l’équipe du Dr Altman a réussi à concevoir des peptides inhibiteurs perméables (diffusant librement au travers
de la membrane plasmique) capables de bloquer l’interaction entre SLAT et l’IP3R1.
Cette stratégie a permis aux chercheurs de démontrer que l’interaction de SLAT avec l’IP3R1 régule les flux
calciques dans les lymphocytes T ainsi que certains paramètres de l’activation lymphocytaire T tels que
l’activation du facteur de transcription NFAT et la production d’IFNg.
SLAT, nouvelle cible thérapeutique de la voie calcique dans les lymphocytes T
Le mécanisme par lequel SLAT régule l’activité de l’IP3R1 reste encore à déterminer. Il semble cependant que
la protéine SLAT représente une nouvelle cible thérapeutique potentielle de la voie calcique dans les
lymphocytes T.
Dans les lymphocytes T, le dérèglement de la voie de signalisation calcique est impliqué dans la pathogenèse
de maladies auto-immunes et inflammatoires [3, 6]. D’ailleurs, le laboratoire du Dr Amnon Altman a
récemment mis en évidence l’implication de SLAT dans le développement de la sclérose en plaque (dans un
modèle murin appelé EAE, "Experimental Autoimmune Encephalomyelitis") [7]. Majoritairement exprimé dans
les lymphocytes T et agissant spécifiquement sur la voie de signalisation calcique, SLAT semble représenter
une cible thérapeutique particulièrement intéressante dans le traitement de maladies auto-immunes contrôlées
par les lymphocytes T. Des traitements ciblant SLAT pourraient se substituer aux immunosuppresseurs
classiques, Cyclosporine A et FK506, utilisés actuellement dans le traitement des formes aigues des maladies
auto-immunes et inflammatoires (telles que l’arthrite rhumatoïde, le psoriasis ou la colite ulcéreuse) et dans la
prévention du rejet de greffe. En effet, ces deux molécules ciblent la calcineurine dont l’expression est
ubiquitaire ; leur utilisation thérapeutique peut donc également entrainer des effets indésirables à long terme.
La Jolla Institute for Allergy and Immunology (LJI) à La Jolla, CA
Crédits : MS&T
A propos du "La Jolla Institute for Allergy and Immunology" (LJI) à La Jolla, CA
Fondé en 1988, le LJI est un institut de recherche biomédicale à but non lucratif dont les activités de
recherche sont centrées sur la compréhension des réponses immunitaires impliquées dans les maladies
infectieuses, les maladies auto-immunes mais également le cancer. Les missions de cet institut de recherche
prestigieux sont - de faire avancer les connaissances afin de prévenir et - d’offrir des traitements pour les
pathologies liées au système immunitaire.
Le Dr Amnon Altman est Directeur des Affaires Scientifiques du LJI ; il dirige également la Division Biologie
Cellulaire de l’institut. Depuis 30 ans, avec l’aide de ses collaborateurs (dont de nombreux post-doctorants
français), il tente de décrypter les évènements moléculaires qui surviennent au cours de l’activation
lymphocytaire T. Il a participé à l’identification et la caractérisation de nombreuses molécules de signalisation
impliquées dans l’activation et la transduction du signal.
Sources :
- [1] Fos, C., Becart, S., Balancio, A. J., Boehning, D. and Altman, A. (2014) Association of the EF-hand and
PH domains of the guanine nucleotide exchange factor SLAT with IP3 receptor 1 promotes Ca2+ signaling in
T cells. Science signaling. 7, ra93
- [2] Lewis, R. S. (2001) Calcium signaling mechanisms in T lymphocytes. Annu Rev Immunol. 19, 497-521
- [3] Feske, S. (2007) Calcium signalling in lymphocyte activation and disease. Nat Rev Immunol. 7, 690-702
- [4] Tanaka, Y., Bi, K., Kitamura, R., Hong, S., Altman, Y., Matsumoto, A., Tabata, H., Lebedeva, S.,