Le receveur vieillissant Dossier thématique Immunité du sujet âgé Immunity in the elderly Yvon Lebranchu*, Philippe Gatault* vaccinale, une augmentation de la sensibilité aux infections et une diminution de l’immunosurveillance contre les cancers. Elle s’associe à des anomalies phénotypiques et fonctionnelles des cellules immunitaires touchant plus les cellules de l’immunité adaptative, les lymphocytes B et surtout les lymphocytes T, que les cellules de l’immunité innée. »»Avec l’âge, apparaît une augmentation du pool des lymphocytes T mémoires au dépens du pool des lymphocytes T naïfs. Les mécanismes de cette immunosénescence sont complexes, mais dominés par l’involution thymique qui a pour conséquence une diminution du nombre et de la diversité des lymphocytes T naïfs compensée par une prolifération homéostatique des lymphocytes T périphériques naïfs et surtout mémoires. »»Cette prolifération héméostatique peut favoriser l’inflammation chronique et la survenue de manifestations auto-immunes. Il existe indiscutablement un rôle majeur du CMV dans l’accélération de l’immunosénescence. »»La connaissance des mécanismes de vieillissement du système immunitaire a bien sûr des conséquences majeures en transplantation et doit conduire à mieux étudier l’influence des différentes stratégies immunosuppressives, mais aussi à mieux prendre en compte le rôle des infections virales chroniques comme le CMV. Immunosenescence induces a decreased response to vaccination, a decreased protection against infections and a declining immunocompetence against malignancies. Immunosenescence is characterized by phenotypic and functional abnormalities of the immune cells which concern those of adaptative immunity, B cells and especially T cells rather than those of innate immunity. As we get older, it appears an increase in the pool of memory T lymphocytes and a loss of naive T lymphocytes. The complex mechanisms of immunosenescence are not fully understood but thymic involution induces a decrease in the number of naive T lymphocytes and in the diversity of the repertoire compensated by homeostactic proliferation of memory T lymphocytes. Summary Résumé »»L’immunosénescence se traduit par une réduction de la réponse * Service de néphrologie et immunologie clinique, CHRU, EA 4245, université François-Rabelais, Tours. 78 The knowledge of mechanisms of immunosenescence has major consequences in organ transplantation, leading to better studies of immunosuppressive agents, but also of chronic infections such as CMV. Keywords: Immunosuppression – Transplantation – Elderly patient – CMV. Mots-clés : Immunosuppression – Transplantation – Patient âgé – CMV. L’ Homeostatic proliferation induced by cytokines could explain the age-associated increased frequency of inflammation and auto-immune manifestations. CMV is indisputably an accelerator of immune aging. immunosénescence regroupe l’ensemble des modifications fonctionnelles du système immunitaire apparaissant avec l’âge. Elle se traduit par une réduction de la réponse vaccinale, une augmentation de la sensibilité aux infections et une diminution de l’immunosurveillance contre les cancers. De plus, elle peut s’accompagner de manifestations inflammatoires et auto-immunes. Ces modifications fonctionnelles sont la convergence d’altérations à la fois de l’immunité innée et de l’immunité adaptative. Néanmoins, l’immunité adaptative est altérée de façon prépondérante, les anomalies des lymphocytes T prédominant sur les anomalies des lymphocytes B. L’immunosénescence se traduit par des anomalies phéno­typiques et fonctionnelles des lymphocytes T CD4+, mais surtout des lymphocytes T CD8+. Anomalies phénotypiques et fonctionnelles des cellules immunitaires Lymphocytes T Avec l’âge, on observe une inflation du pool de cellules mémoires, qu’elles soient centrales (CCR7+) ou effectrices (CCR7–), associée à une réduction du nombre de lymphocytes naïfs. Cela se traduit notamment par une augmentation conséquente du nombre de lymphocytes T (LT) n’exprimant pas la molécule de costimu- Le Courrier de la Transplantation - Vol. XIII - n° 3 - juillet-août-septembre 2013 Immunité du sujet âgé lation CD28 à leur membrane, en particulier dans la population CD8+. En effet, alors qu’à la naissance tous les LT expriment CD28, au moins 50 % des LT CD8+ sont CD28– à l’âge de 80 ans. Certaines populations de lymphocytes T mémoires vont présenter des caractéristiques phénotypiques et fonctionnelles particulières. En particulier, on peut observer des cellules qui vont acquérir des récepteurs exprimés généralement sur les cellules NK, tels que les récepteurs KIR (Killer Immunoglobulin-like Receptors) et ILT (Immunogloblin-Like Transcripts), des cellules qui réexpriment à leur membrane le CD45 RA à la suite de stimulations antigéniques répétées, alors que CD45 RA est classiquement reconnu comme un marqueur classique des cellules naïves. Ces dernières sont communément appelées TEMRA (Terminally differentiated effector memory RA + T cells) et ont une diminution de leurs capacités prolifératives et des capacités à produire et/ou à répondre à l’interleukine 2 (IL-2), même si ce phénomène pourrait être réversible. D’autres anomalies fonctionnelles caractérisent l’immuno­sénescence : ✓✓ une inversion du rapport CD4/CD8, au moins en partie en raison de l’inflation du pool mémoire CD8 ; ✓✓ une diminution de la diversité du répertoire T, avec l’apparition de “trous” dans le répertoire ; ✓✓ un raccourcissement des télomères ; ✓✓ une diminution des capacités à migrer et à former une synapse immunitaire. Enfin, si les capacités de polarisation différentielles Th1, Th2 et Th17 sont actuellement mal connues, il semble que les capacités régulatrices des T régulateurs soient maintenues avec l’âge. Lymphocytes B et modifications humorales Différentes anomalies sont observées avec l’âge : ✓✓ une baisse du nombre de lymphocytes B, en particulier des lymphocytes B2 ; ✓✓ une diminution du turnover des lymphocytes B matures, afin de maintenir le pool constant ; ✓✓ une diminution de la diversité du répertoire B et de celle de la réponse anticorps ; ✓✓ une diminution de la capacité à former des centres germinatifs ; ✓✓ une diminution des réponses humorales primaires ; ✓✓ une expansion clonale de lymphocytes B CD5+ à l’origine d’hémopathies lymphoïdes et de l’apparition d’immunoglobulines de signification indéterminée chez 10 % de la population âgée de plus de 80 ans. Cellules de l’immunité innée Les capacités fonctionnelles des cellules de l’immunité innée sont relativement préservées par l’âge compara- tivement à celles des cellules de l’immunité adaptative, qui subissent des altérations. Aussi, l’activité globale des cellules NK varie peu avec l’âge, voire augmente, ce qui pourrait représenter un mécanisme compensatoire. Il en est de même du nombre des polynucléaires et de leurs capacités migratoires, même si des altérations de la bactéricidie ont été décrites. Les activités de phagocytose et de chimiotactisme des macrophages semblent diminuer avec l’âge, mais leur capacité à produire des cytokines inflammatoires comme le TNFα, l’IL-1 β et l’IL-6 semble relativement conservée, même si des travaux récents font état de résultats divergents. Enfin, les altérations éventuelles des cellules dendritiques, principales cellules présentatrices d’antigènes, font toujours l’objet de débats. Même si une diminution de l’expression de certaines molécules (CD40, CD86, DC-SIGN) a été décrite à la surface des cellules dendritiques myéloïdes, cela ne semble pas impacter très clairement leurs capacités de présentation d’antigènes et d’induction d’une réponse immunitaire. Mécanismes de l’immunosénescence Ces mécanismes complexes sont actuellement encore mal définis, même si de nombreuses anomalies ont été mises en évidence, tant au niveau des différentes cellules du système immunitaire qu’à celui de leur micro-environnement. Cellules souches hématopoïétiques (CSH) Ces cellules (0,01 % des cellules de la moelle osseuse) ont le potentiel de générer toutes les cellules immunitaires. Il a été décrit avec l’âge une diminution des capacités de migration (“homing”) et une réduction de celles à reconstituer la lignée lymphoïde qui contraste avec la préservation de la regénération de la lignée myéloïde. Il est possible que les cellules stromales interviennent dans les modifications liées à l’âge, soulignant le rôle, dans le micro-environnement, du milieu cytokinique de la niche. Le TGFβ et la chimiokine RANTES sont en effet capables de favoriser l’expansion de la lignée myéloïde aux dépens de la lignée lymphoïde. RANTES est capable d’activer mTOR au niveau des CSH. Or, il a été mis en évidence une hyperactivation mTOR dans les CSH des sujets âgés (figure 1, p. 80). Involution thymique Elle commence dès l’âge de 1 an avec un élargissement de l’espace périvasculaire, une diminution du nombre de thymocytes et de cellules épithéliales thymiques (TEC) remplacées par des adipocytes qui envahissent l’espace périvasculaire. Le Courrier de la Transplantation - Vol. XIII - n° 3 - juillet-août-septembre 2013 79 Le receveur vieillissant Dossier thématique 80 Pourcentage de cellules T CD4+ 80 70 70 60 60 50 50 40 30 40 30 20 20 10 10 0 5-10 10-20 20-40 40-60 60-75 > 75 ans Groupes d’âge CM EM TD Naïves 0 Pourcentage de cellules T CD8+ 5-10 10-20 20-40 40-60 60-75 > 75 ans Groupes d’âge CM EM TD Naïves Accumulation des cellules T mémoires de l’enfance à la vieillesse : cellules mémoires centrales (CM) et effectrices (EM) dans les compartiments CD4+ versus cellules mémoires différenciées effectrices et terminales (TD) dans les compartiments CD8+. Figure 1. Une composition différente dans les compartiments T CD4 et CD8 qui s’accentue avec l’âge. Sujet âgé Pool de cellules T mémoires Pool de cellules T naïves Prolifération homéostatique Figure 2. Un déséquilibre des populations naïves et mémoires. Le thymus a pour rôle de transformer les précurseurs T d’origine hématopoïétique en lymphocytes T naïfs qui vont, après une double sélection positive et négative, migrer dans les organes lymphoïdes secondaires. L’involution thymique a pour conséquence une diminution du nombre des lymphocytes T naïfs et de la diversité du répertoire. Cette diminution des émigrants thymiques récents est mesurée par celle des boucles d’ADN d’excision épisomale, ou TREC (T-Cell Receptor Excision Circle), générées lors du réarrangement du gène du récepteur T (TCR) dans le thymus. 80 En fait, la production thymique est une étape du développement qui n’est probablement plus nécessaire quand le compartiment périphérique T a été rempli de lymphocytes T naïfs et, dès la naissance, 50 % de la population T est générée par le thymus, le reste l’étant par prolifération homéostatique, ainsi que nous le verrons. La fonction thymique reste majeure jusqu’à la puberté, et les enfants thymectomisés (par exemple, après une chirurgie cardiaque) ont, à l’âge de 20 ans, des anomalies fonctionnelles. Celles-ci incluent une perte de lymphocytes T naïfs et une extension des lymphocytes T mémoires avec, chez certains, des anomalies (restriction du répertoire T, synthèse de médiateurs inflammatoires et prédominance myéloïde) similaires à celles observées chez des personnes plus âgées d'une cinquantaine d'années. Le rôle du CMV apparaît comme probablement majeur dans ce vieillissement accéléré (voir page suivante). En dépit d’un influx faible de nouveaux thymocytes à l’âge adulte, la diversité du répertoire T naïf est conservée chez l’homme jusqu’à un âge avancé (supérieur à 65, voire à 80 ans), essentiellement par prolifération du pool des cellules T existantes (“self renewal”), avant de s’effondrer brutalement. Les mécanismes de cette involution thymique sont mal définis : déclin des précurseurs T hématopoïétiques, mais aussi déclin des cellules épithéliales thymiques (TEC) avec l’âge. Le rôle de facteurs de transcription tels que Fox N1 et p63 apparaît important. Différents éléments peuvent moduler cette involution thymique. L’inflammation, en activant l’inflammasome Nlp 3, peut l’activer. Il en est de même des hormones sexuelles. Enfin, de manière intéressante, des facteurs de croissance (Keratinocyte Growth-Factor ou KGF, Growth Hormone ou GH, ghréline) ou des cytokines (Il-7 et Il-22) peuvent freiner et même inverser cette involution (“Thymic rejuvenation”). Des essais thérapeutiques sont d’ores et déjà en cours chez l’homme. Prolifération homéostatique Afin de maintenir un pool de lymphocytes restant relativement constant, la diminution du nombre des nouveaux thymocytes va être compensée par une prolifération homéostatique des lymphocytes périphériques (figure 2). Cette prolifération homéostatique va se faire au niveau des lymphocytes T naïfs périphériques, mais de plus en plus, alors qu’on avance en âge, au niveau des lymphocytes mémoires, qui deviennent progressivement prépondérants. Les divisions répétées entraînent un raccourcissement des télomères et une activation du phénotype sénescent (absence de division cellulaire et activation du programme sécrétoire inflammatoire). Le Courrier de la Transplantation - Vol. XIII - n° 3 - juillet-août-septembre 2013 Immunité du sujet âgé La sénescence réplicative représente un stade normal terminal de la différenciation des T mémoires. Son accentuation a comme conséquence une augmentation du risque d’inflammation chronique et d’auto-immunité. L’inflammation chronique est une des caractéristiques du système immunitaire du sujet âgé Les cellules mémoires, épuisées, sénescentes, s’accumulent dans les organes et les tissus, où elles synthétisent des cytokines pro-inflammatoires. L’élimination de ces cellules sénescentes chez la souris retarde les modifications phénotypiques des tissus où elles résident. Une autre cause d’inflammation liée à l’âge réside dans la diminution de l’immunocompétence, qui, associée à une atteinte des barrières cutanéo-muqueuses, favorise une modification du microbiote, avec présence de pathogènes agressifs et translocation microbienne intestinale. Auto-immunité Les manifestations d’auto-immunité surviennent quand des lymphocytes B et T auto-réactifs ayant échappé à la sélection thymique en raison de leur faible affinité deviennent capables de s’activer et de proliférer en présence de ces auto-antigènes. Elles sont fréquentes chez le sujet âgé (apparition d’anticorps antinucléaires, polyarthrite rhumatoïde, thyroïdite, etc). La prolifération homéostatique n’est pas liée au hasard et elle est sujette à une pression de sélection périphérique qui induit des effets cumulatifs avec l’âge. La reconnaissance périphérique de complexes HLA/peptides du self induit des signaux nécessaires à la survie des lymphocytes T naïfs. Chez la souris, dans des modèles de lymphopénie, la prolifération homéostatique accélérée est associée à une sélection de lymphocytes T auto-réactifs et à une contraction du répertoire. Il en est de même chez l’homme. Les cytokines homéostatiques nécessaires à la lymphoprolifération augmentent le risque d’auto-immunité en réduisant le seuil de réponse des lymphocytes aux antigènes de faible affinité et en induisant la différenciation de lymphocytes T mémoires autoréactifs. Le rôle du CMV Le CMV est un herpesvirus non éliminé lors de l’infection aiguë. Sa persistance dans l’organisme est à l’origine d’une infection latente avec des réactivations itératives conduisant à des stimulations répétées du système immunitaire. Ces réponses immunitaires répétées visà-vis des épitropes du CMV entraînent progressivement une inflation de T mémoires spécifiques du CMV, qui occupent une part de plus en plus importante de notre répertoire. Il a pu être mis en évidence que, chez certains individus, cette part pouvait atteindre 50 % du répertoire, aux dépens de la réponse immunitaire contre tous les autres antigènes. L’infection chronique à CMV entraîne l’accumulation dans l’organisme de lymphocytes T mémoires terminaux épuisés CD28–, en particulier CD8, tout à fait similaires à ceux observés lors de l’immunosénescence. Il existe donc indubitablement une synergie entre CMV et âge pour entraîner une baisse de l’immunocompétence, et on peut considérer que l’infection chronique à CMV accélère le vieillissement du système immunitaire. Ainsi, les anomalies de vieillissement prématuré observées chez l’enfant thymectomisé sont moins prononcées chez celui qui n’est pas infecté par le CMV, et les anomalies détectées chez l’homme âgé sont moins sévères en cas d’absence de cette infection, ce qui remet en lumière l’intérêt d’une vaccination anti-CMV. En effet, cette inflation de cellules mémoires avec l’âge n’est pas une caractéristique de toutes les infections chroniques. Ce n’est pas le cas d’autres herpesvirus comme VZV ou EBV, dont les réponses diminuent avec l’âge. Il est possible que l’expansion de répertoire anti-CMV soit en partie responsable de la perte de contrôle de la réponse immunitaire contre ces virus. La variabilité de la réponse chronique anti-CMV observée chez les différents individus pose aussi d’intéressantes questions actuellement non résolues, comme, par exemple, le rôle de l’âge au moment de la primo-infection. Conclusion La connaissance des anomalies du système immunitaire a bien sûr des conséquences évidentes en transplantation dans la mesure où les patients âgés de plus de 60 ans occupent une place de plus en plus grande sur les listes d’attente. D’autre part, l’augmentation de la durée de vie des patients transplantés induit un nombre de plus en plus important de patients du troisième et du quatrième âge, porteurs d’un greffon. Les conséquences sur le système immunitaire de ces patients âgés de l’utilisation d’anticorps déplétant la population T et de traitements immunosuppresseurs prolongés n’ont pas encore été suffisamment étudiées, d’autant que les infections virales, en particulier à CMV, vont souvent moduler et accélérer l’immunosénescence. Il faut néanmoins interpréter avec prudence les données de la littérature concernant l’immunosénescence, car beaucoup de ces résultats sont tirés de modèles murins (dont on connaît les différences, ne serait-ce que dans la durée de vie !). Chez l’homme, peu d’études longitudinales étudiant les mêmes sujets à différents âges de la vie ont été menées. ■ Le Courrier de la Transplantation - Vol. XIII - n° 3 - juillet-août-septembre 2013 Références bibliographiques 1. Cantisan S, Torre-cisneros J, Lara R et al. Impact of cytomegalovirus on early immunosenescence of CD8+ T lymphocytes after solid organ transplantation. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2013;68(1):1-5. 2. Derhovanessian E, Solana R, Larbi A, Pawelec G. Immunity, ageing and cancer. Immun Ageing 2008;5(9):11. 3. Dunn-Walters DK, Ademokum AA. B cell repertoire and ageing. Curr Opin Immunol 2010;22(4):514-20. 4. Geiger H, De Haan G, Florian C. The ageing hematopoietic stem cell compartment. Not Rev Immunol 2013;13(5):376-89. 5. Goronz y JJ, Li G, Yang Z, Weyand CM. The Janus head of T Cell aging-auto-immunity and immunodeficiency. Front Immunol 2013;4:131. 6. Heinbokel T, Elkhal A, Liu G et al. Immunosenescence and organ transplantation. 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