Cancer du poumon
Le cancer de la trachée, des bronches et du poumon a
vu sa fréquence augmenter de façon considérable depuis
les années 1950 dans la plupart des pays industrialisés en
raison de l'augmentation du tabagisme. La consommation
de tabac constitue en effet le principal facteur de risque
de cette affection. En France, 83 % des cancers bron-
chiques chez l'homme et 69 % chez la femme seraient
attribuables à ce facteur. Le risque de cancer augmente
notamment en fonction de la quantité fumée (dose de tabac)
ainsi que de l'ancienneté du tabagisme (durée)
[1, 2]
.
Les
expositions professionnelles constituent aussi des facteurs
de risque du cancer du poumon, avec une augmentation
du risque en cas de tabagisme associé. 10 à 20 % des
cancers du poumon seraient d'origine professionnelle. De
nombreux facteurs étiologiques sont identifiés, et c'est
pour l'amiante que le nombre de cas induits est le plus
important [3, 4].
Le taux d'incidence standardisé du cancer du poumon a
augmenté chez l'homme jusqu’en 2000 puis tend à diminuer.
Chez la femme, ce taux est en constante progression
[5]
.
Le nombre de nouveaux cas est estimé à 30 700 en 2005
(24 000 hommes et 6 700 femmes). Ce cancer se place
au 2e rang des cancers les plus fréquents chez l’homme,
derrière le cancer de la prostate, et au 3e rang chez
la femme derrière le cancer du sein et celui du côlon-
rectum. En 2011, les projections estiment à 39 600 le
nombre de nouveaux cas annuels (27 700 hommes et
11 900 femmes) [6].
Malgré une légère amélioration, le taux de survie rela-
tive à cinq ans de ce cancer reste faible, de 13 % chez les
hommes et de 18 % chez les femmes [7].
En 2007, le cancer du poumon est responsable de
28 900 décès en France (22 300 hommes et 6 600
femmes). C’est la première cause de décès par cancer
chez l’homme et la troisième après le cancer du sein et le
cancer colorectal chez la femme. Cette pathologie touche
souvent des personnes relativement jeunes : près de 40 %
des personnes décédées d’un cancer du poumon sont
âgées de moins de 65 ans [8]. L’évolution de la mortalité
par cancer du poumon depuis 1980 est assez conforme à
celle de l’incidence de ce cancer : chez l’homme, elle
progresse légèrement jusqu’au milieu des années 1990
puis s’oriente à la baisse, tandis que chez la femme elle
connaît une forte progression sur toute la période.
En Europe, la France occupe une position intermédiaire
tant pour l’incidence que pour la mortalité par cancer du
Le nombre de nouveaux cas de cancers du poumon estimés par le réseau Francim pour l'année 2005 dans la popula-
tion régionale est estimé à environ 1 450 (fig. 1). Le nombre annuel de personnes admises en ALD pour ce cancer
entre 2005 et 2007 par l'un des trois principaux régimes d'assurance maladie est d'environ 1 150 [10].
Ce cancer a causé le décès de 1 360 Ligériens en moyenne chaque année entre 2005 et 2007 (fig. 4). Cette patholo-
gie constitue chez les hommes la première cause de mortalité par cancer (21 % des décès par cancer) [7].
Le cancer du poumon est cinq fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. 56 % des admissions en
ALD et 45 % des décès liés à cette affection surviennent avant 65 ans (fig. 3 et 4).
En termes d'évolution, la région connaît, comme la France, une augmentation importante des taux standardisés
d'incidence et de mortalité chez les femmes. Chez les hommes, le taux d'incidence est toujours en légère augmentation
et le taux de mortalité est stable, alors que ces taux sont désormais en baisse au plan national (fig. 5).
Toutefois, pour les deux sexes, les taux régionaux d'incidence estimée, de mortalité, mais aussi d'admissions en ALD,
restent très inférieurs à la moyenne nationale, même si les écarts tendent à se réduire chez les hommes (fig. 5) [11]. La
mortalité régionale par cancer du poumon est ainsi inférieure de 15 % à la moyenne nationale, chez les hommes
comme chez les femmes, sur la période 2005-2007 (fig. 5). Cette situation est à rapprocher de la consommation de
tabac dans les Pays de la Loire qui a longtemps été plus faible que la moyenne nationale (voir fiche "Tabagisme").
poumon chez les hommes. Certains pays, d’Europe du
Nord notamment, ont connu des niveaux d’incidence et de
mortalité masculines beaucoup plus élevés qu’en France,
mais ces taux ont commencé à diminuer plus tôt et plus
rapidement qu’en France. Chez les femmes, la situation
française dans le contexte européen est plutôt favorable.
Mais, là encore, dans certains pays qui ont connu des
niveaux d’incidence et de mortalité féminines par cancer
du poumon beaucoup plus élevés que ceux atteints en
France, une stabilisation voire une baisse des taux est
amorcée, alors que la tendance est toujours nettement
orientée à la hausse chez les Françaises [9].
En France, les départements d'outre-mer présentent les
plus bas niveaux de mortalité par cancer du poumon pour
les deux sexes. En métropole, le taux régional de mortalité
le plus élevé est 1,5 fois supérieur au taux régional le plus
faible. Les régions qui connaissent la plus forte mortalité
sont situées dans la moitié Nord de la France pour les
hommes, alors que pour les femmes, hormis l'Ile-de-
France, il s'agit plutôt de régions de l'Est et du Sud [10].
Les personnes atteintes d’un cancer du poumon sont le
plus souvent admises en affection de longue durée (ALD).
Entre 2005 et 2007, près de 23 000 admissions en ALD
ont ainsi été prononcées en moyenne chaque année parmi
les personnes relevant d'un des trois principaux régimes
d’assurance maladie [11]. Pour le seul régime général, le
nombre total de personnes en ALD pour cancer des
bronches et du poumon est estimé à 70 000 au 31
décembre 2009 [12].
Le traitement du cancer du poumon localisé repose en
général sur la chirurgie, complétée ou non par de la
chimiothérapie et/ou moins souvent de la radiothérapie.
Les cancers du poumon sont le plus souvent diagnosti-
qués à un stade tardif. Dans ce cas et dans certaines for-
mes histologiques, radiothérapie et/ou chimiothérapie sont
réalisées en première intention. Le cancer du poumon a
constitué le diagnostic principal de près de 63 000 séjours
hospitaliers dans les unités de court séjour en 2007 (hors
séances de chimiothérapie et radiothérapie) [13].
De nombreuses études sont en cours pour évaluer diverses
techniques de dépistage du cancer du poumon
[14]
.
Aucune
n'ayant pour l'instant fait la preuve de son efficacité, la
prévention du cancer du poumon repose donc actuelle-
ment sur la lutte contre les facteurs de risque, tabac et
expositions professionnelles principalement [15].
P a y s d e l a L o i r e
Observatoire régional de la santé
9 février 2012