Exécution d’un ancien membre du Parti fasciste sicilien.
15 septembre 2015, par Robert Untel
Onde de choc au sein du micro-État sicilien, dernier vestige du fascisme italien. Tôt ce matin,
l’associated press a appris que l’un des membres influents du parti Aquila (Aigle en italien),
Alfonzo Gastrapoli, ancien ministre de l’économie sicilien est passé devant le peloton
d’exécution vers 22 h lundi, sans avoir droit à un procès.
Condamné pour « propagande communiste, terrorisme et atteinte à la
sécurité nationale » par la cour de sanction sicilienne, Gastrapoli est le petit-fils d’un membre
fondateur des Chemises noires – ancienne milice du parti national fasciste italien de Benito
Mussolini – Silvio Gastrapoli, qui avait également contribué à la création de cet état hermétique
du sud de l’Italie après la chute du Parti national fasciste et la mort du Duce en 1945.
« Il s’agit d’un moment charnière dans l’histoire du pays », souligne le
professeur Armand Rompré, spécialiste du fascisme moderne de l’Université Laval. Depuis la
mise en place de la République fasciste chrétienne sicilienne par d’anciens membres des milices
proches de Mussolini en 1946, aucun membre proche du seul parti au pouvoir n’avait fait l’objet
de telles accusations.
Seul état fasciste toujours présent en Europe, la RFCS semble être à un
tournant de son histoire. Les pressions de Rome et de l’Union européenne avaient forcé les
autorités siciliennes à déclencher des élections en juillet 2013. De fortes protestations avaient
éclaté lorsque les candidatures avaient été annoncées. En effet, les 3 personnes qui se disputaient
la place de président, Lorenzo Garibaldi, Achile Salvas et le président sortant Alfio Barca étaient
tous membres du parti fasciste. C’est sans surprise que Barca gagna ces élections récoltant 95 %
des voies, résultat contesté encore aujourd’hui par l’ensemble de la communauté internationale.
« Gastrapoli semblait vouloir transformer l’économie du pays », affirme Rompré, il désirait
instaurer une intervention de l’État plus grande et établir des ententes commerciales avec le reste
de l’Europe. Ce désir interventionniste était vu d’un mauvais œil par Palerme qui y voyait « une
volonté de dérive socialiste et une ouverture vers une ingérence internationale ans les affaires
siciliennes. ».
Deux heures après l’exécution, le président Barca a diffusé un message
à la télévision d’état stipulant que « (…) la liberté totale des marchés est le seul moyen de
garantir la préservation de la grandeur et de la sécurité économique de la Sicile. ».
P1 : Sicile, Italie, Europe. P3 : Économie de marché, libéralisme économique.
P2 : Fascisme, autoritaire, parti unique. P4 : Fascisme italien, 2e Guerre mondiale.