Cours.méthode tomatis

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 Le rôle de l’oreille dans les mécanismes d’apprentissage des langues D’après les travaux de recherches de Monsieur Alfred TOMATIS Voici quelques notes prises au cours d’une conférence réservée aux formateurs de langues, organisée en Avril 1998 à Longlaville par le Collège Européen de Technologie. Bien qu’éloignées dans le temps, ces réflexions restent d’actualité. La relation bouche-­‐oreille L’organe vocal humain émet des gerbes de sons à des fréquences perceptibles par l’oreille; il s’agit bien d’une relation. Or la capacité de réception des sons d’un individu à l’autre peu varier dans les gammes élevées ou basses. Une anecdote. Un chanteur professionnel se mit à chanter faux. Un audiogramme révéla une légère carence auditive de l’artiste dans la perception d’une note élevée. L’apprentissage d’une langue requière donc une bonne qualité de réception, variable, selon l’individu et la nature de la langue «étrangère » apprise. Je parle comme j’entends A partir de ce principe, il est essentiel de bien entendre. Cela parait naturel, or, les dispositions auditive de chacun des apprenants est variable avons nous déjà dit. Pour une favoriser une réception optimale, il convient de se mettre en position d’écoute et d’adopter une posture idéale dans un comportement volontaire et soutenu. Il faudra chasser toute tendance à la passivité et regarder activement l’orateur et non pas seulement le voir simplement. Une centration prolongée de l’apprenant est épuisante. Un exercice d’écoute ne devrait jamais excéder 50 minutes par séance. Le rythme des séances doit être soigneusement programmée. Pour améliorer sa capacité d’audition, il est préférable de se tenir droit, la tête penchée légèrement orientée vers la source des paroles. L’ambiance régnant dans d’un cours de langue doit se prêter à la concentration. Entendre des sons est affaire d’attention et de confiance en soi. Le formateur se tiendra de préférence debout, pour une pleine et efficace émission de la parole. Les apprenants s’efforceront d’agir sur la musculature de l’oreille interne qui varie naturellement en fonction de la posture d’audition adoptée. L’écoute s’organise avec le jeu des oreilles en évitant l’écoute sélective et la distraction. Toutes les langues n’ont pas les mêmes fréquences Les plages fréquentielles varient selon chaque langue étrangère et régionale et sont forcément différentes de celles de nos langues maternelles. Là réside l’effort à se caler sur ces fréquences. Mais certaines d’entre elles ne se superposent toutes aux nôtres. La gerbe harmonique. La bande passante. Ce sont les niveaux de fréquences aigus-­‐graves des phonèmes de la langue qui peuvent poser problème. Passé un certain âge il est impossible d’accéder à certains niveaux de fréquence. L’anglais utilise les aigus, les labiales, les sifflantes etc.. L’espagnol utilise les graves : les f, b, v peuvent disparaitre. Les langues slaves couvrent pratiquement toutes les fréquences et offrent de ce fait toutes les facilités à ces locuteurs d’apprendre un maximum de langues. L’anglais américain se prête mieux aux oreilles françaises plutôt que « l’anglais d’Oxford ». Enfin les différents niveaux de fréquences d’une langue à l’autre varie selon les conditions atmosphériques, différentes d’un pays à l’autre. Apprendre une lange c’est avant tout apprendre à parler Cela consiste à la mise en place d’un circuit audio-­‐vocal sur le principe : « Je parle comme j’entends. » Il faut aligner les niveaux de compréhension et de reproduction, acquérir le réflexe de l’apprentissage par une mise en relation très serrée de l’oreille et de la voix. Il est important que le formateur soit de langue maternelle dans son enseignement. Un cours de langue restera toujours théorique, même si la place des travaux oraux y est généreuse. Ces temps de cours devront être adossées à une immersion fréquente, si possible, de l’apprenant dans le milieu de la langue en cours d’apprentissage. L’idée qu’une langue peut-­‐être acquise que par les seuls cours est une utopie. Nous avons l’oreille de notre langue maternelle. Les vrais bilingues de langues maternelle et paternelle, ou de naissance, captent les deux fréquences de chacune des langues familiales. Elle élargit ainsi la capacité de saisir les sons. Ces bilingues possèdent donc deux boucles audio-­‐vocales, c’est à dire deux codifications linguistiques différentes. Un enfant, placé dans une milieu multi langues peut fort bien apprendre jusqu'à six langues de front dès sa naissance, sans confusion possible et capter ainsi toutes les fréquences, à conditions que chacun des locuteurs ou chacun des parents s’exprime avec cet enfant régulièrement dans sa langue maternelle. Ils veilleront impérativement à ne jamais mélanger les langages au risque de dyslexie pour l’enfant. Au delà de l’âge de six ans, l’oreille vieillit rapidement. Le fonctionnement de l’oreille. Les trois fonctions de l’oreille: l’équilibre, l’écoute et le cortex, c’est à dire la conscience de veille. L’éveil cortical c’est l’accroissement de la vigilance. C’est le processus de la mémoire de fixation. Plus nous sommes vigilants plus nous aurons de facilité à retenir. C’est au cours de l’enfance que se forme l’oreille interne. L’oreille analyse les sons. L’enfant se cale ensuite sur ces fréquences pour entendre, comprendre. L’oreille est ainsi formé à 6 ans et n’évolue plus au de là de l’âge de 20 ans. Apprendre des langues étrangères à cet âge est soumise à la condition, bien entendu, que les enseignants soient de langues maternelles dans leur enseignement. Le chant et la musique vont pair avec l’apprentissage de la langue. Prenons conscience des méfaits des sons des différents médias à notre portée qui constituent un véritable danger pour l’avenir des jeunes oreilles. Les nouvelles technologies adoptées par les appareils de stockage de musique et écrasent les gerbes harmoniques et déforment à jamais les capacités de réception et donc d’émission des sons et des paroles des nouvelles générations. Nous avons l’oreille de notre langue Nous reproduisons que ce que l’oreille est capable d’analyser. Nous chantons avec les notes que nous connaissons et que l’on a entendu et mémorisé. Il est possible de mener des corrections de l’audition par des traitements phonologiques. La loi de rémanence permet de conserver et de faire progresser les résultats obtenus. Apprendre une langue. L’acquisition d’une langue nouvelle est soumise à plusieurs conditions : un principe unique de réception allié à plusieurs processus mentaux dans le cadre d’une grande concentration audio-­‐
vocale. Un des processus mental réside dans l’acquisition naturelle de la syntaxe : structure et accent tonique dont le noyau est le verbe ou le groupe verbal. Plutôt que d’apprendre une liste de vocabulaire par chœur il est préférable de bien connaitre les verbes essentiels et ses prépositions. La syntaxe n’est pas grammaire, celle-­‐ci n’est que codification. La syntaxe c’est placer naturellement le groupe verbal à sa place et marquer l’accent de mots et les accents toniques là où il faut. La phrase constitue un tout, telle une phrase musicale. Le bon rapport d’apprentissage : une structure syntaxique alliée à l’éveil cortical subordonnée à la culture particulière d’une langue et de l’intelligence. 
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