Section patrimoine des Amis du CIS
vendredi 4 février 2005 – salle communale de Bailleul
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seconde fois seule en guerre contre la France. Maîtresse des mers, elle signa néanmoins, le 27 mars
1802, à Amiens, la paix avec la France, qui s'était rendue maîtresse du continent.
Cette paix se révéla pourtant n'être qu'une trêve. En 1803, refusant d'évacuer Malte, le Royaume-Uni,
soutenu par les habitants de l'île, provoqua la rupture de la paix d'Amiens et, par conséquent, la
guerre avec la France. En 1804, Bonaparte prépara à Boulogne une «Grande Armée» (ou l'armée des
côtes de l'Océan) dans le but d'un débarquement au Royaume-Uni. Se sentant menacés, les
Britanniques n'eurent guère de peine à former une troisième coalition avec la Russie et l'Autriche.
Troisième coalition
Contre cette nouvelle alliance (1805-1806), Bonaparte réagit rapidement en renforçant le camp de
Boulogne. Cependant, le 27 août 1805, il leva le camp pour se porter vers l'Allemagne à la rencontre
des Autrichiens qui, sous le commandement de Ferdinand III, grand-duc de Toscane, et du général
Karl Mack von Leiberich, avaient envahi la Bavière. Quelques États germaniques dont la Bavière, le
Wurtemberg et Bade, s'allièrent à la France. Napoléon Ier contraignit les Autrichiens à la capitulation,
à Ulm (20 octobre 1805), faisant 23 000 prisonniers, avança le long du Danube et s'empara de Vienne
qu'il occupa sans résistance (15 novembre). Les armées russes du général Mikhaïl Koutouzov et de
l'empereur Alexandre Ier vinrent renforcer les Autrichiens. Néanmoins, Napoléon remporta une
victoire décisive sur les forces austro-russes à la bataille d'Austerlitz (2 décembre 1805). L'Autriche
capitula à nouveau et dut signer le traité de Presbourg le 26 décembre 1805. Selon les termes de ce
traité, l'Autriche ne conserva que l'enclave de Trieste, cédant les acquisitions qu'elle avait faites sur la
république de Venise en 1797; le reste fut rattaché au royaume d'Italie ou constitua les provinces
Illyriennes. En outre, l'Autriche perdit ses territoires allemands au profit de la Bavière et du
Wurtemberg. Elle se trouvait donc rejetée hors d'Allemagne et hors d'Italie.
En Italie, où les armées françaises de Masséna avaient battu les Autrichiens de l'archiduc Charles,
Napoléon installa son frère aîné, Joseph Bonaparte, sur le trône de Naples, en 1806. Il installa aussi
son troisième frère, Louis Bonaparte, sur le trône de Hollande (ancienne République batave). Le
12 juillet 1806, il créa la confédération du Rhin qui réunissait tous les États germaniques à l'exception
de l'Autriche, de la Prusse, du Brunswick et de la Hesse. La formation de la confédération mit fin au
Saint Empire romain germanique et plaça la plupart des États allemands sous le contrôle de
Napoléon. Pourtant, les succès terrestres de Napoléon furent contrebalancés par la victoire maritime,
le 21 octobre 1805, au large du cap Trafalgar, de l'amiral anglais Horatio Nelson sur la flotte franco-
espagnole. Cette défaite française fit comprendre à Napoléon qu'il ne pourrait attaquer l'Angleterre
chez elle ni protéger les colonies françaises. Aussi Napoléon résolut-il de briser l'Angleterre en
utilisant l'arme économique. Le Blocus continental fut décrété, en 1806, à Berlin, interdisant tout
commerce entre les îles Britanniques et l'Europe continentale. Néanmoins, l'Angleterre ne fut jamais
coupée de ses alliés, qui, pour la plupart, continuèrent à commercer avec la puissance britannique.
Quatrième coalition
En octobre 1806, la Prusse, inquiète du pouvoir grandissant de Napoléon en Allemagne, se joignit au
Royaume-Uni et à la Russie pour former la quatrième coalition (1806-1808). Napoléon, lors de la
campagne de Saxe, écrasa les Prussiens à la bataille d'Iéna, le 14 octobre 1806, pendant que le
général Davout remportait lui aussi la victoire contre les armées de Brunswick à Auerstedt. Les
Français entrèrent dans Berlin le 27 octobre 1806. Napoléon entama ensuite la campagne de Pologne
dirigée contre les Russes. Avec les Prussiens, ces derniers furent difficilement vaincus par les armées
napoléoniennes qui étaient sous le commandement de Napoléon lui-même, secondé par ses
généraux Murat, Ney, Soult, Davout, Augereau et Lannes, à la bataille d'Eylau (7-8 février 1807). La
victoire décisive contre les Russes eut lieu à Friedland (14 juin 1807), bataille au cours de laquelle
s'illustrèrent Mortier, Murat, Oudinot, Ney, Soult, Victor, Davout, Grouchy, Lannes, Lobau et Dupont
de l'Étang. Le tsar Alexandre Ier fut obligé de capituler. Selon les principaux termes du traité de Tilsit,
la Russie abandonna ses possessions de Pologne et conclut, par des accords secrets, les bases
d'une alliance avec la France. La Prusse fut démembrée, la moitié de son territoire lui fut retirée, elle
dut payer d'énormes réparations et son armée régulière fut considérablement réduite. Attaqué par la
Russie et le Danemark, le roi de Suède Gustave IV Adolphe, fut obligé d'abdiquer en faveur de son
oncle, Charles XIII, à la condition que celui-ci choisisse pour héritier le général Jean Baptiste Jules
Bernadotte, un des généraux de Napoléon. Bernadotte devint roi en 1818, sous le nom de
Charles XIV. Sa descendance règne encore aujourd'hui.
Guerre d'Espagne
En 1808, Napoléon dominait toute l'Europe, à l'exception de la Russie et du Royaume-Uni. Mais, à
partir de cette date, son pouvoir commença à décliner. Ce déclin fut principalement dû à l'émergence
d'un sentiment nationaliste dans les différents pays européens vaincus et à l'opposition permanente
de la Couronne britannique qui, n'ayant jamais pu être envahie grâce à la supériorité de sa marine de
guerre, n'avait jamais cessé d'organiser et de financer de nouvelles coalitions contre Napoléon. C'est