Les Etats-Unis : une hyperpuissance

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Les Etats‐Unis : une hyperpuissance ? Aide à la compréhension du devoir : L'hyperpuissance implique l'idée que le pays concerné est la seule superpuissance mondiale et écrase tous les autres de sa supériorité, qu'il n'a pas de rival. Sa domination est sans partage. Mais la formulation sous forme de question invite à remettre en cause ‐ ou à valider ! ‐ l'affirmation. On devra donc éventuellement chercher les limites, les oppositions. Le sujet est déjà problématisé. On peut reformuler le sujet en se demandant si les États‐Unis, seule superpuissance mondiale depuis la fin de la guerre froide, connaissent des limites à leur puissance. Il ne faut pas négliger cette remise en question, sinon le devoir ne présentera qu'un aspect incomplet voire uniquement élogieux des États‐Unis. Le deuxième chapitre du programme sur la puissance américaine sera utilement complété par la connaissance du premier chapitre qui concerne la géographie du monde. On pourra aussi se référer aux leçons sur les autres pôles de puissance, l'Asie orientale et, pour les L‐ES, l'Union européenne. De même des références au chapitre d’histoire concernant le modèle américain pourront être faites. Deux types de plans peuvent être retenus : Le premier retient et discute chacun des aspects de la puissance américaine : 1. La puissance politique et militaire, 2. Qui peut s’expliquer ensuite par la puissance économique e financière…, 3. Pour terminer par son influence, notamment culturelle, sur le monde. Le corrigé suivant, adapté d’un corrigé annales Nathan 2005, propose un plan plus classique de géographie : constat de la puissance, explication de cette puissance, pour terminer par ses limites. L’insertion d’un croquis simplifié (ou de plusieurs schémas – chorêmes morcelés) montrant les aspects et limites de la puissance américaine dans le monde est fortement conseillée et sera valorisée lors de la correction. Vous pouvez consulter sur le site « JL Blin Planète Cartographique » la légende et le croquis : « La puissance des Etats‐Unis dans le monde et ses limites » puis réaliser un travail de synthèse. Introduction La chute de l'URSS en 1991, en mettant fin à la guerre froide, a semblé démontrer l'excellence du modèle américain. Elle a surtout laissé les États‐Unis seule grande puissance à l'échelle de la planète. Première puissance économique mondiale, celle‐ci a les moyens d'influer sur l'évolution du monde. Mais les réactions de rejet qu'elle suscite, parfois très violentes comme le rappellent les attentats du 11 septembre 2001, sont à la hauteur de sa puissance. Peut‐on affirmer qu'en ce début de XXIe siècle, la puissance américaine est telle qu'on puisse aller jusqu'à parler d'hyperpuissance ? Si les manifestations de sa puissance démontrent une hégémonie complète sur la planète, fondée sur un modèle de développement social et économique, cette puissance connaît aujourd'hui une forte contestation. I ‐ UNE PUISSANCE QUI ECRASE LE MONDE 1.1. Une domination politique et militaire sans partage sur le monde... • Une présence militaire mondiale : Bases (OTAN, etc.) et flotte disséminées à la surface de la planète. Matériel de pointe (entreprises performantes), arsenal nucléaire. • Des interventions nombreuses : Exemples récents : Afghanistan, Irak... et plus anciens (guerre du Golfe, Panama). Rôle de négociateur (dans le conflit israélo‐palestinien notamment). 1.2. ...permise par le poids économique et financier du pays • La première puissance économique mondiale : Premier pays manufacturier du monde (25% du PIB mondial), pôle agricole excédentaire (1er producteur de maïs et de soja), premier pôle industriel (premier producteur d'automobiles et de produits chimiques). Des entreprises de taille mondiale comme Ford, Boeing dans des domaines de haute technologie notamment (IBM, Microsoft). • Un poids financier sans équivalent : Le dollar monnaie, la bourse (Dow Jones…)… 1.3… et une culture‐monde L’influence du « Soft Power » : Une véritable industrie de la culture (cinéma d'Hollywood, musique). La seule culture partagée par les hommes de la planète quelle que soit leur origine (l'anglais, langue internationale). Un poids scientifique considérable (brain drain). La puissance américaine a un formidable pouvoir d'attraction, qui lui permet par ailleurs de renforcer cette même puissance. 2 ‐ LES FACTEURS DE LA PUISSANCE AMERICAINE 2.1. Un territoire mis en valeur par une société pionnière ayant choisi un modèle libéral capitaliste de développement : • Un territoire organisé pour l'économie : Centres économiques de première importance (Manufacturing Belt en redressement, avec la Mégalopolis en tête, pôles de la Sun Belt), périphéries agricoles intégrées, ressources diverses. Réseaux de communication reliés au monde, notamment façades maritimes développées et hubs aériens. • Les fondements idéologiques : Capitalisme, liberté d'entreprise : FMN. Liberté individuelle comme fondement d'un modèle, rêve américain comme moteur. 2.2. Un pays qui pèse sur les relations internationales • Les «victoires» sur le monde : 1945 : victoire sur le nazisme qui lui permet de se poser en défenseur de la liberté et de la démocratie surtout face à l'expansion soviétique. Organisation d'un bloc occidental (OTAN, etc.). 1991 : fin de la guerre froide, qui fait apparaître les Etats‐Unis comme le seul modèle valable et la seule superpuissance (d'où l'idée d'hyperpuissance). • Une présence importante et cruciale dans les institutions internationales : Pays fondateur de l'ONU et y jouant un rôle de premier plan (membre permanent du Conseil de sécurité), de même à l'OMC, au FMI (possède une minorité de blocage). Initiative dans la constitution d'une zone de libre‐échange américaine (ALENA depuis 1994 avec le Canada et le Mexique, projet de ZLEA aujourd'hui). Si les États‐Unis peuvent se présenter aujourd'hui comme un modèle structurant l'ordre international, sa forte puissance n'est pas sans rencontrer des résistances et des limites. 3 ‐ UNE DOMINATION DISCUTABLE ET DISCUTEE 3.1. Des concurrents prêts à rivaliser • L'Union européenne : Réelle première puissance économique et commerciale (45% des échanges mondiaux). Avec la volonté de fonder un État ayant un rôle politique international destiné à contrebalancer la puissance américaine. • L'espace pacifique émerge : Velléité du Japon à retrouver un rôle dans l'espace pacifique, en s'appuyant sur sa puissance économique. Mais surtout montée en puissance de la Chine dont l'économie se développe à grande vitesse et qui dispose de la puissance militaire, nucléaire, spatiale, et d'une influence culturelle non négligeable (ancienneté de la civilisation et, surtout, diaspora présente sur tous les continents). 3.2. Des contestations de plus en plus fortes • Venant de l'extérieur : Résistances culturelles, intégrisme islamique qui refuse l'ordre international et qui souhaite éliminer l'influence américaine de l'espace arabo‐musulman. Altermondialistes qui proposent un ordre international fondé sur la discussion collective, notamment en améliorant le dialogue Nord‐Sud. • Se posant à l'intérieur : Limites sociales (les laissés‐pour‐compte de la puissance sont nombreux : le taux de pauvreté est de 15% environ). • Des Etats‐Unis considérés comme responsables de la crise qui ébranle le monde en 2008. Conclusion Malgré les comparaisons (on parle de Pax americana pour qualifier l'ordre international actuel), les États‐Unis ne sont pas l'Empire romain, qui exerçait sur son espace une domination incontestée et une attraction très forte. C'est plutôt parce qu'ils manquent depuis la fin de la guerre froide de rival pouvant faire contrepoids à leur puissance dans tous les domaines qu'on a pu les qualifier d'hyperpuissance. L'émergence de nouveaux pôles, en cours d'intégration, en Europe et dans le Pacifique, pourrait bien conduire les États‐Unis à partager cette influence qui leur permet aujourd'hui de peser sur la marche du monde. 
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