2012
no48
Les secteurs de la nouvelle croissance : une projection à l’horizon 2030
STROPPAR
STNEMUCOD &
Imprimé en France
Df : 5RD 30320
ISBN : 978-2-11-009017-1
Prix : 12,00 euros
18, rue de Martignac
75700 Paris Cedex 07
Tél. 01 42 75 60 00
www.strategie.gouv.fr
Diffusion
Direction de l’information légale et administrative
La documentation Française
Tél. : 01 40 15 70 00
www.ladocumentationfrancaise.fr
Quels seront à l’horizon 2030 les ressorts de la
croissance ? Quels seront les secteurs d’activité en
expansion ou en déclin ? Les trois scénarios proposés
ici synthétisent la transformation des conditions
économiques et la capacité de rebond des différents
secteurs. Le scénario cible, volontariste, envisage
l’évolution de l’économie française vers un nouveau
modèle de croissance à fort contenu en innovation,
avec des services à haute valeur ajoutée et des
comportements de consommation et de production
éco-responsables. Le scénario contraint anticipe des
évolutions médianes dans un contexte incertain, en
tenant compte des réactions déjà constatées des
secteurs dans la crise. Enfin, le scénario de crise décrit
une situation de dégradation de la compétitivité
européenne sur les marchés extérieurs et de contrainte
financière accrue pour les agents économiques. Fruit
d’une collaboration entre le Centre d’analyse
stratégique et le laboratoire Érasme, ce travail de
prospective permet de dégager des projections
d’emploi et de productivité sectorielle à long terme.
Les secteurs de la nouvelle croissance :
une projection à l’horizon 2030
RAPPORTS
& DOCUMENTS
2012
no48
Économie - Finances
Cécile Jolly
Maxime Liégey
Olivier Passet
en collaboration avec le Laboratoire Érasme
Baptiste Boitier, Arnaud Fougeyrollas,
Pierre Le Mouël et Paul Zagamé
2012
Les secteurs
de la nouvelle croissance :
une projection à l’horizon 2030
3
AVANT-PROPOS
Avant-propos
D epuis quelques mois, l’accès de faiblesse de la
croissance a confirmé, si besoin en était, la nature
structurelle de la crise et la possibilité d’enchaînements
dangereux. Pourtant, au niveau mondial, la croissance
est caractérisée par une très forte hétérogénéité,
certains secteurs implantés sur les marchés émergents
continuant à afficher des performances enviables, en
dépit du ralentissement des économies développées.
Et les points bas de cycle, quand les baisses des prix
d’actifs atteignent un plancher et que le coût du capital
devient particulièrement faible, sont aussi riches
d’oppor tunités. Bref, le monde oscille aujourd’hui entre
des signaux financiers et des indicateurs conjonc-
turels particulièrement indécis, et une prolifération
d’annonces sur des innovations de produits ou des
conjonctures sectorielles étonnamment dynamiques,
par exemple dans l’aéronautique.
Comment dès lors prendre en compte cette
hétérogénéité et projeter l’avenir d’une manière
réaliste sans tomber dans la simplification, l’excès
d’optimisme ou le catastrophisme de circonstance ?
Les exercices sur la croissance à long terme sont
souvent conventionnels, le risque étant d’aboutir à des
conclusions trop simples : une croissance potentielle
forte résulte d’une démographie dynamique, d’une
bonne mobilisation du travail, d’un capital technique
accumulé à un rythme satisfaisant, d’un progrès
technique soutenu, etc. C’est là un raisonnement de
nature quelque peu tautologique : un pays qui investit
dans ses ressources humaines et dans la recherche
et mobilise correctement le travail par des réformes
Vincent Chriqui
Directeur général
du Centre d’analyse
stratégique
4
LeS SecTeuRS de LA NOuVeLLe cROiSSANce : uNe PROjecTiON à L’hORizON 2030
adéquates se portera mieux que celui qui ne le fait pas. Cette approche n’est pas
erronée en elle-même mais elle peut conduire à une prospective des « si… »,
ou à une invocation trop rituelle de l’économie de la connaissance. On ne peut
se contenter d’affirmer qu’il faut investir dans le matériel et l’immatériel : il faut
dire qui le fera, et avec quelles contraintes de financement et de faisabilité.
Pour aller plus loin, il faut s’essayer à identifier à la fois les secteurs qui
seront créateurs et destructeurs d’emplois à long terme, et les conditions
dans lesquelles la dynamique des activités pourra ou non se déployer.
Quels ressorts endogènes, quels facteurs de renouvellement entraîneront un
mouvement de destruction créatrice ? Inversement, comment les incertitudes
macroéconomiques influeront-elles sur les activités économiques ? C’est
l’ambition du présent rapport que de répondre à ces questionnements.
La scénarisation s’appuie sur le modèle NEMESIS développé par le laboratoire
Érasme. Elle repose sur un double postulat. Le premier, c’est que les
interrogations sur la croissance peuvent être éclairées à partir de ce que l’on
sait dès à présent des ajustements à venir. Nous connaissons certains des
chocs susceptibles d’affecter les économies et nous avons pu estimer par le
passé les réactions moyennes à ces derniers. Cette connaissance doit être
mobilisée pour réduire l’incertitude.
En second lieu, nous avons choisi, pour cet exercice modélisé, de travailler
la croissance pour ainsi dire « en épaisseur », c’est-à-dire en introduisant la
problématique sectorielle. Cela a pour principal avantage de permettre de sortir
de l’abstraction du PIB agrégé. Cela confère à l’exercice une réalité physique.
La croissance de demain sera le fait de spécialisations, de la mobilisation de
compétences bien précises. Elle résultera de l’interaction entre les secteurs
et de leur capacité à gagner des parts de marché.
Interroger la dynamique sectorielle, c’est se poser la question des capacités
de notre tissu économique à résister dans la crise et à nourrir la croissance
de demain. C’est aussi une manière d’identifier les moyens d’accompagner
les changements : il s’agit non seulement de mettre en place les nécessaires
reconversions de métiers qu’ils impliquent mais aussi de faciliter cette
transition par des politiques incitatives micro ou macroéconomiques. Il est des
secteurs qui doivent faire l’objet d’une attention particulière non seulement
parce qu’ils constituent des moteurs essentiels de notre économie à moyen
et long terme, mais aussi parce qu’ils sont particulièrement vulnérables
à la concurrence internationale comme aux conditions de financement. Leur
déclin éventuel pourrait durablement affecter les ressorts de notre croissance
1 / 210 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !