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Appel à contributions pour la revue Lidil
(numéro thématique)
Le verbe pour exprimer le temps
Quels apports pour une rénovation de la didactique de la grammaire ?
Ce numéro de la revue Lidil se propose de revisiter des descriptions linguistiques de la notion de verbe
pour contribuer à une approche didactique renouvelée.
La publication se situe dans la lignée d'autres études, comme par exemple la revue Diptyque n°2-2004 et
n°4-2005: « Le verbe dans tous ses états », la revue Synergies France n°6-2010 : « Verbe, grammaire et
enseignement : la prescription et l’usage », ou les journées d’étude Grammatica : « Le verbe :
perspectives linguistiques et didactiques » (Arras 2011). L'école française utilise encore à propos du
verbe une description très orientée par des considérations de correction orthographique (Chervel, 2006).
Cette approche morphosyntaxique perdure cependant que les sciences du langage progressent. Ainsi
l'écart entre une description scientifique et une description scolaire du verbe s'accroit. Le besoin d'une
approche rénovée de la notion de verbe est patente. Ce numéro de Lidil prend le parti d’une approche
centrée sur le statut du verbe dans la construction et l’expression du temps envisagé du point de vue de la
chronologie et de l’aspect.
Un survol des différents programmes de grammaire française montre une certaine hétérogénéité. La carte
conceptuelle du verbe apparait comme composée de fragments de théories plus ou moins cohérents. Si
l’on s’arrête sur quelques axes de cette carte, force est de constater une certaine dispersion conceptuelle :
La notion de temps, par exemple, est, dans les programmes de l’école élémentaire française,
réduite aux divers tiroirs verbaux répartis dans une chronologie passé-présent-futur quand la
grammaire de Charaudeau (1992) propose une dizaine de « visions » pour rendre compte de la
situation dans le temps.
La notion de verbe auxiliaire, autre exemple, est le plus souvent ramenée à la simple construction
de temps verbaux dits composés, négligeant totalement les autres acceptions du concept
d’auxiliaire telles que proposées par Benveniste (1974) ou Creissels (2006).
La notion d’infinitif, dernier exemple, abordée à l’école comme une forme atemporelle du verbe,
est pourtant considérée comme la forme modalisée du verbe par Benveniste (1974), ou comme
une virtualité de réalisation du procès par Guillaume (1929).
Ainsi, les programmes scolaires tendent à réduire la situation temporelle à la chronologie et à assimiler le
temps linguistique à la conjugaison. Or le « temps » est une catégorie conceptuelle qu’il semble
nécessaire de traiter en tant que telle, dans ses rapports plurivoques avec les différentes catégories
formelles qui servent à l’exprimer (Charaudeau, 1992). On ne s’intéressera dans ce numéro qu’à l’une de
ces catégories : le verbe. On s’attachera toutefois à en crire, de manière exhaustive et corrélée, les
dimensions lexicales, syntaxiques, énonciatives et morphologiques, afin d’étudier leur mise en
fonctionnement dans l’expression du temps.
On peut donc s’interroger sur les théories linguistiques susceptibles d’être transposées pour la classe et
sur les bienfaits qu’en tireraient les élèves.
Ce faisant, on risque toutefois de verser dans une linguistique appliquée qui ne prendrait pas en compte
les apports de la psycholinguistique cognitive ou génétique, les apports des sciences de l’éducation, de la
didactique du français elle-même... Si l’on sait aujourd’hui que les acquisitions langagières jouent un rôle
dans le développement du temps conventionnel et dans l’élaboration des cadres aspectuels et temporels
(Tartas, 2009), l’impact des enseignements de et sur la langue demeure assez méconnu. La complexité
linguistique inhérente au verbe français se trouve ainsi doublée d’une complexité théorique convoquant
plusieurs disciplines.
Dans la perspective vygotskienne, selon laquelle les enfants utilisent des structures grammaticales
correctes avant de comprendre les opérations logiques qu’elles supportent (Vygotski, 1985 ; Tartas,
2009), on pourra analyser les repères linguistiques sur lesquels s’appuient des élèves de différents âges et
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niveaux scolaires pour interpréter des relations temporelles ; on s’intéressera également aux procédés
linguistiques qu’ils utilisent et développent pour exprimer, localiser et ordonner des évènements dans le
temps ainsi que pour en estimer la durée. À l’inverse, il conviendrait d’étudier les effets d’un
enseignement formel de la grammaire du verbe (au sens large) sur la construction des concepts
convoqués pour accomplir différentes opérations et relations temporelles (chronologie, durée,
simultanéité, antériorité).
Éditeurs du numéro
Jean-pierre Sautot LIDILEM/Grenoble 3 Université Claude Bernard, IUFM de Lyon
Solveig Lepoire ICAR/Lyon 2 Université Claude Bernard, IUFM de Lyon
Calendrier
Envoi d’une proposition d’article 20 février 2012
Notification d’acceptation de la proposition 20 mars 2012
Date limite d’envoi des articles rédigés 1 juillet 2012
Retour après évaluation par le comité scientifique 1 décembre 2012
Date limite d’envoi des textes révisés 1 février 2013
Publication juin 2013
Format de la proposition d’article
Les auteur(e)s devront soumettre un résumé puis un article. Le résumé comportera :
Nom de l’auteur
Appartenance institutionnelle
5000 signes hors bibliographie
Format des articles
Les articles soumis devront faire 35000 à 45000 signes maximum, tout compris (espaces et notes inclus)
et pourront être rédigés en français ou en anglais. Chaque article sera envoyé en version anonyme à deux
relecteurs.
Adresse d’envoi des contributions
(merci d’utiliser en Objet de l’email : « LIDIL VERBE »)
jean-pierre.sautot@univ-lyon1.fr
Références
Benveniste E. (1974). Problèmes de linguistique générale. Paris : Gallimard.
Charaudeau P. (1992). Grammaire du sens et de l’expression. Paris : Hachette.
Chervel, A. (2006). Histoire de l’enseignement du français du XVIIe au XXe siècle. Paris : Retz.
Creissels D. (2006). Syntaxe générale, une introduction typologique. Paris : Lavoisier.
Guillaume G. (1929). Temps et Verbe. Théorie des aspects, des modes et des temps. Paris, H. Champion.
Leeman D. (dir) (2004). De la langue au texte. Le verbe dans tous ses états. Namur : Presses
Universitaires de Namur.
Tartas V. (2009). La construction du temps social par l'enfant. Recherches en sciences de l'éducation. Vol.
143. Berne : Peter Lang.
Vygotski L. (1997). Pensée et langage. Paris : La dispute.
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