Pistes de réflexion et de travail
Souffle en Silence… est née de l’observation du quotidien, de la
vie dans un environnement urbain, d’une foule sur une place.
Des regards innocents, des regards chargés de sens, des regards
assumés, esquivés, des rencontres avortées… On devient tour à
tour voyeur, vu ou témoin, spectateur ou acteur.
Souffle en Silence… est une pièce créée en lien avec la rue elle
prend du sens dans toutes sortes d’espaces, dédiés ou non au
spectacle vivant : sur la place d’une ville ou d’un village, dans un
théâtre, un hall, dans une cour d’école, sur un parking...
Cette pièce peut se jouer dans tout lieu permettant d’aménager différemment la relation et
l’espace scène/public afin d’atténuer la dimension « spectacle »: absence de pendrillons,
public à vue et proche de l’espace de jeu…
La scénographie
Brute et épurée, la scénographie se compose d’un mur et d’un banc contre lesquels on
s’appuie, qui nous supportent, nous soutiennent…
Le décor de la pièce est la rue dans toute sa simplicité et sa banalité. C’est un espace à la fois
ouvert et délimité, un espace urbain fort, un recoin immense où l’on se sent perdu, anonyme,
seul, un corps coquille qui ne sait plus dire, qui ne sait plus répondre.
Souffle en Silence… offre un espace urbain sans concession riche d’images et de sens :Etre au
pied du mur… Etre face au mur… Etre dos au mur…Un mur que l’on ne peut franchir ou
casser… Mur du silence…Banc des accusés, banc d’école, banc public, le banc sur lequel on
attend, on prend le temps de réfléchir à ce qu’on va dire ou faire, le banc des amoureux, le
banc refuge, le banc du miséreux…
La danse
La gestuelle et les phrases chorégraphiques émergent de situations quotidiennes. Il s’agit de
partir du quotidien pour créer de la matière. Des temps de travail se sont déroulés dans la
rue, ou en lien avec des instants vécus au milieu de la vie, au milieu de la ville: se sentir isolé
dans une foule, se laisser emporter par le flux, résister, provoquer, regarder et se sentir épié,
se laisser dévisager et dévisager à son tour. Il s’agit de se laisser traverser par ces ambiances,
ces regards, les accidents… Utiliser les états de corps et les émotions, laisser venir des
attitudes, des tendances, des postures…
Souffle en silence… met en scène des personnes dont les mots/maux sont intériorisés.
En l’absence de parole, dire par le corps devient nécessaire. Une langue des signes se tisse.
Le travail de contact est abordé essentiellement à travers les différentes qualités de toucher
dans l’intention d’imprimer ce que l’on ressent, ou ce que l’on voudrait dire sur la peau/dans
la chair de l’autre. Sont également abordés les sauts et réceptions de sauts au mur et sur
l’autre, comme des tentatives d’accéder à quelque chose ou comme éclats.
Une danse à la fois brute et sensible, parfois retenue, parfois débordante. Une danse parfois
contenue, comme une tentative de trouver un espace d’expression où l’on se sentirait écouté
et regardé. Une danse parfois violente et explosive qui traduit l’urgence et le besoin inassouvi
de dire, montrer ou laisser voir qui nous sommes.