vous indiquera aussi des adresses
utiles. La brochure «Soigner son
apparence durant et après la thérapie» donne toute une série de
petits trucs pour prendre soin de
sa peau, nouer joliment son foulard, mettre son visage en valeur
(maquillage, choix de couleurs
harmonieuses) et pour masquer la
chute des cheveux et des sourcils
(pour les messieurs aussi!).
Fatigue
Au cours du traitement, beaucoup
de patients se plaignent d’être
fatigués. La maladie elle-même
ainsi que les traitements sont susceptibles d’entraîner une baisse
des globules rouges (qui apportent
32
Les traitements médicamenteux des cancers
l’oxygène aux cellules), ce qui
peut causer anémie et épuisement. Les produits de dégradation
de la tumeur et les réactions du
corps à la maladie peuvent aussi
jouer un rôle.
Veillez à équilibrer vos menus et à
boire suffisamment. Reposezvous autant que possible, cela
vous permettra de regagner de
l’énergie et de vous sentir mieux.
Délestez-vous au maximum de
toutes les tâches qui ne sont pas
indispensables, que ce soit à la
maison ou au travail et acceptez
toute l’aide qui vous est offerte.
Peut-être avez-vous droit à une
aide au ménage. Votre ligue cantonale pourra vous renseigner sur
toutes les questions relatives à
votre employeur ou aux aides auxquelles vous pouvez prétendre.
Si vous en avez la force, pratiquez
néanmoins régulièrement une activité physique même modérée, par
exemple une promenade quotidienne. Ne renoncez pas à la randonnée, la natation ou la gymnastique si vous les pratiquiez déjà et
que votre état de santé vous permet de continuer. Conservez si
possible votre rythme de vie habituel mais n’en faites pas trop! Il
n’existe pas de directive quant à la
quantité d’exercice physique appropriée, mais une chose est sûre:
il est vivement conseillé de bouger.
Le mouvement, surtout en plein
air, vous donnera une énergie
nouvelle et peut permettre de remédier aux troubles du sommeil
qui accompagnent souvent la fatigue. En revanche, l’inactivité et la
passivité peuvent avoir des répercussions négatives tant sur votre
physique que sur votre moral.
Mais il est des cas où la fatigue
demeure. Mieux vaut alors essayer de l’accepter et vous accorder des moments de repos et de
détente. Acceptez l’aide que l’on
vous propose et gardez votre énergie pour ce qui vous fait du bien.
La
brochure «Fatigue et cancer» vous
donnera encore plus d’informations et de conseils (voir annexes).
L’activité physique
Une activité physique à la
mesure de vos forces peut vous
redonner confiance en votre
corps et vous aidera également
à combattre les pensées né­
gatives. La brochure «Activité
physique et cancer» (voir
annexes) vous donnera de
nombreuses suggestions à
ce sujet.
Troubles hormonaux
Les cytostatiques ainsi que les
thérapies antihormonales peuvent
modifier l’équilibre hormonal. La
formation des ovules et des spermatozoïdes peut notamment être
affectée. Si vous avez le projet
d’avoir un enfant, parlez-en absolument à votre médecin avant le
début de la thérapie. Abordez également le thème de la contraception car il est important d’éviter une
grossesse pendant le traitement.
Chez la femme, les médicaments
anticancéreux peuvent provoquer
un arrêt des règles momentané –
ou prolongé selon l’intensité de la
thérapie –, chez l’homme une diminution de la production de sperme.
Une ménopause prématurée peut
être provoquée par les traitements,
avec les symptômes qui accompagnent cette période de la vie. Par
ailleurs, certaines thérapies antihormonales provoquent parfois
une prise de poids car elles favo­
risent la rétention d’eau. Or la
ré­tention d’eau peut accroître la
tendance aux inflammations vei­
neuses ou aux thromboses. Si
c’est votre cas, parlez-en à votre
médecin.
Les traitements médicamenteux des cancers
33
Perturbation des
fonctions musculaires
et nerveuses
Certains cytostatiques peuvent
provoquer une détérioration passagère des terminaisons nerveuses. Ces troubles se traduisent
par des fourmillements, des picotements ou une diminution de la
sensibilité cutanée des mains et
des pieds. D’autres substances
peuvent déclencher un sentiment
de faiblesse musculaire dans les
jambes. Si vous observez l’apparition de ces symptômes, parlez-en
à l’équipe soignante, qui modifiera éventuellement le dosage de
vos médicaments et votre plan de
traitement.
34
Réactions cutanées
Pris à hautes doses, quelques
cytostatiques peuvent provoquer
des rougeurs cutanées passagères. La peau peut aussi peler ou
enfler. Cela concerne surtout les
endroits comme les coudes, les
mains et les pieds. Ces phéno­
mènes disparaissent en général
au bout d’une à deux semaines.
Rarement, une légère pigmentation permanente (tache brunâtre)
apparaît sur certaines parties de la
peau ou sur les ongles. Utilisez
régulièrement une crème hydratante pour prévenir au maximum
le dessèchement de la peau, évitez
les vêtements rêches et ajustés
ainsi que les parfums, les désodorisants ou les cosmétiques sur les
zones affectées.
Les traitements médicamenteux des cancers
La vie continue
La période du traitement peut être
difficile à vivre, période d’incertitudes, de contraintes, de mal-être,
de fatigue. Mais la vie n’en con­ti­
nue pas moins pour autant et il
est important de ne pas renoncer à
tout ce qui vous fait plaisir.
Alimentation
Une bonne alimentation est celle
qui procure du plaisir au palais et
apporte au corps suffisamment
d’énergie (calories) et de substances nutritives (vitamines, oligoéléments, etc.). Pendant votre
traitement médicamenteux, vous
devrez veiller à avoir une alimentation suffisante et équilibrée qui
renforce l’organisme affaibli par la
maladie et le traitement.
Pendant cette période, le besoin
de substances nutritives est accru.
Or l’appétit tend souvent à diminuer, ce qui peut se traduire par
des carences alimentaires. Il est
donc important que vous mangiez
de façon équilibrée: viande, poisson, céréales, tofu, légumineuses,
oléagineux, produits laitiers, fruits
et légumes devraient figurer aux
menus, selon vos habitudes et vos
goûts bien évidemment. Evitez les
repas importants et faites plutôt
plusieurs collations par jour (cinq
à sept). N’hésitez pas à demander
à votre médecin s’il est indiqué,
dans votre cas, de compenser
d’éventuelles carences par un supplément de vitamines, protéines
ou autres.
Renoncez aux aliments à risque
comme les mets à base d’œufs
crus ou de viande crue pendant
votre traitement. Une infection
provoquée par des salmonelles ou
Un régime est-il indiqué?
Un régime en tant que tel est rarement indiqué, sauf dans le cas
d’un surcroît de calcium dans le sang ou si vous souffrez en
plus d’insuffisance rénale ou de diabète. Les régimes déséquilibrés
ou radicaux sont même nocifs car une alimentation carencée
affaiblit inutilement l’organisme et peut limiter l’efficacité du traitement. Il n’existe aucun cas de «régime contre le cancer» ayant
montré une quelconque efficacité. De même les croyances selon
lesquelles il est possible d’«affamer» la tumeur sont totalement
dénuées de fondement.
Les traitements médicamenteux des cancers
35
36
Les traitements médicamenteux des cancers
d’autres bactéries serait inutilement éprouvante pour votre organisme. Veillez encore plus que
d’ordinaire à une hygiène rigoureuse dans la cuisine et lavez-vous
souvent les mains.
Enfin, il est important durant la
thérapie de boire une quantité suffisante de liquide pour lutter
contre certains effets indésirables:
deux à trois litres par jour, c’est-àdire trois à quatre verres d’eau, de
tisane ou de thé en plus de votre
consommation habituelle. Là aussi, faites appel à un diététicien qui
vous donnera de bonnes idées.
En effet, un diététicien pourra vous
aider à composer des menus équilibrés, qui tiennent compte de vos
goûts et de vos envies mais aussi
d’éventuels problèmes que vous
pourriez rencontrer, qu’il s’agisse
d’un manque d’appétit, de problèmes de digestion, d’irritations
ou de plaies dans la bouche. Votre
caisse-maladie vous remboursera
un certain nombre de consultations diététiques pour autant
qu’un médecin les ait prescrites et
que vous vous rendiez auprès de
professionnels reconnus par les
assurances. Veillez à clarifier ce
point avant de prendre rendezvous.
Travail
Vous vous demandez peut-être si
vous pourrez continuer à travailler
pendant la chimiothérapie. Tout
dépend de l’intensité du traitement, de la manière dont vous le
supportez, de votre état général et
de la profession que vous exercez.
Au début de la thérapie, vous arrêterez peut-être de travailler pour
recommencer ensuite, éventuellement à temps partiel. Généralement, les personnes qui reprennent
une
activité
professionnelle même réduite retrouvent aussi plus vite leur équilibre. Discutez avec l’oncologue de
la manière dont vous voyez personnellement les choses, du volume de travail que vous prévoyez
de reprendre et du rythme auquel
vous pensez pouvoir l’effectuer.
C’est à vous de décider si vous voulez dire à vos collègues de travail
la raison de votre absence. Votre
ligue cantonale peut vous conseiller pour toutes les démarches
ayant trait aux assurances perte de
gain, etc. (adresses voir pp. 48 – 49).
Les traitements médicamenteux des cancers
37
Sexualité
La maladie et les effets des traitements (fatigue, nausées, etc.)
peuvent diminuer provisoirement
le désir sexuel. Votre confiance en
vous se trouve peut-être ébranlée,
notamment si votre corps garde
des traces de la maladie. Du point
de vue médical, les relations
sexuelles ne sont toutefois absolument pas contre-indiquées. Elles
n’entravent pas la thérapie et n’ont
aucun rapport avec le développement de la maladie. Le cancer
n’est pas contagieux, il ne se
transmet pas par contact sexuel et
votre partenaire ne court donc aucun risque. Plus que jamais, la
compréhension, le tact, la tendresse et le respect entre partenaires sont des alliés privilégiés.
Pour les femmes
Pendant le traitement ou à la suite
de celui-ci, certaines femmes ressentent des symptômes semblables à ceux de la ménopause,
par exemple une sécheresse vaginale, qui rend les rapports douloureux. Les lubrifiants aqueux apportent un confort non négligeable.
On peut se les procurer sans ordon­
nance dans les pharmacies, les
38
Les traitements médicamenteux des cancers
drogueries ou les grands magasins, généralement au rayon des
préservatifs. L’utilisation d’un lubrifiant aqueux est en outre recommandée si votre partenaire utilise
le préservatif comme contraceptif.
Les thérapies médicamenteuses
ralentissent la production d’ovules, mais n’excluent pas une grossesse. Il est absolument néces­
saire que vous discutiez de votre
contraception avec votre médecin.
Les contraceptifs hormonaux peuvent notamment être contre-indiqués en cas de tumeurs hormonodépendantes.
Si vous projetez d’avoir un enfant,
évoquez absolument la question
avec votre médecin avant le début
des traitements. Une fois la thé­
rapie terminée, il est en principe
possible de mener à bien une
grossesse.
Pour les hommes
Les traitements contre le cancer
n’entraînent généralement pas de
baisse des fonctions sexuelles, les
rapports sexuels restent possible
tout au long du traitement. Il est
par contre possible qu’une chimiothérapie intensive, une radiothéra-
pie ou une thérapie antihormonale
provoquent une diminution de
la production de spermatozoïdes,
voire une stérilité permanente.
Une contraception efficace durant
les traitements reste cependant
nécessaire.
Certains patients ont pu avoir des
enfants malgré un traitement
d’une tumeur des ganglions lymphatiques ou des testicules, par
exemple. Si vous projetez encore
d’avoir des enfants, parlez-en
absolument avec votre médecin
avant le début des traitements. La
possibilité de faire congeler du
sperme avant la thérapie peut être
envisagée.
Le dialogue est essentiel
Quelles que soient les difficultés
auxquelles vous vous trouvez
confronté, il est important de
maintenir le dialogue avec votre
partenaire. Si vous ne pouvez lui
parler ouvertement, il peut être
utile de faire appel à un conseiller
conjugal ou à un autre spécialiste,
qui vous aidera à renouer le fil
interrompu du dialogue.
Alcool et tabac
Si vous souhaitez boire de temps
en temps un verre de vin, parlezen à votre oncologue. La plupart
des traitements permettent une
consommation occasionnelle et
modérée d’alcool. Le traitement
peut cependant modifier le sens
du goût, et certains patients n’ont
plus du tout envie de boissons
alcoolisées.
Si vous fumez, parlez-en à votre
équipe traitante. Le tabac en luimême n’a pas d’influence directe
sur le traitement, mais peut renforcer certains effets indésirables.
Si vous souhaitez arrêter, mais
que vous n’y arriviez pas sans
aide, adressez-vous à la Ligne
stop-tabac de la Ligue contre le
cancer au numéro 0848 000 181.
Les traitements médicamenteux des cancers
39
Les autres médicaments
Certains médicaments peuvent
être incompatibles avec une thérapie anticancéreuse. Avant de vous
en faire prescrire ou d’en acheter
vous-même, demandez l’avis de
votre médecin ou de votre pharmacien.
Par ailleurs, votre oncologue doit
absolument savoir si vous prenez
autre chose avant ou pendant
la thérapie. Ces recommandations
sont également valables pour les
médicaments dits naturels (plantes) ou pour ceux que vous prenez dans le cadre d’une thérapie
complémentaire. Parlez-en à votre
équipe médicale afin de vous assurer que ces produits sont compatibles avec votre traitement
contre le cancer et qu’ils n’ont pas
de répercussions négatives sur
votre organisme.
Les thérapies
complémentaires
Un grand nombre de patients
atteints d’un cancer ont recours
à des méthodes complémentaires
qui sont utilisées, comme leur
nom l’indique, en complément
au traitement médical officiel.
Ces méthodes peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie
pendant et après le traitement et
elles permettent de mettre en
œuvre quelque chose par soimême pour faire face à la maladie. Elles n’ont toutefois généralement pas d’effet contre la
tumeur elle-même.
Méfiez-vous par contre particulièrement des méthodes ou des thérapeutes qui prétendent pouvoir
remplacer le traitement médical
que vous recevez. Ces méthodes
n’ont rien de sérieux et abandonner votre traitement peut vous
exposer à un risque important.
Enfin, certains traitements et produits dits «naturels» ne sont pas
dénués de danger. Ils peuvent par
ailleurs susciter de faux espoirs et
coûter extrêmement cher.
40
Les traitements médicamenteux des cancers
Le dialogue avec votre équipe soignante peut vous aider à définir
si des mesures complémentaires
pourraient vous être utiles sans
porter préjudice à l’efficacité de
votre traitement. Si vous avez déjà
opté pour une telle méthode de
votre propre initiative, il est indispensable que vous en informiez
l’équipe médicale.
Que paient les caisses-maladie?
Certaines méthodes complémentaires sont remboursées, tout au
moins en partie, par les caissesmaladie, pour autant qu’elles
soient prescrites par un médecin
ou/et que vous soyez au bénéfice
d’une assurance complémentaire.
Avant de vous lancer dans un tel
traitement, demandez à votre
caisse-maladie les prestations
qu’elle paie dans votre cas. Renseignez-vous aussi sur les compétences du thérapeute auquel vous
souhaitez vous confier.
Pour en savoir plus
La brochure de la Ligue contre le
cancer «Parallèles? Complémentaires? Risques et bénéfices de
méthodes non vérifiées en onco­
logie» donne une vue d’ensemble
sur les avantages et les inconvénients des thérapies complémentaires ou parallèles. Votre ligue
cantonale ou la Ligne InfoCancer
peuvent aussi vous donner des
renseignements plus précis.
Les traitements médicamenteux des cancers
41
42
Les traitements médicamenteux des cancers
Vivre avec la maladie
S’écouter
Le retour à la vie de tous les
jours vous prendra certainement
du temps. Allez-y pas à pas et à
votre rythme, en fonction de vos
possibilités personnelles.
Essayez de déterminer par vousmême ce qui peut contribuer à
améliorer votre qualité de vie.
L’horizon s’éclaire parfois lorsque
l’on se pose des questions toutes
simples.
>> Qu’est-ce que je veux vraiment?
>> De quoi ai-je besoin?
>> Comment pourrais-je arriver
à cela?
>> Qui serait en mesure de m’aider?
Vous trouverez également en annexe des adresses et des infor­
mations qui pourraient vous être
utiles.
En parler
Le cancer fait peur, même lorsque
les chances de guérison sont élevées. Certaines personnes éprouvent le besoin d’en parler, d’autres
préfèrent garder le silence. Les
proches ne savent pas toujours
comment réagir et la personne
touchée peut trouver son entourage trop indiscret, ou alors trop
distant. Il n’y a pas de recette universelle, les uns et les autres ont
besoin d’un certain temps pour
trouver un mode de communication qui soit satisfaisant pour tout
le monde.
Faire appel à un soutien
professionnel
N’hésitez pas à faire appel à un
professionnel si votre anxiété persiste ou si vous avez le sentiment
que la situation vous échappe. Parlez de vos problèmes à votre
équipe médicale et soignante ou
à votre médecin de famille. Ils
pourront vous conseiller et vous
prescrire au besoin des mesures
remboursées par la caisse-maladie. Votre ligue cantonale contre le
cancer est également là pour vous
en tout temps. Vous pouvez vous
adresser à elle en cas de problème
ou de question (voir annexes).
Les traitements médicamenteux des cancers
43
Annexes
Conseils et soutien
L’équipe médicale et soignante
Elle vous donnera toutes les indications
nécessaires pour que votre traitement se
passe au mieux. Vous pouvez aussi lui demander conseil concernant des méthodes
complémentaires ou un soutien psychooncologique.
Votre ligue cantonale contre le cancer
Son rôle est de vous accompagner, de vous
conseiller et de vous aider à surmonter les
difficultés liées à la maladie. Elle peut également vous proposer des cours, vous aiguiller vers d’autres professionnels (psycho-oncologie, médecines complémentaires, drai­nage lymphatique), un groupe d’entraide,
ou vous aider à clarifier des problèmes d’assurances.
La Ligne InfoCancer 0800 11 88 11
Au bout du fil, une professionnelle de la
santé vous écoutera, vous proposera des
solutions et répondra avec précision à vos
questions sur votre cancer et son traitement.
L’appel et les renseignements sont gratuits,
et vous n’avez pas besoin de décliner votre
identité.
Forums de discussion
Il existe sur Internet des forums de dis­
cussion sur le thème du cancer, notamment le forum de la Ligue contre le cancer
www.forumcancer.ch, géré par la Ligne
InfoCancer. Vous pouvez aussi vous rendre
sur le forum de la Ligue française contre
le cancer sous www.ligue-cancer.net. Les
contacts avec des personnes qui ont traversé des épreuves semblables peuvent vous
redonner du courage. N’oubliez pas, toutefois, que chaque cas est unique, et que ce qui
a aidé une autre personne ne vous conviendra pas forcément.
44
Les traitements médicamenteux des cancers
Les groupes d’entraide
Des personnes concernées par le cancer
y échangent conseils et expériences. Se
retrouver dans un groupe de gens ayant
surmonté des épreuves similaires permet
parfois de s’exprimer plus facilement.
Les assurances
>> Les frais des traitements contre le cancer sont pris en charge par l’assurance
obligatoire pour autant qu’il s’agisse
de thérapies reconnues ou que le produit figure sur la liste des spécialités
de l’Office fédéral de la santé publique
(OFSP).
>> Le remboursement de certains traitements spécifiques peut dans certains
cas être soumis à des conditions.
Votre médecin vous donnera toutes
les précisions nécessaires.
>> Les frais des traitements avec des
substances autorisées sont également
pris en charge dans le cadre d’une
étude clinique (voir p. 10). La participation à de telles études est soumise
à des conditions précises.
>> Lors de conseils ou traitements supplémentaires non médicaux, la prise en
charge par l’assurance obligatoire ou
l’assurance complémentaire n’est pas
garantie. Il faut donc vous informer au
préalable auprès de votre assurance,
ou demander à votre médecin de famille,
votre médecin traitant ou l’hôpital
de le faire pour vous. La ligue contre le
cancer de votre canton peut également
vous soutenir dans ces démarches.
>> Pour les personnes qui souffrent d’un
cancer, la conclusion d’une assurance
complémentaire est parfois liée à des
réserves. Il en va de même de certaines
assurances vie.
Les brochures de la
Ligue contre le cancer
>> Stages
pour des personnes touchées par
le cancer
>> La radiothérapie
>> Prédispositions héréditaires au cancer
>> Les douleurs liées au cancer et leurs
traitements
>> Cancer – quand l’espoir de guérir
s’amenuise
>> Fatigue et cancer
Identifier les causes, chercher des
solutions
>> Les directives anticipées de la Ligue
contre le cancer
Mes vo­lon­tés en cas de ma­la­die et
dé­cès
>> Soigner son apparence durant
et après la thérapie
Peau, coiffure, couleurs et vêtements
>> Difficultés alimentaires en cas de cancer
>> Cancer et sexualité au féminin
>> Cancer et sexualité au masculin
>> L’oedème lymphatique en cas de cancer
Conseils sur la prévention et le traitement
>> Parallèles? Complémentaires?
Une information sur les risques
et bénéfices des méthodes non
vérifiées en oncologie
>> Activité physique et cancer
Retrouver confiance en son corps grâce
au mouvement
>> Accompagner un proche atteint
de cancer
Une information destinée aux proches
et aux amis
>> Cancer – prestations des assurances
sociales
Commande
>> Auprès de la ligue contre le cancer
de votre canton
>> Téléphone: 0844 85 00 00
>> Courriel: [email protected]
>> Internet: www.liguecancer.ch/brochures
Sur www.liguecancer.ch/brochures, vous
trouverez la liste complète des brochures
disponibles auprès de la Ligue contre le
cancer, ainsi qu’une brève description de
leur contenu.
La plupart des publications sont gratuites.
Elles vous sont offertes conjointement par
la Ligue suisse contre le cancer et par votre
ligue cantonale. La gratuité est possible
grâce à la générosité de nos donatrices et de
nos donateurs.
>> Quand le cancer touche les parents
En parler aux enfants
Les traitements médicamenteux des cancers
45
Autres publications
Thérapie anticancéreuse dans le cadre
d’une étude clinique. Cette brochure peut
être obtenue auprès de l’Institut de recherche appliquée sur le cancer (SAKK),
tél. 031 389 91 91, www.sakk.ch/fr, info@
sakk.ch → Le SAKK offre → Pour les patients
→ Brochures.
Gaspard Chimio, conçu pour les enfants,
peut être obtenu auprès de l’Association
suisse d’intérêt pour les enfants atteints de
cancer (IGKK), tél. 062 297 00 11, www.kinderkrebshilfe.ch → Bibliothek → Informa­
tionen.
Internet
(ordre alphabétique)
Français
www.cancer.ca
Site de la Société canadienne du cancer
www.doctissimo.fr
Site français consacré à la santé
www.forumcancer.ch
Forum Internet de la Ligue contre le cancer
www.ligue-cancer.net
Site de la Ligue française contre le cancer
www.unicancer.fr
Le groupe hospitalier dédié à la lutte contre
le cancer
Anglais
www.cancer.ca
Canadian cancer society
www.cancer.gov
National Cancer Institute USA
www.macmillan.org.uk
A non-profit cancer information service
Sources
Les publications et sites Internet mentionnés dans cette brochure ont également servi
de sources pour la rédaction de cette brochure. Ils correspondent pour l’essentiel aux
critères de qualité de la fondation «La Santé
sur Internet» (charte de la fondation, voir
www.hon.ch/HONcode/French).
46
Les traitements médicamenteux des cancers
Associations
d’entraide
ARFEC, Association romande
des familles d’enfants atteints
de cancer
Secrétariat de l’ARFEC
ch. de la Vallonnette 17
1012 Lausanne
tél. 021 653 11 10
[email protected]
www.arfec.org
Kinderkrebshilfe Schweiz
Birgitta Setz, Directrice
Florastrasse 14
4600 Olten
tél. 062 297 00 11
[email protected]
www.kinderkrebshilfe.ch
Association Suisse des Greffés
de la Moelle Osseuse
GMO Suisse romande
tél. 027 322 99 74 (LVCC)
[email protected]
www.gmosuisseromande.ch
ilco, Communauté suisse d’intérêt
des groupes régionaux de
personnes stomisées
Philip Surmont, Président du
groupe régional «ilco-Vaud»
Rte de L’Isle 15
1142 Pampigny
tél. 076 450 47 57
[email protected]
www.ilco.ch
Laryngectomisés groupes
régionaux
www.kehlkopfoperierte.ch
ho/noho, Organisation suisse
de patients pour les personnes
atteintes de lymphomes et
leurs proches
Rosmarie Pfau, Présidente
Weidenweg 39
4147 Aesch
tél. 061 421 09 27
[email protected]
www.lymphome.ch
Groupe suisse d’entraide pour
les malades du pancréas GSP
Conrad Rytz, Président
[email protected]
www.pancreas-help.ch
GIST-Gruppe Schweiz, Groupe
d’entraide pour les personnes
touchées par les tumeurs stromales gastro-intestinales
Helga Meier Schnorf, Directrice
Sterenweg 7
6300 Zug
tél. 041 710 80 58
[email protected]
www.gist.ch
Renseignez-vous auprès de votre
ligue cantonale ou régionale pour
connaître les groupes d’entraide
ou groupes de parole à l’intention
des personnes touchées ou des
proches.
Les traitements médicamenteux des cancers
47
La ligue contre le cancer de votre
­région offre conseils et soutien
1
Krebsliga Aargau
Kasernenstrasse 25
Postfach 3225
5001 Aarau
Tel. 062 834 75 75
Fax 062 834 75 76
[email protected]
www.krebsliga-aargau.ch
PK 50-12121-7
2
Krebsliga beider Basel
Mittlere Strasse 35
4056 Basel
Tel. 061 319 99 88
Fax 061 319 99 89
[email protected]
www.klbb.ch
PK 40-28150-6
3
48
Bernische Krebsliga
Ligue bernoise contre le cancer
Marktgasse 55
Postfach
3001 Bern
Tel. 031 313 24 24
Fax 031 313 24 20
[email protected]
www.bernischekrebsliga.ch
PK 30-22695-4
4
5
Ligue fribourgeoise
contre le cancer
Krebsliga Freiburg
route St-Nicolas-de-Flüe 2
case postale 96
1705 Fribourg
tél. 026 426 02 90
fax 026 426 02 88
[email protected]
www.liguecancer-fr.ch
CP 17-6131-3
Ligue genevoise
contre le cancer
11, rue Leschot
1205 Genève
tél. 022 322 13 33
fax 022 322 13 39
[email protected]
www.lgc.ch
CP 12-380-8
Les traitements médicamenteux des cancers
6
Krebsliga Graubünden
Ottoplatz 1
Postfach 368
7001 Chur
Tel. 081 252 50 90
Fax 081 253 76 08
[email protected]
www.krebsliga-gr.ch
PK 70-1442-0
7
Ligue jurassienne contre le cancer
rue des Moulins 12
2800 Delémont
tél. 032 422 20 30
fax 032 422 26 10
[email protected]
www.liguecancer-ju.ch
CP 25-7881-3
8
Ligue neuchâteloise
contre le cancer
faubourg du Lac 17
2000 Neuchâtel
tél. 032 721 23 25
[email protected]
www.liguecancer-ne.ch
CP 20-6717-9
9
Krebsliga Ostschweiz
SG, AR, AI, GL
Flurhofstrasse 7
9000 St. Gallen
Tel. 071 242 70 00
Fax 071 242 70 30
[email protected]
www.krebsliga-ostschweiz.ch
PK 90-15390-1
10 Krebsliga Schaffhausen
Rheinstrasse 17
8200 Schaffhausen
Tel. 052 741 45 45
Fax 052 741 45 57
[email protected]
www.krebsliga-sh.ch
PK 82-3096-2
11 Krebsliga Solothurn
Hauptbahnhofstrasse 12
4500 Solothurn
Tel. 032 628 68 10
Fax 032 628 68 11
[email protected]
www.krebsliga-so.ch
PK 45-1044-7
12 Thurgauische Krebsliga
Bahnhofstrasse 5
8570 Weinfelden
Tel. 071 626 70 00
Fax 071 626 70 01
[email protected]
www.tgkl.ch
PK 85-4796-4
13 Lega ticinese
contro il cancro
Piazza Nosetto 3
6500 Bellinzona
Tel. 091 820 64 20
Fax 091 820 64 60
[email protected]
www.legacancro-ti.ch
CP 65-126-6
14 Ligue vaudoise
contre le cancer
place Pépinet 1
1003 Lausanne
tél. 021 623 11 11
fax 021 623 11 10
[email protected]
www.lvc.ch
CP 10-22260-0
15 Ligue valaisanne contre le cancer
Krebsliga Wallis
Siège central :
rue de la Dixence 19
1950 Sion
tél. 027 322 99 74
fax 027 322 99 75
[email protected]
www.lvcc.ch
Beratungsbüro :
Spitalzentrum Oberwallis
Überlandstrasse 14
3900 Brig
Tel. 027 604 35 41
Mobile 079 644 80 18
[email protected]
www.krebsliga-wallis.ch
CP/PK 19-340-2
16 Krebsliga Zentralschweiz
LU, OW, NW, SZ, UR
Löwenstrasse 3
6004 Luzern
Tel. 041 210 25 50
Fax 041 210 26 50
[email protected]
www.krebsliga.info
PK 60-13232-5
17 Krebsliga Zug
Alpenstrasse 14
6300 Zug
Tel. 041 720 20 45
Fax 041 720 20 46
[email protected]
www.krebsliga-zug.ch
PK 80-56342-6
18 Krebsliga Zürich
Freiestrasse 71
8032 Zürich
Tel. 044 388 55 00
Fax 044 388 55 11
[email protected]
www.krebsligazuerich.ch
PK 80-868-5
19 Krebshilfe Liechtenstein
Im Malarsch 4
FL-9494 Schaan
Tel. 00423 233 18 45
Fax 00423 233 18 55
[email protected]
www.krebshilfe.li
PK 90-4828-8
Unis contre le cancer
Ligue suisse
contre le cancer
Effingerstrasse 40
case postale
3001 Berne
tél. 031 389 91 00
fax 031 389 91 60
[email protected]
www.liguecancer.ch
CP 30-4843-9
Brochures
tél. 0844 85 00 00
[email protected]
www.liguecancer.ch/
brochures
Forum
www.forumcancer.ch,
le forum internet de la
Ligue contre le cancer
Cancerline
www.liguecancer.ch/
cancerline, le chat sur le
cancer pour les enfants,
les ­adolescents et
les adultes
du lundi au vendredi
11 h –16 h
Skype
krebstelefon.ch
du lundi au vendredi
11 h –16 h
Ligne stop-tabac
tél. 0848 000 181
max. 8 cts./min.
(sur réseau fixe)
du lundi au vendredi
11 h –19 h
Vos dons sont
les bienvenus.
Ligne InfoCancer
0800 11 88 11
du lundi au vendredi
9 h –19 h
appel gratuit
[email protected]
Les traitements médicamenteux des cancers
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Feuille de remarques personnelles
Vous recevez actuellement les médicaments suivants pour traiter
votre cancer:
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Effets indésirables possibles et intensité:
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Les traitements médicamenteux des cancers
Vos remarques personnelles:
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Personne de contact et numéro de téléphone:
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Les traitements médicamenteux des cancers
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Cette brochure vous est remise par votre Ligue contre le cancer, qui se tient à
votre disposition avec son éventail de prestations de conseil, d’accompagnement
et de soutien. Vous trouverez à l’intérieur les adresses de votre ligue cantonale
ou régionale.
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