Cahier économique N° 117 Rapport travail et cohésion sociale

François PELTIER, Jean RIES, Dr. Ioana SALAGEAN, Germaine THILL, Paul ZAHLEN (STATEC)
N° 117
cahier économique
Rapport travail et cohésion sociale
S A V O I R P O U R A G I R
L U X E M B O U R G
Cahier économique 117
2
Institut national de la statistique
et des études économiques
13, rue Erasme
B.P. 304
L-2013 Luxembourg
Téléphone 247 84219
Fax 46 42 89
Internet: www.STATEC.lu
Octobre 2014
ISBN 978-2-87988-121-8
La reproduction est autorisée
à condition de mentionner la source.
Rapport Travail et Cohésion sociale 2014
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Sommaire
Rapport travail et cohésion sociale
Préface/Introduction 5
Le contexte démographique, avec un focus sur les personnes âgées 7
Partie I: Marché du travail 36
1. Emploi 36
1.1 L’évolution de l’emploi 37
Annexe 1: Emploi au Luxembourg par branche économique, 1995 – 2013 (en milliers de personnes) 59
Annexe 2: Emploi salarié au Luxembourg par branche économique, 1995 – 2013 (en milliers de personnes) 60
1.2 Les taux d'emploi 62
1.3 Le travail à temps partiel 75
1.4 Le travail temporaire 85
2. Chômage 89
2.1 Concepts et définitions 89
2.2 Évolution et structure du chômage 90
2.3 Au-delà de l’emploi et du chômage 96
3. Salaires 102
3.1 Le niveau et l’évolution du salaire moyen 102
3.2 Les salaires par branche économique 104
3.3 Les effets de la crise économique … 109
3.4 Le salaire moyen en termes de pouvoir d’achat 113
3.5 Le coût salarial de 2000 à 2013 117
Partie II: Revenus, conditions de vie et qualité de vie* 128
1. Perception des ménages sur leur difficultés matérielles et financières au travers de
l’enquête EU-SILC 128
2. Revenus, pauvreté, inégalités 139
3. Les conditions de logement des ménages 166
Rapport Travail et Cohésion sociale 2014
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Préface/Introduction
L’égalité un enjeu économique et social
Le présent rapport Travail et Cohésion Sociale, publié dans
la série des cahiers économiques, s’inscrit dans un climat
très favorable à un réexamen en profondeur des questions
d’inégalité, d’exclusion et de la précarité au sein des
organisations internationales et dans le monde académique.
L’opinion publique et les médias sont aussi très attentifs à
ces questions, préoccupés par le chômage et les conditions
de vie marquées qui se sont dégradées ces dernières années,
stigmates d’une crise économique qui perdure. Ainsi, depuis
la crise, l’évolution du pouvoir d’achat du ménage médian
(revenu disponible par équivalent adulte corrigé de
l’inflation) a d’abord fléchi puis stagné.
L’égalité est bonne pour la croissance économique
La relation entre croissance économique et inégalité a été
revisitée par de nombreux économistes depuis la grande
récession, déclenchée par la crise financière et bancaire. Des
économistes réputés comme Joseph Stiglitz et Paul
Krugman, prix Nobel d’économie mais aussi Thomas Piketty
de Patrimoine ont remis l’inégalité et l’exclusion tout en
haut de l’agenda politique, non seulement comme une
impérieuse préoccupation morale au cœur de toute société
démocratique, mais aussi, plus prosaïquement, comme un
prérequis de la croissance économique.
Les organisations internationales ne sont pas en reste: le
Fonds Monétaire International s’est accaparé du sujet et a
produit une série d’analyses empiriques inédites. Les
auteurs1 concluent: “... redistribution appears generally
benign in its impact on growth; only in extreme cases is there
some evidence that it may have direct negative effects on
growth. Thus the combined direct and indirect effects of
redistribution—including the growth effects of the resulting
lower inequality—are, on average, pro-growth.”
L’OCDE2 s’est lancée dans un programme de recherche
novateur explorant les conditions de la compatibilité entre
une réduction de l’inégalité des revenus – et de manière
plus large d’amélioration du bien-être – le soutien à la
croissance économique et la protection de l’environnement.
L’OCDE reconnait que le changement technologique et la
globalisation ont augmenté l’éventail des revenus du travail,
mais l’ampleur de l’inégalité diffère entre les pays, en raison
des particularités institutionnelles et du contenu des
1 Jonathan D. Ostry, Andrew Berg, and Charalambos G. Tsangarides,
Redistribution, Inequality and Growth, IMF, SDN 14/02 2014
2 OECD Economic Policy Reforms 2012, Going for Growth, 2012,
Reducing income inequality while boosting economic growth: Can
it be done?
politiques poursuivies. L’étude conclue: “Many policies entail
a double dividend as they reduce income inequality while at
the same time boosting long-run GDP per capita. Examples
include facilitating the accumulation of human capital,
making educational potential less dependent on personal
and social circumstances, reducing labor market dualism or
promoting the integration of immigrants and fostering
female labor market participation”
Mais il y a aussi des politiques qui impliquent des dilemmes
entre une réduction de l’inégalité des revenus, l’emploi et la
croissance économique. L’OCDE cite, parmi d’autres, le
salaire minimum qui réduit la dispersion des salaires mais
peut, quand il est excessif, peser sur l’emploi des moins
qualifiés et donc rester sans effet sur l’inégalité des revenus
des ménages et exercer un effet négatif sur la croissance
économique. Il s’agit donc de choix politiques ou de choix
collectifs qui se traduisent par des politiques économiques
et sociales spécifiques et dont les effets directs et indirects
ne sont pas exposés de manière détaillée et explicite, faute
d’instruments d’analyse, de données adéquates ou de
volonté politique. Le présent rapport du STATEC permet d’en
éclairer certains aspects.
Europe- Luxembourg 2020 : un objectif social
utopique ?
L’Union européenne s’est fixé en 2010 un nouvel objectif à
réaliser en une décennie, celui d’une croissance inclusive,
durable et intelligente. Plusieurs indicateurs phare doivent
permettre de mesurer le progrès des différents Etats
membres vers les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés
dans le cadre d’une ambition commune européenne. La
croissance inclusive est appréhendée par le taux d’emploi et
par l’indicateur de risque de pauvreté augmenté. Le premier
objectif est en passe d’être atteint, l’emploi s’étant bien
développé malgré le ralentissement très net des nouvelles
embauches, conséquence de la crise bancaire, financière et
économique. C’est surtout l’arrivée des femmes sur le
marché du travail qui a permis d’atteindre un taux d’emploi
de 73% .
En revanche, l’objectif de risque de pauvreté, se propose de
fixer le taux de pauvreté légèrement en-dessous du niveau
constaté en 2010, objectif que le gouvernement
luxembourgeois, à l’époque, avait fixé à 66ooo personnes
(réduction des 6000 personnes en risque de pauvreté par
rapport à l’année 2010).. Or cet objectif est un pari utopique
puisqu’il supposait que l’inégalité, surtout en bas de
l’échelle des revenus, n’allait pas augmenter au cours de la
décennie. En effet, une analyse de la tendance à long
terme, suggère une hausse lente de l’inégalité des revenus
mesurée par le taux de risque de pauvreté. Plusieurs
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