aniles societé lieen1% e - Société linnéenne de Lyon

ANILE
S
DE L
A
SOCIETÉ LIEEN1%
E
(NOUVELLE SÉRIE
)
TOME
QUARANTE-CINQUIÈM
E
LYO
N
H
. GEORG, LIBRAIRE-ÉDITEU
R
36,
PASSAGE DE L
'
HOTEL-DIE
U
MÉME MAISON A GENÈVE ET A GAL
E
PARI
S
J
.-B
. BAILLIÈRE ET FILS, ÉDITEUR
S
i9,RUE UAUTRFRUILL
R
1899
MOEUR
S
E
T
MÉTAMORPHOSES DDSECTE
S
(Suit
e
PA
R
LE CAPITAINE XAMBE
U
Présenté à la Société Linnéenne de Lyon
.
Agabus
bruuueus,
FAS
.
(Fairmaire,
Faune
fr
.,
1854, n° 5, p
. 189.
)
La nature fait quelquefois défaut au sens instinctif des insectes
,
en voici un exemple
:
A Selaber, aux environs de Ria, dans le bassin de l'une de me
s
propriétés, alimenté par le filet des eaux d'un torrent, bien amé-
nagé pour l'étude des insectes aquatiques, au fond duquel grouil-
lent quantité de vers et de larves, en particulier de Dytiscides, un
e
fente s'était produite en hiver dans l'un des angles cimentés, à l
a
suite d'une surcharge des eaux
; le bassin perdait, mais un pe
u
moins qu'il ne recevait, de sorte que l'eau dépassait quand mêm
e
les fuites
.
Au printemps suivant, la situation des eaux était la même
,
l'Agabus
br°uaneus
qui, en nombre, vivait au fond de la mass
e
liquide, dans l'élément bourbeux, put s'y accoupler, puis dépose
r
sa ponte sous le rebord des pierres qui en garnissent le fond et le
s
larves s'y développer à loisir
; quand, vers la fin de juillet, appro-
cha l'époque de la nymphose, les larves se mirent en quête d'u
n
milieu convenable pour s'y transformer, certaines passèrent sur le
s
bords humides du réceptacle des eaux
; d'autres, en plus gran
d
nombre, ne trouvèrent rien de mieux, de situation plus commode
,
que de franchir les fentes très étroites du bassin, pouvant à pein
e
laisser passer leur corps grêle et allongé, pour gagner le terrai
n
Soc
.
LINM
., T
.
:w
.
16
158
MOEURS ET MFTAMORPIIOSES D
.
INSECTE
S
intérieur d'au delà, frais et propre par sa nature à leur permettr
e
de s'y construire un abri favorable à la nymphose
,
Mais, dans ce travail de pénétration, les larves avaient dû fair
e
des efforts que leur corps flasque et élastique leur avait seul per
mis de supporter
: elles avaient dû s'aplatir pour passer dans le
s
interstices par lesquels s'écoulaient les eaux
.
Pensaient–elles trouver, à leur issue, des berges extérieures d'u
n
autre terrain favorable à leur transformation ? En ce cas, elle
s
n'avaient pas su discerner que toute sortie leur était fermée dan
s
la direction des fentes, par suite, elles n'avaient eu ni l'instinct, n
i
la prescience de se douter qu'à leur corps long et grêle, la trans-
mutation y substituerait un être bien moins grêle, bien moins long
,
plus court, plus ramassé, à téguments durs et coriaces, auquel la
largeur de la fente ne saurait suffire pour lui livrer le passag
e
nécessaire pour gagner les eaux du bassin
.
C'est en effet ce qui arriva
: quand, vers la mi-septembre, l'adult
e
formé voulut essayer de passer
; il se trouva en présence d'u
n
espace étroit, dont les bords denticulés, durs et crétacés lui interdi
-
rent toute issue
: quelques–uns réussirent bien, à la suite d'efforts
,
répétés, à se faufiler dans la masse des eaux du bassin, la plupar
t
furent arrêtés comme par les barreaux en fer d'une prison, tenta-
tives recommencées, efforts vains
; à la fin, affaiblis, fatigués
,
n'ayant pu passer de leur corps que la tête et une partie de la ré-
gion thoracique, ils trouvèrent la mort que leur inconsciente larv
e
leur avait préparée
; et c'est ainsi que les travaux exécutés par le
s
hommes peuvent être parfois une cause involontaire de la dévia-
tion des sens chez les insectes
.
A l'état naturel, toute mare, tout réceptacle d'eau, dans les
quels vivent les Dytiscides, a un fond appuyé sur un lit vaseux
;
les berges sont en terre ferme, en situation d'offrir aux larves qu
i
les gagnent les conditions normales pouvant leur fournir, à l'épo-
que de la transfiguration un milieu des plus favorables pour fran-
chir sans difficulté le passage de l'état de nymphe à l'état adulte e
t
permettre à ce dernier de gagner l'élément aérien, après avoi
r
percé, par pression du corps, la faible couche terreuse qui le sépa-
rait du dehors
.
Dans ces conditions, la nature, jamais en défaut, garantit l'exis-
tence des êtres qu'elle crée
.
MOEURS ET MÉTAMORPHOSES D
'
INSECTES
15
9
OphOMIUS
il
CiSUS,
DEJEAN
.
(Fairmaire,
Faune
fr
.,
1584, n
o
13,
p
.
124
.
)
Après les premières pluies de septembre commence l'apparitio
n
de cette espèce
; aussitôt a lieu le rapprochement des deux sexes
;
les préludes de l'accouplement sont assez longs, ils peuvent dure
r
une heure durant laquelle les attouchements du mâle se pro-
duisent par les pattes, par les antennes
; une fois les deux sexe
s
réunis, la femelle continue à ronger les graines encore vertes d
u
fenouil dont elle s'alimente, tout en portant le mâle sur son dos
,
charge dont elle ne paraît nullement gênée
; la copulation se conti-
nue toute la journée, les deux sexes très étroitement unis
; d
n
lendemain de la disjonction, la mère, soucieuse d'assurer le sort d
e
sa progéniture, abandonne le végétal sur lequel s'était accompl
i
l'acte de la génération
; elle se met en quête d'un milieu approprié
à
l'existence de la larve, le dessous d'une pierre, d'un tas d'herbes
,
le pied d'un arbre, et là y dépose sa ponte en l'éparpillant
.
Œuf
:
Longueur, 2 millimètres
; diamètre, O
mm
î
Oblong, subcylindrique, blanchâtre, lisse et luisant, sans trace
s
de stries ni de rides, à pôles arrondis, à coquille assez résis-
tante
.
Pondus au nombre restreint de sept à huit par chaque femelle, ce
s
œufs éclosent quelques jours après donnant naissance à une jeun
e
larve vive, remuante, incitée à se mettre de suite en quête de s
a
nourriture, laquelle porte sur tout être vivant, ver ou mollusque
,
qui se trouve sur son passage
; plus tard, elle attaquera des proie
s
plus volumineuses
.
Nous voici, de ce fait, en présence d'une espèce carnassière
à
l'état de larve, débarrassant le sol d'ennemis nuisibles à l'agricul-
ture et qui, à l'état adulte, par interversion de régime, devien
t
granivore
.
L'adulte est commun en automne sur les coteaux des environ
s
de Ria exposés au midi, il grimpe avec légèreté le long des tige
s
élancées du fenouil(A)Iet/iwn fieniculum)
et se plaît à ronger le
s
graines encore vertes de ce végétal
.
160
MOEURS ET MÉTAMORPHOSES D
'
INSECTE
S
%nthaxia
courtisa,
CASTELN
.
(De Marseul,
ilion
. Bup
.,
1865, p
. 25L
)
Larve
:
Longueur,
Il
millimètres
; largeur,
l
mm
3
.
Corps
allongé, en partie linéaire, charnu, d'un beau jaunâtre
,
lisse et luisant, couvert de très courts cils roux soyeux, convex
e
en dessus, un peu moins en dessous, à région antérieure trè
s
large, aplatie et arrondie, la postérieure atténuée et arrondie aussi
.
Tête
large, couverte de courts cils roux, un point rougeâtre e
n
arrière du milieu du bord postérieur, lisière frontale ferrugineuse
,
droite, finement ponctuée
; épistome transverse, rougeâtre
; man-
dibules robustes, d'abord rougeâtres à leur base, puis noires jusqu'
à
l'extrémité qui est bidentée, avec rainurelle de séparation entre le
s
deux dents
; tour des pièces buccales rougeâtre
.
Segments tltoracignes,
le premier très grand, déprimé, à bor
d
antérieur avancé en son milieu en forme de bourrelet strié au
-
dessus de la tête, flancs tuméfiés et incisés, disque aplati, incisio
n
en forme de V renversé à branches rougeâtres, deuxième et troi-
sième courts, transverses, pointillés, striés, à flancs relevés e
n
forme de bourrelet tuméfié, le deuxième avec deux taches orbicu-
laires Haves, à pourtour roussâtre, sur le prolongement des verrue
s
latérales du troisième, lequel est chargé de deux excroissance
s
-l'une en dessus, l'autre en dessous, traits qui caractérisent l
e
genre
.
Segments abdominaux
fortement convexes, lisses et luisants
,
avec ligne médiane sombre, les huit premiers grands, s'atténuan
t
peu sensiblement vers l'extrémité, à flancs fortement excisés, pa
r
suite relevés en un bourrelet latéral très développé, neuvièm
e
réduit
.
Dessous
de la tète rougeâtre, grossièrement ponctué, le premie
r
segment thoracique ridé, incisé en V renversé à angle largemen
t
arrondi, verrues du troisième bien accentuées
; segments abdomi-
naux moins convexes, mais ridés et incisés comme en dessus, hui-
tième avec deux taches Haves sous-cutanées au bord postérieur
,
neuvième à cloaque rayonné
.
Pattes
sans traces ni vestiges
.
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