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 Lu pour vous Le Grand-Duc 77 : 35-37
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Lu pour vous L’Atlas 2010 des oiseaux nicheurs d’Auvergne
Début 2007 s’achevait la prospection du plus grand projet
jamais mené par les ornithologues auvergnats :
l’élaboration d’un Atlas des oiseaux nicheurs. Réalisée et
coordonnée par la LPO Auvergne, cette œuvre collective voit
donc enfin son aboutissement par la publication en
novembre 2010 de l’Atlas des oiseaux nicheurs d’Auvergne »
(LPO Auvergne, 2010).
Travaux antérieurs et contexte de l’Atlas des oiseaux
nicheurs d’Auvergne :
La parution en 1976 du premier Atlas des oiseaux nicheurs
de France (1970-1975), par Laurent YEATMAN (1976),
demeure le socle fondateur, le document de base en la
matière, en l’absence de travaux similaires plus anciens.
Malgré son imprécision, avec une surface de base de 500 km²
environ (bien compréhensible de par l’originalité de la
démarche et l’évolution des technologies depuis lors), cette
méthode a démontré son efficacité pour évaluer la répartition
des espèces nicheuses à l’échelle d’un pays, d’une région ou
d’un département. A noter la publication à part, par J.N.
L’HERITIER, des données concernant le Massif Central (COA,
1977).
Au niveau de l’Auvergne, seuls 2 départements avaient
l’objet d’enquêtes cartographiques : l’Allier de 1972 à 1982
(COA, 1983) et le Puy-de-Dôme de 1980 à 1985 (COA,
1989). Depuis lors, aucun atlas traitant de l’avifaune
auvergnate n’était paru. Or il se trouve que la répartition des
espèces s’est fortement modifiée depuis toutes ces années,
suite aux changements rapides, radicaux et à grande échelle qui s’imposent au vivant. C’est pour combler cette
importante lacune que l’idée d’un Atlas des oiseaux nicheurs a été lancée en 1998 par la communauté ornithologique
locale. Cette enquête de 7 ans (2000 à 2007) s’avère donc être la plus importante jamais menée par les ornithologues de
la région, fédérant plus de 300 observateurs qui ont récolté pas moins de 210 000 données.
Cet Atlas des oiseaux nicheurs d’Auvergne constitue donc un ouvrage unique à l’échelle de la région, le document de
référence, du moins pour la période traitée, en ce qui concerne la répartition et l’évolution des populations d’oiseaux de
ce territoire.
Structure de l’Atlas :
L’ouvrage se décompose en 4 parties:
1) la première présente la région Auvergne, d’un point de vue géographique (histoire de l’Auvergne, climat...) puis
naturel (milieux et paysages régionaux).
2) la méthodologie employée pour cette enquête :
La méthode choisie est basée sur la trame européenne UTM, à savoir des carrés de 10x10 km. 323 « mailles » ont ainsi
été nécessaires pour couvrir la totalité de l’Auvergne. Sur ces 323 carrés, 321 ont fait l’objet de prospections plus ou
moins approfondies.
Les cartes de distribution présentent donc la répartition de chaque espèce nicheuse dans la région ainsi que leur statut de
nidification. Les 3 indices classiques de reproduction ont été retenus : possible, probable et certain.
Les 210 000 données recueillies ont fait l’objet d’une vérification et d’un tri importants, certaines étant trop imprécises
(lieu, altitude, non communiqués...) ou erronées (mauvais statut de nidification...). N’ont donc été gardées que celles
fiables et précises, permettant une analyse fine et une exploitation scientifique la plus rigoureuse possible.
3) la troisième est le cœur même de l’ouvrage, la « raison d’être » d’une telle enquête puisqu’elle détaille (dans l’ordre
systématique) les 182 espèces nicheuses recensées de 2000 à 2007. Pour chacune d’elles, sont présentées :
Le Grand-Duc N°77 – décembre 2010
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a - une carte de répartition avec le statut de nidification,
b - des photos de grande qualité de l’oiseau et/ou de son milieu
c - une monographie très complète traitant de la répartition régionale, l’écologie et les habitats, la phénologie et
biologie de reproduction, l’évolution des populations et les menaces/mesures de conservation. Ces textes, de
par leur précision et leur richesse, sont autant de synthèses uniques des connaissances acquises par les
ornithologues locaux depuis 40 ans.
Enfin, de nombreuses autres informations complémentaires sont diffusées au travers de diagrammes altitudinaux
(environ 100 espèces), de graphiques ou encore de cartes en fréquence.
4) la dernière partie est une synthèse de l’avifaune auvergnate avec de nombreuses analyses sur ses caractéristiques
biogéographiques et écologiques (espèces les plus fréquentes, listes rouges...), sa place dans le contexte national
(importance de la région envers certaines espèces), son évolution (changements climatiques, activités humaines...) et les
mesures de conservation à adopter.
Conclusion :
Le célèbre adage « on ne protège bien que ce que l’on connaît bien » trouve dans cet Atlas le plus beau des échos. En
effet, les nombreux changements actuels qui bouleversent les écosystèmes ont aussi un impact considérable sur les
espèces. L’oiseau, considéré comme un bio-indicateur, reflète la qualité de notre environnement. La mesure de
l’évolution de l’avifaune (à toutes les échelles), tant en terme de répartition que de populations, s’avère donc être un
préalable indispensable en vue de leur préservation. Les atlas représentent ainsi bien plus qu’une simple localisation des
espèces ou un « hobby » des naturalistes. Ce sont avant tout des outils majeurs pour la préservation de la biodiversité.
Ouvrage collectif et vitrine du savoir-faire de la LPO Auvergne, ce projet n’a pu être mené à bien que par l’engagement
et la détermination inaltérables des naturalistes locaux, professionnels et amateurs passionnés, convaincus que la
protection de l’environnement va de pair avec le développement économique d’un pays, et que son sacrifice sur l’hôtel
du profit ne peut que nuire à notre épanouissement personnel. Qu’ils en soient tous ici vivement remerciés.
Bibliographie :
COA (CENTRE ORNITHOLOGIQUE AUVERGNE), 1977. Atlas des oiseaux nicheurs du Massif Central. Le Grand-Duc,
10 : 1-211.
COA, 1983. Atlas des oiseaux nicheurs du département de l’Allier (1972-1982). COA Ed., Clermont-Ferrand. 235 p.
COA, 1989. Atlas des oiseaux nicheurs du département du Puy-de-Dôme (1980-1985). COA Ed., Clermont-Ferrand.
201 p.
LPO AUVERGNE, 2010. Atlas des oiseaux nicheur d’Auvergne. Delachaux et Niestlé éditeurs, Paris.575 p.
YEATMAN L., 1976. Atlas des oiseaux nicheurs de France. Ed. Société Ornithologique Française (S.O.F.) et Ministère
de la qualité de la Vie, Paris, 282 p.
Guillaume Le Roux
LPO Auvergne
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Lu pour vous Le Grand-Duc 77 : 35-37
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Lu pour vous L’avifaune du puy Saint-Romain (Puy-de-Dôme, France), de ses pentes, et de ses zones humides
à ses pieds : résumé
La Revue des Sciences Naturelles d’Auvergne (vol. 72, 2008) vient de sortir un
document sur le puy Saint-Romain et ses environs : sources d’eaux minérales de
Sainte-Marguerite (BONHOMME et MERCIER), flore et végétation (THEBAUD),
lépidoptères (BACHELARD). Un article sur l’avifaune y figure aussi (DULPHY et
TOURRET).
Dans cet article la liste des espèces d’oiseaux visibles sur ce puy est donnée avec
les milieux fréquentés (prairies, cultures, haies, bois) et les périodes (surtout
printemps). Cette liste est assez conséquente puisque environ 80 espèces ont été
notées. Certaines sont très courantes, mais d’autres sont très rares, comme le
Hibou Grand Duc, l’Autour des palombes, et le Circaète Jean-le-Blanc.
Par ailleurs le puy se trouve en bordure de zones humides et de la rivière Allier, ce qui amène au minimum 20 espèces
supplémentaires, dont certaines originales (oiseaux d’eau et Guêpier en particulier).
Au final, grâce à la mosaïque de milieux présents, on peut considérer que la zone est d’un intérêt certain pour l’avifaune.
D’ailleurs les sites de cette zone continuent à être très suivis. Malheureusement ils ne bénéficient d’aucune protection.
Le CEPA et la LPO y possèdent bien des petits terrains, mais pour l’instant c’est insuffisant, au regard de la « richesse »
du secteur, richesse mise à mal par la proximité de zones habitées et des dérangements importants.
Bibliographie :
BACHELARD PH., 2008. Le peuplement lépidoptérique du puy Saint-Romain (Puy-de-Dôme, France). Revue des
Sciences naturelles d’Auvergne, 72 : 31-48.
BONHOMME A., MERCIER F., 2008. Les sources d’eaux minérales de Sainte-Marguerite (Puy-de-Dôme, France). Revue
des Sciences naturelles d’Auvergne, 72 : 5-12.
DULPHY J.P., TOURRET P., 2008. L’avifaune du puy Saint-Romain (Puy-de-Dôme, France), de ses pentes, et des zones
humides à ses pieds. Revue des Sciences naturelles d’Auvergne, 72 : 21-30.
THEBAUD G., 2008. Flore et végétation du puy Saint-Romain (Puy-de-Dôme, France). Revue des Sciences naturelles
d’Auvergne, 72 : 13-20.
Jean-Pierre Dulphy
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