ECOLOGIE EVOLUTION ADAPTATION INITIATION A L’ECOLOGIE Cycle d’introduction de 4 cours de A. Meinesz, organisé en deux parties : • • Différentes façons de regrouper les espèces et écosystèmes Facteurs agissant sur la répartition des espèces et écosystèmes INTRODUCTION DEFINITION DE L’ECOLOGIE Il a été défini par un allemand, Ernst Haeckel : « Par écologie, nous entendons la science des rapports des organismes avec le monde extérieur, dans lequel nous pouvons reconnaître d’une façon plus large les facteurs de la lutte pour l’existence. » Ernst Haeckel, 1866 L’écologie est donc le rapport entre le vivant et le milieu extérieur, prenant en compte tous les paramètres de chacun. On notera que le livre de Darwin a influencé la définition de Haeckel, dans la seconde partie. Cela dit, Ernst Haeckel a également inventé ou mis à jour la définition de l’écologie politique, en écrivant en 1907 un livre, « les merveilles de la Vie ». Il faut savoir que les intellectuels allemands, aux alentours de la guerre, ont été très influencés par les beautés exhalées par la nature. « Voir naître une réforme politique fondée sur la croissance scientifique des rapports de l’Homme avec le monde et sur le respect fondamental de la beauté et de l’ordre de la Nature » Ernst Haeckel, 1907 La première partie est un bis-repetita de la première citation. On retrouve ici le romantisme Allemand sur le respect fondamental de la nature et de son ordre. De nos jours, le terme d’écologie est galvaudé, et cela n’ira pas en se limitant, tant les problèmes du futur proche seront importants : l’augmentation démographique et la croissance globale du niveau de vie vont induire une augmentation considérable des besoins en ressources fondamentales. L’écologie est le gros problème de demain. LE REGROUPEMENT DES ESPECES DEFINITIONS BIOGEOGRAPHIE C’est la répartition géographique des espèces, de la flore et de la faune. On délimite donc des espèces à une zone géographique. Rien de plus. CHOROLOGIE C’est l’étude explicative de la répartition des espèces et des écosystèmes sur la planète. Cela explique les causes de la répartition. LES « MEGA-COMPARTIMENTS » OU LA VIE EST PRESENTE SUR NOTRE PLANETE BIOSPHERE Ce terme à été défini par Vernadsky en 1926. C’est la région de la planète qui renferme l’ensemble des êtres vivants et dans laquelle la vie est possible en permanence. C’est donc un concept holistique, global. On divise cette biosphère en trois compartiments, qui sont : • • • L’atmosphère L’hydrosphère La lithosphère L’ATMOSPHERE Elle est définie par des couches gazeuses enveloppant l’hydrosphère et la lithosphère. On peut la diviser en deux grandes caractéristiques : • • Il y a de grandes fluctuations de températures Il y a une certaine composition des gaz SUBDIVISION THERMIQUE LA TROPOSPHERE Elle est limitée par la tropopause. Elle s’arrête à des distances variables en fonction de la position sur le globe. Ainsi, la tropopause ne mesure que 7km au niveau des pôles, et 18km au niveau de l’équateur. Il faut considérer que la couche d’air permettant la vie est très exigüe. En comparaison, le diamètre de la Terre est de 6370km. • Dans cette couche, la température diminue de 0,6°C tous les 100m. • Absolument toute l’eau gazeuse se trouve dans la troposphère. Toute la biosphère que se développe de façon émergée est en contact et évolue dans la troposphère. • Aucun organisme n’effectue tout son cycle de vie dans la troposphère sans être au contact avec le sol. • Les zones extrêmes sont azoïques, sans vie eucaryotique visible à l’œil nu. On n’a jamais vu d’oiseaux au dessus de 7200m d’altitude. Le record atteint par une plante est détenu par la Stellaria, à 7000m. LA STRATOSPHERE Limitée par la stratopause. • La température y diminue considérablement : -100°C, qui entraîne une stratification des gaz de façon très lente. • La stratopause se trouve à 40km d’altitude. • Elle contient la couche d’ozone O3, qui permet la limitation du rayonnement UV. • Pour anecdote, on a retrouvé des bactéries vivantes dans cette couche. LA MESOSPHERE Limitée par la mésopause. • L’altitude supérieure est de 80km LA THERMOSPHERE Limitée par la thermopause • C’est une couche dans laquelle la température augmente considérablement, jusqu’à 1000 à 2000°C, expliquant la difficulté de mettre au point des équipements pour la traverser. • C’est là où se consument les météorites • Elle n’existait pas il y a 3Ga. SUBDIVISION GAZEUSE 50% de la masse totale de l’atmosphère est située entre 0 et 5000m d’altitude, d’altitude 90% de la masse totale de l’atmosphère est située entre 0 et 16km d’altitude. d’altitude On peut également la subdiviser en fonction des gaz : L’HOMOSPHERE Dans ces 100 premiers kilomètres de l’atmosphère, la composition des gaz ne change pas : • • • 78% d’azote 21% d’oxygène 1% de gaz rares o 0,95% d’Argon o 0,05% d’autres gaz 0,038% de CO2, 0,022% il y a deux siècles L’HETEROSPHERE Entre 100 et 1000km d’altitude • On n’y trouve que des gaz légers : He, H2, N L’EXOSPHERE Au dessus de 1000km d’altitude • La densité de tous les gaz décroît rapidement L’HYDROSPHERE C’est un milieu liquide, ayant pour caractéristique principale sa répartition : 70% de la surface de la planète. 97% de cette surface se trouve entre 0 et 6000m de profondeur. Les 3% restants sont les fosses abyssales, les fosses océaniques. Les plus grandes profondeurs repérées sont dans les fosses des Mariannes, à 11034m. Audelà de 10km de profondeur, la vie macroscopique n’existe plus. Le record de plus grande profondeur est une holothurie, Elpidia, à 10900m. Dans cette hydrosphère, il faut considérer deux milieux et trois systèmes trophiques indépendants. On rappelle qu’un système trophique est un système de nourriture (relation prédateurs-proies). LE PELAGOS Les animaux n’ont pas besoin du contact du sol marin pour boucler leur cycle de vie, par exemple le plancton végétal ou animal. La chaîne trophique de ce milieu n’est que photosynthétique. LE BENTHOS Ils vivent sur le fond des océans, et ont besoin du contact avec le sol marin pour s’y reposer, se reproduire ou se nourrir. On y trouve deux chaînes trophiques : • • Une basée sur la photosynthèse, représentant la quasi-intégralité des fonds marins Une chimio synthétique, basée sur des bactéries méthanogènes ou sulfurogènes autour desquelles se développent des organismes animaux s’en nourrissant. LA LITHOSPHERE La vie dans la lithosphère connue jusqu’à présent était relative aux 100 premiers mètres. Un biologiste en accord avec une compagnie pétrolière, a permis la remontée hermétique d’échantillons de lithosphère de grande profondeur. Il a de cette façon pu retrouver des bactéries à 2000m de profondeur, et jusqu’à 10000m, à des températures de 120°C. Sur tous les fonds sédimentaires, vivent des bactéries, surtout des Archées, des chimio-autotrophes. Un autre chercheur, Tom Gold, a essayé de chiffrer leur quantité : il a estimé le volume des pores d’un fond marin type, dans lesquels il a estimé le nombre de bactéries s’y trouvant. Il trouve au final une quantité bactérienne telle, que, sortie de terre, elle pourrait recouvrir les terres émergées sous 1m. Cette vie a été nommée Slime. LES REGROUPEMENTS GEOGRAPHIQUES/HISTORIQUES Ce type de regroupement fait état de l’histoire : en effet, il faut savoir que sur la planète, les continents et leurs regroupements ont beaucoup changé au fil des temps : il y a 5Ga, on imagine que les continents étaient tels des grumeaux, qui se sont regroupés pour former un supercontinent, la Rodinia, qui s’est à son tour séparée pour se regrouper à nouveau pour former la Pangéa, qui s’est brisée pour former la configuration actuelle. Pour des conditions de milieu pratiquement identiques, on trouve néanmoins une faune et flore complètement différentes. C’est donc la dérive des continents qui a induit cette diversité par la mise en place de barrières géographiques. On peut aujourd’hui séparer le monde en Empires (realm), aussi appelés écozones : • • • • • • • Holarctique (vert et mauve) : il possède des faunes et flores relativement proches. Afrotropical (orange) Indomalais (rouge) : Il y fait chaud, on y trouve des espèces tropicales Néotropical (marron) Océanique (non représentée) : elle englobe les îles du pacifique Sud Australien (kaki) : faune tout à fait particulière Antarctique (non représenté) : il englobe également la Nouvelle-Zélande On a également découpé ces empires en 203 écorégions (« provinces » en anglais), divisées en domaines, qui sont, par exemple : • • • Région Méditerranéenne o Domaine ibérique o Domaine français Région Polynésienne pour l’empire Région Macaronésienne (îles Canari et îles malaises) • Région Micronésienne ECOSYSTEMES Il correspond à des assemblages écologiques. Nous introduisons donc le terme d’écosystèmes, un terme évoqué par Tansley en 1935. Un écosystème correspond à l’association d’un biotope et d’une biocénose, le biotope étant le milieu, et la biocénose l’ensemble des espèces y vivant. « Un écosystème est un ensemble construit par les relations qu’entretiennent les espèces vivantes et l’habitat physique qui leur permet de se développer. » On y trouve donc des caractéristiques abiotiques et des caractéristiques biotiques. La biocénose a pour équivalent le peuplement, la communauté. Il ne faut pas confondre ici avec le terme de population, qui correspond à l’ensemble d’un individu. Le problème des écosystèmes est relatif à leur taille : existe-il des règles permettant de limiter et définir les écosystèmes ? Non, les écosystèmes ayant un fonctionnement global, des espèces formant des chaînes trophiques. Il y a rapport avec une espèce d’autosuffisance. Ainsi, on distingue des tailles d’écosystèmes très variables. Parmi eux, les macro-écosystèmes ont une très grande taille. Ce sont par exemple en mer les macroécosystèmes pélagique et le benthique. En eau douce, on parle du macro-écosystème limnique. Sur terre, les macro-écosystèmes sont nommés biomes. Le terme d’habitat correspond au lieu d’occupation physique spécifique à un organisme et favorable à sa survie. Elle peut correspondre à l’adresse, chez l’homme. La niche correspond à la fonction ou l’occupation d’une forme de vie au sein d’une communauté. Il peut correspondre au rôle de l’espèce au sein d’une communauté. La niche est réalisée par l’espèce dans la biocénose. LES GRANDS BIOMES Le biome fait référence à la latitude géographique, et donc au climat et aux biotopes différents. On va donc découper la planète en bandes correspondant à des conditions de milieu a priori identiques. Il en existe 8, qui sont, du nord à l’équateur : LES FORETS TEMPEREES LA TOUNDRA Niveau Arctique, Nord-Européen et de l’Amérique du Nord. On y trouve des plantes herbacées en coussinets, des lichens, des mousses, des arbustes, autrement dit une végétation très éparse et très rase, le sol étant gelé en profondeur (permafrost). Elles sont décidues, à feuilles caduques, surtout composées de hêtres, des chênes. LES PRAIRIES TEMPEREES Elles se trouvent à la même latitude que les forêts tempérées, mais ces zones sont plus continentales. Ce sont les steppes en Russie, en Argentine la Pampa. LA TAÏGA Ce sont des forets boréales de conifères, sempervirentes. On note que la croissance des conifères dépend de la chaleur. LES FORETS MEDITERRANEENNES Climat très chaud l’été, induisant une adaptation spécifique des végétaux. On peut néanmoins décrire des forêts méditerranéennes entre 30 et 40° de latitude Nord sur toute la planète. LES FORETS TROPICALES « RAIN FOREST » LES DESERTS Le biotope est extrêmement sec, mais avec cette même sécheresse, on trouvera des climats chauds ou froids. LES SAVANES Il n’y a pas assez de précipitations pour permettre la croissance d’arbres. Un y trouve des quantités de graminées. Zone équatoriale Africaine, Amazonie, Amérique centrale, Asie (Indonésie, Papouasie, Bornéo, Philippines, Birmanie). Pluies abondantes, chaleur persistante, humidité. On parle de forêts ombrophiles, avec plus de 250cm/an de précipitations. Ces forêts sont sempervirentes, on y trouve donc peu d’humus. Ce sont malgré cela les plus riches en biodiversité. L’explication probable est relative a ce que la terre a été soumise a des cycles de réchauffement/glaciations intenses, avec de grandes extinctions d’espèces, où la banquise nord descendait jusqu’en méditerranée. La région la plus à l’abri étant la zone équatoriale, elle ne subit jamais de façon drastique ces fluctuations létales périodiques. Ainsi, le développement des espèces a été favorisé. On précisera que les populations humaines faiblement développées de ces zones aspirent à un meilleur niveau de vie, et défrichent au profit des cultures. On y défriche également les grumes, bois précieux, sans distinction. Ainsi, la forêt philippine est déboisée à 66%. La question à se poser est relative aux replantations : ces forets ne possèdent pas d’humus, où les racines ne descendent pas profondément. Ainsi, le sol se dénature sous l’effet du soleil pour former cette latérite, se solidifiant. Ainsi, la replantation coûte. LES « ETAGES » ALTIMETRIQUES On parle aussi d’étagement altitudinal, ayant constaté que l’on peut effectuer ces découlements. La végétation change rapidement et est représentative d’un écosystème, cette végétation étant le plus souvent la base des chaînes trophiques. On rappelle que la température décroit de 0,6°C par 100m. Ainsi, on distingue cinq étages : ETAGE SUBALPIN ETAGE COLLINEEN Entre 1000/1600 et 2000/2400m. On y trouve les dernières forêts, uniquement occupées par des conifères. Dans notre région, on trouve surtout le mélèze et l’épicéa. Entre 0 et 500m. Il est marqué par le fait que les gelées dans l’année doivent être peu nombreuses. L’olivier est un bon indicateur, ne tolérant pas le gel. ETAGE ALPIN ETAGE MONTAGNARD De 500/800 à 1000/1600m. On y trouvera toute une série d’espèces sempervirentes et d’espèces à feuilles caduques. De 2400 à 2900/3000m, c’est l’étage Alpin. On n’y trouve plus rien, à part de l’herbe. ETAGE NIVEAL/NIVAL. La végétation est pratiquement inexistante. UBAC/ADRET L’ubac est au nord, l’adret est au sud. Ainsi, on trouve un étagement différent en fonction de l’orientation. Les étages sont plus bas vers l’ubac. On retrouve en montant une montagne le même étagement que les biomes. MILIEUX MARINS Sur 70% de la surface de la planète, on retrouve seulement deux méga-écosystèmes marins. On y distingue néanmoins des compartiments écologiques spécifiques. Ces écosystèmes en mer sont surtout fonction de la profondeur. Ils sont bathymétriques. Le paramètre important est ici relatif à la lumière. Des 200m, il n’y en a plus. PELAGOS ETAGE EPIPELAGIQUE De 0 à -50m. C’est l’étage le plus riche, il possède 90% de la faune et flore océanique, car c’est la zone éclairée. Le phytoplancton s’y développe, qui est la base de la chaîne trophique n°1. LE MESOPELAGOS Entre -50 et -200m, on y trouve une migration cyclique quotidienne d’animaux. La nuit, on va donc retrouver la masse vivante de l’épipélagos en profondeur. Epipélagos et mésopélagos forment la zone photique. Celle-ci libère de l’oxygène, et représente une zone de 200m de profondeur sur 70% de la surface terrestre. BATHYPELAGOS ET ABYSSOPELAGOS L’étage bathypélagique et abyssopélagique comprend des charognards et détritivores. Les poissons des grands fonds ont la caractéristique d’être moches, lol. Toute leur anatomie est prévue sur le fait qu’ils ne peuvent pas manger souvent. Ils peuvent également être luminescents. BENTHOS Subdivisions de l’étagement benthique : ETAGE SUPRALITTORAL Il correspond à une zone qui reçoit de façon épisodique de l’eau de mer et des embruns. La plupart du temps, cette zone est hors de l’eau. Elle est donc très hostile à la vie, avec des fluctuations de salinité extrêmes, des variations de température terribles. De ce fait, cette zone semble sans vie, mais est habitée par des cyanobactéries endolithes et des mollusques s’en nourrissant. L’amplitude de cette zone est importante au niveau des caps. ETAGE MEDIOLITTORAL Dans la zone de balancement des vagues et des marées correspond à l’étage médiolittoral. C’est une zone intéressante possédant des écosystèmes très spécifiques. Elle est autant exondée qu’inondée. En méditerranée, cela correspond à la zone de balancement des vagues, avec une amplitude de l’ordre du mètre sur les caps et de quelques centimètres sur les plages, les conditions du milieu sont assez hostiles pour les mêmes raisons que précédemment Dans les autres océans, elle correspond à la zone de balancement entre les marées, zone intertidale. De ce fait, on trouve un cortège d’espèces, un peuplement qui doivent supporter ces fluctuations. En général, on retrouve au bord de l’eau des espèces inféodées à ces conditions. ETAGE INFRALITTORAL Il commence au niveau de la surface de la mer. La limite inférieure fluctue en fonction de la pénétration de la lumière. La limite en méditerranée est donnée par la présence de la posidonie, dont la profondeur maximale des plants varie entre -16 et -40m. C’est dans cet étage que la richesse de la faune et la flore benthique est la plus importante. On y trouve beaucoup d’espèces menacées par l’homme habitant sur le littoral. ETAGE CIRCALITTORAL Il commence entre 16 et -40m, et se termine aux alentours de -100 /200m. Dans cet étage, on trouvera encore quelques algues, mais éparses. De ce fait, il est surtout représenté par des espèces animales telles gorgones, corail, espèces détritivores et filtrantes. Ces quatre étages sont la zone photique du système benthique. ETAGE DU TALUS CONTINENTAL/ETAGE BATHYAL Il se situe après le plateau continental. Il descend à pic jusqu’à des profondeurs dépassant les -1000m. On y trouvera quelques espèces fixées, détritivores et filtreurs. Plus de flore. Très pauvre. ETAGE ABYSSAL ETAGE SUBABYSSAL Il représente près de 80% de la surface des océans, entre -2000 et -6000m de profondeur. Détritivores. Biodiversité très pauvre. Surface très réduite. C’est uniquement la zone photique qui est de très loin la plus riche au niveau planétaire, le problème majeur étant que c’est cette zone qui est la plus exposée à l’impact des pollutions et activités humaines. CHOROLOGIE C’est l’étude de la cause de la délimitation des écosystèmes. Ces causes ne concernent ici pas l’historique, et sont ici écologiques, de deux types fondamentaux : • • Causes physico-chimiques, abiotiques, relatives au milieu de développement Causes biotiques, concernant la concurrence entre espèces, les niches écologiques, les chaînes trophiques, etc. On peut lister beaucoup de paramètres physico-chimiques, en tout entre 50 et 60 variables, parmi lesquelles se trouvent des interactions inter-variables. Ainsi, les paramètres à considérer sont nombreux, et en général, lorsqu’on veut appliquer cette étude sur un écosystème entier, la difficulté devient trop importante. Par contre, il existe de très nombreuses études d’écophysiologie sur des espèces seules : c’est l’autoécologie. Ces techniques sont actuellement beaucoup appliquées en agriculture, botanique, et zootechnie. On remarque que, souvent, dans les conclusions de ces études, seul un faible de nombre de facteurs sont prépondérants. De cette façon, on peut hiérarchiser les facteurs limitant prépondérants de la vie de l’espèce. NOTION DE FACTEURS LIMITANT Ces facteurs, quels qu’ils soient, agissent de deux façons : • • Par défaut (insuffisance de substances nutritives, etc) Par excès (trop de chaleur, etc) Ainsi, on peut dire que pour une espèce, le facteur écologique, qu’il soit au niveau le plus proche du minimum ou maximum critique/létal, sera le facteur limitant. Ce facteur limitant amène la loi de tolérance. LOI DE TOLERANCE Pour tout facteur de l’environnement existe un domaine de valeurs, ou gradient, appelé intervalle de tolérance, dans lequel tout processus écologique sous la dépendance de ce facteur pourra s’effectuer normalement. C’est seulement à l’intérieur de cet intervalle que la vie de l’espèce sera possible. Cet intervalle peut se dessiner sous l’aspect d’une courbe de Gauss, avec un développement sous preferendum à l’abscisse µ. L’intervalle de tolérance est situé entre les deux bornes létales. Cette courbe est fonction de l’espèce, la valence écologique différant en fonction de celle-ci ; on parle de sténo-x pour une espèce ayant une faible valence, et d’eury-x pour une espèce ayant une valence large. Par exemple, on peut parler d’espèces sténohalines ou euryhalines, -halin correspondant à une concentration saline. On peut définir parallèlement à ces caractères sténo-x les caractéristiques de leurs extrêmes. Ainsi, pour des végétaux ayant besoin de beaucoup de lumière ou pas seront des espèces photophiles ou sciaphiles. DIVERSES CARACTERISTIQUES Concernant la répartition quantitative ou géographique des espèces : COSMOPOLITE Une espèce dite cosmopolite peut se rencontrer en général à même latitude, sur toute la planète. Notion géographique. définit la spécificité du milieu, l’écosystème, par exemple « cailloutis ». STATION RELIQUE Se dit des restes d’une station précédente marginalisée par la suite. UBIQUISTE VICARIANCE GEOGRAPHIQUE/EDAPHIQUE C’est une espèce qui tolère différents milieux et qui possède incidemment une large valence écologique. Elle colonise donc des milieux très différents. On la trouve donc dans un grand nombre d’écosystèmes. ENDEMISTE C’est une espèce inféodée à une aire géographique très délimitée, on ne la trouve pas ailleurs. Il est ainsi obligatoire d’en citer la provenance géographique. La notion d’endémisme est en général relative à une surface limitée. La répartition se fait souvent en continuité, mais on peut rencontrer des disjonctions dans l’aire de répartition. Elle s’applique à deux espèces voisines par leurs caractéristiques éco-physiologiques (besoins, facteurs limitant, etc) et morphologiques. Des espèces sont vicariantes car elles jouent des rôles symétriques dans des territoires distincts, ou bien elles se rencontrent dans la même localité, mais dans des milieux différents. C’est la vicariance géographique, et vicariance édaphique. Exemples : • • ECOTONES Ils sont relatifs à la zone de chevauchement entre deux écosystèmes distincts. LOCALITE/STATION La localité doit être associée à la géographie, au lieu-dit, aux coordonnées. La station, quant à elle, • gentianes rencontrées dans une localité équivalente (Gentiane de Koch et Gentiane Klusii) vivant respectivement sur des terrains calcaires et siliceux. Vicariance édaphique Rhododendron Hirsutum sur terrain calcaire, Rhododendron Ferrugineum, sur terrain siliceux. Vicariance édaphique. Le pin noir, ou pin d’Autriche, et pin Palariccio. On les trouve dans les mêmes caractéristiques et milieux, mais selon une répartition géographiques différente. Vicariance géographique. DYNAMIQUES DES AIRES CHANGEMENTS CLIMATIQUES La première cause de ce dynamisme est une cause historique à long terme relative aux changements climatiques globaux planétaires, provoquant des modifications des aires de répartition. Ce sont des grands changements. PHENOMENES MIGRATOIRES On constate également qu’il n’y a pas de stabilité des espèces de par l’existence de phénomènes migratoires naturels permettant l’augmentation des aires de répartition. INTRODUCTION D’ESPECES Les espèces que l’homme va introduire un peu partout dans le monde, constituent le troisième moteur de déplacement des aires de répartition. On peut à ce moment là dire que l’on rentre dans une période d’involution, inverse de l’évolution dans le sens suivant : l’évolution est associée intimement aux barrières naturelles, deux espèces séparées vont tendre à évoluer différemment. Mais, si la biodiversité est si riche, c’est grâce à ces barrières naturelles. L’involution est le phénomène inverse : l’homme a virtuellement brisé les barrières écologiques en transportant les espèces un peu partout dans le monde. La préoccupation est grande, en effet, il faut savoir que les scientifiques estiment que l’érosion de la biodiversité est due en premier lieu aux phénomènes de destructions de biotopes. Il y a différents niveaux de cas qui peuvent se présenter lors de l’introduction d’une espèce. Ces introductions sont fondamentalement dues à l’homme et ont commencé très tôt et de façon volontaire. • • Le premier niveau d’introduction des espèces est celui d’espèce acclimatée. C’est une espèce introduite, l’acclimatation signifiant que l’homme doit entretenir cette espèce pour qu’elle survive à son nouveau milieu. Par exemple, la tomate, et les patates nécessitent un entretien constant. Une espèce naturalisée est introduite par l’homme, se trouve dans la nature du nouveau lieu d’introduction, et arrive à boucler son cycle de vie sans l’aide de l’homme. Dès lors, existe toute une hiérarchie de naturalisation : o L’espèce naturalisée se trouve une niche (un rôle) écologique non occupée, ou faiblement occupée, dans l’écosystème où elle se trouve. On peut dire dans ce cas là que l’effet est bénéfique à l’écosystème. En effet, plus un écosystème est riche, plus il est solide et structuré, et peut ainsi perdurer et lutter. Les écologistes puristes considèrent qu’une espèce de ce genre est nuisible. o L’espèce introduite entre en compétition avec une espèce ayant la même niche. Se pose donc un problème, dans le sens où une espèce tend à remplacer une autre. Cela va à l’encontre de la biodiversité planétaire. Exemple de la Cistude : une tortue de Floride, introduite pour l’ornement, entre en compétition avec la Cistude, tortue d’Europe. La tortue de Floride est la plus compétitive. Pareillement chez les écrevisses : des écrevisses des états unis ont été libérées dans les ruisseaux d’Europe, ne sachant pas que celles-ci sont porteuses saines de la peste des écrevisses, éliminant petit à petit l’écrevisse européenne. o L’espèce introduite, par sa présence, va modifier l’ensemble d’un écosystème. Exemple du mimosa, introduit sur la côte d’azur il y a 100 ans, il élimine aujourd’hui toutes les espèces du maquis méditerranéen et change la composition des sols de par ses feuilles acides. Exemple o o de l’île de Guam, où un serpent mangeur d’œufs a été introduit sur cette île riche en biodiversité d’oiseaux. Une espèce introduite va modifier voire bouleverser plusieurs écosystèmes, de par son caractère invasif. Les cas comme celui-ci se multiplient dans le monde. Dans la mer caspienne, on trouvait une espèce de petite moule, espèce endémique de cette mer. On voit arriver ces moules dans la tamise, où elle se trouvait au niveau 1. Au début des années 90, on observe ces moules dans les grands lacs américains (Michigan, etc), où elles sont commencé à se répandre dans tous les lacs, les rivières, jusqu’à la côte ouest. Elles vont modifier non seulement l’écosystème benthique (30 espèces de moules locales éliminées) et pélagique, en filtrant l’eau, la purifiant, changeant les espèces trouvées dans les lacs. Elle a été considérée comme peste, coûtant de l’argent. Elle coute plus de 3G$/an aux états unis. 20 laboratoires sont ouverts contre ces Zebra Mussel. Ces moules forment des larves, qui remontent le courant, et colmatant les tuyaux d’aspiration d’eau, des lacs, des bateaux, des centrales nucléaires, etc. De même, en mer noire, il y avait une pêcherie importante de poissons pélagiques. Dans les années 80, arrive un cnidaire, mangeant le plancton, et faisant écrouler la pêcherie. Paradoxe des pollutions vis-à-vis des disparitions d’espèces. Autres exemples : Cas de la jacinthe d’eau, Cichlides et perches du Nil et jacinthes et serpents, Caulerpa taxifolia. Dans les niveaux hiérarchiques élevés, on parle de peste lorsqu’une espèce menace des activités économiques. LES FACTEURS ABIOTIQUES DE REPARTITION DES ESPECES MILIEU TERRESTRE Dans ces milieux, pour l’ensemble des écosystèmes, un des facteurs les plus importants est • • la lumière. Une seule partie est utilisée pour la photosynthèse, entre 3000 et 6500 Angström de longueur d’onde. De nos jours, ce paramètre se mesure de façon extrêmement précise, on distingue donc : o la quantité de lumière, dont l’intensité compte et se mesure en flux lumineux (lux). -1 o l’énergie, en calories ou J.m . o On combine de nos jours la mesure des deux paramètres, par des capteurs quantiques, des Quantamètres, mesurés en Einstein/m²/j o La durée de la lumière, mesurée en photopériodismes, on parle du cycle nycthéméral, conditionnant les saisons, la répartition des végétaux d’après les régions. Ces cycles dans les saisons conditionnent les quantités de lumière reçues. Les expériences menées dans les labos d’agronomie contrôlent leurs cycles nycthéméraux. On dit certaines espèces sténo-photophiles, d’autres sténo-sciaphiles. Ces caractéristiques contribuent à la mise en place de strates arborescentes, entre autres. La seconde est dite arbustive, la troisième herbacée. La température Mesurée avec un thermomètre, quantifiée en °C. La vie est possible entre -200 et 130°C, mais ce sont des exemples extrêmes (spermatozoïdes en azote liquide). -88°C en Antarctique, -75°C en Sibérie, 58°C dans le désert du Mexique, 138°C sous pression par les Archées, 70°C pour les Eubactéries, 50°C pour les eucaryotes. On a tracé sur terre des lignes isothermiques de températures extrêmes, délimitant la répartition d’espèces. Sténotherme/eurytherme. Certains végétaux ont une réaction spécifique par rapport à des faibles températures, la dormance. La graine permet à la plante d’entrer en hibernation via des hormones. Multiples adaptation chez les animaux : homéotherme, à sang • chaud, poïkilothermes, reptiles, animaux adaptés par l’individu, phénomènes d’hibernation, marmottes, ours. L’eau c’est également un facteur prépondérant de la répartition des espèces. Elle se mesure de façon plus archaïque : entonnoir au diamètre connu, tombant dans un petit récipient. Pluviomètre. On donne cette mesure par mètre carré. On obtient donc des taux moyens de précipitation moyens par mètre carré. Extrêmes : dans les forêts ombrophiles (rain forests) il peut pleuvoir plus de 1300mm de pluie par an. Voire, 7m par an. Dans les déserts, inférieur à 25cm par an. Ce critère de quantité de pluie n’est pas le principal critère à retenir. On constate que dans les régions, il y a des périodes de sécheresse, et des périodes de pluie intenses, par exemple, la mousson. Répartition des espèces relative à ces pluies. Ces facteurs sont prépondérants dans les biotopes terrestres. D’autres facteurs entrent en jeu • • • Le vent mesuré par un anémomètre, on obtient sa vitesse et sa direction. On a crée pour mesurer le vent l’échelle de beaufort, de 0 à 12. On codifie la force et l’orientation par la rose des vents. Perturbations atmosphériques Gel, neige, foudre, feu, plus localisés mais pouvant marquer certains écosystèmes. Le feu est important. Dans les savanes africaines, c’est pour cela qu’on retrouve essentiellement des espèces herbacées. Il existe des espèces pyrophytes (chêne liège). Facteurs édaphiques relatifs aux compositions du sol, des espèces sont ubiquistes, ou sont sélectives. Texture du sol. MILIEU MARIN Facteurs abiotiques milieux marins ou d’eau douce. • • • • La lumière même type de mesure, même importance. Etagement en mer marqué par la pénétration de la lumière. Relatif aux étagements bathymétriques. Point de compensation c’est un point se matérialisant par une profondeur propre à une espèce dans une localisation donnée. Ce point de compensation est le lieu précis ou la présence de la plante s’arrête net, car dans l’année, la photosynthèse permet à la plante d’accumuler des substances de réserve permettant de passer l’autre partie de l’année. C’est une espèce de point d’équilibre au delà duquel la plante ne peut pas pousser car compensant exactement ses réserves par rapport aux besoins. Pour regagner les 100m d’herbiers supprimés par les dégâts du non traitement des eaux, par exemple dans la rade de Villefranche, il faudra un certain temps. Température les phénomènes de variation de température sont beaucoup plus faibles que sur terre. En grande profondeur, la température est de 13°C. Ainsi, la valence de température des espèces est assez faible. On observe néanmoins une stratification assez violente de températures, qui sont des thermoclines. En atlantique, les zones profondes sont à peu près de 4°C, en Arabie saoudite, 60°C ? Répartition des espèces benthiques : hydrodynamisme relatif aux mouvement de l’eau, vagues et courants. El Niño, courant à l’échelle planétaire, va des côtes du chili jusqu’en Australie. C’est un courant de surface. Ce sont des eaux très profondes qui remontent le long des ôtes de l’Amérique du sud et qui se déroulent jusqu’en Australie, ou elles replongent. Quand l’eau remonte, elle est très riche en CO2 et minéraux. Ainsi, les côtes sud du pacifique sont très riches en poissons. Mais, de plus en plus souvent, le courant s’arrête et s’inverse ; • Cela arrive tous les deux ou trois ans. Ainsi, la météo de tout le sud de la planète change. Même le nord de la planète est ainsi concerné. Avec le réchauffement global, on a peur que le Gulf Stream ne s’arrête. La salinité, le PH, les nutriments jouent énormément pour la répartition d’espèces Avec les facteurs abiotiques, il faut signaler également les facteurs biotiques, les facteurs régissant la densité, la démographie d’une espèce, par rapport aux comportements des individus au sein d’une population. Cet effet de groupe joue pour la sexualité, effets de masse avec compétition, effets interspécifiques, symbioses.