Comité 21 – Synthèse concertation SANOFI FRANCE, 28 janvier 2016
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Sanofi développe plus longuement l’exemple de la dengue. C’est une maladie virale transmise à
l’Homme par le moustique tigre. Ce virus est mortel dans 20% des cas, majoritairement des enfants.
Sur le plan économique, la présence du moustique vecteur est fortement incapacitante en termes de
développement. L’impact du changement climatique sur la propagation de la dengue est bien réel :
allongement de la saison de transmission, modification des zones géographiques de développement
du virus, etc. Sur ce sujet, Sanofi indique qu’elle a bien conscience qu’au-delà de développer un
vaccin, il importe de sensibiliser les populations riveraines.
Sanofi travaille à l’amélioration des conditionnements des médicaments, de l’ecodesign, avec pour
objectif de réduire son empreinte carbone. De plus, les packs eutectiques (qui sont utilisés dans les
glacières) ne sont plus utilisés. Ces déchets n’étaient en effet pas faciles à éliminer et trop polluants.
Toujours en lien avec la problématique du changement climatique, l’entreprise est partenaire d’une
start-up qui a développé un modèle mathématique qui prévoir les variations de température. In fine
cela permet de savoir s’il faut utiliser un camion frigorifique ou non pour une livraison. Cet outil va
permettre à Sanofi de limiter l’impact environnemental du volet transport en optimisant ses
livraisons des marchandises.
Enfin, Sanofi souligne qu’elle apporte une aide aux situations d’urgences climatiques et humanitaires
par le biais de sa fondation.
Suggestions et remarques des parties prenantes externes :
→ Communication climat et santé : Les parties prenantes conseillent à Sanofi d’associer sa
communication sur la santé à celle sur les enjeux climatiques puisqu’il existe un lien réel. Il est
important de ne pas séparer l’environnement de la dimension sociale. De plus, les parties prenantes
invitent Sanofi à les associer à la prise de parole de l’entreprise sur sa démarche environnementale,
ce qui ne pourrait que renforcer la position de Sanofi à leurs yeux. Une partie prenante a souhaité
évoquer la situation de l’Afrique en particulier, car c’est un endroit où les risques directs engendrés
par les problématiques climatiques sont très forts (désertification, salinisation, déforestation, etc.). Ils
vont engendrer sur le plan géopolitique, des conflits internes et externes, un afflux de réfugiés
climatiques, un appauvrissement des populations. Sanofi ne peut exercer ses activités sans situation
de stabilité politique. Pour ces raisons, il serait bien que Sanofi renverse l’inertie actuelle des pouvoirs
publics et puisse s’exprimer sur ces sujets de santé et changement climatique, mener des initiatives,
et in fine être force d’entraînement.
En termes de communication, Sanofi pourrait ainsi se démarquer sur le champ environnemental par
rapport à ses pairs.
→ Biodiversité : Les parties prenantes attirent l’attention de l’entreprise sur le fait qu’elles ont le
sentiment que le groupe a finalement assez peu d’ambition sur le sujet de la biodiversité.
→ Coût et prix différencié du médicament : Les participants évoquent le fait que l’innovation a un
coût, qui se traduit sur le prix des médicaments, et parfois par une différenciation des prix selon les
pays. De ce fait, comment l’entreprise peut-elle se positionner en toute responsabilité sur le sujet ?
→ Accès au médicament et impact environnemental : Une partie prenante souhaite faire le lien
entre l’accès aux médicaments et les impacts environnementaux. C'est-à-dire que dans un certain
nombre de pays où l’accès aux médicaments est facile, on retrouve des effets de surconsommation et
en corrélation des impacts marqués sur l’environnement. Il est peut-être possible de faire quelque
chose sur le fait qu’il y a des endroits dans le monde où nous avons « trop » de médicaments, et
d’autres, moins riches, où l’accès est difficile.
→ Education à la pharmacovigilance du patient : Les parties prenantes disent que si nous
souhaitons éduquer le patient à la pharmacovigilance, le sensibiliser aux impacts des médicaments
sur l’environnement et à leur bon usage, il faut avoir conscience que nous rajoutons une nouvelle
dimension à ce travail d’éducation. La problématique sous-jacente est de changer le paradigme actuel
du patient obéissant (observance). Le patient est capable de prendre ses propres décisions. Il faut
changer de regard et tâcher de réfléchir à comment aider le patient à s’autogérer (self-manage).