La bataille des Haies
The « Hedgerows Hell »
La-Haye-du-Puits
Livret de campagne
Campagne inédite réalisée lors du Tournoi Mémoire 44 de Lille - Villeneuve d’Ascq
2013 organisé par le club de jeux « Les Simulateurs ».
Les troupes sont en position, le théâtre des opérations est fixé, et l'Histoire est entre
vos mains. À vous de jouer !
L’Etat - Major d’Organisation du tournoi de Mémoire 44 - Lille 2013
Arnaud Junior 72 ») et Jean-Luc
Le bocage, cauchemar des fantassins américains !
La bataille des Haies est le nom donné à une phase de la bataille de Normandie qui
impliqua majoritairement l'armée Américaine face aux troupes allemandes, du 13 juin,
quelques jours après le débarquement, jusqu'au 24 juillet 1944, début de l'Opération
Cobra. Cette bataille se déroula dans le bocage normand marqué par ses innombrables
haies d'où le nom que lui donneront après la guerre les historiens.
On en distingue trois parties :
L'avancée sur La Haye-du-Puits (bataille de La Haye-du-Puits).
Dans le secteur de Saint-Lô (bataille de Saint-Lô).
La région au sud de Carentan, vers Sainteny et Périers.
La bataille des haies est une guerre d'infanterie qui peut être comparée par certains de
ses aspects à une guerre de jungle.
L'avancée américaine est très lente et très coûteuse en vies humaines. Il faut
quelquefois plusieurs dizaines de morts alliés pour prendre un pré ou une haie.
Le moral des troupes américaines est atteint dans cette guerre d'usure où une haie prise
avec difficulté ressemble terriblement à la haie précédente, au point que le bocage
normand est surnommé par les GI « the Hedgerows Hell » (« l’enfer des haies »).
Les troupes alliées, principalement américaines, se voient obligées de progresser au
sud-ouest du front normand dans une zone de bocage, une zone très favorable à la
défense et dont les troupes allemandes, plus expérimentées, savent profiter.
D'un point de vue opérationnel, cette succession de prés et de haies empêche
l'alignement du front d'attaque américain et facilite les prises de flanc.
D'un point de vue tactique, chaque haie présente un nouveau retranchement à
conquérir, exposant aux coups des défenseurs, l'infanterie et les blindés alliés à courte
portée de tir telle une succession d'embuscades.
Or l'état-major américain n'avait pas prévu de disputer des combats intenses dans cette
zone et sous-estima les difficultés de la configuration du terrain, rendant difficile tout
mouvement de chars ou la progression des hommes disposant de peu de visibilité.
Les haies favorisent ainsi les positions défensives allemandes et leur camouflage. Les
troupes allemandes auxquelles les Alliés doivent faire face sont plus expérimentées
que les troupes qui stationnaient sur les côtes du débarquement.
Notamment les Fallschirmjäger (chasseurs parachutistes allemands) qui savent tirer
profit de ces petits prés clôturés par des talus et des hautes haies. Ils s'y camouflent
facilement, rendant la suprématie aérienne alliée moins déterminante et l'artillerie
américaine peu efficace. Les Allemands pratiquent une tactique chaque point
défensif d'un pré peut soutenir celui du pré d'à côté.
La ligne Mahlmann
Après le débarquement du 6 juin 1944 des forces américaines sur la plage d'Utah
Beach et la consolidation de la tête de pont autour de Sainte-Mère-Église, l'armée
américaine traverse la péninsule entre Carentan et Barneville, et marque, le 18 juin, la
coupure du Cotentin, c'est-à-dire un front qui va du littoral est au littoral ouest et
sépare les forces allemandes. Puis, tout en consolidant ce front pour empêcher les
renforts d'arriver depuis le sud, les Américains s'élancent vers Cherbourg et prennent
la ville le 26 juin.
Entre temps, le front entre Carentan et Portbail a tenu bon mais de leur côté, les
allemands situés en face en ont profité pour renforcer une sorte de "mur du Cotentin"
soigneusement camouflé et construit depuis 1942 : La ligne Mahlmann (du nom du
Generalleutnant allemand Paul Mahlmann) désormais forte de près de 10.000 hommes
et dont les américains ignorent encore l'existence début juillet 1944.
Tenant donc tout le nord du Cotentin, les Américains doivent avancer vers le sud pour
réaliser la Percée (Opération Cobra), dont s'occupera le général George Patton et qui
devra consister à ouvrir la route de la Bretagne en enfonçant les lignes de défense
allemandes près d’Avranches. C'est au VIIIème corps de la 1ère armée américaine,
menée par le général Troy Middleton, que revient la charge de percer la ligne
Mahlmann, qui s'étend de Bretteville-sur-Ay au sud de Carentan. Sa mission est donc
d'atteindre Coutances et Saint-Lô après avoir traversé la zone des marais et les collines
fortifiées autour de La Haye-du-Puits.
La ligne Mahlmann est organisée ainsi :
Au nord-ouest, une avant-ligne mobile située au bord de marécages sert d'éclaireur en
cas d'attaque. Ainsi, les Allemands peuvent ralentir la progression des Américains,
réunir des informations sur leur stratégie et adapter leur défense. Elle est forte de 3500
soldats et formée par les unités encore opérationnelles de la 243ème et de la 91ème
divisions d'infanterie de la Wehrmacht.
Sur la ligne Mahlmann, de Denneville au sud de Carentan, sont reparties les 77ème et
353ème divisions d'infanterie de la Wehrmacht commandée par le Général Malhmann et
la 17ème Panzer grenadier division SS Götz von Berlichingen commandée par le
Standartenführer Otto Baum.
La ligne est soutenue par les fortifications du mont Castre, surplombant la ligne par
son arrière, qui sert à la fois de vigie (122 m de hauteur et offrant une vue
panoramique sur les rivages est et ouest (dont la plage d'Utah Beach), La Haye-du-
Puits et toutes les hauteurs situées en avant de la ligne, fortifiés elles aussi et que
pourraient prendre et pourraient se positionner les Américains en attaquant depuis
Cherbourg. D'autre part, la ligne contourne et surplombe par le sud les marais de
Gorges inondés et protégés par de nombreuses « asperges de Rommel ».
Enfin, une troisième ligne en réserve au sud, la Wasserstellung (en français « position
des eaux ») s'étend depuis le havre de Lessay et qui suit les trois cours d'eau l’Ay, la
Sèves et la Taute vers l'est et jusqu'à ce qu'elle rencontre la ligne principale à hauteur
de Saint-André-de-Bohon.
Secteur de La Haye-du-Puits
La Haye-du-Puits est une ville de la Manche, située à 30 km au nord de Coutances.
Au sud-ouest du front américain, quatre routes convergent depuis la ville de La Haye-
du-Puits qui devient un carrefour important à prendre pour les Américains. La ville est
occupée par les Allemands. De plus, elle est entourée par quatre monts allant de 110 à
130 mètres d'altitude. L'armée allemande y a établi des positions fortifiées, il s'agit des
monts Étenclin et Doville au nord, le Mont Castre au sud et Montgardon à l'ouest.
L'avancée du VIIIème corps de la 1ère armée américaine vers le secteur de La Haye-du-
Puits, en ce début de mois de juillet 1944, est une des grandes batailles de la guerre des
haies et constitue une des dernières offensives dans le nord du Cotentin avant le
lancement de l'opération Cobra le 25 juillet 1944.
La Haye-du-Puits est encadrée par deux hauteurs qui doivent être prises pour occuper
sereinement la ville : Montgardon et le Mont Castre.
La ville de La Haye-du-Puits après les combats
Le 3 juillet 1944, le VIIIème corps lance l'offensive. En éclaireurs, tôt le matin, une
patrouille américaine de 7 soldats commandée par le Lieutenant Stanley Weinberg,
conduite par un jeune français, pénétra dans les lignes allemandes et y captura les
servants d'une mitrailleuse ainsi que des plans. Parmi eux figure un officier allemand.
Fouillant le prisonnier, les GI trouvèrent dans sa poche une photo de lui nu et entouré
de prostitués. C'est sous la menace de voir atterrir la photo dans les mains de son
épouse qu'il révéla la ligne Mahlmann au Lieutenant Stanley Weinberg !
L'assaut peut définitivement commencer pour les 4 divisions du VIIIème corps.
Le 6 juillet, la 79ème Division d’infanterie américaine s’empare de Montgardon.
Le 8 juillet, la 90ème Division d’infanterie prend le flanc nord du Mont Castre, après
que les parachutistes de la 82ème Division aéroportée aient occupé plusieurs collines au
pied du sommet. En fin de journée, la 79ème Division entre dans La Haye-du-Puits, et
élimine les derniers tireurs isolés de la 353ème Division d’infanterie allemande.
Très violents, les combats dans le secteur attenant à la ville et pendant la prise de celle-
ci, ont été très coûteux en vies humaines. Environ 10.000 soldats américains y ont
perdu la vie et cela afin de faire avancer leur front de seulement 12 km.
Bataille 1 : La dernière opération de la 82ème Airborne en Normandie
L’insigne de la 82ème Airborne division, the « All American » division
La 82ème Airborne division commandée par le Major General Mattew B. Ridgway,
combattent depuis leur saut sur Sainte-Mère-Eglise dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.
Après avoir pris Sainte-Mère-Eglise et les positions sur le Merderet début Juin, ils ont
aidé à la prise de Montebourg, Valognes et enfin Cherbourg le 25 juin.
Après ce fait d'armes, ils attendent leur prochaine opération à Saint-Sauveur-le-
Vicomte et dans le bois de Limors.
Celle-ci démarre le 3 juillet 1944 vers 3h du matin. 4 régiments de la 82ème vont partir
vers le sud pour cette mission depuis leurs positions : le 505ème de Saint-Sauveur-le-
Vicomte, le 508ème et le 325ème du bois de Limors et le 507ème de Picauville.
Pour sa troisième et dernière opération dans la Bataille de Normandie, l'objectif
principal de la 82ème Division est la hauteur 131 : le mont Étenclin. À cause de la pluie
qui s'abat sur le secteur ce matin là, l'aviation américaine est clouée au sol et ne peut
pas appuyer les GI.
Leur progression est tout d'abord rapide face à un régiment d'Osttruppen, des
volontaires de l’Est, qui opposent peu de résistance. Mais bientôt, les parachutistes
atteignent la ligne Mahlmann, entre le mont Castre (au sud) et le mont Étenclin (au
nord), et ont donc face à eux les deux collines de la Poterie et de Sainte-Catherine.
Au hameau de la Poterie (situé devant la colline du même nom), les américains
ignoraient la présence de soldats allemands et tombèrent nez à nez avec eux. Surpris de
chaque côté, la prise du hameau se fit à l'arme blanche.
Pendant ce temps, le même matin, le général Dietrich von Choltitz, qui commande une
partie du front allemand, ordonne à la 77ème division d'infanterie de la Wehrmacht de
quitter l’aile ouest du dispositif pour venir renforcer les positions sur le flanc est du
mont Castre. Notamment un ancien donjon médiéval, position de tir pré-fortifiée, situé
au Plessis-Latelle duquel on a une vue imprenable sur les déplacements des
américains. Des Fallschirmjäger viennent leur prêter main forte.
Le lendemain, 4 juillet, les G.I. du 505ème attaquent puis s'emparent des deux collines
de la Poterie et de Sainte-Catherine. Avec le renfort du 712ème Tank Battalion sur le
flanc est du mont, l'avance reprend : les hameaux du Plessis-Latelle et des Belles Croix
est pris, puis celui de La Butte en fin de journée.
Le 5 juillet, la 82ème élimine les derniers points de résistance autour du bourg de
Lithaire. Celui-ci libéré, la 82ème Airborne se replie à l'abbaye de Blanchelande, située
à l'est de La Haye-Du-Puits et attend sa relève.
Elle regagne le Royaume-Uni dans les jours suivants. Les pertes de la 82ème Division
depuis le 6 Juin furent lourdes : 1/3 des effectifs.
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