Les cancers broncho-pulmonaires d`origine professionnelle

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Les cancers broncho-pulmonaires
d’origine professionnelle
DOSSIE
R
Sommaire :
I. Introduction
II. Types de cancers pulmonaires
III. Agents professionnels responsables ou suspectés
IV. Circonstances d’exposition professionnelle aux agents cancérogènes
reconnus pour le poumon
V. Surveillance de santé
VI. Réparation des cancers broncho-pulmonaires professionnels
VII. Mesures préventives
VIII. Bibliographie
Cellule scientifique
Commission scientifique
Cécile SURLERAUX,
Conseiller en prévention – Médecin du travail
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I. Introduction
Le cancer broncho-pulmonaire constitue la première cause de mortalité par cancer dans le
monde avec 1,3 million de cas par an.
En Belgique en 2008, le cancer broncho-pulmonaire était le deuxième cancer le plus fréquent
chez l’homme après le cancer de la prostate et le troisième plus fréquent chez la femme
après le cancer du sein et le cancer colo-rectal. Il constitue la première cause de mortalité
par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme.
Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, est à l’origine de 80 à 90 % des cancers broncho-
pulmonaires. D’autres facteurs augmentent aussi le risque de développer ce cancer : des
facteurs environnementaux notamment professionnels, une susceptibilité génétique et des
maladies pulmonaires préexistantes comme la bronchite chronique obstructive et la fibrose
pulmonaire.
On estime actuellement qu’environ 15 % des cancers du poumon chez l’homme et 5 % chez
la femme sont dus à une exposition professionnelle.
Près de 70 % des cancers professionnels ont une localisation broncho-pulmonaire.
L’absence de recherche systématique d’une relation possible entre un cancer broncho-
pulmonaire et des antécédents professionnels a pour conséquence une sous-déclaration des
cas professionnels. En effet, le nombre de cas reconnus par le FMP se situe largement en-
dessous des estimations épidémiologiques.
II. Types de cancers pulmonaires
Les cancers pulmonaires sont classés en deux grandes catégories : ceux qui sont à petites
cellules (SCLC : Small Cell Lung Carcinoma) (20%) et ceux qui ne le sont pas (NSCLC : Non
Small Cell Lung Carcinoma ) (80%) ; parmi ces derniers, les types histologiques les plus
fréquent sont l’épithélioma épidermoïde, l’adénocarcinome et le carcinome à grandes
cellules.
Les cancers pulmonaires à petites cellules sont d’évolution rapide, souvent métastatiques au
moment du diagnostic et répondent assez bien, du moins dans un premier temps, à la
chimiothérapie et à la radiothérapie.
Les cancers non à petites cellules sont d’évolution plus lente, traités en général
chirurgicalement et moins sensibles à la chimiothérapie et à la radiothérapie.
Dans les années soixante, les cancers les plus fréquents étaient l’épithélioma épidermoïde et
le cancer à petites cellules. Depuis la fin des années quatre-vingt, ils ont été détrônés par
l’adénocarcinome. Ceci s’explique par une modification des habitudes tabagiques ; avec
l’apparition des cigarettes light, le fumeur doit inhaler une quantité plus importante d’air pour
assouvir ses besoins en nicotine, ce qui entraîne un dépôt plus important d’agent
cancérigène au niveau des bronchioles et des alvéoles ; les cigarettes actuelles contiennent
également plus de nitrates qui favoriseraient les adénocarcinomes.
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III. Agents professionnels responsables ou suspectés
Ils sont répartis dans le tableau ci-dessous.
Cancérogènes certains
pour le poumon (groupe 1)
Forte suspicion
(groupe 2) Agents reconnus par le
FMP
Agents et
groupes d’agents
Amiante
Arsenic et composés
Béryllium et composés
Bis(chlorométhyl)éther
Chlorométhyl méthyléther
Cadmium et composés
Dérivés du chrome
hexavalent
Composés du nickel
Plutonium
Radon-222 et produits de
désintégration
Poussières de silice
cristalline
Dérivés chlorés du
toluène
Créosotes
2,3,7,8
tétrachlorodibenzo-
para-dioxine
Insecticides non
arsénicaux (exposition
professionnelle lors de
l’épandage et lors de
l’application)
Amiante
Arsenic
Béryllium
Bis(chlorométhyl)éther
Dérivés du chrome
hexavalent
Hydrocarbures
aromatiques
polycycliques
Dérivés du nickel
Mélanges
Goudron de houille, brais
de houille, suies
Gaz d’échappement
diesel
Brouillards d’acides
forts inorganiques
Cobalt associé au
carbure de tungstène
(industrie des métaux
lourds, usinage)
Bitumes (occupation
professionnelle aux
bitumes oxydés et
leurs émissions lors
de l’application du
roofing)
Circonstances
d’exposition
Production d’aluminium
Gazéification du charbon
Fonderies de fer et
d’acier
Production de fuel
Métier de peintre
Mines d’hématite
souterraines avec
exposition au radon
Production du
caoutchouc
Tabagisme passif
Fabrication
d’électrodes en
carbone
Industrie de la verrerie
d’art (rôle de la silice,
de l’arsenic, de
l’amiante ?)
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IV. Circonstances d’exposition professionnelle aux agents
cancérogènes reconnus pour le poumon
L’amiante ou asbeste
Dans tous les pays industrialisés, les sources d’exposition professionnelle à l’asbeste ont été
nombreuses et continuent d’exister de par les matériaux encore en place. Le pic d’utilisation
se situe aux environs de 1970.
Les sources d’exposition sont les suivantes :
o l’extraction, le broyage et le tamisage de roches contenant de l’amiante ;
o le cardage, le filage et le tissage des fibres d’amiante ;
o la fabrication de fibrociment ;
o la fabrication et l’entretien de freins de véhicules ;
o le calorifugeage et le décalorifugeage ;
o le placement de plaques, de tuyaux, d’ardoises, de panneaux d’isolation ou
d’insonorisation ;
o l’application par projection de mélanges d’amiante (flocage) :
o la démolition de buildings ;
o les opérations de désamiantage ;
o le port de vêtement protecteur en asbeste ;
o etc.
L’arsenic et composés
Les principaux métiers exposant à l'arsenic sont la production de composés de cet élément,
la métallurgie des métaux non ferreux, la production et l'utilisation de colorants arsenicaux,
certains travaux de l'industrie du verre et de la céramique (agent décolorant), le tannage des
peaux et la naturalisation des animaux. Il est également utilisé comme insecticide, herbicide
et fongicide, notamment pour la préservation du bois (association de dérivés hydrosolubles
du chrome hexavalent, de cuivre et d'arsenic CCA) comme défoliant dans la culture du coton
ou contre les maladies cryptogamiques de la vigne.
Béryllium et composés
Les principales applications du béryllium sont les suivantes :
o la fabrication d’alliages au béryllium utilisés dans des appareillages électrique, des
électrodes de soudage, des pièces de machines outil, des cadres pour vélo, etc. ;
o l’industrie aéronautique et aérospatiale ;
o l’industrie de la céramique (isolants électriques et électroniques) ;
o l’industrie nucléaire (agent modérateur et réflecteur de neutrons) ;
o la fabrication de fenêtres à rayons X.
Une exposition potentielle au béryllium peut survenir :
o lors de l’usinage, du meulage, de la soudure, du sablage et du décapage d’alliages au
béryllium ;
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o lors de la récupération et du recyclage de déchets industriels (circuits imprimés,
ordinateurs) ;
o lors d’opérations de soudure avec électrode au béryllium ;
o dans les travaux de démolition et de restauration de bâtiments dans lesquels du
béryllium a été employé ;
o lors de la taille des pierres précieuses ou des bijoux de fantaisie.
Bis(chlorométhyl)éther
Ce composé se rencontre dans l’industrie chimique, notamment dans la préparation de
résines échangeuses d’ions.
Cadmium et composés
Une exposition aux poussières et fumées de cadmium peut survenir lors de :
o la production du cadmium et de ses sels ;
o la soudure et le découpage d’acier cadmié ou d’alliages au cadmium (c’est le risque
professionnel principal des soudeurs) ;
o la fabrication d’accumulateurs et de piles électriques au nickel-cadmium.
Le cadmium est également présent comme impureté dans les métaux non ferreux (zinc,
cuivre et plomb), le fer et l’acier, les combustibles fossiles, les ciments, les engrais
phosphatés et les boues d’incinérateur ; la manipulation de ces produits engendre donc une
exposition potentielle au cadmium.
Dérivés du chrome hexavalent
Le minerai chromite est utilisé dans l’industrie métallurgique (production d’acier inoxydable),
dans l’industrie chimique et dans l’industrie des matériaux réfractaires. Une exposition au
chrome hexavalent peut également être rencontrée lors de certains procédés de soudage de
l’acier inoxydable (soudage à l’arc avec électrode enrobée ou fil-électrode fourré, soudage
manuel avec électrode enrobée) et lors de la production et l’utilisation de colorants
(pigments, teintures) à base de chrome.
Les composés de chrome sont utilisés dans diverses formulations de préservation du bois,
notamment avec l’arsenic (CCA ou arséniate de cuivre chromaté).
Nickel et composés
Une exposition est essentiellement rencontrée lors de la métallurgie du nickel, tout
particulièrement lors du grillage des mattes1 de nickel. Ce grillage a pour objet d’éliminer
l’excédent de soufre présent dans le minerai.
1 Matte : un des produits résultant de la première fusion d’un minerai et composé d’un mélange de sulfures métalliques.
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