Les parents sont soucieux de la croissance harmonieuse de leur jeune enfant. Pourtant, ils oublient
parfois les recommandations nutritionnelles faute d’une connaissance des enjeux importants de cette
période clé. Les écarts les plus souvent constatés sont des quantités d’aliments trop importantes,
l’utilisation d’aliments non spécifiques et l’adoption prématurée d’une alimentation adulte.
« La période de 1 à 3 ans est un tremplin vers le reste de la vie : c’est une période l’enfant
a besoin d’apports nutritionnels très spécifiques », souligne le Dr Martine Prats, pédiatre. « Les
repères sont simples : des repas bien structurés en quantité et en qualité, pas de grignotage,
entre 300 et 500 ml de lait de croissance par jour, peu de sel ajouté, peu de sucre, apports en
protéines adaptés et une grande diversité de goûts ».
Philippe Mazet, professeur de psychiatrie de l’enfant, rappelle que
le moment du repas est aussi pour le bébé une expérience relationnelle.
« Dans le repas, l’enfant veut trouver du plaisir non seulement dans
ce qu’il mange mais aussi dans l’interaction avec l’adulte. Dans cette
interaction se joue en partie son avenir affectif et relationnel, mais
aussi les intérêts, activités et capacités d’apprentissage ultérieurs de
l’enfant. De la richesse de ce rendez-vous émotionnel, dépendront
aussi sa capacité d’ouverture et sa personnalité future ».
Les résultats de cette étude permettent également au SFAE de rappeler
les nombreux atouts des aliments spécifiquement conçus pour les enfants
de 1 an à 3 ans. Quelles que soient les attentes des parents, les aliments
de l’enfance proposent des produits adaptés aux besoins nutritionnels
des enfants, répondant aux normes en termes de qualité et sécurité
et offrant une grande diversité de goûts et de recettes permettant de
varier les menus.
1. Etude mee aups de 30 res d’enfants âgés de 6-36 mois (10 enfants de 6-10 mois, 10
enfants de 11-18 mois, 10 enfants de 18-36 mois)
0-3 ans
Se r v i c e d e p r e S S e SFAe
Agence Cohn&Wolfe
Alexandra Krebs / Tél. : 01 49 70 43 16
alexandra.krebs@cohnwolfe.com
Une étude dobservation conduite en 2009 par l’Institut d’Étude In vivo BVA pour le
Syndicat Français des Aliments de l’Enfance (SFAE)(1) illustre les écarts entre
l’alimentation des jeunes enfants de 1 à 3 ans et les recommandations nutritionnelles.
les parents insuffisamment conscients
de ce qui se joue au moment du repas
et u d e SFAe / BvA 2009 :
« l a v r a i e v i e a l i m e n t a i r e d e s e n f a n t s d e 1 à 3 a n s »
Létude d’observation sur « la vraie vie alimentaire des enfants de 1 à 3 ans » conduite par
l’Institut d’Étude In vivo BVA pour le Syndicat Français des Aliments de l’Enfance (SFAE)
permet d’illustrer un certain nombre d’écarts par rapport aux recommandations nutritionnelles
(1).
Elle montre que les parents ont le souci de bien faire mais qu’ils sécartent assez facilement de
l’alimentation idéale, même lorsqu’ils la connaissent. Des profils de parents ont également été
dressés, en fonction de leur rapport à l’alimentation de leur enfant.
Cette étude ethnologique a consisté à filmer les repas au sein de 30 foyers sur une période de 8 jours.
Les quences recueillies ont été complétées par un entretien semi-directif d’une heure durant lequel les
parents étaient invités à parler de la préparation des repas. Leur connaissance des recommandations
nutritionnelles ont ainsi été évaluées. Les vidéos ont ensuite été analysées par les sociologues de l’Institut
d’Étude In vivo BVA et rapprochées du contenu des entretiens.
Lapproche ethnologique, fondée sur l’observation, permet notamment d’analyser les
comportements observés et non plus uniquement ce qui est déclaré par les parents. Elle permet
de fournir des éléments de compréhension et de constater,
le cas échéant, des écarts entre ce qui est déclaré (pendant
l’entretien) et la pratique (ce qui est filmé). Lapproche
ethnologique s’attache surtout à comprendre ces écarts et
permet de mieux comprendre les différentes motivations des
parents en ce qui concerne lalimentation de leurs jeunes
enfants.
Excès, aliments non adaptés et adoption
prématurée d’une alimentation adulte sont les
écarts les plus souvent constatés par rapport aux
recommandations nutritionnelles
et u d e SFAe / BvA 2009 :
« l a v r a i e v i e a l i m e n t a i r e d e s e n f a n t s d e 1 à 3 a n s »
0-3 ans
1. http://www.mangerbouger.fr/
• Un o b j e c t i f :
c o m p r e n d r e « l a v r a i e v i e a l i m e n t a i r e d e s e n f a n t s d e 1 à 3 a n s »
Létude SFAE / BVA 2009 montre que le rapport des
parents de jeunes enfants aux recommandations
nutritionnelles est assez variable.
Les bonnes pratiques alimentaires sont
déclarées comme étant souvent transmises par
le pédiatre et suivies par les parents jusqu’au
1 an de l’enfant. Après 1 an beaucoup d’enfants
mangent comme le reste de la famille. A titre
d’exemple, la consommation de charcuterie
concerne 34% des 13-18 mois
(2). Les parents de
jeunes enfants veulent leur donner tout ce dont
ils ont besoin pour grandir de façon harmonieuse.
Mais ils obéissent également à d’autres logiques
telles que les initier à de nouveaux goûts, prouver
leur amour et / ou adaptent leurs comportements
à d’autres contraintes : gagner du temps, éviter le
conflit avec l’enfant…
Les parents ayant participé à cette étude
sont persuas, pour différentes raisons,
d’agir au mieux et de pouvoir s’écarter des
recommandations nutritionnelles car leur
légitimiest forte lorsqu’il s’agit de l’alimentation
de leur enfant.
LES EXCÈS : ils consistent à donner un aliment ou une catégorie d’aliments en trop grande
quantité (par exemple la viande, le poisson, les œufs…) ou à ajouter des ingrédients non nécessaires
(sel, beurre, crème, fromage, poudre chocolatée…) à des aliments spécifiques pour enfants (lait infantile,
petits pots, petits plats, assiettes…), dans l’objectif d’en améliorer le goût, la texture et bien souvent
d’avoir moins de difficulté à les faire accepter par l’enfant.
LE « FAUX FAIT MAISON » : il s’agit d’aliments non adaptés qui entrent dans l’élaboration de
repas dits « faits maison ». Ces aliments, destinés aux adultes, ne sont pas forcément adaptés aux
besoins nutritionnels des jeunes enfants. Ce « faux fait maison » part d’une bonne intention et n’est
pas forcément synonyme de déséquilibre alimentaire, mais la difficulté à cuisiner soi même un repas
équilibré pour un enfant entre 1 et 3 ans conduit dans ce cas à utiliser des produits qui ne sont pas
adaptés à ses besoins.
L’ADOPTION PRÉMATURÉE D’UNE ALIMENTATION ADULTE : cet écart se traduit par
l’uniformisation des repas familiaux. Le petit enfant mange trop tôt comme le reste de la famille, ce
qui conduit à une utilisation quasi-systématique de produits d’alimentation destinés aux adultes (frites,
poisson pané...).
2. Enquête TNS Sofres 2005 pour le Syndicat Français des Aliments
de l’Enfance, volet « Comportements et habitudes des mères ».
• Un e n s e i g n e m e n t i m p o r t a n t :
u n e c e r t a i n e l i b e r t é à lé g a r d
d e s r e c o m m a n d a t i o n s n u t r i t i o n n e l l e s
• Le s p r i n c i p a U x é c a r t s c o n s t a t é s :
e x c è s , a l i m e n t s n o n a d a p t é s e t a d o p t i o n
p r é m a t u r é e du n e alimentation a d u l t e
Dans ces couples, alors que le re est psent, cest presque exclusivement la re qui s’occupe de l’alimentation du
jeune enfant. Ces mères ont la volonté de bien faire, d’éviter les conflits et sont préoccupées par la variété des aliments et
les bonnes quantités. Ce souci de perfection nère de l’anx et une certaine rigidité des attitudes qui peuvent rendre les
repas conflictuels et engendrer des écarts entre le déclaratif et le comportement observé. L’enfant est nourri en excès (trop
de protéines, de crème, de beurre…) ou avec des aliments non adaptés (chips grignotées dans l’attente du repas).
Le père participe à la préparation du repas, mais c’est la mère qui garde le contrôle des opérations. Les repas
en famille sont joyeux, chaleureux et décontractés. L’enfant est autonome mais il est invité à au moins goûter les
aliments nouveaux qui lui sont présentés et qu’il refuse. L’alimentation repose essentiellement sur du « fait maison »
avec participation de l’enfant et une utilisation limitée des aliments spécifiques pour jeunes enfants. Ces mères sont
attentives à l’équilibre général de l’alimentation, mais sans dogmatisme et ont la certitude de bien faire. Elles ne
négligent pas la santé de leur enfant mais sont très attachées à la dimension « plaisir » de l’alimentation.
Les écarts entre le déclaratif et les comportements observés sont peu nombreux et sont essentiellement dus à des
« ajouts » dans les plats : crème, beurre, laitage pour le plaisir.
Ces parents sereins n’éprouvent aucun désir de contrôle sur l’alimentation du jeune enfant qui ne les angoisse
aucunement. La mère partage avec le père même si elle s’implique plus fortement dans la préparation. La dimension
plaisir de l’alimentation est forte. Ces parents insistent sur la découverte et l’apprentissage des goûts. L’enfant est
très autonome. Les repas se font sur le mode du partage, de l’apprentissage et de l’affection. Ces parents utilisent
pour moitié le « fait maison » et pour moitié les aliments spécifiques bébés.
Les écarts entre le déclaratif et le comportement observé sont essentiellement liés à l’utilisation de produits adultes
(aliments frits, féculents considérés comme des légumes…) ou à des ajouts (sel).
L’étude SFAE / BVA 2009 a permis de dresser des profils de parents selon leurs motivations ou les
difficultés rencontrées face à l’alimentation de leur enfant. A chaque profil correspond en général
un ou plusieurs types d’écarts entre les comportements observés et ce qui est déclaré par les mères
au cours de l’entretien. Ces écarts sont liés aux convictions, aux connaissances ou aux difficultés
rencontrées dans l’alimentation des 1-3 ans.
LES INQUIETS :
LES PARENTS POULE :
LES INITIATEURS :
le s d i f f é r e n t s p r o f i l s d e « p a r e n t s n o U r r i c i e r s » o b s e r v é s
Ce sont plutôt les parents de plusieurs enfants dans la tranche d’âge plus élevée. Le père assiste parfois au repas mais
c’est la mère qui est impliquée dans la préparation. Les repas se déroulent dans une atmosphère anxieuse, sont vécus
dans la crainte du conflit. La mère s’estime mauvaise cuisinière et n’anticipe pas les repas. Elle a tendance à abdiquer
face au pouvoir de négociation de son enfant et à laisser faire, c’est à dire donner à l’enfant ce qu’il souhaite. Les
écarts constatés entre le déclaratif et le comportement obsersont surtout liés à l’utilisation d’aliments inappropriés
(plats adultes type pommes de terre sautées surgelées, charcuterie…) et la fréquentation des fast foods.
Le père est peu présent. La re est très investie dans la gestion de la maison. L’alimentation n’est pas une valeur
mais une nécessité fonctionnelle. Elles pensent « pratique » (alimenter leur enfant entre dans le planning de la journée)
et « efficacité ». Mais ces res exigeantes ont des règles (ex. pas de sucreries). Les enfants ne participent pas à la
préparation des repas car il s’agit avant tout d’un mode de cuisine pratique, facile et rapide. Le repas est rapide et
sans conflits. Pour elle, l’alimentation adulte est un moyen de s’adapter à la vie sociale. Dans ce cadre, les nombreux
écarts entre le déclaratif et le comportement obsersont surtout liés à l’utilisation d’aliments inappropriés (plat
adultes, fast food) donnés à l’enfant en toute bonne foi.
Dans la plupart des cas, un discours trop « normatif » sur la diététique infantile aura peu de chance d’être entendu.
En revanche, une meilleure connaissance des enjeux que représente une alimentation peu adaptée aux besoins
des jeunes enfants est susceptible de réduire les écarts constatés dans la pratique.
LES RÉSIGNÉS :
LES PRAGMATIQUES :
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