de mettre leur esprit et leur cœur en accord avec une si haute vocation en se
montrant assidus à la prière, fervents en charité, n’ayant d’autre pensée que ce qui
est vrai, juste et honorable, faisant tout pour la gloire et l’honneur de Dieu. Il faut y
ajouter les laïcs choisis par Dieu qui, pour se livrer pleinement aux travaux de
l’apostolat, sont appelés par l’évêque et travaillent sur le champ du Seigneur, en y
faisant beaucoup de fruits [130].
Quant aux époux et aux parents chrétiens, il leur faut, en suivant leur propre route,
s’aider mutuellement dans la fidélité de l’amour avec l’aide de la grâce, tout le long
de leur vie, inculquant aux enfants qu’ils ont reçus de Dieu, avec amour, les vérités
chrétiennes et les vertus de l’Évangile. Par là, en effet, ils donnent à tous l’exemple
d’un amour inlassable et généreux, ils contribuent à l’édification de la charité
fraternelle et apportent à la fécondité de l’Église notre Mère, leur témoignage et leur
coopération, en signe et participation de l’amour que le Christ a eu pour son Epouse
et qui l’a fait se livrer pour elle [131]. Un exemple semblable est donné par les
veuves et les célibataires dont le concours peut être pour la sainteté et l’activité dans
l’Église de grande valeur. Pour ceux qui se livrent à des travaux souvent pénibles,
leur activité d’homme doit les enrichir personnellement, leur permettre d’aider leurs
concitoyens et de contribuer à élever le niveau de la société tout entière et de la
création, à imiter enfin, par une charité active, le Christ qui a voulu pratiquer le travail
manuel et qui, avec son Père, ne cesse d’agir pour le salut de tous, cela dans une
joyeuse espérance, s’aidant mutuellement à porter leurs fardeaux, montant par leur
travail quotidien à une sainteté toujours plus haute, même sous la forme apostolique.
Qu’ils se sachent eux aussi unis tout spécialement au Christ souffrant pour le salut
du monde, ceux sur qui pèsent la pauvreté, l’infirmité, la maladie, les épreuves
diverses, ou qui souffrent persécution pour la justice : le Seigneur dans l’Évangile les
a déclarés bienheureux et « le Dieu de toute grâce qui nous a appelés dans le Christ
à sa gloire éternelle, après une courte épreuve, les rétablira lui-même, les affermira
et les rendra inébranlables » (1 P 5, 10).
Ainsi donc tous ceux qui croient au Christ iront en se sanctifiant toujours plus dans
les conditions, les charges et les circonstances qui sont celles de leur vie et grâce à
elles, si cependant ils reçoivent avec foi toutes choses de la main du Père céleste et
coopèrent à l’accomplissement de la volonté de Dieu, en faisant paraître aux yeux de
tous, dans leur service temporel lui-même, la charité avec laquelle Dieu a aimé le
monde.
Gaudium et Spes 12
La Création est vue bonne par nature (Gaudium et Spes 12) et sa
conservation par le travail participe du mouvement créateur lui-même.
12. Le sens de la foi et les charismes dans le peuple chrétien
Le Peuple saint de Dieu participe aussi de la fonction prophétique du Christ ; il
répand son vivant témoignage avant tout par une vie de foi et de charité, il offre à
Dieu un sacrifice de louange, le fruit de lèvres qui célèbrent son Nom (cf. He 13, 15).
La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne
peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste
moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, « des