MONDIALISATION : LES ATOUTS DE LA FRANCE 5
Introduction
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin avait demandé au Conseil
d’analyse économique de mener une réflexion sur les atouts de la France
dans la mondialisation et la façon de mieux les valoriser. Le CAE y a ré-
pondu par plusieurs contributions individuelles rassemblées dans ce rapport.
Mettre le projecteur sur les atouts de l’ouverture et de la mondialisation ne
signifie pas que l’on néglige les défis et certains coûts, les uns temporaires
d’autres permanents, de la mondialisation mais puisque les débats franco-
français privilégient souvent ces défis et ces coûts, il n’était pas inutile d’abor-
der, pour une fois, les avantages de l’ouverture et les atouts de la France.
Plusieurs lignes de force se dégagent de ces contributions, qui conju-
guent diagnostics et recommandations.
La France bénéficie de la mondialisation, en dépit de la perception néga-
tive qu’en a l’opinion publique. L’émergence des pays asiatiques et d’Eu-
rope centrale crée de nouvelles opportunités à l’exportation dont la France
tire profit. Les importations en provenance de ces mêmes pays permettent
aux consommateurs de consommer à moindre prix des biens de consomma-
tion courante et procurent des gains de pouvoir d’achat importants.
Le deuxième point marquant est que la France ne profite pas autant de la
mondialisation qu’elle le pourrait.
Patrick Artus met en évidence les forces et les faiblesses de la spéciali-
sation internationale de la France, par comparaison avec nos principaux
partenaires et concurrents. Il analyse également les ressorts de cette spé-
cialisation internationale et les principaux déterminants de l’attractivité des
territoires. Un facteur important de la compétitivité des entreprises
aujourd’hui, bien mis en évidence par plusieurs études, est la segmentation
géographique de la chaîne de production et de valeur, c’est-à-dire le recours
à des importations de biens intermédiaires permettant d’optimiser les coûts
de production. L’Allemagne, le Japon et les États-Unis par exemple, sont
bien plus avancés que la France dans ce processus, dans la mesure où ils
font plus appel à des fournisseurs de pays émergents. La France est égale-
ment en retard sur le Royaume-Uni et les États-Unis en termes de distribu-
tion de pouvoir d’achat par les importations de biens de consommation cou-
rante.
Rap. CAE 71 Mondialisation.pmd 30/07/2007, 16:455