Sommaire - Bienvenue sur le site de la FNG

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Décembre 2012
N° 26
Association
« Musée du Génie »
106, rue Eblé
49000 ANGERS
Tél. : 0241248316
Courriel : [email protected]
Site internet : www.musee-du-genie-angers.fr
Le mot du président
ISSN 1622-2318
Chers amis,
Comme je vous l’avais indiqué dans un
précédent bulletin, l’exposition temporaire
Bir Hakeim a été présentée au musée
jusqu’au 11 novembre 2012 et elle a
rencontré un vif succès. Le général Magon
de la Villehuchet nous a régalés d’une
conférence sur ce thème qui a réuni une
assistance nombreuse et captivée.
Dans ce bulletin vous trouverez des articles
de nature très différente qui vont du dernier
sapeur Grand-croix de la LH, des épaulettes
du colonel Boutin en passant par les
résumés des communications du colloque
entre autres.
Sommaire
- Mot du président ………..……………….………
- Sommaire ……………………………..……… …
- L’accueil au musée………………………
- Le choix du conservateur ……………...…… …
- La vie du musée :
- Exposition Bir Hakeim …………………....
- De la 1ère compagnie au 7ème RG ……….
- Les Grand’ Croix de la L.H. (fin)….…..…….......
- Le collier de Grand Maître de la LH………….…
- Clin d’œil sur un matériel : Pont Bailey…………
- Le saviez-vous ? ………………………………...
- Résumés colloque La Loire……………..….…..
- Opérations de communication…………………..
- La vie de l’association ......................................
- Le képi du général……………………………....
p. 1
p. 1
p. 2
p. 3
p. 4
p. 6
p. 8
p. 9
p. 10
p. 13
p. 14
p. 19
p. 22
p. 23
En pages centrales : Fiches Fanions du Génie
Je souhaite à toutes et à tous un très
heureux Noël et une excellente année 2013.
Michel Vautravers
Association reconnue d’intérêt général ayant pour but de contribuer à la connaissance et au rayonnement, en France et
à l’étranger, de l’histoire et des traditions du génie militaire
L’ACCUEIL AU MUSÉE
Le visiteur du musée est accueilli dans un espace qui
met à sa disposition une librairie et une boutique. Il
pourra ainsi acquérir des ouvrages sur le génie,
l’histoire, les fortifications, des objets divers,
pratiques ou ludiques.
En 2011 et 2012, 44 militaires du rang se sont
succédés au musée comme renfort régimentaire.
ère
Pour 2011, les sapeurs de 1 classe PETIT et GOB du
ème
ère
17
RGP, le sapeur de 1 classe MARPEAU et le
caporal FROUIN de la BSPP, les caporaux SZALKO et
ème
LAFFORGUE du 25
RGA, les caporaux
ème
PHIMPHRACHANH et COLLIN du 3 RG, le caporalème
chef REZE et le caporal CHANUSSOT du 13
RG, le
ère
caporal-chef OZIPOV et le sapeur de 1
classe
ème
POUGACHOV du 2 REG,
ère
le sapeur de 1 classe OTI et le sapeur GUICHARD
ème
du 6
RG, le caporal-chef THOMAS et le caporal
ème
JARROT du 19 RG,
ère
le caporal COLLET et le sapeur de 1 classe TESSIER
er
ème
du 1 RIISC, les caporaux MASSON et PACE du 7
ème
RIISC, les caporaux BINET et THALMESY du 25
RGA.
Pour 2012, les caporaux MATHLOUTI et FERNANDES
ème
du 17
RGP, les caporaux YAKOVLEV et
er
RAZAFIMHEFA du 1 REG, les caporaux GABOYER et
GRIFFON de la BSPP, les caporaux MATHON et
ème
ère
LEROUX du 13 RG, le sapeur de 1 classe SUEUR
ème
et le sapeur MESSAL du 31 RG, les caporaux-chefs
ème
GUIMECHOT et DRIENCOURT du 19
RG, le
ère
caporal-chef SEIFERT et le sapeur de 1 classe WU
ème
du 2
REG, les caporaux MAMAHAT et FELICIE du
ème
ère
6 RG, les sapeurs de 1 classe NIARD et FOX du
ème
3
RG, le caporal-chef DURAMBURE et le caporal
er
BOYER du 1 RIISC, le caporal-chef ROY et le caporal
ème
WERQUIN du 7 RIISC.
La librairie
__________________
La boutique
Le livre sur le Génie, réalisé par la Fédération
nationale du génie, est paru en juin 2012. Il est en
vente à la librairie du musée.
Chaque mois une unité du génie fournit un renfort
de deux militaires du rang qui sont employés par le
bureau culture d’arme de l’école du génie et qui
participe à la vie du musée pendant les heures
d’ouverture (aide à l’accueil, surveillance dans le
musée…)
2
2
LE CHOIX DU CONSERVATEUR
LES ÉPAULETTES DU COLONEL BOUTIN
Début septembre 2012, le musée du génie s’est
enrichi d’une pièce exceptionnelle.
Il s’agit d’une paire d’épaulettes, d’époque Empire,
ayant appartenu au colonel Vincent-Yves Boutin
(1772-1815). C’est un dépôt des descendants du
frère du colonel Boutin.
Cette paire d’épaulettes est actuellement présentée
dans une vitrine dans laquelle sont regroupés des
souvenirs et des objets d’époque Empire. Elle rejoint
le sabre à l’orientale de ce même colonel que le
musée expose déjà et qui est un dépôt du musée de
l’Armée.
La paire d’épaulettes est accompagnée de sa boîte
de rangement estampillée du passementier
ie
«HEBERT et C Passementier de la GARDE
IMPERIALE, rue St-Sauveur, n° 14, à Paris ». Ce
marquage est aussi présent au fond de la boîte, en
son milieu, sur une feuille de papier cousue à même
la doublure de satin vert et au revers de chaque
épaulette.
A ce dépôt, deux accessoires métalliques en métal
doré sont joints. Ils pourraient provenir d’un
3
3
baudrier ou d’un ceinturon. Ils sont de la même
époque que les épaulettes.
Promu colonel en 1810, il est envoyé au ProcheOrient afin de rendre compte de la situation
politique et militaire en Egypte et au Liban. Il est
assassiné en 1815 par la tribu des Haschischins dans
les monts Ansariès en Syrie. Son corps n’a jamais été
retrouvé. Lady Stanhope, une anglaise très influente
dans la région avec laquelle il s'était lié d'amitié, le
vengera en faisant exterminer cette tribu par les
soldats du pacha Soliman.
En 1930, à l’occasion du centenaire de la conquête
de l’Algérie, un monument est inauguré à DélyIbrahim près d’Alger. En 1962, la plaque de ce
monument rappelant le souvenir du colonel Boutin,
est confiée à la garde de l’École du Génie.
er
Les épaulettes sont conformes au règlement du 1
messidor, an XI (20 juin 1803) sur « les uniformes des
généraux, des officiers des états-majors des armées
et des places, des officiers du corps du génie… »
er
(Chapitre IV, article 1 ). Ce règlement reprend les
mêmes dispositions pour les épaulettes que les
règlements du 24 messidor, an VIII (13 juillet 1800)
et du 4 floréal, an V (24 avril 1797). Elles sont
entièrement en passementerie, fils, cannetilles et
paillettes en métal doré. Elles ont des franges rigides
dites « graines d’épinard », spécifiques aux
épaulettes d’officier supérieur. Sur les plats, sont
représentés une cuirasse et un pot-en-tête à
l’antique, symbole de l’arme du génie.
Né au Louroux-Bottereau près de Nantes, VincentYves Boutin poursuit ses études dans cette ville puis
à Paris. En 1793, il est reçu à l’Ecole de Mézières.
Après un an de scolarité, il rejoint l’armée de Sambre
et Meuse. Nommé capitaine en 1795, il participe à
différents sièges. En 1798, il prend le
commandement d’une compagnie de sapeurs et
poursuit sa carrière en Italie, en Hollande puis à
Raguse où il est fait prisonnier par les Anglais. Libéré,
il est envoyé auprès du sultan de Turquie pour
défendre Constantinople menacée par la flotte
anglaise. Les travaux entrepris par Boutin mettent un
terme aux tentatives de l’ennemi. Il sert ensuite
comme instructeur dans l’armée du Sultan qui
combat les Russes dans les Balkans. Promu chef de
bataillon en 1807, il est choisi pour mener des
reconnaissances autour de la ville d’Alger en vue de
la conquête de cette ville. Après plusieurs mois
d’observation, il est fait prisonnier par les Anglais lors
de son retour en France et emprisonné à Malte. Au
moment de sa capture, et pour éviter d’être
reconnu, il détruit ses notes. Il réussit à s’évader et
de retour à Paris, il reconstitue de mémoire un
rapport très documenté sur l’état des défenses
d’Alger, sa population, ses ressources, son économie
etc. Ce mémoire servira de base à l’expédition
française pour la conquête d’Alger en 1830.
Ingénieur, diplomate, agent secret, archéologue, le
colonel Boutin possède toutes les qualités pour être
donné en exemple aux officiers du Génie.
Nous remercions, une fois encore, les propriétaires
de nous avoir confié ces précieux souvenirs.
Photos Yves BARTHET
4
4
Extrait de la carte d’Algérie de 1844
LA VIE DU MUSÉE
Il y a 70 ans
EXPOSITION TEMPORAIRE
Du 26 mai au 11 juin 1942, à Bir Hakeim, dans le
désert libyen, des soldats français libres, sous le
commandement du général Pierre Koenig, tiennent
tête à des forces germano-italiennes dix fois
supérieures. Ce point d’appui, judicieusement
défendu et protégé par un réseau de mines, devient
le symbole d’une France combattante renaissante à
côté des alliés.
Le rôle du Génie fut prépondérant pour la défense
du site.
Exposition réalisée par le Lt-colonel de Labareyre avec la
participation du musée des compagnons de la libération
de Paris, le musée des troupes de marines de Féjus, le
musée de la Légion étrangère, du bureau culture d’arme
de l’école du génie et l’association musée du génie. De
nombreuses pièces ont été prêtées par cinq particuliers.
Les photos sont d’Yves Barthet.
Tenue du général Koenig avec sa croix de la
Libération et sa croix de Baili Grand Croix de l’Ordre
de Malte
Relevé des champs de mines de Bir Hakeim en date
du 23 mai 1942, Mine antichar MK2 anglaise
récupérée à Bir Hakeim en février 2012 puis
restaurée (collection musée du génie), mine anti
personnelle B4 italienne (coll. Privée).
Texte du général de Gaulle au général Koenig
5
5
Echantillon de sable provenant de Bir Hakeim
récupéré par le colonel Gravier
-
Uniformes allemands :
Tenue de pilote de la Luftewaffe
Veste et casque de l’Afrika Korps
Maquette de Bedford anglais avec un canon antichar de 57 mm
Diplôme et croix de Compagnon de la Libération de
Jean Pillard
66
DE LA 1ère COMPAGNIE DU GÉNIE
AU 7ème RÉGIMENT DU GÉNIE
A l'occasion de l'exposition sur Bir Hakeim, j'ai pu
réaliser un rêve qui remonte à l'époque où j'écrivais
le livre "les Compagnons de la Libération issus du
génie" (1). Je n'avais pas pu regrouper, sur une
ère
même photo, le fanion de la 1 compagnie du génie
ère
de la 1 Brigade Française Libre et le drapeau du
ème
7 Régiment du génie. En effet, le fanion était dans
une vitrine du Musée de l'ordre de la Libération à
Paris, le drapeau dans la salle d'honneur de l'Ecole.
1945, renaît à Avignon en 1945. Il devient l'héritier
ère
des traditions de la 1 compagnie du génie de la
ère
1 DFL.
A ce titre, son drapeau reçoit deux nouvelles
inscriptions : LIBYE 1942 et ALSACE 1944-1945 ainsi
que la croix de guerre 1939-1945 avec une palme qui
er
avait été décernée au 1 BG.
C'est chose faite. Ces deux emblèmes ont été réunis
au musée du génie pendant la durée de cette
exposition. Mon rêve est donc devenu, par cette
belle image, une réalité. Merci aux organisateurs et
au photographe.
Je profite de cette occasion pour rappeler la filiation
de ces deux unités.
La première section du génie des FFL est créée à
er
Londres le 1 juillet 1940. Elle est formée avec des
sapeurs volontaires (en particulier ceux revenant de
la campagne de Norvège) regroupés sous les ordres
du lieutenant Desmaisons. Cette section va
participer à l'expédition de Dakar, aux opérations en
AEF puis en Afrique de l'est avant de rejoindre la
ère
Syrie. Cette unité devient la 1 compagnie du génie
FFL à Damas et participe aux opérations de Libye
ère
avec la 1 Brigade française libre (Général Koenig)
notamment à ….. Bir hakeim. Cette compagnie entre
er
dans la composition du 1 Bataillon du génie FFL qui
ère
est créé en janvier 1943 au sein de la 1 Division
française libre formée à partir des unités de Libye et
du Liban.
Photo colonel Yves BARTHET
ème
Le 7
RG est dissous en juin 1984 et devient,
ème
jusqu'au 31 décembre 1993, le 7
Bataillon du
er
ème
génie de la division alpine. Le 1 janvier 1994, le 7
RG est recréé par changement d'appellation du
ème
21
RG, unité de soutien de l'EAG. Devenu
groupement de soutien de l'ESAG, il cesse ses
er
activités le 1 août 1995.
Son drapeau est actuellement conservé dans la salle
d'honneur de l'Ecole du génie.
ère
La 1 DFL participe à la campagne de Tunisie, sous
ère
ère
le nom de 1 Division motorisée d'infanterie (1
ère
DMI) à celle d'Italie, puis à nouveau 1 DFL, aux
campagnes de France.
(1) En vente à la librairie du musée du génie.
Une remarque s'impose quant à la quantité de
ème
batailles retenues pour le drapeau du 7
RG
ère
ère
légataire de la 1 CG de la 1 BFL.
Pourquoi cette réduction imposée :
1) L'inscription NARVICK 1940 ne pouvait être
retenue, les troupes engagées en Norvège n'étaient
pas FFL car antérieures au 18 juin 1940.
2) Le nombre d'inscriptions sur un drapeau étant à
l'époque limité à 8, seules ont été retenues par la
commission ad hoc :
- LIBYE 1942-1943 pour les opérations en Afrique
- ALSACE 1944-1945 pour les opérations en Europe,
sans qu'il soit possible aujourd'hui de donner les
raisons de ce choix.
ère
Le fanion de la 1 compagnie du génie des FFL
porte les inscriptions suivantes :
NARVIK 1940
ITALIE 1944
ERYTHREE 1941
TOULON 1944
SYRIE 1941
BELFORT 1944
BIR HACHEIM 1942
ALSACE 1944
EL ALAMEIN 1942
ALPES 1945
TUNISIE 1943
Cette suite de théâtres d'opérations ou de batailles
indique bien le parcours suivi par les volontaires FFL
ème
pendant la 2 guerre mondiale.
er
Le 1 Bataillon du génie est dissous fin 1945.
er
ème
Créé le 1 octobre 1894, le 7 Régiment du génie,
devenu dépôt de guerre pendant le conflit 1939-
GBR (2s) Bernard RICHE
Adhérent n° 67
77
LES OFFICIERS DU GÉNIE
GRAND'CROIX DE LA LÉGION
D'HONNEUR
LE TRENTE-HUITIÈME GRAND’ CROIX
Avec François HOLLANDE, Grand'croix le 15 mai 2012, c’est donc au total 38
officiers du génie qui sont titulaires de cette dignité sur 1139 Français.
Oui, il y a aujourd'hui un trente-huitième officier du
génie Grand’ croix de la Légion d'honneur.
Il s'agit bien sûr de M. François Hollande, colonel de
réserve du génie, élu Président de la République le 6
mai 2012.
On a suffisamment parlé de sa carrière pour ne pas y
revenir. Simplement, je rappellerai qu'il a suivi le
peloton EOR à l'EAG en 1977 puis a servi comme
ème
aspirant au 71
RG à Oissel. Dissous le 30 juin
1997, son drapeau est aujourd'hui en dépôt au
musée du génie.
A ce sujet, il
me
semble
intéressant de
reproduire ici
ce qu'écrivait d'Arnaud Chaffanjon dans son livre
"Les Grands Maîtres et les Grands Chanceliers de la
Légion d'honneur" paru en 1983.
"On a pu voir, lors des deux dernières investitures,
celle de Valery Giscard d'Estaing et celle de François
Mitterand, une innovation de taille dans ce
cérémonial : le président en complet veston, ne passe
pas autour de son cou le collier de Grand maître,
mais se le fait présenter par le Grand chancelier....
On ne peut que regretter cette nouvelle "mode"
instaurée par le président Valery Giscard d'Estaing.
Les français, qui n'ont plus de rois et admirent
volontiers ceux de leurs voisins, tiennent à conserver
de leur président une image qui corresponde au
prestige de la France aussi bien à l'intérieur qu'a
l'extérieur de notre pays.
L'installation d'un président de la République
Française n'aurait jamais dû perdre cette solennité
dans laquelle les Français se retrouvaient solidaires
de leurs traditions et pouvaient être fiers de l'image
de celui qui les représentait.
Après la remise du Grand collier au nouveau
président en habit....on pouvait voir dans nos
mairies, nos ministères et nos ambassades à travers
le monde, le portrait du chef de l'Etat, Grand Maître
de la Légion d'honneur, portant le collier de l'ordre
prestigieux fondé par Napoléon Ier.
Pour faire "moderne", avec un brin de démagogie, on
a voulu désacraliser cette image de la France. On a
eu tort : le bon peuple de France, qui a du bon sens à
revendre, n'aime pas les présidents en complet
veston qui se font montrer le collier de la Légion
d'honneur comme une collection de papillons. On
fera bien d'y réfléchir lors d'une prochaine élection
présidentielle".
Son élection en fait le Grand Maître de l'ordre de la
Légion d'honneur et, à ce titre, il est élevé à la
dignité de Grand’ croix. Les insignes lui ont été remis
en privé, comme le veut la coutume, par le Grand
chancelier juste avant la cérémonie officielle
d'investiture qui s'est déroulée au Palais de l'Elysée
le 15 mai 2012.
C'est au cours de cette cérémonie solennelle qu'il
est reconnu Grand maître de l'Ordre et que lui est
présenté le collier de la Légion d'honneur, insigne de
la fonction. Depuis Valery Giscard d'Estaing, le
président ne porte plus ce collier lors de son
investiture, pas plus que sur sa photo officielle.
Colonel (er) J.L. FOREST
88
LE COLLIER DE GRAND MAITRE DE LA LÉGION D’HONNEUR
Intéressons-nous à ce collier, insigne du Grand
Maître.
Il apparait dès le premier Empire, bien qu'aucun
texte relatif à la Légion d'honneur ne mentionne son
existence. Napoléon le porte lors de la cérémonie du
sacre le 2 décembre 1804. Il en distribue également
à plusieurs grands dignitaires de l'Empire, comme
cela se faisait sous l'Ancien Régime. Il y aura ainsi
quinze titulaires dont Joseph, Louis et Jérôme
Bonaparte, le Roi de Rome mais aussi Murat, le
maréchal Berthier et Talleyrand par exemple.
sculpteur. Ce collier en or massif pèse 950 grammes.
Comme les deux précédents, il est composé de 16
maillons rappelant les 16 cohortes de la Légion
d'honneur à sa création.
Ces maillons sont reliés par le monogramme HP
auquel est suspendue une étoile de 81 mm.
Chaque maillon représente, de façon stylisée, une
des activités essentielles de la nation. Le génie, qui
er
apparaissait sur le collier du I Empire, n'y figure
plus. Le nom de François Hollande a été gravé au
revers du maillon "les blindés" symbolisé par une
tête de cheval.
er
Insigne du Grand Maître de l'Ordre depuis le I
Empire, il a cependant fallu attendre le code de la
Légion d'honneur de 1962 pour le voir cité
officiellement par un texte.
L'usage du collier disparaît sous la Restauration et la
Monarchie de juillet.
C'est avec Napoléon III que le collier devient
l'attribut exclusif du Grand Maître. Il porte alors un
des colliers de son oncle.
Il reste 4 maillons sans inscription. Y verrons-nous à
nouveau le nom d'un sapeur......
Il faudra attendre 1881 pour que la IIIème
République, sous la présidence de Jules Grévy, fasse
réaliser un nouveau collier. Inspiré dans sa forme par
er
celui du I Empire, la principale innovation de ce
nouvel insigne réside dans le fait de graver, au revers
des maillons, le nom des Grands Maîtres successifs.
Le 16 janvier 1947, le président Vincent Auriol reçoit
le collier de 1881. Mais il n'y a plus de place pour y
graver son nom. La décision est prise, en 1951, de
faire réaliser un nouveau collier. Il est remis au
er
président Vincent Auriol le 1 décembre 1953. C'est
celui qui a été présenté au nouveau Grand Maître,
M. François Hollande.
Bibliographie
Catalogue de l’exposition « Grands Colliers » au musée de
la L.H., 3 juin – 16 novembre 1997.
Les Grands Maîtres et les Grands Chanceliers de la L.H.,
Arnaud Chaffanjon, éd. Christian, 1983.
Réalisé par Arthus-Bertrand, il est l'œuvre de
Raymond Subes, ferronnier d'art et d’André Arbus,
Colonel (er) J.L. FOREST
9
9
CLIN D’ŒIL SUR UN MATÉRIEL
Histoire du pont BAILEY
Depuis l’antiquité, des ponts ont été construits par
l’homme pour le franchissement des cours d’eau.
Nous en avons un bel exemple aux Ponts de Cé, au
sud d’Angers, avec l’histoire de l’empereur romain
Jules César qui avait ébauché la construction d’un
ouvrage sur la Loire afin de faire traverser ses
légions. Déjà à l’époque gallo-romaine, nos ancêtres
savaient, semble-t-il, se jouer des obstacles naturels.
Plus tard, avec l’ère de l’industrialisation vers le
milieu du XVIIIe et le XIXe siècle en Europe,
l’invention du chemin de fer et la réalisation de
nombreux ouvrages d’art ont stimulé également de
nombreuses idées et techniques nouvelles ; l’emploi
de métal moulé y a été pour beaucoup. Le célèbre
Eiffel, pour ne citer que lui, était sur les rangs bien
évidemment. En 1885 un certain colonel Henry
inventa un pont de chemin de fer assez proche du
futur Bailey anglais produit à partir de 1942. La
structure principale était en fermes de treillis en
forme de croix de Saint-André, un brevet déposé dès
1820 en Angleterre.
possèdent des qualités qu’ils ont été – après
expérimentation minutieuse – jugés susceptibles de
servir de type pour l’établissement de nos nouveaux
matériels ». L’aboutissement en France en sera le
pont FCM modèle 1930 fabriqué aux Forges et
Chantiers de la Méditerranée qui, une fois doublé,
supportait une charge maximum de 44 tonnes, mais
restait lourd malgré ses côtés ajourés et ne se
scindait pas en petits éléments.
Aux Etats-Unis, le pont modèle 1940 de 25 tonnes de
charge pouvant être renforcé pour le passage des
nouveaux chars moyens M3 Lee d’un peu plus de
vingt-huit tonnes, lui aussi, comme le FCM français
souffrait des même défauts et sera supplanté plus
tard par le célèbre Bailey made in USA.
Pour la petite histoire,
ème
l’insigne
du
5
régiment du génie
représente
une
locomotive traversant
un pont Henry.
Dans le domaine
militaire, le franchissement d’un cours d’eau et le
rétablissement sur la rive ennemie, afin de
poursuivre une offensive, sont primordiaux. En mai
1940 à Sedan, qu’aurait fait l’armée allemande ou
ème
encore par exemple la 5
division d’infanterie
américaine qui, de la Normandie en 1944 en passant
par
Angers,
terminera
son
périple
en
Tchécoslovaquie, traversant pas moins de vingt-cinq
fleuves et rivières ?
Dès la fin 1914, l’armée française commençait à
utiliser un modèle de pont Pigeaud démontable mais
même modifié en 1917-1918, ce dernier était trop
long à mettre en place, lourd, utilisant beaucoup de
main d’œuvre ; sa charge était relativement faible.
En 1922, une étude était lancée pour un pont
décomposable en différents éléments faciles à
manipuler, simple et rapide à mettre en place. Il
faudra attendre 1926 pour une étude plus poussée
en comparant différents modèles étrangers
employés au cours de la Première guerre mondiale.
Si un modèle belge, le pont Algrain en panneaux de
3 m sur 2 est jugé relativement intéressant, on
retient les modèles anglais dont le rapport dira
« certains ponts route de l’armée britannique
Le seul pont se rapprochant au Bailey était le modèle
allemand LZ (leite Zerlegbar), opérationnel dès 1940,
il pouvait supporter jusqu’à 33 tonnes de charge. Ces
éléments légers comprenaient des panneaux
métalliques de 3,30 m.
En Angleterre, au lendemain de la désastreuse
campagne de mai-juin 1940, la B.E.F. (British
Expeditionary Force) avait abandonné en France
pratiquement tout son matériel, le Royal Engineer
ne faisant pas exception. Tout était à refaire pour
armer les unités anglaises et c’est vers cette époque
qu’un projet de pont modulable de 35 à 70 tonnes
fut réclamé en particulier pour un prototype de char
10
lourd d’infanterie, le futur Churchill, qui était en
pleine expérimentation. Ce projet de pont devait
être en plus d’une portée de 60 mètres maximum,
préfabriqué et aérotransportable. Pour cela
différents bureaux d’études entraient en lice et c’est
l’Experimental
Bridging
Establishement
à
Christchurch qui l’emporta grâce à un certain
ingénieur, Donald Coleman BAILEY.
Ce dernier passionné de ponts avait déjà inventé un
modèle similaire en 1936 mais comme souvent par
manque de moyens et d’intérêts, son projet fut
plusieurs fois rejeté. Vers la fin de l’année 1940, une
rencontre dans les bureaux de l’E.B.E. avec un
colonel du Royal Engineer précipita les choses, le 14
février 1941 on lui demandera de le construire.
Tâche compliquée car ce pont modulable devait être
transporté en camion mais en plus sans utilisation
d’une grue ; chaque élément porté à bras par 6
hommes. Entouré d’une équipe importante
comprenant aussi quelques officiers du génie, Bailey
er
présenta son modèle le 1 mai soit deux mois et
demi plus tard. Il venait d’avoir quarante ans et allait
être nommé ingénieur en chef. C’est en juillet que la
fabrication était lancée faisant intervenir six-cents
petites entreprises ; 26000 panneaux sortiront par
mois. La première utilisation opérationnelle du pont
SBB (Standard Bailey Bridge) a été réalisée fin 1942
ème
par la 237 compagnie du royal Engineer à Medjez
el Bab en Tunisie sur la rivière Medjerda où un pont
romain avait été détruit. Pendant la campagne
d’Italie, puis après le débarquement de Normandie
jusqu’en 1945, ce sont des centaines de Bailey qui
ère
seront faits. La 1 Armée française en montera
deux importants sur le Rhin, le 20 avril 1945 à Kehl
et à Kembs.
L’invention du Bailey séduit les Américains qui, sous
licence, vers 1942-43 sortaient leur propre modèle
désigné M2. Le modèle M1 est probablement une
nomenclature française afin de différencier les
modèles. D’après un document daté de 1968, le
génie avait à cette époque les deux modèles.
La différence du Bailey anglais par rapport au
modèle américain était la largeur, plus étroite de
0,58 mètre. Des variations dans la fabrication des
poutres des panneaux étaient également visibles,
semble-t-il uniquement sur le modèle M2 américain,
faites parfois de deux morceaux ajourés. Raison pour
laquelle, d’après la documentation d’origine, le
poids du panneau varie sensiblement. Le chemin de
roulement, le platelage était en madriers.
Avec le Bailey nombreuses combinaisons étaient
réalisables en fonction de la charge et de la portée. Il
y avait le montage simple-simple, double-simple,
triple simple, double-double, etc. Le pont reposait
d’une berge à l’autre de la rivière mais souvent,
toujours en fonction des deux critères cités plus
haut, il pouvait être mis sur des piles d’un pont
détruit, sur des bateaux réglementaires du génie ou
des caissons, tels les M25 américains, bateaux assez
fragiles remplacés après-guerre par les J49 français.
Les Anglais avaient, quant à eux, leur propre modèle
inspiré de grosse barque. En France en 1945, sur la
Seine et le Rhin, le Génie a utilisé des ponts Bailey
supportés sur péniches. Une ou deux passerelles
extérieures fixées le long du pont facilitaient le
franchissement de la troupe en toute sécurité, sans
encombrer le chemin de roulement.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les
USA, la grande Bretagne et la France avec
l’utilisation des chars lourds comme les M26
Pershing, M47 Patton ou Centurion anglais ont
modifié la largeur de leurs ponts Bailey. Le Génie
français utilisera vers les années 1950 le Bailey type
F.F.A. (forces françaises en Allemagne), élargi à 3,95
m. L’US Army a abandonné ses Bailey vers l’année
2000 ; en France très peu sont encore en dotation
mis à part au centre national des ponts de secours,
organisme civil dans l’est de la France qui en
conserve une appréciable quantité.
Le pont Bailey a rendu d’inestimables services dans
les conflits passés et présents comme en
Véritable mécano qui se monte avec l’aide tout de
même du Technical Manual ou du GEN 415, la
traduction française, le Bailey était d’une bonne
conception avec des pièces principales lourdes mais
d’une relative facilité d’assemblage grâce aux
boulons, broches ou étriers. Le panneau pesait 272
kg, six hommes le déplaçaient avec des barres de
portage. Ses dimensions étaient de 5 pieds sur 10
(1,549m x 3,048m). La pièce la plus lourde était de
280 kg.
11
11
Yougoslavie, au Liban, etc. mais aussi dans le
domaine civil. Beaucoup sont toujours utilisés,
même à l’autre bout du monde. D’une conception
technique remarquable, d’une simplicité à mettre en
œuvre par des hommes sans grande formation, une
équipe de quarante sapeurs arrivait à réaliser en
deux heures vingt mètres de pont ou plus en
s’aidant d’une grue pour transporter des éléments
préfabriqués.
Actuellement depuis 2001 la grande nouveauté est
le pont MABEY-JOHNSON fabriqué en grande
Bretagne et aux USA par une de ses filières de
Gloucester ; plus de soixante-dix pays l’ont adopté.
Fait de métal plus léger et galvanisé évitant
l’entretien, une équipe de huit hommes avec grue
suffisent. Très proche du célèbre et vénérable Bailey
de 1942, plus large, souhaitons-lui une aussi belle
carrière. Quand à Donald Coleman Bailey nommé en
1945 directeur de l’Experimental Bridging
Establishement, anobli en 1946 il décédera en 1985.
La Field Maréchal Bernard L. Montgomery dira
« c’était le meilleur modèle de ce type que nous
ayons jamais eu. Sans le pont Bailey nous n’aurions
pas gagné la guerre ».
G. STEFANINI
La formation à la construction du pont Bailey est toujours d’actualité. Ici l’art et la manière du portage des pièces
de pont et le lancement du pont.
12
LE SAVIEZ-VOUS ?
12
BARBELÉ C'est une invention américaine inventée en
1874 par un certain Joseph Glidden et destinée pour
un usage agricole.
RIBARD. Singulièrement appelé RIBARD dans
l’armée française, c’est un rouleau de barbelé pliant
et renforcé inventé semble-t-il vers 1916-1917 par le
lieutenant-colonel RIBARD du Génie.
Au début de la première guerre mondiale, le fil
barbelé trouvera très vite un usage militaire, en
particulier comme défense en avant des tranchées.
Les Français les premiers lui donnèrent son nom,
probablement un lointain dérivatif de barbele qui
était un objet guerrier hérissé de pointes. Les Anglosaxons s'en inspirèrent, barbed wire (fil de fer
barbelé). Les réseaux de barbelés allaient perdre de
leur efficacité durant la deuxième guerre mondiale à
cause des chars. Différentes techniques de pose
étaient employées.
De nos jours et à travers le monde, il a toujours son
utilité au sein des nombreuses armées.
Très longtemps en service, facile d’emploi il tend à
être remplacé ces dernières années par un nouveau
modèle type Concertina à petites lames acérées.
Premier fil barbelé de Glidden – Barbed wire history
Museum à Delkalb dans l’Illinois
G. STEFANINI
G. STEFANINI
13
LA LOIRE, LA GUERRE ET LES HOMMES
Résumés des communications du colloque
Accueilli le 22 mars 2012 par l'Ecole du Génie d'Angers avec l'agrément du général Francis Autran qui doit
en être remercié, le colloque La Loire, la guerre et les hommes, organisé par l'Association du Musée du Génie, n'a
pu être mené à bien que grâce aux relations actives entretenues avec l'Université d'Angers, l'Université catholique
de l'Ouest, et le Centre de recherches en Histoire Internationale et Atlantique qui consacrera un numéro spécial de
sa revue à la publication des actes. Le Musée a également bénéficié du soutien la Fédération Nationale du Génie,
de l'Association Régionale des Auditeurs de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale des Pays de la Loire,
et de l'Association des Chiens-Guides d'aveugles d'Angers. Qu'ils en soient sincèrement remerciés - sans ces
soutiens, rien n'aurait pu être fait.
Le colloque La Loire, la guerre, et les hommes répondait à la volonté de diversifier les formes
traditionnelles de la présence dans la ville d'un Musée qui ne contente pas d'être un objet militaire, et à la volonté
d'ouverture au public le plus large, et à des intervenants qui ne se rencontrent pas si souvent qu'on pourrait le
souhaiter : représentants de l'histoire universitaire spécialisée et de celle des sociétés savantes, de la géographie,
de la littérature et de l'archéologie, du patrimoine et de l'armée, ils ont apporté des regards très diversifiés, l'une
des richesses de leur rencontre
L'objectif du colloque, exactement intitulé La Loire, la guerre et les hommes. Histoire géopolitique et
militaire d’un fleuve, était ambitieux : replacer dans leurs réalités géographiques et aborder les différentes
facettes de l'histoire militaire de ce fleuve depuis la conquête romaine jusqu'aux événements de la Seconde
guerre mondiale, sans privilégier l'histoire de l'événement par rapport à l'histoire culturelle, architecturale, ou
économique, mais en la rapportant constamment au fait militaire, étroitement inséré dans les autres facettes de
l'histoire. Ainsi ont été déroulés le temps des Gaulois et de la paix romaine, puis celui de la réorganisation féodale
avec une frontière entre Bretagne et pays francs, où elle devient une France intermédiaire, espace dominé par
l'Angleterre des Plantagenêts entre France du Nord et France du Sud. La Guerre de Cent Ans voit un théâtre
ligérien d'opérations. Après la tragédie des guerres religieuses, la valorisation du bassin de la Loire répond
pendant trois siècles à des impératifs logistiques et contribue à la prospérité de ses villes. Front idéologique entre
pays républicain et pays catholique et monarchique au temps de la Révolution, la Loire redevient lieu de guerre, ce
qu'elle est à nouveau en 1870/1871. En même temps, au XIXe siècle, la région accueille écoles (Saumur pour la
cavalerie, Tours pour le train, Angers pour le génie) et régiments. Elle devient l'un des axes de la Victoire avec
l'arrivée des Américains à Saint-Nazaire en 1917, puis un nouveau front de guerre pendant la Seconde guerre
mondiale, en même temps qu'un pôle de la Résistance - jusqu'à mériter le titre de Compagnon de la Libération à la
ville de Nantes, devenue désert militaire depuis le printemps 2010.
La présentation de chacune des interventions permettra à chacun d'y retrouver les sujets abordés.
Jean-Pierre BOIS,
vice-président de l'Association Musée du Génie.
14
Maxime MORTREAU. (Archéologue-spécialiste
(céramologue) de l'INRAP)
Paix romaine, guerres gauloises
La Loire n’a pas toujours été un fleuve
paisible propice au commerce et aux échanges dans
l’antiquité, reliant l’Atlantique à la Méditerranée :
elle a également constitué une limite naturelle voire
une barrière ethnique ou culturelle. L’irruption de la
guerre de conquête menée par César touche une
Gaule prospère en voie de pré-urbanisation dont on
découvre maintenant les axes principaux qui la
parcouraient. Facilitée par des contacts avec les
marchands romains, et les liens tissés avec des
peuples gaulois voisins de la Province, l’impact de
cette influence romaine se mesure à l’aulne des
amphores et des rares mobiliers militaires
découverts dans les lieux mentionnés dans le récit
de la Guerre des Gaules, seul témoignage écrit laissé
par le vainqueur. Dans la réalité, la chronologie des
différents séjours des légions est difficile à établir.
L’épisode de la révolte du chef ande Dumnacus
montre que la conquête a exacerbé les tensions
préexistantes pour le contrôle du commerce sur la
Loire entre les peuples qui y vivaient. Le cas d’Angers
est celui d'une ville atypique située en retrait de la
Loire, avec une implantation gauloise préexistante à
l’arrivée de la VIIe légion venue y hiverner en 57/56
av. notre ère et qui se révolte après le départ de
celle-ci cinq ans plus tard. Pour des raisons
stratégiques et économiques, le lieu devient la
capitale de cité, montrant une continuité rare de lieu
de pouvoir dans cette vaste vallée de la Loire.
l’Angleterre que pour la France: il s’agit de la fuite de
Jean sans Terre à la Roche-aux-Moines, abandonné
par ses barons, devant l'arrivée de l'armée du prince
Louis de France, fils de Philippe-Auguste, quelques
jours avant Bouvines. Sur la Loire, axe central de
communication et de transport dans l'Etat angevin,
près d’Angers et de la confluence Loire et Maine, La
Roche-aux-Moines est un site géographique et
stratégique de premier plan où, entre 1206 et 1212,
a été construite par Guillaume des Roches, sénéchal
d'Anjou, une puissante place forte. Indissociables
l'une de l'autre, les batailles de la Roche-aux-Moines
et de Bouvines sont deux faits historiques
déterminants dans le renforcement du pouvoir de
Philippe-Auguste.
François COMTE. (Archéologue, ville d'Angers)
Enceintes, ponts et boulevards dans la défense de la
Maine (XIIIe-XVIe siècle
La Maine constitue un secteur difficile à
défendre. L'enceinte gallo-romaine de la Cité
d'Angers, dominant l'ouvrage de franchissement et
le port, a été jusqu'au XIIIe siècle le seul élément de
protection de la ville. Lorsque le château et
l'enceinte sont établis à partir de 1230, la muraille
de la Cité avec sa porte de Fer ouvrant sur le port et
l'enceinte du bourg d'Angers (Xe siècle) sont
partiellement conservées. La porte Chapelière est
restaurée pour servir d'ouvrage de tête de pont. Un
système de murailles sur arches se terminant par
une tour est attesté sur la rive droite. Le cours de la
rivière est réduit par des pieux. Plusieurs lignes de
défenses sont mises en place dont l'une se sert de la
chaussée des Treilles, fortifiée au XVe siècle. Au-delà
du redan fait par l'enceinte en amont, une chaîne au
centre de la rivière complète le dispositif avant la fin
du XIVe siècle. Les comptes de la Cloison conservés
aux Archives municipales permettent de connaître
l'entretien de l'enceinte et la construction de tous
les nouveaux ouvrages du XVe siècle, en particulier
les "bouleverds" ou "bastides" qui sont de grosses
tours d'artillerie pour défendre l'entrée de la ville
par la rivière. De cet important système de défenses
détruit au XIXe siècle, ne reste, en dehors de
quelques gravures dont celle de Sanfront vers 1589,
que la tour de la Haute Chaîne, dite des Anglais.
Annie DUMONT. (Ministère de la Culture,
Département de Recherches Archéologiques
Subaquatiques et Sous-marines)
Les ponts de la Loire à l'époque gallo-romaine
Des
prospections
archéologiques
subaquatiques et des sondages menés dans les
chenaux de la Loire depuis 2003 ont permis de
pointer, entre Candes-Saint-Martin, à la confluence
de la Vienne, et Avrilly, au sud de Digoin, cinq
nouveaux ponts gallo-romains et un aménagement
de berge daté de la fin de la Guerre des Gaules. Cet
enrichissement du corpus tend à démontrer que les
ponts étaient des constructions relativement
fréquentes dans le nord de la Gaule et qu’ils
n’étaient pas uniquement liés aux voies principales.
Ces découvertes renouvellent également la
vision que l’on avait des ponts en apportant des
informations inédites sur les techniques de
construction.
Bertrand BOQUIEN. (Historien, Ancenis)
Les places fortes de la Loire armoricaine pendant
les guerres de Religion et au début du XVIIe siècle
Au cours du Moyen âge, de nombreux
châteaux ont été construits en bordure de la Loire,
contrôlant la circulation des hommes et des
marchandises. Entre Les Ponts-de-Cé, aux portes
d’Angers, et la ville de Nantes, quelques-uns de ces
châteaux ont gardé très tard leur importance
stratégique. Ils jouent un grand rôle dans l’histoire
agitée de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe.
Louis BARRAULT et Monique CLAVREUL. (Association
Histoire des Coteaux de Loire et Maine)
Le siège de La Roche aux Moines en 1214
En 1214, Savennières entre dans l’histoire
avec un événement de grande importance, tant pour
15
De 1589 à 1598, la rébellion ligueuse du duc de
Mercœur, gouverneur de Bretagne, touche le Maine
et l’Anjou voisins. L’assassinat d’Henri IV en1610
ouvre une période de troubles, marquée par les
incessantes agitations des « Grands ». Les progrès de
l’artillerie à poudre ont rendu obsolètes les
anciennes fortifications. Ces défenses dépassées se
montrent pourtant encore efficaces, ce que
montrent les exemples des châteaux de Rochefort et
d’Ancenis. Le soin mis à démanteler certaines de ces
forteresses montre qu’elles n’avaient pas perdu
toute valeur.
départements : Nevers, Orléans, Tours, Saumur, Ile
Bouchard, Angers, Ingrandes et Nantes. Combien
d’inscrits, combien de mobilisables, combien de
mobilisés, quelles affectations, telles sont les
questions qui ont été posées.
Michel BIARD. (Professeur d’Histoire du monde
moderne et de la Révolution française à l’Université
de Rouen)
Les représentants du peuple en mission et la Loire
(1793-1795)
En 1793, la Loire représente un enjeu
stratégique fondamental pour les armées de la
République sitôt ouvert le soulèvement « vendéen ».
Ainsi, là où la défense des côtes occidentales était
confiée à trois armées (l’armée des côtes de
Cherbourg, celle des côtes de Brest, celle des côtes
de La Rochelle), l’une d’elles se retrouve vite
concernée par les troubles intérieurs, et la région
voit une augmentation brutale du nombre des
représentants du peuple qui y sont envoyés en
mission l’atteste. Symbole évident du rôle qui lui est
désormais réservé, l'armée des côtes de La Rochelle
er
change de nom le 1 octobre 1793, pour devenir
armée de l’Ouest. Deux siècles après les faits, la
Loire continue d’être perçue avant tout à travers
quelques représentations majeures, le plus souvent
liées à la « Vendée » : celle du fleuve permettant de
barrer la route aux « rebelles » maintenus au sud
dans l’espace communément nommé « Vendée
militaire » ; celle du cours d’eau franchi au moment
de la virée de Galerne et qui, au retour de celle-ci,
sépare les morts, blessés et captifs, des survivants
qui parviennent à franchir le cours d’eau transformé
en barrière ; celle enfin du « torrent révolutionnaire
» destiné à engloutir les « brigands » exécutés sur
les ordres de Carrier. La présente communication
entend sortir de ces visions traditionnelles pour
proposer une réflexion sur les logiques ayant présidé
à la succession et à la géographie des missions des
représentants du peuple envoyés près des rives du
fleuve.
Olivier BOUZY. (Directeur scientifique du Centre
Jeanne d'Arc à Orléans)
La Bataille des Tourelles, 7 mai 1429
Assiégée depuis octobre 1428 par les
Anglais, la ville d'Orléans est en passe de se rendre
quand Jeanne d'Arc y entra le 29 avril 1429. Pour
dégager la ville, les Français prirent alors le parti de
grignoter les positions anglaises en profitant des
difficultés de communication entre les différentes
bastilles (petits bastions) fermant le siège. En
s'attaquant à des positions de plus en plus fortes, et
en profitant du retour à Orléans d'une armée
française qui dispose dès lors de la supériorité
numérique, Jeanne d'Arc réussit à re-galvaniser des
hommes qui avaient été durement éprouvés par leur
défaite à la bataille des Harengs au mois de février
précédent. De plus en plus confiants en leurs forces
et en leur meneuse, les Français finirent par rejeter
l'armée anglaise loin de la ville après huit jours de
durs combats.
Patrick VILLIERS, (Professeur des Universités,
Université du Littoral-Côte d'Opale)
Les mariniers de la Loire, marins du roi pendant la
guerre d'Indépendance, la généralisation du
système des classes aux paroisses fluviales,
l'exemple d'Orléans, 1778-1783 d'après les sources
des archives nationales.
On l’oublie souvent : la guerre
d’Indépendance américaine a été gagnée par la
marine française qui avec 60 vaisseaux a réussi, avec
l’aide la marine espagnole à tenir en échec et
souvent à battre la Royal Navy pourtant forte de
plus de 110 vaisseaux. Si à cette date, les vaisseaux
français ont atteint un point de perfection reconnu
par tous les historiens, le rôle des marins fut tout
aussi essentiel. Reprenant une mesure édictée par
Pontchartrain, les secrétaires d’Etat à la Marine et
aux Colonies de Louis XVI, Sartine puis Castries
réquisitionnent les mariniers de la Garonne, de la
Seine et de la Loire. Les Archives nationales
contiennent nombre de documents qui permettent
d’analyser cette réquisition notamment pour la
Loire, à l'exemple des mariniers d’Orléans. Le fleuve
fut soumis au système des classes et divisé en
Claude PETITFRERE. (Professeur honoraire d'histoire
moderne à l'Université de Tours)
La Loire et la guerre de Vendée (1793)
Quel rôle a joué la Loire dans la “Grande
Guerre” de Vendée ? Le fleuve ne constitue pas une
véritable frontière politique. En mars 1793, ses deux
rives connurent les mêmes mouvements
insurrectionnels, mais en la quasi-absence de
troupes régulières, ils prospérèrent au sud en une
révolte de masse, tandis que les forces présentes
dans les villes du nord purent mener une répression
efficace dans toute cette zone qui ne connaîtra que
la Chouannerie. La Loire ne fut pas davantage une
frontière militaire. En l’absence d’une véritable
police fluviale, des groupes d’insurgés la
16
traversèrent sans coup férir à plusieurs reprises,
menaçant voire entravant la liberté de la navigation.
Après la prise de Saumur, le 9 juin, le gros de
l’Armée Catholique et Royale peut, par deux fois,
traverser le fleuve, d’abord dans sa marche
victorieuse vers Nantes, puis lors de son expédition
vers les côtes normandes, la “virée de Galerne”.
L’importance de la Loire pour la mémoire de la
guerre de Vendée est surtout de l’ordre du symbole,
celui d’un double échec stratégique, les tentatives
de juin et d’octobre pour élargir le conflit aux
provinces voisines, celui de l’échec final de
décembre, où le rêve de retourner au pays se mua
en cauchemar, ouvrant la voie à une répression
massive dont les noyades en Loire, celles de Nantes
ou des Ponts-de-Cé, furent les éléments précurseurs.
comment s’écrit la pacification, un an et demi après
le début de la guerre de Vendée.
Francine FELLRATH-BACART. (Ingo Fellrath)
Tours et la Loire : un spectacle éblouissant pour les
officiers prussiens (1870-1871)
Cette communication est une présentation
de l'ouvrage d'Ingo Fellrath, La guerre de 1870-1871
en Touraine un nouvel éclairage, achevé et publié
par Francine Fellrath-Bacart après la disparition
d'Ingo Fellrath. Les sources de l'ouvrage d'Ingo
Fellrath se composent de mémoires, journaux
intimes, anecdotes rédigées par des témoins
oculaires, et enfin, de lettres. Elles permettent
notamment de découvrir des faits inattendus, de
rétablir des vérités, de mettre en lumière l'attitude
courtoise et bienveillante des officiers envers les
habitants qu'ils fréquentaient et aussi d'attirer
l'attention des lecteurs sur le véritable engouement
des Prussiens, du plus haut gradé au simple soldat,
pour la Touraine, ses habitants "aimables", ses
paysages, ses châteaux, pour Tours la belle, ses
environs et le magnifique spectacle que leur offrit la
Loire. Certains officiers, tel le Général Hartmann,
iront jusqu'à tisser des liens amicaux avec des
familles tourangelles. C'est ainsi que le livre rectifie
quelques lieux communs sur une guerre plutôt
délaissée, voire oubliée, dans notre province.
Jacques BOISLEVE (Historien, membre de
l'Académie de Bretagne)
Récits de témoins et pages littéraires : regards
croisés sur le passage de la Loire par les Vendéens
en octobre 1793
Octobre 1793 : la Vendée passe la Loire. La
bataille de Cholet perdue par elle le 17 octobre
précipite l’armée vendéenne sur la Loire, avec à sa
suite des milliers d’hommes, femmes et enfants. Ce
« grand choc » de Cholet, la course à la Loire, le
franchissement du fleuve à Saint-Florent-le-Vieil, la
Virée de Galerne qui débute sur l’autre rive où la
Vendée en déroute s’aventure en pays chouan : ces
heures sombres, illuminées pourtant par le pardon
de Bonchamps graciant les prisonniers républicains,
ont connu un grand retentissement. C’est
l’enchaînement de ces évènements que cette
communication retrace à travers le récit de témoins
des deux camps et sous le regard croisé des
historiens et des écrivains, nombreux à les avoir
relatés ou évoqués.
Philippe CAYLA. (Président de l'Association
Patrimoine Culturel Loire)
La Loire arsenal. Aspects du complexe industriel et
e
e
militaire ligérien-atlantique du XVII au XIX siècle,
l’intégration d'un bassin fluvial à l'infrastructure
maritime de la production navale. Des
fonctionnalités
techniques,
spatiales
et
économiques de jadis, aux héritages d’aujourd’hui.
La « Loire arsenal » est à la confluence de
trois fonctionnalités techniques spatiotemporelles
relativement indépendantes l’une de l’autre jusqu’à
e
e
mi XVII siècle et qui vont s’intégrer courant XVIII
siècle : une marine de Loire, roulier du fleuve, outil
d’un véritable « géosystème marinier » technique et
marchand, drainant le bassin au rythme des saisons ;
une économie rurale et proto-industrielle de bassin
atteignant le niveau d’organisation moderne de la
e
forge et de la manufacture du XVIII siècle, puis le
niveau de production des usines de la révolution
industrielle ; un dispositif naval d’arsenaux
maritimes, de chantiers navals civils, de ports et
flottes de commerce et de guerre, structurant le
littoral atlantique de Rochefort à Brest, en passant
par Lorient et l’estuaire de la Loire et Nantes.
Ces trois entités fonctionnelles s’articulent
et se développent avec effet de synergie en un vaste
ensemble relationnel comprenant le bassin fluvial
Anne
ROLLAND-BOULESTREAU.
(Maître
de
conférences à l’Université Catholique de l’Ouest
(Angers), Histoire Moderne).
La Loire : une frontière et un lieu de pacification
Après les colonnes infernales de Turreau, la
Convention et le Comité de salut public nomment le
général Vimeux, chargé de mettre fin à la guerre
civile. Certains de ses officiers subalternes sont
mandatés pour descendre la Loire en bateau et
rencontrer les troupes vendéennes qui combattent
encore autour des rives du fleuve. La Loire devient
un lieu de rencontre et, parfois, de petits traités de
pacification y sont signés. C'est une histoire
méconnue de la guerre de Vendée, celui du rôle de
la Loire, dernier lieu de contact possible avec les
vendéens insurgés. A partir des archives militaires de
Vincennes essentiellement, il s’agira de montrer
17
ligérien et des régions périphériques (Maine,
Bourgogne…), son aval maritime et sa façade
atlantique.
Une rupture se produit dans les années 1850 / 1880,
celle de la révolution industrielle dans le bassin de la
Loire, qui rompt le géosystème marinier ligérien. Ce
glissement vers une économie industrielle
d’approvisionnements navals d’échelle nationale,
s’exprime aujourd’hui dans l’horizon géographique
des établissements de la DCNS (Direction des
Constructions Navales Systèmes et Services) où le
bassin de la Loire reste encore bien représenté
d’Indret à Imphy. Les héritages patrimoniaux
d’aujourd’hui, Forges à Guérigny, Cosne…, musées et
ports de Loire, arsenal, cales et corderie, musées à
Rochefort, Brest, Lorient, expriment ces anciennes
fonctionnalités productives et leur espace structuré
jadis.
spécificité de la voiture fluviale des bois de marine
encourage des professionnels du fret à la prendre en
charge. Charroyant considérablement, au prix de
nombreuses difficultés, la voiture des grumes sur la
Loire et ses affluents, prise en charge par des
voituriers par eau, des marchands, s’avère être aux
XVIIe-début XIXe siècle, l’unique mode de transport
susceptible de répondre pleinement à une demande
de plus en plus massive.
Alain JACOBZONE. (Agrégé d'Histoire, professeur
honoraire du Lycée Bergson à Angers)
Le Val de Loire au péril américain
Le Val de Loire a été un axe essentiel de
l’acheminement de l’aide américaine. A cette
occasion ont été construits le long de la Loire,
d’énormes camps surtout destinés à concentrer et
réparer du matériel. Assistant ébahi à la
construction de l’un d’entre eux à côté de Saumur,
un témoin a décrit les méthodes américaines sans
cacher la profonde inquiétude qu’il éprouvait à voir
s’effacer les paysages ligériens, allant jusqu’à y voir
le signe du déclin de la France.
David PLOUVIEZ. (Maître de conférences en Histoire
Moderne, Université de Nantes)
La Loire et son bassin dans la stratégie d’armement
e
e
naval de la France, XVIII -XIX siècles
Construire une marine de guerre nécessite
d’importantes quantités de matières premières (bois
de construction, chanvre, métaux) et les arsenaux
atlantiques français ont dû tisser des réseaux
d’approvisionnement efficaces pour répondre à
leurs besoins. Cette communication montre le rôle
spécifique de la Loire et de ses affluents dans la
politique de construction navale. Tout au long du
e
XVIII siècle, le bassin ligérien est sollicité pour ses
matières premières tandis que de nombreuses
fonderies et manufactures de toiles y sont fondées.
Mais en dehors des ponctions effectuées par la
marine, le bassin de la Loire bénéficie de la
construction de lieux de stockage en des points
stratégiques imposant de fait cette administration à
une importante portion du territoire. Ces aspects qui
permettent de qualifier la Loire comme un « axe
guerrier ».
Jean-Pierre BOIS. (Professeur émérite de l'Université
de Nantes)
Nantes et l'armée, XIXe-XXe siècle.
La ville de Nantes se découvre au XVIIIe
siècle une vocation maritime, commerçante et
négociante, qui fait d'elle une ville ouverte sur
l'Atlantique et marque ses relations avec l'armée.
Elle devient à partir du XIXe siècle une ville de
garnison, où l'armée jouit d'une certaine popularité
avec le 64e, puis le fameux 65e de ligne. L'armée
contribue aussi au développement de la ville, en
particulier grâce à la construction de ses casernes,
autour desquelles s'organisent de nouveaux
quartiers. Après le moment fort de la Première
guerre, l'après-guerre est dominé par les anciens
combattants, mais la ville tient un grand rôle dans la
Résistance, qui lui vaut le titre de Compagnon de la
Libération. Après 1945, l'évolution de l'armée,
engagée sur les théâtres coloniaux puis extérieurs,
et de la conscription suspendue en 1996, semble
distendre le lien qui unissait Nantes et son armée. En
2010, elle disparaît d'une ville qui n'a fait beaucoup
d'effort pour la retenir.
Florent GODELAINE. (Médiateur du patrimoine en
Vendée)
Du Maine à l'Océan. L'approvisionnement en bois
de marine des arsenaux du Ponant. Une aire, un
fret, un mode de voiture (XVIIe-XVIIIe s.)
A partir de la seconde moitié du XVIIe siècle,
Colbert, lance un plan de « reconstruction » de la
flotte royale. Dès lors, pendant près de 150 ans, les
provinces ligériennes puis éloignées devenues
« satellites », contribuent à la fourniture des
arsenaux du Ponant.
Les intendants de marine des arsenaux
ponantais, « importent » depuis la fin du XVIIe
siècle, depuis le Maine. Ils bénéficient d’un réseau
fluvial dense, fondé sur la Sarthe et sur le Loir, artère
avalant les bois de marine en quantité massive. La
Jacques MAILLARD (Professeur émérite de
l'Université d'Angers)
Dans sa conclusion, Jacques Maillard a souligné
combien c’est donc une Loire très différente de
l’image qui lui est trop souvent donnée de nos jours
qui a été présentée aujourd’hui, bien loin de la Loire
des rois, de la cour et des châteaux de la
18
Renaissance ou des siècles suivants. C’est une Loire
frontière entre le nord et le sud du pays, lieu
d’affrontements sanglants de l’invasion de la Gaule
par les Romains à l’époque de la Révolution, terre de
constructions de puissantes forteresses chargées de
contrôler les ponts et les grandes voies de
commerce, terrestres et fluviales, que nous avons
découverte. Une Loire axe indispensable pour le
commerce et au cœur de la construction d’un
puissant ensemble industriel et militaire.
Ce colloque n’a donc pas été inutile : Jacques
Maillard achève sa conclusion en espérant que
d'autres suivront.
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OPÉRATIONS DE COMMUNICATION
LE MUSÉE DU GÉNIE A SA PAGE FACEBOOK
LA NUIT DES MUSÉES
Le Musée du Génie a participé à la nuit des musées le 19 mai 2012. Cette soirée a été animée par le « Jazz Band »
ème
de la fanfare du 6 RG. Les visiteurs ont aussi pu découvrir l'exposition temporaire sur « les ingénieurs militaires
d’infrastructure »".
LES JOURNÉES DU PATRIMOINE
Ces deux journées du Patrimoine 2012 furent très denses et toute l'équipe de permanents et de bénévoles, a
œuvré dans la camaraderie et la bonne humeur. Notre meilleure récompense :
- plus de 500 personnes dont de nombreux enfants,
- l'étonnement et la grande satisfaction des visiteurs en découvrant les collections permanentes et
l'exposition temporaire du Musée du Génie.
Le Centre National de Déminage Humanitaire a participé à ces journées en sensibilisant le public au danger des
munitions et des mines. De nombreux visiteurs, des plus petits aux plus grands, se sont montrés particulièrement
attentifs aux ateliers proposés et aux explications données.
Merci à tous : Angevins, Sarthois, Mayennais, Tourangeaux mais aussi Bretons ou Parisiens, venus nous rendre
visite. Merci également pour vos chaleureux compliments et vos encouragements. Nous recommencerons avec
plaisir l’an prochain.
Colette DAHAIS
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Partenariat avec ICOGES
L’institut de communication et de
gestion d’Angers a engagé les étudiants
ème
de 2
année de BTS sur les moyens de
communication du Musée : projet
d’affiches, de spot radio, projet de vidéo
de
présentation
et
plan
de
communication. Sous l’impulsion de leur
professeur, madame DEMORE, les
étudiants se sont investis avec
enthousiasme et bonne humeur dans
ces différents projets.
Ci-dessous un pêle-mêle de projets
d’affiches.
Partenariat avec ESTHUA
Réalisation d’une étude sur le tourisme de mémoire
Une coopération entre Angers Loire Tourisme et l’IMIS ESTHUA – la branche tourisme de l’université d’Angers- est
en cours pour réaliser une étude sur le potentiel de développement du tourisme de mémoire.
Dans un premier temps le musée du Génie et le domaine de Pignerolles, éventuellement le château d’Angers, ont
été retenus pour définir les actions à conduire afin de capter de nouveaux clients sur ce thème.
En conséquence, une vingtaine d’étudiants de Master2 Tourisme de l'Université (Esthua) travaille sur la
valorisation touristique du patrimoine mémoriel angevin. Ce groupe d'étudiants a découvert le musée, le
fonctionnement du musée, les actions déjà menées, les difficultés déjà rencontrées et les projets en cours.
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
l’insigne du brevet de chef de
période 1930 – 1940.
Le Musée du Génie recherche
section Génie,
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LE KÉPI DU GÉNÉRAL
Quand on regarde un Général,
Avec un beau képi fleuri,
On se dit, il n'est pas mal,
On dirait même que c'est joli.
En regardant d'un peu plus près,
On aperçoit des feuilles de chêne,
On l'a surement fait exprès,
Symbole d'autorité suprême.
Les feuilles de chêne sont souvent
Accompagnées de petits glands.
Sur un képi tout neuf,
On n'en peut compter que trente-neuf.
Et pourtant on m'avait bien dit
Qu'il y en a quarante par képi,
Mais que tout maître-tailleur
En supprime un pour faire son beurre.
Les mauvaises langues (il y en a)
Disent que de toute façon,
Les quarante glands sont là
Quand le képi est en fonction
J'ai tort et j'en suis mari,
Car au fond et que Dieu me garde,
Le gland qui manque à ce képi,
Mais c'est celui qui le regarde.
Celui qui regarde
GBR ROGERIE,
ème
Ancien chef de corps du 7
RG
et de l'EAG
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Témoignages de visiteurs
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