enfin que les sépultures, caractéristiques de la civilisation celtique, ne contenaient aucune arme.
L'époque romaine
À la fin du Ier siècle av. J.-C., les Romains occupaient tous les pays aux alentours des Hautes-Alpes.
Ils n’arrivèrent dans l’Embrunais qu’un peu par hasard, en fait pour aller défendre la Provincia qui
correspondait sur le plan territorial à l'actuel Sud-Est de la France, moins les Hautes-Alpes.
En effet, en 58 av. J.-C., les Helvètes, qui fuyaient devant les Germains, passèrent massivement en
Gaule en suivant le cours de la Saône, menaçant ainsi la Provincia. Chargé de les arrêter, Jules
César, qui était alors proconsul de la Gaule Cisalpine dans la plaine du Pô, mobilisa cinq légions,
soit environ 25 000 hommes, et emprunta à marches forcées la voie la plus courte pour accrocher
les Helvètes au passage de la Saône. Or, la voie la plus courte pour atteindre la vallée du Rhône
depuis l'Italie du Nord passe par le col de Montgenèvre, Embrun puis, via le col de Cabre, la vallée
de la Drôme.
Le déplacement des troupes de César s’effectua sans encombre de la plaine du Pô jusqu’au col de
Montgenèvre car le petit roi de la vallée de Suze, alors un certain Domnus, avait donné son accord
pour la traversée de son pays. Mais, après Montgenèvre, en descendant la vallée de la Durance,
César entrait dans le pays insoumis des Brigantii et des Caturiges. Les légions furent alors obligées
de forcer les passage dès la descente de Montgenèvre puis, surtout, entre Prelles et Rame, juste en
bas de Freissinières, la où, selon César lui-même, les Caturiges « interdisaient les passages en
occupant les hauts ».
Ces combats ne furent cependant pas d’une très forte intensité car, toujours selon César, les troupes
ne mirent que sept jours pour parcourir les cent quatre-vingt-dix kilomètres séparant Ocelum, en
Italie, de la Bâtie-Neuve à l’entrée du pays des Voconces. Ni César, ni aucun autre auteur, ne
donnant aucune information, on ignore quelles furent les relations entre les Caturiges et les
Romains par la suite ; on peut toutefois penser, qu’au moins pendant un certain temps, les Caturiges
ne purent que laisser passer librement les romains et leurs troupes.
Après la mort de César, les hostilités reprirent dans toute la région. Cottius I, le fils et successeur de
Domnus, rompit son alliance avec Rome, voulant ainsi affirmer son indépendance, d’autant qu’il
avait alors étendu, ou rétabli, son autorité sur les Brigianii du Briançonnais et les Caturiges du
Queyras. Les romains ripostèrent en attaquant les Caturiges depuis l’ouest, c’est-à-dire depuis
Montgardin, à la frontière du pays des Avantici que les Romains contrôlaient déjà. Chorges aurait
donc été conquis d’abord, le prise d’Embrun suivant de peu. Cottius tint longtemps, « protégé par
ses impraticables défilés et par ses rocs inaccessibles » mais il dut cependant capituler et tous les
Caturiges avec lui. En 7 avant J.-C., tout le pays était soumis jusqu’à la Méditerranée ; le nom des
Caturiges et des Brigianii figure d’ailleurs en toutes lettres dans la liste des quarante tribus vaincus
du trophée des Alpes de La Turbie.
Plutôt que d’administrer et d’occuper ce territoire à la population farouche, Auguste préféra le
confier Cottius I en le faisant citoyen romain sous le nom de Marcus Julius Cottius et avec le titre
de praefectus civitatum. Pour célébrer son alliance avec Rome, Cottius I fit construire à Suze, en 9
ou 8 av. J.C, un arc de triomphe dédié à Auguste et y fit inscrire le nom des quatorze « cités » des
tribus qu’il dominait, dont les Caturiges.
On n'a pas découvert de trace de la présence romaine à Freissinières mais, pendant longtemps,
certains chercheurs ont pensé que la mutatio Rama, un important relais routier sur la voie romaine,
dite voie Cottienne, devait se trouver à Pallon et non à Rame près du château des anciens co-
seigneurs de Freissinières. Ils avançaient même que, la voie romaine ne pouvant pas passer en
plaine, à cause des divagations de la Durance, elle devait remonter jusqu'au col de l'Anon à
Freissinières, descendre dans la vallée du Fournel, remonter le col de la Pousterle et descendre
ensuite vers La Bâtie des Vigneaux en Vallouise.
L’hypothèse de la situation de Rama à Champcella semble devoir être aujourd’hui totalement