Analyse de surface Oberflächenanalyse L’analyse de surface rapide comme aide aux procédés de dépôt Gerhard Tschopp, Marcel Baak, Elisa Barisone et Thomas Nelis L’importance et les exigences aux propriétés des surfaces augmentent constamment dans la technique. La composition de la surface joue un rôle prédominant pour ses propriétés. Parmi les méthodes d’analyses des surfaces, la spectroscopie à décharge luminescente (SDL) est une technique rapide et fiable. Ainsi on peut obtenir des profils quantitatifs des couches fonctionnelles ou des outils nitrurés en plasma. Die Relevanz und damit das Anforderungsprofil an die Oberflächeneigenschaften nehmen in der Technik bekanntlich stetig zu. Die Zusammensetzung der oberflächennahen Bereiche spielt dabei eine grosse Rolle für die Leistungsfähigkeit der Oberfläche. Aus der Palette von verschiedenen oberflächenanalytischen Methoden sticht hier besonders die Glimmentladungsspektroskopie (GD-OES) heraus. Mit diesem Verfahren können quantitative Tiefenprofile von funktionellen Randschichten oder plasmanitrierten Werkzeugstählen rasch und genau erstellt werden. es décharges électriques sous leurs différentes formes jouent un rôle important dans l’industrie, la recherche et la vie quotidienne. Des réacteurs plasma sont utilisés lors des procédés de dépôts de couches minces comme dans l’industrie des semi conducteurs, par exemple. Un domaine de recherche actuel dans les applications médicales vise à l’utilisation des microplasmas, et des lampes de fluorescence compactes, qui se trouvent de plus en plus souvent dans les foyers domestiques pour la génération de lumière. On s’en sert depuis plus de 100 ans dans les analyses chimiques sous forme de décharges d’arc, d’étincelles et décharges luminescentes. La spectroscopie se base sur la propriété quantique des atomes selon laquelle les électrons acceptent seulement des niveaux d’énergies discrets. Ces niveaux d’énergies sont spécifiques pour chaque élément. Lors de la transition d’un niveau énergétique supérieur vers un niveau inférieur, une émission d’énergie sous forme de photons a lieu. Le spectre d’émission des photons d’un élément est donc une propriété caractéristique de cet élément; il peut ainsi être utilisé pour son identification. Les méthodes spectroscopiques tirent partie de cette propriété des atomes et des molécules pour déterminer leur présence mais aussi leur densité, dans des systèmes variés, que ce soit des échantillons d’eau potable ou des étoiles. Ing. chem. ETS Gerhard Tschopp Dr. rer. nat. Marcel Baak Dipl. Physikerin Elisa Barisone Berner Fachhochschule Quellgasse 21 2501 Bienne Tél. 032 321 64 17 Fax 032 321 65 00 [email protected] www.ti.bfh.ch Dr. rer. nat. Thomas Nelis L CURF Jean François Champollion Place de Verdun F-81000 Albi Fig. 1: Représentation schématique d’une décharge luminescente. Les décharges de gaz peuvent prendre des formes multiples, on peut mentionner la décharge Corona, la décharge luminescente normale et anormale, ainsi que la décharge d’arc. La spectroscopie à décharge luminescente analytique (SDL) utilise la décharge anormale, car celle-ci offre une densité de puissance assez élevée pour pulvériser («sputtering») le matériau à analyser et produire ainsi une quantité suffisante de photons permettant l’analyse des éléments. La décharge d’arc continue n’est pratiquement plus utilisée aujourd’hui puisqu’elle est difficile à stabiliser. Dans la spectroscopie étincelle, cependant, on utilise la décharge d’arc pulsé avec beaucoup de succès dans l’analyse de routine des échantillons métalliques. De la décharge luminescente … Les gaz sont d’habitude des non conducteurs. Pour la production d’une décharge dans un gaz, donc assurer le transport des porteurs de charge à travers le milieu «gaz», non conducteur, il faut appliquer un champ électrique suffisamment fort. Ainsi, la réduction du nombre de porteurs de charge libres perdus lors des processus de recombinaison, peut être compensée par les processus d’ionisation dans le champ électrique. Fig.2: Photo et représentation schématique d’une source de décharge d’après «Grimm». Oberflächen Polysurfaces No 5/11 21 Oberflächenanalyse Analyse de surface 22 Fig. 3: Acier 16MnCr5 nitrocarburé. Fig. 4: Surface d’un acier revêtu avec du chrome et enrichi en azote. Pour comprendre le succès de la spectroscopie de décharge luminescente, il faut inévitablement s’occuper de la géométrie de cette décharge. Quant on observe l’espace entre les deux électrodes d’un tube à décharge simple avec deux électrodes coplanaires, on constate une interaction intéressante des régions claires et sombres, ce qui est typique de toutes les décharges luminescentes (fig. 1). On observe essentiellement deux régions lumineuses, séparées spatialement: la lueur négative (B), à proximité de la cathode (négative), et la colonne positive (C) qui occupe l’espace restant entre la lumière négative et l’anode (positive). Chacune de ces deux régions est entourée de régions sombres. La colonne positive joue un rôle primordial dans la génération de la lumière dans les tubes fluorescents. Cependant, elle ne nous intéresse pas dans la spectroscopie analytique. Pour la SDL la région à proximité de la cathode est la plus importante, (A: gaine cathodique; B: lueur négative) car le matériau à analyser est utilisé comme cathode de la décharge. Les électrons libérés à la surface cathodique sont accélérés vers l’anode par le champ électrique; ils gagnent ainsi de l’énergie cinétique. Cette énergie peut être transmise à des atomes du gaz environnant par des chocs inélastiques. Puisque les chocs sont partiellement ionisants, il se forme de nouveau porteurs de charges libres: des électrons et des ions. Les électrons sont accélérés vers l’anode, les ions en direction de la cathode, produisant davantage de chocs ionisants. Du fait de cet effet d’avalanche, la densité des porteurs de charges libres augmente. Le gaz initialement non conducteur devient conducteur: nous avons généré un plasma – à savoir un mélange d’atomes de gaz neutres et de porteurs de charges libres. A l’intérieur d’un conducteur le champ électrique est nul, car chaque champ électrique conduit à un déplacement des porteurs de charges qui tendent à annuler le champ électrique externe. Sans entrer dans les détails fascinants de la physique du plasma, on peut donc conclure que le champ électrique, provoqué par la différence de potentiel entre cathode (négative) et anode (positive), se limite aux régions spatiales dans lesquelles la densité des porteurs des charges est faible. Ceci explique la chute cathodique (A dans la fig. 1) dans la région entre la cathode et la colonne négative. Dans cette petite région on a un champ électrique fort, les électrons sont repoussés par la cathode, les ions accélérés vers la cathode. Dans la lueur négative, la densité des porteurs des charges est grande, donc le champ électrique est absent. Les électrons perdent leur énergie cinétique par des chocs et contribuent ainsi à la génération de la lueur caractéristique. Oberflächen Polysurfaces No 5/11 … à la décharge de Grimm Le tube à décharge selon Grimm (fig. 2) possède un arrangement des électrodes simple mais génial. L’échantillon à analyser forme la cathode. La surface doit donc être plane. L’anode est formée par un tube en cuivre, placé directement en face de la surface de l’échantillon. Le diamètre interne du tube anodique varie entre 2 et 8 mm, selon l’application. La distance entre la surface de l’échantillon plan (d dans la fig. 2) et le tube anodique est d’environ 150 µm. D’ne pression gazeuse de 2 à 10 hPa le produit p*d est assez petit pour éviter une décharge dans cet espace. Le champ électrique est en effet important, l’accélération des porteurs de charge est donc grande. Le nombre de chocs est cependant trop faible, pour provoquer une avalanche de la densité des porteurs de charges sur cette petite distance. La décharge est donc limitée à l’intérieur du tube anodique. La surface cathodique active est limitée; les conditions pour une décharge luminescente anormale sont idéales. La lumière négative, un plasma, se développe donc à l’intérieur du tube anodique. Comme mentionné, cette région n’est pas soumise à un champ électrique. Il se forme donc une situation qui ressemble fortement à celui d’un condensateur à plaques. On oppose deux surfaces conductrices qui se trouvent à des potentiels électriques très différents. Dans l’espace intermédiaire se forme la chute cathodique (D dans la fig. 2), dans laquelle les électrons et les ions sont accélérés. Cet espace a une profondeur de 200 à 400 µm. La différence principale par rapport au condensateur à plaques est le fait que le plasma est une source d’ions. Le champ électrique enlève constamment quelques ions du plasma, qui sont accélérés en direction de la cathode, où ils pulvérisent du matériel de la surface cathodique. En choisissant bien la pression gazeuse, on peut ajuster la densité des porteurs de charge dans le plasma de façon à ce que la Analyse de surface Oberflächenanalyse densité du courant d’ions devienne homogène. On obtient ainsi un cratère plan. Ainsi les conditions pour une analyse en profondeur réussie sont données. Applications avec l’analyse SDL, en complément à une micrographie. Ainsi on peut parfaitement montrer le profil de concentration des éléments N et C (courbes bleue et orange dans la fig. 3), ce qui permet de juger de la qualité de la couche de nitrocarburation. Nitrocarburation/Durcir La nitrocarburation est un procédé thermochimique pour enrichir une couche superficielle d’un matériau avec de l’azote et du carbone. Il en résulte une couche résistant à l’usure et à la corrosion, formée d’une couche de combinaison et de diffusion. On peut visualiser ces deux dernières couches de façon optimale Revêtement Un autre exemple montre un traitement thermochimique d’un acier, dans lequel la couche de chrome est en plus enrichie avec de l’azote. Pour connaitre rapidement la composition quantitative de la couche superficielle ainsi que son épaisseur, la méthode SDL est à nouveau idéale (fig. 4). n Oberflächen Polysurfaces No 5/11 23