Décembre 2012 N° 26 Association « Musée du Génie » 106, rue Eblé 49000 ANGERS Tél. : 0241248316 Courriel : [email protected] Site internet : www.musee-du-genie-angers.fr Le mot du président ISSN 1622-2318 Chers amis, Comme je vous l’avais indiqué dans un précédent bulletin, l’exposition temporaire Bir Hakeim a été présentée au musée jusqu’au 11 novembre 2012 et elle a rencontré un vif succès. Le général Magon de la Villehuchet nous a régalés d’une conférence sur ce thème qui a réuni une assistance nombreuse et captivée. Dans ce bulletin vous trouverez des articles de nature très différente qui vont du dernier sapeur Grand-croix de la LH, des épaulettes du colonel Boutin en passant par les résumés des communications du colloque entre autres. Sommaire - Mot du président ………..……………….……… - Sommaire ……………………………..……… … - L’accueil au musée……………………… - Le choix du conservateur ……………...…… … - La vie du musée : - Exposition Bir Hakeim ………………….... - De la 1ère compagnie au 7ème RG ………. - Les Grand’ Croix de la L.H. (fin)….…..……....... - Le collier de Grand Maître de la LH………….… - Clin d’œil sur un matériel : Pont Bailey………… - Le saviez-vous ? ………………………………... - Résumés colloque La Loire……………..….….. - Opérations de communication………………….. - La vie de l’association ...................................... - Le képi du général…………………………….... p. 1 p. 1 p. 2 p. 3 p. 4 p. 6 p. 8 p. 9 p. 10 p. 13 p. 14 p. 19 p. 22 p. 23 En pages centrales : Fiches Fanions du Génie Je souhaite à toutes et à tous un très heureux Noël et une excellente année 2013. Michel Vautravers Association reconnue d’intérêt général ayant pour but de contribuer à la connaissance et au rayonnement, en France et à l’étranger, de l’histoire et des traditions du génie militaire L’ACCUEIL AU MUSÉE Le visiteur du musée est accueilli dans un espace qui met à sa disposition une librairie et une boutique. Il pourra ainsi acquérir des ouvrages sur le génie, l’histoire, les fortifications, des objets divers, pratiques ou ludiques. En 2011 et 2012, 44 militaires du rang se sont succédés au musée comme renfort régimentaire. ère Pour 2011, les sapeurs de 1 classe PETIT et GOB du ème ère 17 RGP, le sapeur de 1 classe MARPEAU et le caporal FROUIN de la BSPP, les caporaux SZALKO et ème LAFFORGUE du 25 RGA, les caporaux ème PHIMPHRACHANH et COLLIN du 3 RG, le caporalème chef REZE et le caporal CHANUSSOT du 13 RG, le ère caporal-chef OZIPOV et le sapeur de 1 classe ème POUGACHOV du 2 REG, ère le sapeur de 1 classe OTI et le sapeur GUICHARD ème du 6 RG, le caporal-chef THOMAS et le caporal ème JARROT du 19 RG, ère le caporal COLLET et le sapeur de 1 classe TESSIER er ème du 1 RIISC, les caporaux MASSON et PACE du 7 ème RIISC, les caporaux BINET et THALMESY du 25 RGA. Pour 2012, les caporaux MATHLOUTI et FERNANDES ème du 17 RGP, les caporaux YAKOVLEV et er RAZAFIMHEFA du 1 REG, les caporaux GABOYER et GRIFFON de la BSPP, les caporaux MATHON et ème ère LEROUX du 13 RG, le sapeur de 1 classe SUEUR ème et le sapeur MESSAL du 31 RG, les caporaux-chefs ème GUIMECHOT et DRIENCOURT du 19 RG, le ère caporal-chef SEIFERT et le sapeur de 1 classe WU ème du 2 REG, les caporaux MAMAHAT et FELICIE du ème ère 6 RG, les sapeurs de 1 classe NIARD et FOX du ème 3 RG, le caporal-chef DURAMBURE et le caporal er BOYER du 1 RIISC, le caporal-chef ROY et le caporal ème WERQUIN du 7 RIISC. La librairie __________________ La boutique Le livre sur le Génie, réalisé par la Fédération nationale du génie, est paru en juin 2012. Il est en vente à la librairie du musée. Chaque mois une unité du génie fournit un renfort de deux militaires du rang qui sont employés par le bureau culture d’arme de l’école du génie et qui participe à la vie du musée pendant les heures d’ouverture (aide à l’accueil, surveillance dans le musée…) 2 2 LE CHOIX DU CONSERVATEUR LES ÉPAULETTES DU COLONEL BOUTIN Début septembre 2012, le musée du génie s’est enrichi d’une pièce exceptionnelle. Il s’agit d’une paire d’épaulettes, d’époque Empire, ayant appartenu au colonel Vincent-Yves Boutin (1772-1815). C’est un dépôt des descendants du frère du colonel Boutin. Cette paire d’épaulettes est actuellement présentée dans une vitrine dans laquelle sont regroupés des souvenirs et des objets d’époque Empire. Elle rejoint le sabre à l’orientale de ce même colonel que le musée expose déjà et qui est un dépôt du musée de l’Armée. La paire d’épaulettes est accompagnée de sa boîte de rangement estampillée du passementier ie «HEBERT et C Passementier de la GARDE IMPERIALE, rue St-Sauveur, n° 14, à Paris ». Ce marquage est aussi présent au fond de la boîte, en son milieu, sur une feuille de papier cousue à même la doublure de satin vert et au revers de chaque épaulette. A ce dépôt, deux accessoires métalliques en métal doré sont joints. Ils pourraient provenir d’un 3 3 baudrier ou d’un ceinturon. Ils sont de la même époque que les épaulettes. Promu colonel en 1810, il est envoyé au ProcheOrient afin de rendre compte de la situation politique et militaire en Egypte et au Liban. Il est assassiné en 1815 par la tribu des Haschischins dans les monts Ansariès en Syrie. Son corps n’a jamais été retrouvé. Lady Stanhope, une anglaise très influente dans la région avec laquelle il s'était lié d'amitié, le vengera en faisant exterminer cette tribu par les soldats du pacha Soliman. En 1930, à l’occasion du centenaire de la conquête de l’Algérie, un monument est inauguré à DélyIbrahim près d’Alger. En 1962, la plaque de ce monument rappelant le souvenir du colonel Boutin, est confiée à la garde de l’École du Génie. er Les épaulettes sont conformes au règlement du 1 messidor, an XI (20 juin 1803) sur « les uniformes des généraux, des officiers des états-majors des armées et des places, des officiers du corps du génie… » er (Chapitre IV, article 1 ). Ce règlement reprend les mêmes dispositions pour les épaulettes que les règlements du 24 messidor, an VIII (13 juillet 1800) et du 4 floréal, an V (24 avril 1797). Elles sont entièrement en passementerie, fils, cannetilles et paillettes en métal doré. Elles ont des franges rigides dites « graines d’épinard », spécifiques aux épaulettes d’officier supérieur. Sur les plats, sont représentés une cuirasse et un pot-en-tête à l’antique, symbole de l’arme du génie. Né au Louroux-Bottereau près de Nantes, VincentYves Boutin poursuit ses études dans cette ville puis à Paris. En 1793, il est reçu à l’Ecole de Mézières. Après un an de scolarité, il rejoint l’armée de Sambre et Meuse. Nommé capitaine en 1795, il participe à différents sièges. En 1798, il prend le commandement d’une compagnie de sapeurs et poursuit sa carrière en Italie, en Hollande puis à Raguse où il est fait prisonnier par les Anglais. Libéré, il est envoyé auprès du sultan de Turquie pour défendre Constantinople menacée par la flotte anglaise. Les travaux entrepris par Boutin mettent un terme aux tentatives de l’ennemi. Il sert ensuite comme instructeur dans l’armée du Sultan qui combat les Russes dans les Balkans. Promu chef de bataillon en 1807, il est choisi pour mener des reconnaissances autour de la ville d’Alger en vue de la conquête de cette ville. Après plusieurs mois d’observation, il est fait prisonnier par les Anglais lors de son retour en France et emprisonné à Malte. Au moment de sa capture, et pour éviter d’être reconnu, il détruit ses notes. Il réussit à s’évader et de retour à Paris, il reconstitue de mémoire un rapport très documenté sur l’état des défenses d’Alger, sa population, ses ressources, son économie etc. Ce mémoire servira de base à l’expédition française pour la conquête d’Alger en 1830. Ingénieur, diplomate, agent secret, archéologue, le colonel Boutin possède toutes les qualités pour être donné en exemple aux officiers du Génie. Nous remercions, une fois encore, les propriétaires de nous avoir confié ces précieux souvenirs. Photos Yves BARTHET 4 4 Extrait de la carte d’Algérie de 1844 LA VIE DU MUSÉE Il y a 70 ans EXPOSITION TEMPORAIRE Du 26 mai au 11 juin 1942, à Bir Hakeim, dans le désert libyen, des soldats français libres, sous le commandement du général Pierre Koenig, tiennent tête à des forces germano-italiennes dix fois supérieures. Ce point d’appui, judicieusement défendu et protégé par un réseau de mines, devient le symbole d’une France combattante renaissante à côté des alliés. Le rôle du Génie fut prépondérant pour la défense du site. Exposition réalisée par le Lt-colonel de Labareyre avec la participation du musée des compagnons de la libération de Paris, le musée des troupes de marines de Féjus, le musée de la Légion étrangère, du bureau culture d’arme de l’école du génie et l’association musée du génie. De nombreuses pièces ont été prêtées par cinq particuliers. Les photos sont d’Yves Barthet. Tenue du général Koenig avec sa croix de la Libération et sa croix de Baili Grand Croix de l’Ordre de Malte Relevé des champs de mines de Bir Hakeim en date du 23 mai 1942, Mine antichar MK2 anglaise récupérée à Bir Hakeim en février 2012 puis restaurée (collection musée du génie), mine anti personnelle B4 italienne (coll. Privée). Texte du général de Gaulle au général Koenig 5 5 Echantillon de sable provenant de Bir Hakeim récupéré par le colonel Gravier - Uniformes allemands : Tenue de pilote de la Luftewaffe Veste et casque de l’Afrika Korps Maquette de Bedford anglais avec un canon antichar de 57 mm Diplôme et croix de Compagnon de la Libération de Jean Pillard 66 DE LA 1ère COMPAGNIE DU GÉNIE AU 7ème RÉGIMENT DU GÉNIE A l'occasion de l'exposition sur Bir Hakeim, j'ai pu réaliser un rêve qui remonte à l'époque où j'écrivais le livre "les Compagnons de la Libération issus du génie" (1). Je n'avais pas pu regrouper, sur une ère même photo, le fanion de la 1 compagnie du génie ère de la 1 Brigade Française Libre et le drapeau du ème 7 Régiment du génie. En effet, le fanion était dans une vitrine du Musée de l'ordre de la Libération à Paris, le drapeau dans la salle d'honneur de l'Ecole. 1945, renaît à Avignon en 1945. Il devient l'héritier ère des traditions de la 1 compagnie du génie de la ère 1 DFL. A ce titre, son drapeau reçoit deux nouvelles inscriptions : LIBYE 1942 et ALSACE 1944-1945 ainsi que la croix de guerre 1939-1945 avec une palme qui er avait été décernée au 1 BG. C'est chose faite. Ces deux emblèmes ont été réunis au musée du génie pendant la durée de cette exposition. Mon rêve est donc devenu, par cette belle image, une réalité. Merci aux organisateurs et au photographe. Je profite de cette occasion pour rappeler la filiation de ces deux unités. La première section du génie des FFL est créée à er Londres le 1 juillet 1940. Elle est formée avec des sapeurs volontaires (en particulier ceux revenant de la campagne de Norvège) regroupés sous les ordres du lieutenant Desmaisons. Cette section va participer à l'expédition de Dakar, aux opérations en AEF puis en Afrique de l'est avant de rejoindre la ère Syrie. Cette unité devient la 1 compagnie du génie FFL à Damas et participe aux opérations de Libye ère avec la 1 Brigade française libre (Général Koenig) notamment à ….. Bir hakeim. Cette compagnie entre er dans la composition du 1 Bataillon du génie FFL qui ère est créé en janvier 1943 au sein de la 1 Division française libre formée à partir des unités de Libye et du Liban. Photo colonel Yves BARTHET ème Le 7 RG est dissous en juin 1984 et devient, ème jusqu'au 31 décembre 1993, le 7 Bataillon du er ème génie de la division alpine. Le 1 janvier 1994, le 7 RG est recréé par changement d'appellation du ème 21 RG, unité de soutien de l'EAG. Devenu groupement de soutien de l'ESAG, il cesse ses er activités le 1 août 1995. Son drapeau est actuellement conservé dans la salle d'honneur de l'Ecole du génie. ère La 1 DFL participe à la campagne de Tunisie, sous ère ère le nom de 1 Division motorisée d'infanterie (1 ère DMI) à celle d'Italie, puis à nouveau 1 DFL, aux campagnes de France. (1) En vente à la librairie du musée du génie. Une remarque s'impose quant à la quantité de ème batailles retenues pour le drapeau du 7 RG ère ère légataire de la 1 CG de la 1 BFL. Pourquoi cette réduction imposée : 1) L'inscription NARVICK 1940 ne pouvait être retenue, les troupes engagées en Norvège n'étaient pas FFL car antérieures au 18 juin 1940. 2) Le nombre d'inscriptions sur un drapeau étant à l'époque limité à 8, seules ont été retenues par la commission ad hoc : - LIBYE 1942-1943 pour les opérations en Afrique - ALSACE 1944-1945 pour les opérations en Europe, sans qu'il soit possible aujourd'hui de donner les raisons de ce choix. ère Le fanion de la 1 compagnie du génie des FFL porte les inscriptions suivantes : NARVIK 1940 ITALIE 1944 ERYTHREE 1941 TOULON 1944 SYRIE 1941 BELFORT 1944 BIR HACHEIM 1942 ALSACE 1944 EL ALAMEIN 1942 ALPES 1945 TUNISIE 1943 Cette suite de théâtres d'opérations ou de batailles indique bien le parcours suivi par les volontaires FFL ème pendant la 2 guerre mondiale. er Le 1 Bataillon du génie est dissous fin 1945. er ème Créé le 1 octobre 1894, le 7 Régiment du génie, devenu dépôt de guerre pendant le conflit 1939- GBR (2s) Bernard RICHE Adhérent n° 67 77 LES OFFICIERS DU GÉNIE GRAND'CROIX DE LA LÉGION D'HONNEUR LE TRENTE-HUITIÈME GRAND’ CROIX Avec François HOLLANDE, Grand'croix le 15 mai 2012, c’est donc au total 38 officiers du génie qui sont titulaires de cette dignité sur 1139 Français. Oui, il y a aujourd'hui un trente-huitième officier du génie Grand’ croix de la Légion d'honneur. Il s'agit bien sûr de M. François Hollande, colonel de réserve du génie, élu Président de la République le 6 mai 2012. On a suffisamment parlé de sa carrière pour ne pas y revenir. Simplement, je rappellerai qu'il a suivi le peloton EOR à l'EAG en 1977 puis a servi comme ème aspirant au 71 RG à Oissel. Dissous le 30 juin 1997, son drapeau est aujourd'hui en dépôt au musée du génie. A ce sujet, il me semble intéressant de reproduire ici ce qu'écrivait d'Arnaud Chaffanjon dans son livre "Les Grands Maîtres et les Grands Chanceliers de la Légion d'honneur" paru en 1983. "On a pu voir, lors des deux dernières investitures, celle de Valery Giscard d'Estaing et celle de François Mitterand, une innovation de taille dans ce cérémonial : le président en complet veston, ne passe pas autour de son cou le collier de Grand maître, mais se le fait présenter par le Grand chancelier.... On ne peut que regretter cette nouvelle "mode" instaurée par le président Valery Giscard d'Estaing. Les français, qui n'ont plus de rois et admirent volontiers ceux de leurs voisins, tiennent à conserver de leur président une image qui corresponde au prestige de la France aussi bien à l'intérieur qu'a l'extérieur de notre pays. L'installation d'un président de la République Française n'aurait jamais dû perdre cette solennité dans laquelle les Français se retrouvaient solidaires de leurs traditions et pouvaient être fiers de l'image de celui qui les représentait. Après la remise du Grand collier au nouveau président en habit....on pouvait voir dans nos mairies, nos ministères et nos ambassades à travers le monde, le portrait du chef de l'Etat, Grand Maître de la Légion d'honneur, portant le collier de l'ordre prestigieux fondé par Napoléon Ier. Pour faire "moderne", avec un brin de démagogie, on a voulu désacraliser cette image de la France. On a eu tort : le bon peuple de France, qui a du bon sens à revendre, n'aime pas les présidents en complet veston qui se font montrer le collier de la Légion d'honneur comme une collection de papillons. On fera bien d'y réfléchir lors d'une prochaine élection présidentielle". Son élection en fait le Grand Maître de l'ordre de la Légion d'honneur et, à ce titre, il est élevé à la dignité de Grand’ croix. Les insignes lui ont été remis en privé, comme le veut la coutume, par le Grand chancelier juste avant la cérémonie officielle d'investiture qui s'est déroulée au Palais de l'Elysée le 15 mai 2012. C'est au cours de cette cérémonie solennelle qu'il est reconnu Grand maître de l'Ordre et que lui est présenté le collier de la Légion d'honneur, insigne de la fonction. Depuis Valery Giscard d'Estaing, le président ne porte plus ce collier lors de son investiture, pas plus que sur sa photo officielle. Colonel (er) J.L. FOREST 88 LE COLLIER DE GRAND MAITRE DE LA LÉGION D’HONNEUR Intéressons-nous à ce collier, insigne du Grand Maître. Il apparait dès le premier Empire, bien qu'aucun texte relatif à la Légion d'honneur ne mentionne son existence. Napoléon le porte lors de la cérémonie du sacre le 2 décembre 1804. Il en distribue également à plusieurs grands dignitaires de l'Empire, comme cela se faisait sous l'Ancien Régime. Il y aura ainsi quinze titulaires dont Joseph, Louis et Jérôme Bonaparte, le Roi de Rome mais aussi Murat, le maréchal Berthier et Talleyrand par exemple. sculpteur. Ce collier en or massif pèse 950 grammes. Comme les deux précédents, il est composé de 16 maillons rappelant les 16 cohortes de la Légion d'honneur à sa création. Ces maillons sont reliés par le monogramme HP auquel est suspendue une étoile de 81 mm. Chaque maillon représente, de façon stylisée, une des activités essentielles de la nation. Le génie, qui er apparaissait sur le collier du I Empire, n'y figure plus. Le nom de François Hollande a été gravé au revers du maillon "les blindés" symbolisé par une tête de cheval. er Insigne du Grand Maître de l'Ordre depuis le I Empire, il a cependant fallu attendre le code de la Légion d'honneur de 1962 pour le voir cité officiellement par un texte. L'usage du collier disparaît sous la Restauration et la Monarchie de juillet. C'est avec Napoléon III que le collier devient l'attribut exclusif du Grand Maître. Il porte alors un des colliers de son oncle. Il reste 4 maillons sans inscription. Y verrons-nous à nouveau le nom d'un sapeur...... Il faudra attendre 1881 pour que la IIIème République, sous la présidence de Jules Grévy, fasse réaliser un nouveau collier. Inspiré dans sa forme par er celui du I Empire, la principale innovation de ce nouvel insigne réside dans le fait de graver, au revers des maillons, le nom des Grands Maîtres successifs. Le 16 janvier 1947, le président Vincent Auriol reçoit le collier de 1881. Mais il n'y a plus de place pour y graver son nom. La décision est prise, en 1951, de faire réaliser un nouveau collier. Il est remis au er président Vincent Auriol le 1 décembre 1953. C'est celui qui a été présenté au nouveau Grand Maître, M. François Hollande. Bibliographie Catalogue de l’exposition « Grands Colliers » au musée de la L.H., 3 juin – 16 novembre 1997. Les Grands Maîtres et les Grands Chanceliers de la L.H., Arnaud Chaffanjon, éd. Christian, 1983. Réalisé par Arthus-Bertrand, il est l'œuvre de Raymond Subes, ferronnier d'art et d’André Arbus, Colonel (er) J.L. FOREST 9 9 CLIN D’ŒIL SUR UN MATÉRIEL Histoire du pont BAILEY Depuis l’antiquité, des ponts ont été construits par l’homme pour le franchissement des cours d’eau. Nous en avons un bel exemple aux Ponts de Cé, au sud d’Angers, avec l’histoire de l’empereur romain Jules César qui avait ébauché la construction d’un ouvrage sur la Loire afin de faire traverser ses légions. Déjà à l’époque gallo-romaine, nos ancêtres savaient, semble-t-il, se jouer des obstacles naturels. Plus tard, avec l’ère de l’industrialisation vers le milieu du XVIIIe et le XIXe siècle en Europe, l’invention du chemin de fer et la réalisation de nombreux ouvrages d’art ont stimulé également de nombreuses idées et techniques nouvelles ; l’emploi de métal moulé y a été pour beaucoup. Le célèbre Eiffel, pour ne citer que lui, était sur les rangs bien évidemment. En 1885 un certain colonel Henry inventa un pont de chemin de fer assez proche du futur Bailey anglais produit à partir de 1942. La structure principale était en fermes de treillis en forme de croix de Saint-André, un brevet déposé dès 1820 en Angleterre. possèdent des qualités qu’ils ont été – après expérimentation minutieuse – jugés susceptibles de servir de type pour l’établissement de nos nouveaux matériels ». L’aboutissement en France en sera le pont FCM modèle 1930 fabriqué aux Forges et Chantiers de la Méditerranée qui, une fois doublé, supportait une charge maximum de 44 tonnes, mais restait lourd malgré ses côtés ajourés et ne se scindait pas en petits éléments. Aux Etats-Unis, le pont modèle 1940 de 25 tonnes de charge pouvant être renforcé pour le passage des nouveaux chars moyens M3 Lee d’un peu plus de vingt-huit tonnes, lui aussi, comme le FCM français souffrait des même défauts et sera supplanté plus tard par le célèbre Bailey made in USA. Pour la petite histoire, ème l’insigne du 5 régiment du génie représente une locomotive traversant un pont Henry. Dans le domaine militaire, le franchissement d’un cours d’eau et le rétablissement sur la rive ennemie, afin de poursuivre une offensive, sont primordiaux. En mai 1940 à Sedan, qu’aurait fait l’armée allemande ou ème encore par exemple la 5 division d’infanterie américaine qui, de la Normandie en 1944 en passant par Angers, terminera son périple en Tchécoslovaquie, traversant pas moins de vingt-cinq fleuves et rivières ? Dès la fin 1914, l’armée française commençait à utiliser un modèle de pont Pigeaud démontable mais même modifié en 1917-1918, ce dernier était trop long à mettre en place, lourd, utilisant beaucoup de main d’œuvre ; sa charge était relativement faible. En 1922, une étude était lancée pour un pont décomposable en différents éléments faciles à manipuler, simple et rapide à mettre en place. Il faudra attendre 1926 pour une étude plus poussée en comparant différents modèles étrangers employés au cours de la Première guerre mondiale. Si un modèle belge, le pont Algrain en panneaux de 3 m sur 2 est jugé relativement intéressant, on retient les modèles anglais dont le rapport dira « certains ponts route de l’armée britannique Le seul pont se rapprochant au Bailey était le modèle allemand LZ (leite Zerlegbar), opérationnel dès 1940, il pouvait supporter jusqu’à 33 tonnes de charge. Ces éléments légers comprenaient des panneaux métalliques de 3,30 m. En Angleterre, au lendemain de la désastreuse campagne de mai-juin 1940, la B.E.F. (British Expeditionary Force) avait abandonné en France pratiquement tout son matériel, le Royal Engineer ne faisant pas exception. Tout était à refaire pour armer les unités anglaises et c’est vers cette époque qu’un projet de pont modulable de 35 à 70 tonnes fut réclamé en particulier pour un prototype de char 10 lourd d’infanterie, le futur Churchill, qui était en pleine expérimentation. Ce projet de pont devait être en plus d’une portée de 60 mètres maximum, préfabriqué et aérotransportable. Pour cela différents bureaux d’études entraient en lice et c’est l’Experimental Bridging Establishement à Christchurch qui l’emporta grâce à un certain ingénieur, Donald Coleman BAILEY. Ce dernier passionné de ponts avait déjà inventé un modèle similaire en 1936 mais comme souvent par manque de moyens et d’intérêts, son projet fut plusieurs fois rejeté. Vers la fin de l’année 1940, une rencontre dans les bureaux de l’E.B.E. avec un colonel du Royal Engineer précipita les choses, le 14 février 1941 on lui demandera de le construire. Tâche compliquée car ce pont modulable devait être transporté en camion mais en plus sans utilisation d’une grue ; chaque élément porté à bras par 6 hommes. Entouré d’une équipe importante comprenant aussi quelques officiers du génie, Bailey er présenta son modèle le 1 mai soit deux mois et demi plus tard. Il venait d’avoir quarante ans et allait être nommé ingénieur en chef. C’est en juillet que la fabrication était lancée faisant intervenir six-cents petites entreprises ; 26000 panneaux sortiront par mois. La première utilisation opérationnelle du pont SBB (Standard Bailey Bridge) a été réalisée fin 1942 ème par la 237 compagnie du royal Engineer à Medjez el Bab en Tunisie sur la rivière Medjerda où un pont romain avait été détruit. Pendant la campagne d’Italie, puis après le débarquement de Normandie jusqu’en 1945, ce sont des centaines de Bailey qui ère seront faits. La 1 Armée française en montera deux importants sur le Rhin, le 20 avril 1945 à Kehl et à Kembs. L’invention du Bailey séduit les Américains qui, sous licence, vers 1942-43 sortaient leur propre modèle désigné M2. Le modèle M1 est probablement une nomenclature française afin de différencier les modèles. D’après un document daté de 1968, le génie avait à cette époque les deux modèles. La différence du Bailey anglais par rapport au modèle américain était la largeur, plus étroite de 0,58 mètre. Des variations dans la fabrication des poutres des panneaux étaient également visibles, semble-t-il uniquement sur le modèle M2 américain, faites parfois de deux morceaux ajourés. Raison pour laquelle, d’après la documentation d’origine, le poids du panneau varie sensiblement. Le chemin de roulement, le platelage était en madriers. Avec le Bailey nombreuses combinaisons étaient réalisables en fonction de la charge et de la portée. Il y avait le montage simple-simple, double-simple, triple simple, double-double, etc. Le pont reposait d’une berge à l’autre de la rivière mais souvent, toujours en fonction des deux critères cités plus haut, il pouvait être mis sur des piles d’un pont détruit, sur des bateaux réglementaires du génie ou des caissons, tels les M25 américains, bateaux assez fragiles remplacés après-guerre par les J49 français. Les Anglais avaient, quant à eux, leur propre modèle inspiré de grosse barque. En France en 1945, sur la Seine et le Rhin, le Génie a utilisé des ponts Bailey supportés sur péniches. Une ou deux passerelles extérieures fixées le long du pont facilitaient le franchissement de la troupe en toute sécurité, sans encombrer le chemin de roulement. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les USA, la grande Bretagne et la France avec l’utilisation des chars lourds comme les M26 Pershing, M47 Patton ou Centurion anglais ont modifié la largeur de leurs ponts Bailey. Le Génie français utilisera vers les années 1950 le Bailey type F.F.A. (forces françaises en Allemagne), élargi à 3,95 m. L’US Army a abandonné ses Bailey vers l’année 2000 ; en France très peu sont encore en dotation mis à part au centre national des ponts de secours, organisme civil dans l’est de la France qui en conserve une appréciable quantité. Le pont Bailey a rendu d’inestimables services dans les conflits passés et présents comme en Véritable mécano qui se monte avec l’aide tout de même du Technical Manual ou du GEN 415, la traduction française, le Bailey était d’une bonne conception avec des pièces principales lourdes mais d’une relative facilité d’assemblage grâce aux boulons, broches ou étriers. Le panneau pesait 272 kg, six hommes le déplaçaient avec des barres de portage. Ses dimensions étaient de 5 pieds sur 10 (1,549m x 3,048m). La pièce la plus lourde était de 280 kg. 11 11 Yougoslavie, au Liban, etc. mais aussi dans le domaine civil. Beaucoup sont toujours utilisés, même à l’autre bout du monde. D’une conception technique remarquable, d’une simplicité à mettre en œuvre par des hommes sans grande formation, une équipe de quarante sapeurs arrivait à réaliser en deux heures vingt mètres de pont ou plus en s’aidant d’une grue pour transporter des éléments préfabriqués. Actuellement depuis 2001 la grande nouveauté est le pont MABEY-JOHNSON fabriqué en grande Bretagne et aux USA par une de ses filières de Gloucester ; plus de soixante-dix pays l’ont adopté. Fait de métal plus léger et galvanisé évitant l’entretien, une équipe de huit hommes avec grue suffisent. Très proche du célèbre et vénérable Bailey de 1942, plus large, souhaitons-lui une aussi belle carrière. Quand à Donald Coleman Bailey nommé en 1945 directeur de l’Experimental Bridging Establishement, anobli en 1946 il décédera en 1985. La Field Maréchal Bernard L. Montgomery dira « c’était le meilleur modèle de ce type que nous ayons jamais eu. Sans le pont Bailey nous n’aurions pas gagné la guerre ». G. STEFANINI La formation à la construction du pont Bailey est toujours d’actualité. Ici l’art et la manière du portage des pièces de pont et le lancement du pont. 12 LE SAVIEZ-VOUS ? 12 BARBELÉ C'est une invention américaine inventée en 1874 par un certain Joseph Glidden et destinée pour un usage agricole. RIBARD. Singulièrement appelé RIBARD dans l’armée française, c’est un rouleau de barbelé pliant et renforcé inventé semble-t-il vers 1916-1917 par le lieutenant-colonel RIBARD du Génie. Au début de la première guerre mondiale, le fil barbelé trouvera très vite un usage militaire, en particulier comme défense en avant des tranchées. Les Français les premiers lui donnèrent son nom, probablement un lointain dérivatif de barbele qui était un objet guerrier hérissé de pointes. Les Anglosaxons s'en inspirèrent, barbed wire (fil de fer barbelé). Les réseaux de barbelés allaient perdre de leur efficacité durant la deuxième guerre mondiale à cause des chars. Différentes techniques de pose étaient employées. De nos jours et à travers le monde, il a toujours son utilité au sein des nombreuses armées. Très longtemps en service, facile d’emploi il tend à être remplacé ces dernières années par un nouveau modèle type Concertina à petites lames acérées. Premier fil barbelé de Glidden – Barbed wire history Museum à Delkalb dans l’Illinois G. STEFANINI G. STEFANINI 13 LA LOIRE, LA GUERRE ET LES HOMMES Résumés des communications du colloque Accueilli le 22 mars 2012 par l'Ecole du Génie d'Angers avec l'agrément du général Francis Autran qui doit en être remercié, le colloque La Loire, la guerre et les hommes, organisé par l'Association du Musée du Génie, n'a pu être mené à bien que grâce aux relations actives entretenues avec l'Université d'Angers, l'Université catholique de l'Ouest, et le Centre de recherches en Histoire Internationale et Atlantique qui consacrera un numéro spécial de sa revue à la publication des actes. Le Musée a également bénéficié du soutien la Fédération Nationale du Génie, de l'Association Régionale des Auditeurs de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale des Pays de la Loire, et de l'Association des Chiens-Guides d'aveugles d'Angers. Qu'ils en soient sincèrement remerciés - sans ces soutiens, rien n'aurait pu être fait. Le colloque La Loire, la guerre, et les hommes répondait à la volonté de diversifier les formes traditionnelles de la présence dans la ville d'un Musée qui ne contente pas d'être un objet militaire, et à la volonté d'ouverture au public le plus large, et à des intervenants qui ne se rencontrent pas si souvent qu'on pourrait le souhaiter : représentants de l'histoire universitaire spécialisée et de celle des sociétés savantes, de la géographie, de la littérature et de l'archéologie, du patrimoine et de l'armée, ils ont apporté des regards très diversifiés, l'une des richesses de leur rencontre L'objectif du colloque, exactement intitulé La Loire, la guerre et les hommes. Histoire géopolitique et militaire d’un fleuve, était ambitieux : replacer dans leurs réalités géographiques et aborder les différentes facettes de l'histoire militaire de ce fleuve depuis la conquête romaine jusqu'aux événements de la Seconde guerre mondiale, sans privilégier l'histoire de l'événement par rapport à l'histoire culturelle, architecturale, ou économique, mais en la rapportant constamment au fait militaire, étroitement inséré dans les autres facettes de l'histoire. Ainsi ont été déroulés le temps des Gaulois et de la paix romaine, puis celui de la réorganisation féodale avec une frontière entre Bretagne et pays francs, où elle devient une France intermédiaire, espace dominé par l'Angleterre des Plantagenêts entre France du Nord et France du Sud. La Guerre de Cent Ans voit un théâtre ligérien d'opérations. Après la tragédie des guerres religieuses, la valorisation du bassin de la Loire répond pendant trois siècles à des impératifs logistiques et contribue à la prospérité de ses villes. Front idéologique entre pays républicain et pays catholique et monarchique au temps de la Révolution, la Loire redevient lieu de guerre, ce qu'elle est à nouveau en 1870/1871. En même temps, au XIXe siècle, la région accueille écoles (Saumur pour la cavalerie, Tours pour le train, Angers pour le génie) et régiments. Elle devient l'un des axes de la Victoire avec l'arrivée des Américains à Saint-Nazaire en 1917, puis un nouveau front de guerre pendant la Seconde guerre mondiale, en même temps qu'un pôle de la Résistance - jusqu'à mériter le titre de Compagnon de la Libération à la ville de Nantes, devenue désert militaire depuis le printemps 2010. La présentation de chacune des interventions permettra à chacun d'y retrouver les sujets abordés. Jean-Pierre BOIS, vice-président de l'Association Musée du Génie. 14 Maxime MORTREAU. (Archéologue-spécialiste (céramologue) de l'INRAP) Paix romaine, guerres gauloises La Loire n’a pas toujours été un fleuve paisible propice au commerce et aux échanges dans l’antiquité, reliant l’Atlantique à la Méditerranée : elle a également constitué une limite naturelle voire une barrière ethnique ou culturelle. L’irruption de la guerre de conquête menée par César touche une Gaule prospère en voie de pré-urbanisation dont on découvre maintenant les axes principaux qui la parcouraient. Facilitée par des contacts avec les marchands romains, et les liens tissés avec des peuples gaulois voisins de la Province, l’impact de cette influence romaine se mesure à l’aulne des amphores et des rares mobiliers militaires découverts dans les lieux mentionnés dans le récit de la Guerre des Gaules, seul témoignage écrit laissé par le vainqueur. Dans la réalité, la chronologie des différents séjours des légions est difficile à établir. L’épisode de la révolte du chef ande Dumnacus montre que la conquête a exacerbé les tensions préexistantes pour le contrôle du commerce sur la Loire entre les peuples qui y vivaient. Le cas d’Angers est celui d'une ville atypique située en retrait de la Loire, avec une implantation gauloise préexistante à l’arrivée de la VIIe légion venue y hiverner en 57/56 av. notre ère et qui se révolte après le départ de celle-ci cinq ans plus tard. Pour des raisons stratégiques et économiques, le lieu devient la capitale de cité, montrant une continuité rare de lieu de pouvoir dans cette vaste vallée de la Loire. l’Angleterre que pour la France: il s’agit de la fuite de Jean sans Terre à la Roche-aux-Moines, abandonné par ses barons, devant l'arrivée de l'armée du prince Louis de France, fils de Philippe-Auguste, quelques jours avant Bouvines. Sur la Loire, axe central de communication et de transport dans l'Etat angevin, près d’Angers et de la confluence Loire et Maine, La Roche-aux-Moines est un site géographique et stratégique de premier plan où, entre 1206 et 1212, a été construite par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, une puissante place forte. Indissociables l'une de l'autre, les batailles de la Roche-aux-Moines et de Bouvines sont deux faits historiques déterminants dans le renforcement du pouvoir de Philippe-Auguste. François COMTE. (Archéologue, ville d'Angers) Enceintes, ponts et boulevards dans la défense de la Maine (XIIIe-XVIe siècle La Maine constitue un secteur difficile à défendre. L'enceinte gallo-romaine de la Cité d'Angers, dominant l'ouvrage de franchissement et le port, a été jusqu'au XIIIe siècle le seul élément de protection de la ville. Lorsque le château et l'enceinte sont établis à partir de 1230, la muraille de la Cité avec sa porte de Fer ouvrant sur le port et l'enceinte du bourg d'Angers (Xe siècle) sont partiellement conservées. La porte Chapelière est restaurée pour servir d'ouvrage de tête de pont. Un système de murailles sur arches se terminant par une tour est attesté sur la rive droite. Le cours de la rivière est réduit par des pieux. Plusieurs lignes de défenses sont mises en place dont l'une se sert de la chaussée des Treilles, fortifiée au XVe siècle. Au-delà du redan fait par l'enceinte en amont, une chaîne au centre de la rivière complète le dispositif avant la fin du XIVe siècle. Les comptes de la Cloison conservés aux Archives municipales permettent de connaître l'entretien de l'enceinte et la construction de tous les nouveaux ouvrages du XVe siècle, en particulier les "bouleverds" ou "bastides" qui sont de grosses tours d'artillerie pour défendre l'entrée de la ville par la rivière. De cet important système de défenses détruit au XIXe siècle, ne reste, en dehors de quelques gravures dont celle de Sanfront vers 1589, que la tour de la Haute Chaîne, dite des Anglais. Annie DUMONT. (Ministère de la Culture, Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines) Les ponts de la Loire à l'époque gallo-romaine Des prospections archéologiques subaquatiques et des sondages menés dans les chenaux de la Loire depuis 2003 ont permis de pointer, entre Candes-Saint-Martin, à la confluence de la Vienne, et Avrilly, au sud de Digoin, cinq nouveaux ponts gallo-romains et un aménagement de berge daté de la fin de la Guerre des Gaules. Cet enrichissement du corpus tend à démontrer que les ponts étaient des constructions relativement fréquentes dans le nord de la Gaule et qu’ils n’étaient pas uniquement liés aux voies principales. Ces découvertes renouvellent également la vision que l’on avait des ponts en apportant des informations inédites sur les techniques de construction. Bertrand BOQUIEN. (Historien, Ancenis) Les places fortes de la Loire armoricaine pendant les guerres de Religion et au début du XVIIe siècle Au cours du Moyen âge, de nombreux châteaux ont été construits en bordure de la Loire, contrôlant la circulation des hommes et des marchandises. Entre Les Ponts-de-Cé, aux portes d’Angers, et la ville de Nantes, quelques-uns de ces châteaux ont gardé très tard leur importance stratégique. Ils jouent un grand rôle dans l’histoire agitée de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe. Louis BARRAULT et Monique CLAVREUL. (Association Histoire des Coteaux de Loire et Maine) Le siège de La Roche aux Moines en 1214 En 1214, Savennières entre dans l’histoire avec un événement de grande importance, tant pour 15 De 1589 à 1598, la rébellion ligueuse du duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, touche le Maine et l’Anjou voisins. L’assassinat d’Henri IV en1610 ouvre une période de troubles, marquée par les incessantes agitations des « Grands ». Les progrès de l’artillerie à poudre ont rendu obsolètes les anciennes fortifications. Ces défenses dépassées se montrent pourtant encore efficaces, ce que montrent les exemples des châteaux de Rochefort et d’Ancenis. Le soin mis à démanteler certaines de ces forteresses montre qu’elles n’avaient pas perdu toute valeur. départements : Nevers, Orléans, Tours, Saumur, Ile Bouchard, Angers, Ingrandes et Nantes. Combien d’inscrits, combien de mobilisables, combien de mobilisés, quelles affectations, telles sont les questions qui ont été posées. Michel BIARD. (Professeur d’Histoire du monde moderne et de la Révolution française à l’Université de Rouen) Les représentants du peuple en mission et la Loire (1793-1795) En 1793, la Loire représente un enjeu stratégique fondamental pour les armées de la République sitôt ouvert le soulèvement « vendéen ». Ainsi, là où la défense des côtes occidentales était confiée à trois armées (l’armée des côtes de Cherbourg, celle des côtes de Brest, celle des côtes de La Rochelle), l’une d’elles se retrouve vite concernée par les troubles intérieurs, et la région voit une augmentation brutale du nombre des représentants du peuple qui y sont envoyés en mission l’atteste. Symbole évident du rôle qui lui est désormais réservé, l'armée des côtes de La Rochelle er change de nom le 1 octobre 1793, pour devenir armée de l’Ouest. Deux siècles après les faits, la Loire continue d’être perçue avant tout à travers quelques représentations majeures, le plus souvent liées à la « Vendée » : celle du fleuve permettant de barrer la route aux « rebelles » maintenus au sud dans l’espace communément nommé « Vendée militaire » ; celle du cours d’eau franchi au moment de la virée de Galerne et qui, au retour de celle-ci, sépare les morts, blessés et captifs, des survivants qui parviennent à franchir le cours d’eau transformé en barrière ; celle enfin du « torrent révolutionnaire » destiné à engloutir les « brigands » exécutés sur les ordres de Carrier. La présente communication entend sortir de ces visions traditionnelles pour proposer une réflexion sur les logiques ayant présidé à la succession et à la géographie des missions des représentants du peuple envoyés près des rives du fleuve. Olivier BOUZY. (Directeur scientifique du Centre Jeanne d'Arc à Orléans) La Bataille des Tourelles, 7 mai 1429 Assiégée depuis octobre 1428 par les Anglais, la ville d'Orléans est en passe de se rendre quand Jeanne d'Arc y entra le 29 avril 1429. Pour dégager la ville, les Français prirent alors le parti de grignoter les positions anglaises en profitant des difficultés de communication entre les différentes bastilles (petits bastions) fermant le siège. En s'attaquant à des positions de plus en plus fortes, et en profitant du retour à Orléans d'une armée française qui dispose dès lors de la supériorité numérique, Jeanne d'Arc réussit à re-galvaniser des hommes qui avaient été durement éprouvés par leur défaite à la bataille des Harengs au mois de février précédent. De plus en plus confiants en leurs forces et en leur meneuse, les Français finirent par rejeter l'armée anglaise loin de la ville après huit jours de durs combats. Patrick VILLIERS, (Professeur des Universités, Université du Littoral-Côte d'Opale) Les mariniers de la Loire, marins du roi pendant la guerre d'Indépendance, la généralisation du système des classes aux paroisses fluviales, l'exemple d'Orléans, 1778-1783 d'après les sources des archives nationales. On l’oublie souvent : la guerre d’Indépendance américaine a été gagnée par la marine française qui avec 60 vaisseaux a réussi, avec l’aide la marine espagnole à tenir en échec et souvent à battre la Royal Navy pourtant forte de plus de 110 vaisseaux. Si à cette date, les vaisseaux français ont atteint un point de perfection reconnu par tous les historiens, le rôle des marins fut tout aussi essentiel. Reprenant une mesure édictée par Pontchartrain, les secrétaires d’Etat à la Marine et aux Colonies de Louis XVI, Sartine puis Castries réquisitionnent les mariniers de la Garonne, de la Seine et de la Loire. Les Archives nationales contiennent nombre de documents qui permettent d’analyser cette réquisition notamment pour la Loire, à l'exemple des mariniers d’Orléans. Le fleuve fut soumis au système des classes et divisé en Claude PETITFRERE. (Professeur honoraire d'histoire moderne à l'Université de Tours) La Loire et la guerre de Vendée (1793) Quel rôle a joué la Loire dans la “Grande Guerre” de Vendée ? Le fleuve ne constitue pas une véritable frontière politique. En mars 1793, ses deux rives connurent les mêmes mouvements insurrectionnels, mais en la quasi-absence de troupes régulières, ils prospérèrent au sud en une révolte de masse, tandis que les forces présentes dans les villes du nord purent mener une répression efficace dans toute cette zone qui ne connaîtra que la Chouannerie. La Loire ne fut pas davantage une frontière militaire. En l’absence d’une véritable police fluviale, des groupes d’insurgés la 16 traversèrent sans coup férir à plusieurs reprises, menaçant voire entravant la liberté de la navigation. Après la prise de Saumur, le 9 juin, le gros de l’Armée Catholique et Royale peut, par deux fois, traverser le fleuve, d’abord dans sa marche victorieuse vers Nantes, puis lors de son expédition vers les côtes normandes, la “virée de Galerne”. L’importance de la Loire pour la mémoire de la guerre de Vendée est surtout de l’ordre du symbole, celui d’un double échec stratégique, les tentatives de juin et d’octobre pour élargir le conflit aux provinces voisines, celui de l’échec final de décembre, où le rêve de retourner au pays se mua en cauchemar, ouvrant la voie à une répression massive dont les noyades en Loire, celles de Nantes ou des Ponts-de-Cé, furent les éléments précurseurs. comment s’écrit la pacification, un an et demi après le début de la guerre de Vendée. Francine FELLRATH-BACART. (Ingo Fellrath) Tours et la Loire : un spectacle éblouissant pour les officiers prussiens (1870-1871) Cette communication est une présentation de l'ouvrage d'Ingo Fellrath, La guerre de 1870-1871 en Touraine un nouvel éclairage, achevé et publié par Francine Fellrath-Bacart après la disparition d'Ingo Fellrath. Les sources de l'ouvrage d'Ingo Fellrath se composent de mémoires, journaux intimes, anecdotes rédigées par des témoins oculaires, et enfin, de lettres. Elles permettent notamment de découvrir des faits inattendus, de rétablir des vérités, de mettre en lumière l'attitude courtoise et bienveillante des officiers envers les habitants qu'ils fréquentaient et aussi d'attirer l'attention des lecteurs sur le véritable engouement des Prussiens, du plus haut gradé au simple soldat, pour la Touraine, ses habitants "aimables", ses paysages, ses châteaux, pour Tours la belle, ses environs et le magnifique spectacle que leur offrit la Loire. Certains officiers, tel le Général Hartmann, iront jusqu'à tisser des liens amicaux avec des familles tourangelles. C'est ainsi que le livre rectifie quelques lieux communs sur une guerre plutôt délaissée, voire oubliée, dans notre province. Jacques BOISLEVE (Historien, membre de l'Académie de Bretagne) Récits de témoins et pages littéraires : regards croisés sur le passage de la Loire par les Vendéens en octobre 1793 Octobre 1793 : la Vendée passe la Loire. La bataille de Cholet perdue par elle le 17 octobre précipite l’armée vendéenne sur la Loire, avec à sa suite des milliers d’hommes, femmes et enfants. Ce « grand choc » de Cholet, la course à la Loire, le franchissement du fleuve à Saint-Florent-le-Vieil, la Virée de Galerne qui débute sur l’autre rive où la Vendée en déroute s’aventure en pays chouan : ces heures sombres, illuminées pourtant par le pardon de Bonchamps graciant les prisonniers républicains, ont connu un grand retentissement. C’est l’enchaînement de ces évènements que cette communication retrace à travers le récit de témoins des deux camps et sous le regard croisé des historiens et des écrivains, nombreux à les avoir relatés ou évoqués. Philippe CAYLA. (Président de l'Association Patrimoine Culturel Loire) La Loire arsenal. Aspects du complexe industriel et e e militaire ligérien-atlantique du XVII au XIX siècle, l’intégration d'un bassin fluvial à l'infrastructure maritime de la production navale. Des fonctionnalités techniques, spatiales et économiques de jadis, aux héritages d’aujourd’hui. La « Loire arsenal » est à la confluence de trois fonctionnalités techniques spatiotemporelles relativement indépendantes l’une de l’autre jusqu’à e e mi XVII siècle et qui vont s’intégrer courant XVIII siècle : une marine de Loire, roulier du fleuve, outil d’un véritable « géosystème marinier » technique et marchand, drainant le bassin au rythme des saisons ; une économie rurale et proto-industrielle de bassin atteignant le niveau d’organisation moderne de la e forge et de la manufacture du XVIII siècle, puis le niveau de production des usines de la révolution industrielle ; un dispositif naval d’arsenaux maritimes, de chantiers navals civils, de ports et flottes de commerce et de guerre, structurant le littoral atlantique de Rochefort à Brest, en passant par Lorient et l’estuaire de la Loire et Nantes. Ces trois entités fonctionnelles s’articulent et se développent avec effet de synergie en un vaste ensemble relationnel comprenant le bassin fluvial Anne ROLLAND-BOULESTREAU. (Maître de conférences à l’Université Catholique de l’Ouest (Angers), Histoire Moderne). La Loire : une frontière et un lieu de pacification Après les colonnes infernales de Turreau, la Convention et le Comité de salut public nomment le général Vimeux, chargé de mettre fin à la guerre civile. Certains de ses officiers subalternes sont mandatés pour descendre la Loire en bateau et rencontrer les troupes vendéennes qui combattent encore autour des rives du fleuve. La Loire devient un lieu de rencontre et, parfois, de petits traités de pacification y sont signés. C'est une histoire méconnue de la guerre de Vendée, celui du rôle de la Loire, dernier lieu de contact possible avec les vendéens insurgés. A partir des archives militaires de Vincennes essentiellement, il s’agira de montrer 17 ligérien et des régions périphériques (Maine, Bourgogne…), son aval maritime et sa façade atlantique. Une rupture se produit dans les années 1850 / 1880, celle de la révolution industrielle dans le bassin de la Loire, qui rompt le géosystème marinier ligérien. Ce glissement vers une économie industrielle d’approvisionnements navals d’échelle nationale, s’exprime aujourd’hui dans l’horizon géographique des établissements de la DCNS (Direction des Constructions Navales Systèmes et Services) où le bassin de la Loire reste encore bien représenté d’Indret à Imphy. Les héritages patrimoniaux d’aujourd’hui, Forges à Guérigny, Cosne…, musées et ports de Loire, arsenal, cales et corderie, musées à Rochefort, Brest, Lorient, expriment ces anciennes fonctionnalités productives et leur espace structuré jadis. spécificité de la voiture fluviale des bois de marine encourage des professionnels du fret à la prendre en charge. Charroyant considérablement, au prix de nombreuses difficultés, la voiture des grumes sur la Loire et ses affluents, prise en charge par des voituriers par eau, des marchands, s’avère être aux XVIIe-début XIXe siècle, l’unique mode de transport susceptible de répondre pleinement à une demande de plus en plus massive. Alain JACOBZONE. (Agrégé d'Histoire, professeur honoraire du Lycée Bergson à Angers) Le Val de Loire au péril américain Le Val de Loire a été un axe essentiel de l’acheminement de l’aide américaine. A cette occasion ont été construits le long de la Loire, d’énormes camps surtout destinés à concentrer et réparer du matériel. Assistant ébahi à la construction de l’un d’entre eux à côté de Saumur, un témoin a décrit les méthodes américaines sans cacher la profonde inquiétude qu’il éprouvait à voir s’effacer les paysages ligériens, allant jusqu’à y voir le signe du déclin de la France. David PLOUVIEZ. (Maître de conférences en Histoire Moderne, Université de Nantes) La Loire et son bassin dans la stratégie d’armement e e naval de la France, XVIII -XIX siècles Construire une marine de guerre nécessite d’importantes quantités de matières premières (bois de construction, chanvre, métaux) et les arsenaux atlantiques français ont dû tisser des réseaux d’approvisionnement efficaces pour répondre à leurs besoins. Cette communication montre le rôle spécifique de la Loire et de ses affluents dans la politique de construction navale. Tout au long du e XVIII siècle, le bassin ligérien est sollicité pour ses matières premières tandis que de nombreuses fonderies et manufactures de toiles y sont fondées. Mais en dehors des ponctions effectuées par la marine, le bassin de la Loire bénéficie de la construction de lieux de stockage en des points stratégiques imposant de fait cette administration à une importante portion du territoire. Ces aspects qui permettent de qualifier la Loire comme un « axe guerrier ». Jean-Pierre BOIS. (Professeur émérite de l'Université de Nantes) Nantes et l'armée, XIXe-XXe siècle. La ville de Nantes se découvre au XVIIIe siècle une vocation maritime, commerçante et négociante, qui fait d'elle une ville ouverte sur l'Atlantique et marque ses relations avec l'armée. Elle devient à partir du XIXe siècle une ville de garnison, où l'armée jouit d'une certaine popularité avec le 64e, puis le fameux 65e de ligne. L'armée contribue aussi au développement de la ville, en particulier grâce à la construction de ses casernes, autour desquelles s'organisent de nouveaux quartiers. Après le moment fort de la Première guerre, l'après-guerre est dominé par les anciens combattants, mais la ville tient un grand rôle dans la Résistance, qui lui vaut le titre de Compagnon de la Libération. Après 1945, l'évolution de l'armée, engagée sur les théâtres coloniaux puis extérieurs, et de la conscription suspendue en 1996, semble distendre le lien qui unissait Nantes et son armée. En 2010, elle disparaît d'une ville qui n'a fait beaucoup d'effort pour la retenir. Florent GODELAINE. (Médiateur du patrimoine en Vendée) Du Maine à l'Océan. L'approvisionnement en bois de marine des arsenaux du Ponant. Une aire, un fret, un mode de voiture (XVIIe-XVIIIe s.) A partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, Colbert, lance un plan de « reconstruction » de la flotte royale. Dès lors, pendant près de 150 ans, les provinces ligériennes puis éloignées devenues « satellites », contribuent à la fourniture des arsenaux du Ponant. Les intendants de marine des arsenaux ponantais, « importent » depuis la fin du XVIIe siècle, depuis le Maine. Ils bénéficient d’un réseau fluvial dense, fondé sur la Sarthe et sur le Loir, artère avalant les bois de marine en quantité massive. La Jacques MAILLARD (Professeur émérite de l'Université d'Angers) Dans sa conclusion, Jacques Maillard a souligné combien c’est donc une Loire très différente de l’image qui lui est trop souvent donnée de nos jours qui a été présentée aujourd’hui, bien loin de la Loire des rois, de la cour et des châteaux de la 18 Renaissance ou des siècles suivants. C’est une Loire frontière entre le nord et le sud du pays, lieu d’affrontements sanglants de l’invasion de la Gaule par les Romains à l’époque de la Révolution, terre de constructions de puissantes forteresses chargées de contrôler les ponts et les grandes voies de commerce, terrestres et fluviales, que nous avons découverte. Une Loire axe indispensable pour le commerce et au cœur de la construction d’un puissant ensemble industriel et militaire. Ce colloque n’a donc pas été inutile : Jacques Maillard achève sa conclusion en espérant que d'autres suivront. 19 OPÉRATIONS DE COMMUNICATION LE MUSÉE DU GÉNIE A SA PAGE FACEBOOK LA NUIT DES MUSÉES Le Musée du Génie a participé à la nuit des musées le 19 mai 2012. Cette soirée a été animée par le « Jazz Band » ème de la fanfare du 6 RG. Les visiteurs ont aussi pu découvrir l'exposition temporaire sur « les ingénieurs militaires d’infrastructure »". LES JOURNÉES DU PATRIMOINE Ces deux journées du Patrimoine 2012 furent très denses et toute l'équipe de permanents et de bénévoles, a œuvré dans la camaraderie et la bonne humeur. Notre meilleure récompense : - plus de 500 personnes dont de nombreux enfants, - l'étonnement et la grande satisfaction des visiteurs en découvrant les collections permanentes et l'exposition temporaire du Musée du Génie. Le Centre National de Déminage Humanitaire a participé à ces journées en sensibilisant le public au danger des munitions et des mines. De nombreux visiteurs, des plus petits aux plus grands, se sont montrés particulièrement attentifs aux ateliers proposés et aux explications données. Merci à tous : Angevins, Sarthois, Mayennais, Tourangeaux mais aussi Bretons ou Parisiens, venus nous rendre visite. Merci également pour vos chaleureux compliments et vos encouragements. Nous recommencerons avec plaisir l’an prochain. Colette DAHAIS 20 Partenariat avec ICOGES L’institut de communication et de gestion d’Angers a engagé les étudiants ème de 2 année de BTS sur les moyens de communication du Musée : projet d’affiches, de spot radio, projet de vidéo de présentation et plan de communication. Sous l’impulsion de leur professeur, madame DEMORE, les étudiants se sont investis avec enthousiasme et bonne humeur dans ces différents projets. Ci-dessous un pêle-mêle de projets d’affiches. Partenariat avec ESTHUA Réalisation d’une étude sur le tourisme de mémoire Une coopération entre Angers Loire Tourisme et l’IMIS ESTHUA – la branche tourisme de l’université d’Angers- est en cours pour réaliser une étude sur le potentiel de développement du tourisme de mémoire. Dans un premier temps le musée du Génie et le domaine de Pignerolles, éventuellement le château d’Angers, ont été retenus pour définir les actions à conduire afin de capter de nouveaux clients sur ce thème. En conséquence, une vingtaine d’étudiants de Master2 Tourisme de l'Université (Esthua) travaille sur la valorisation touristique du patrimoine mémoriel angevin. Ce groupe d'étudiants a découvert le musée, le fonctionnement du musée, les actions déjà menées, les difficultés déjà rencontrées et les projets en cours. *-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-* l’insigne du brevet de chef de période 1930 – 1940. Le Musée du Génie recherche section Génie, 21 22 LE KÉPI DU GÉNÉRAL Quand on regarde un Général, Avec un beau képi fleuri, On se dit, il n'est pas mal, On dirait même que c'est joli. En regardant d'un peu plus près, On aperçoit des feuilles de chêne, On l'a surement fait exprès, Symbole d'autorité suprême. Les feuilles de chêne sont souvent Accompagnées de petits glands. Sur un képi tout neuf, On n'en peut compter que trente-neuf. Et pourtant on m'avait bien dit Qu'il y en a quarante par képi, Mais que tout maître-tailleur En supprime un pour faire son beurre. Les mauvaises langues (il y en a) Disent que de toute façon, Les quarante glands sont là Quand le képi est en fonction J'ai tort et j'en suis mari, Car au fond et que Dieu me garde, Le gland qui manque à ce képi, Mais c'est celui qui le regarde. Celui qui regarde GBR ROGERIE, ème Ancien chef de corps du 7 RG et de l'EAG 23 Témoignages de visiteurs