Poètes et saints, penseurs et maîtres spirituels
offrent aux chrétiens d’Occident un accès
privilégié aux patrimoines de l’Asie :
hindouisme, bouddhisme, taoïsme…
Chaque journée proposera
deux témoins d’une même tradition,
la lecture commentée d’extraits de leur œuvre,
des temps de silence et de méditation
personnelle.
Animateur : Jacques Scheuer
Jésuite, professeur émérite d’histoire des religions de l’Asie
à l’UCL (Louvain-la-Neuve).
Il fait partie de l’équipe d’animation des « Voies de l’Orient »
(Bruxelles). Il est notamment l’auteur de Un chrétien dans les
pas du Bouddha (éditions Lessius).
Samedi 17 octobre : Tradition hindoue Râmânuja ou l’attention méditative ;
Toukârâm ou les psaumes du pèlerin
Deux témoins de la tradition spirituelle hindoue, très différents par l’origine sociale et
le bagage culturel, mais animés d’une même confiance, un même amour du
Seigneur.
Râmânuja (11ème siècle) affirme que la majesté du Seigneur n’empêche pas sa
proximité. Brahmane du Sud de l’Inde, ce grand penseur enseigne que toute
réalité (le cosmos, l’individu humain avec son corps, ses émotions, son
affectivité…) est une manifestation de la gloire divine.
Toukârâm (1598-1650) n’a pas le prestige social ni l’autorité religieuse d’un
Râmânuja. Petit boutiquier de village en pays marathe, il s’exprime dans la
langue du petit peuple dont il chante la foi et la dévotion. Avec des milliers de
villageois de la région, il se rend chaque année au sanctuaire de Krishna.
Samedi 5 mars : Tradition hindoue Lalla, l’amante de Śiva ; Kabîr, le chantre
de la ‘mort vivante’
Si Râmânuja et Toukârâm partagent une confiance apaisée, deux autres
personnages connaissent un parcours plus chaotique et des expériences
contrastées.
Lalla (14ème s.), mariée très jeune, en butte à la méchanceté de sa belle-famille,
parcourt les routes de son Cachemire natal, en quête du Seigneur Śiva. Ses
chants très personnels disent son désarroi, ses épreuves, mais aussi, par-delà la
mort à soi-même, l’émerveillement de la rencontre.
Kabîr (15ème s.), humble tisserand de la ville sainte de Bénarès, à l’interface de
l’hindouisme et de l’islam, dénonce les hypocrisies et les étroitesses des hommes
de religion. Ses chants invitent à dépasser la sécurité des croyances et des rites
afin de répondre aux exigences de l’appel intérieur.
Samedi 21 mai : Tradition bouddhique Śântideva, la bonté bienveillante
Centré sur la méditation, le chemin du bouddhisme ne semble guère faire de
place à la prière. Mais le bouddhiste formule des souhaits à l’intention de tous les
êtres vivants. Le célèbre Soûtra de la bonté bienveillante (metta) n’exprime pas
un simple « vœu pieux » mais l’aspiration essentielle de qui le prononce. Sa
récitation régulière transforme l’esprit et le cœur ; elle aide à dépasser les
réactions spontanées : attirance, indifférence, hostilité…
Śântideva (8ème s.), moine indien est auteur d’un traité sur les étapes vers le plein
Éveil. À mesure que l’on progresse en non-attachement et en sagesse, la
compassion et la bienveillance se développent spontanément. Le disciple
consacre toute son existence au soulagement de la souffrance d’autrui et à la
libération de tous les êtres