P a g e | 1
http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/
« Et le Messager dit : “Seigneur, mon peuple a vraiment pris ce Coran
pour une chose délaissée ! ” »
[Sourate 25 / Verset 30]
Tafsir de la
Sourate 2 : Al Baqara
Par l’imam Ibn Kathir
P a g e | 2
http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/
1. 'Alif, Lâm, Mîm.
Alîf lâm mîm : Les exégètes divergent au sujet des lettres se trouvant au début des sourates.
Selon certains, Dieu s’est réservé l’exclusivité de la connaissance de ces lettres : ainsi ils n’en
ont pas fait l’exégèse (par exemple al-Qurtuby, dans son Exégèse). D’autres en donnent des
interprétations différentes. Donc, ces lettres sont les noms des sourates (c’est l’avis de la
majorité Az Zamakhchary) ; elles sont le début du nom et des attributs de Dieu : le alîf est la
clef du nom Allah (Dieu), le lâm est la clef de Latîf (le Subtil), le mîm est la clef de Majîd (le
Glorieux). En outre, ces lettres sont une démonstration du caractère inimitable du Coran : les
créés sont incapables d’en faire de même (al-Mubrad, al-Farâ’, az Zamakhchary, Ibn
Taymiya, Abu al-Hajjâj.)
Az Zamakhchary voit en elles un défi, ainsi qu’une réprimande (à l’adresse des dénégateurs).
Il constate aussi qu’elles sont en nombres déterminés : une seule lettre (çâd), deux lettres (hâ
mîm), trois lettres (alîf lâm mîm), quatre lettres (alîf lâm mîm çâd), cinq lettres (kâf hâ yâ
‘ayn çâd) et pas plus, parce que les modes de la langue arabe se construisent ainsi.
Ce premier verset se lit d'une manière discontinue, chaque lettre a part. Les exégètes ont
donne des interprétations diverses du sens des lettres citées au but des versets. Ils sont
pour la plupart d'accord sur le fait que Dieu est le seul à en connaître la signification exacte.
Certains les ont expliquées, mais ils ne sont pas tombés d`accord quant a leur signification et a
leurs objectif. Pour certains, il s'agit de lettres destinées attirer l'attention, telles que "0 toi.
Pour d'autres, est plus logique de croire que ce Coran révèle en langue arabe, celle Même du
peuple auquel il a été révèle, est en soi un miracle. Dieu les a ainsi fient d'engendrer
une seule sourate à son exemple, eux qui sont les maîtres déloquence, de
l'élocution et de la rhétorique. Puisque les exégètes ne se sont pas accordés sur
la véritable signification de ces lettres, vaut mieux dire: Dieu sait mieux que tout autre ce
qu'il veut.
2. C'est le Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux,
P a g e | 3
http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/
Le segment Voilà l’Ecrit : voici ce Livre (Ibn Abbâs). Les Arabes emploient indifféremment
les démonstratifs. L’Ecrit : c’est le Coran. Ainsi donc, ce segment veut dire que ce Livre, qui
est le Coran, est descendu sans aucun doute de la part de Dieu : La descente de l’Ecrit, que nul
doute n’entache, procède du Seigneur des univers. Selon certains savants, ce segment est une
information dont la teneur réside dans la prohibition de douter du Coran. Et puis, la guidance
est propre à ceux qui se prémunissent : « Il est pour les croyants guidance et guérison. » ; De
Coran, Nous ne faisons descendre que ce qui apporte aux croyants guérisons et miséricorde.
D’autres versets encore montrent que, grâce au Coran, le bien est attribué aux croyants. Parce
que le Coran est en lui-même guidance, laquelle guidance ne peut être acquise que par les
vertueux : une guidance et une miséricorde pour les croyants.
Le segment en guidance à ceux qui se prémunissent : en lumière à ceux qui se prémunissent
(as-Suddy). Ibn Abbâs : ceux qui se prémunissent sont les croyants qui se prémunissent de
l’association (shirk) et se conforment aux obéissances de Dieu. Al Hasan al-Baçry : ce sont
ceux qui se prémunissent de ce qui leur est interdit et qui accomplissent ce qui leur est dicté.
Qatâda : ce sont ceux qualifiés par ce verset Qui croient à l’invisible, accomplissent la prière.
La guidance s’emploie dans le sens de foi (croyance) qui se stabilise dans le cœur. Mais cela
ne peut se produire dans le cœur des gens que grâce à la volonté de Dieu : Tu ne guides pas,
toi, ceux que tu aimes ; Les guider ne t’incombe point ; Quiconque Dieu égare, ne trouvera
point de guide. Elle s’emploie aussi dans le sens d’explicitation du Vrai : - même si c’est toi
qui effectivement guides sur une voie de rectitude, tout peuple doit avoir un guide ; Quant à
ceux de Thamûd, Nous les avons guidés, mais ils préférèrent l’aveuglement à la guidance.
Umar a interrogé Ubay ben Ka’b sur ce que signifie le « fait de se prémunir ». « N’as-tu pas
pris un chemin plein d’épines ? Si. Et qu’est-ce que tu as fait ? Je me suis retroussé et
j’ai fait effort. – C’est cela « le fait de se prémunir », conclut Ubay. »
Ce Coran est sans aucun doute la révélation de Dieu. 11 indique le droit chemin et serf de
guide aux croyants qui s'appliquent à servir Dieu, se prémunissent contre le polythéisme et
évitent les causes du châtiment.
3. qui croient à l'invisible et accomplissent la Salâ et dépensent (dans l'obéissance à
Allah), de ce que Nous leur avons attribué,
Dans la langue, le terme de « croyance » se dit quand c’est le fait d’accorder créance sincère :
il croit en Dieu, il donne créance aux croyants ; Aussi bien ne nous crois-tu pas, même si nous
disons la vérité. Il s’emploie aussi conjointement avec les actions salutaires : exception faite
de ceux qui croient, effectuent les œuvres salutaires. Mais lorsque ce terme est employé dans
l’absolu, la croyance exigée ne peut être qu’avec la foi, en paroles et en actes (ach-Châfi’y,
Ahmad, etc.) Selon cet avis, la croyance, qui est parole accompagnée d’action, augmente et
diminue. Selon d’autres exégètes, la croyance signifie la crainte : Tandis que ceux qui
craignent leur Maître dans le mystère… Ainsi, la crainte est considérée comme étant le
résultat de la croyance et de la connaissance : mais seuls craignent Dieu, parmi Ses
adorateurs, ceux qui connaissent.
L’invisible : c’est croire en Dieu, Ses anges, Ses Livres, Ses envoyés, Son Jardin, Sa
rencontre et la vie après la mort (Abu al-‘Aliya) ; c’est ce qui est invisible aux yeux des
P a g e | 4
http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/
hommes (c’est à dire) les choses du Jardin, les choses du Feu et ce qui est cité dans le Coran
(Ibn Abbâs, Ibn Mas’ûd).
’Atâ : « Celui qui croient en Dieu croit en l’invisible. »
Ibn Mas’ûd : « La cause de Muhammad est claire pour qui la voie. Par Dieu ! personne ne
croit jamais d’une croyance meilleure que la croyance en l’invisible. » Puis il a récité qui
croient à l’invisible… ceux-là sont les triomphants. Abu Jum’a rapporte aussi ceci : « Nous
avons soupé avec l’Envoyé. Abu Ubayda ben al-Jarrâh, qui était avec nous, a dit : « ش
Envoyé de Dieu, est-ce qu’il y en a qui sont mieux que nous ? Nous avons cru à l’Islam avec
toi, nous avons combattu avec toi. Oui, a répondu le Prophète, des gens viendront après
vous et croiront en moi sans m’avoir vu. » »
Le segment accomplissent la prière : accomplissent le rukû’, le sujûd, ainsi que la récitation,
le recueillement (Ibn Abbâs) ; c’est le fait de perpétuer la prière dans ses heures fixes, ses
ablutions, son rukû’ et son sujûd (Qatâda).
Le segment et de ce que Nous leur attribuons font dépense : c’est l’aumône légale qu’on fait
sur ses biens (Ibn Abbâs) ; c’est la dépense de l’homme en faveur de sa famille (d’autres
compagnons du Prophète). Cela a été avant la descente du verset de l’aumône légale. Qatâda :
« Faites dépense de ce que Dieu vous donne. Ses biens vont s’avarier. Et puis, o Fls d’Adam,
ce sont des dépôts chez toi, et tu es sur le point de t’en séparer. » Ibn Jarîr, quant à lui, choisit
l’avis qui dit que ce segment est général à l’aumône et aux dépenses.
Il est à remarquer que Dieu cite fréquemment ensemble la prière et la dépense sur les biens.
La prière, ainsi que Son adoration, est un droit de Dieu. Elle comprend la déclaration
permanente de Son unicité, Sa louange, Sa glorification, Son invocation, le fait de s’en
remettre à Lui. La dépense, c’est la bienfaisance envers les créatures : les premiers à en
bénéficier sont d’abord les proches, puis viennent les étrangers. Toutes les dépenses exigées et
l’aumône légale imposée sont incluses dans ce segment : et de ce que Nous leur attribuons
font dépense.
Les croyants sont ceux qui croient fermement et avec soumission à ce qu'ils ne
peuvent pas percevoir par leurs sens, c'est-à-dire au surnaturel. Ils croient en Dieu, à
ses singes, ses livres, ses messagers, son paradis, sa rencontre et la vie après la mort. Ce
sont ceux qui font correctement leurs prières et accomplissent avec une totale humiliation
et une parfaite présence d'esprit l'agenouillement, la prosternation et l'exacte lecture
nécessaire a la rectitude. Ce sont ceux qui distribuent bénévolement et dans la bonne voie les
biens que Dieu leur a octroyés et s'acquittent de leur aumône légale (la Zakat).
4. Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant
toi et qui croient fermement à la vie future.
Ibn Abbâs : et qui accordent créance à ce que tu as apporté de Dieu et à ce que les autres
envoyés avaient apporté aussi, sans discrimination aucune entre tous les envoyés, et sans
récuser ce que ces envoyés ont apporté de leur Maître.
Le segment et on la certitude, eux, de la vie dernière : et sont certains de l’avènement de la
P a g e | 5
http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/
résurrection, du Jardin, du Feu, du Jugement et de la Balance. On appelle ainsi la vie dernière
parce qu’elle vient après la vie de l’ici-bas.
Quant à l’identification des qualifiés dans ce segment les exégètes nous en donnent trois avis.
D’abord, les qualifiés en premier lieu sont les mêmes qualifiés en second lieu, c’est à dire,
tous les croyants (les croyants des Arabes et les croyants des gens du Livre). Selon le
deuxième avis, les qualifiés sont les Gens du Livre : ainsi le et coordonne les qualifications
mentionnées dans le verset, comme dans le verset Exalte la transcendance du nom de ton
Maître, le Très-Haut, Lui qui créa, équilibra, Lui qui proportionna, guida. Enfin, selon le
dernier avis, les qualifiés en premier lieu désignent les croyants des Arabes et les qualifiés en
second lieu, par le segment et qui croient à ce qui a été descendu sur toi et à ce qui fut
descendu avant toi sont les croyants des gens du Livre. Cet avis a été adopté par Ibn Jarîr qui
s’appuie sur : Parmi les Gens du Livre, il en est qui croient en Dieu et en ce qui est sur vous
descendu, comme en ce qui est descendu sur eux ; Ceux à qui Nous avons jadis apporté
l’Ecriture, ceux-là croient au message, quand on le récite à leur intention, ils disent : « Nous y
croyions déjà. C’est là le Vrai, venant de notre Maître. Dès avant (ce dernier message) nous
étions de Ceux qui se soumettent. »
Selon l’avis de Mujâhid, qui est évident, la sourate de la Vache contient quatre versets pour
qualifier les croyants, deux pour qualifier les dénégateurs et treize pour qualifier les
hypocrites : par conséquent, ces quatre versets s’appliquent à tout croyant qui s’y conforme,
qu’il soit arabe, non arabe ou un des Gens du Livre, humain ou djinn. Car l’une des
qualifications ne peut être valable sans l’autre : croire en l’invisible n’est valable qu’en
croyant à ce qui est apporté par l’Envoyé et à ce qui fut apporté par les autres envoyés et en
ayant la certitude à la vie dernière : Vous qui croyez, croyez en Dieu et en Son Envoyé et à
l’Ecrit qu’il fait descendre sur Son Envoyé et à l’Ecriture que jadis Il a fait descendre ; Dites,
par exemple : « Nous croyons à la descente sur nous opérée, à la descente sur vous opérée.
Notre Dieu ne fait qu’un avec le vôtre… » ; L’Envoyé a cru en ce qui est sur lui descendu de
son Maître, ainsi que les croyants. Tous ont cru en Dieu, en Ses anges, en Ses Ecritures, et en
Ses envoyés. Nous ne faisons aucune différence entre Ses envoyés.
Ceux qui craignent Dieu sont ceux qui croient en ton message qui est la révélation
divine. Ce sont ceux qui croient aux messages des prophètes qui t'ont précé, sans
aucune discrimination et sans setourner deux. Et tiennent pour vraies les révélations
qui annoncent la résurrection et le jugement dernier.
5. Ceux-là sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent
(dans cette vie et dans la vie future).
Autrement dit : Ceux-là (ceux qui se conforment aux qualifications précédentes), suivent la
guidance de leur Maître (suivent la lumière, l’évidence venant de Dieu), ceux-là sont les
triomphants (triomphent dans la vie de l’ici-bas et la vie dernière.)
Le segment suivent la guidance de leur Maître : suivent la lumière venue de leur Maître et se
conforment à ce qu’Il leur a envoyé (Ibn Abbâs).
1 / 138 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !