4/26 Master SIE – Notes du cours Écologie numérique – Collectif A. Buttler et F. Gillet – Chapitre 1
paramètres de la population. Moins contraignante, quelquefois applicable en écologie des
communautés.
Biostatistique ou biométrie: application des méthodes de la statistique à la biologie. Dans la
pratique, le domaine multivariable (cf. plus bas) n’est pas inclus dans cette définition.
Ecologie numérique: “domaine de l’écologie quantitative qui traite de l’analyse numérique des
complexes de données (surtout dans un contexte synécologique)” (Legendre et Legendre, 1998).
La plupart des méthodes sont multivariables 1 ou multidimensionnelles, c’est-à-dire traitent en
bloc de tableaux de données où chaque observation, chaque élément d’échantillonnage est défini
par plusieurs variables: abondances d’espèces, mesures de climat, etc... Contrairement à la
biométrie, l’écologie numérique “(...) combine systématiquement les méthodes statistiques
appropriées à l’écologie avec des techniques numériques non statistiques (groupements, etc.),
ceci très souvent sans référence à des distributions théoriques (tests statistiques)” (Legendre et
Legendre, 1998).
Elément ou unité d’échantillonnage: élément de base d’un échantillonnage, sur lequel on
mesure des caractéristiques (variables): mensurations, nombres d’individus de différentes
espèces, caractéristiques physico-chimiques. etc.
Echantillon: ensemble d’éléments d’échantillonnage, constituant un sous-ensemble de la
population statistique.
Population statistique: collection d’éléments possédant au moins une caractéristique commune
et exclusive, permettant de l’identifier et de la distinguer sans ambiguïté de toute autre, de
laquelle on extrait un échantillon et sur laquelle portent les inférences, inductions ou conclusions
statistiques (p. ex. une unité taxonomique, la végétation d’une tourbière, etc.).
Variable: caractéristique mesurée ou observée sur chacun des éléments de l’échantillon
(variables propres: nombre d’individus, masse, etc.) ou sur des entités pré-définies qui se
rattachent aux unités d’échantillonnage (variables associées: distance à la première habitation,
température ambiante, etc.).
Paramètre: caractéristique quantitative qui permet une représentation condensée de
l’information contenue dans un ou plusieurs ensembles de données. Il s’agit d’un concept
mathématique! Ex.: moyenne, écart-type, diversité...
Aléatoire: fondé sur le hasard. L’échantillonnage aléatoire est le seul à même de fournir une
image non biaisée, soit représentative, de la population statistique. Il existe plusieurs plans
d’échantillonnage aléatoire (simple, par degrés, stratifié, systématique...).
Représentatif: en théorie de l’échantillonnage, ce terme est synonyme d’aléatoire!
Echantillonnage à choix raisonné: très en vogue en écologie de terrain, non aléatoire, consiste
souvent à choisir les éléments d’échantillonnage en fonction de leur position particulière sur un
gradient, pour vérifier si les variables étudiées sont corrélées significativement avec celle qui
définit le gradient. Un tel plan ne peut répondre à aucune autre question que celle-là, et
uniquement par oui ou non. En effet, l’échantillon ainsi sélectionné n’est pas représentatif de la
population. Par exemple, si l’on décide d’échantillonner la végétation le long d’un gradient
hydrique visible sur le terrain pour vérifier si la végétation se comporte de façon conforme au
gradient, il ne faudrait pas utiliser ces mêmes données de végétation pour mettre en évidence les
relations avec le sol dont on aurait encore pris des échantillons sur le même transect. En effet, il
se pourrait que les changements dans le sol ne suivent pas le gradient qui vaut pour la
végétation et que la relation sol-végétation s’exprime selon un autre axe écologique; la relation
ainsi mise en évidence serait fortement biaisée par l’échantillonnage. Notons encore que des
analyses poussées (p.ex. analyses factorielles) ne révèlent souvent que la structure de
l’échantillonnage, ce qui constitue alors un résultat trivial.
Une autre approche de l’échantillonnage à choix raisonné consiste à prélever des éléments dans
des zones du milieu étudié considérées comme importantes (on parle alors d’échantillonnage
préférentiel). Les zones importantes étant choisies en fonction de l’expérience du chercheur,
1 On rencontre souvent en français le terme “multivarié”. Il s’agit d’une traduction maladroite de l’anglais
“multivariate”, inappropriée car “variate” signifie “variable aléatoire” et non “varié”. On préférera donc en français
les termes “multivariable” ou “multidimensionnel”.