L’une de ces propositions provient de M. Georges Leroux, qui fait notamment partie,
tout comme M. Pierre Després et M. Benoît Mercier, d’un groupe récemment formé
« Philosophie, éducation et société ». Ces propositions partent d’intentions que, tous
ici, je crois, nous partageont : la culture, l’humanisme, la promotion de la pluralité, la
citoyenneté, l’esprit critique, le dialogue ouvert et raisonnable.
Cependant, ces intentions prennent place dans un contexte institutionnel particulier.
C’est ce dont je vais commencer par parler, brièvement puisque ce contexte, nous le
connaissons tous assez bien.
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L’enseignement au cégep n’est plus structuré, vous le savez, par les disciplines (qui
sont à la base des départements que nous connaissons), mais par les programmes.
Ces programmes sont composés par une série de cours disciplinaires dont l’objectif
est désormais de réaliser chacun une partie des compétences du profil de sortie du
programme.
Nos collègues de sciences sociales, notamment, le savent encore mieux que nous
en philosophie : leurs offres de service aux programmes sont évaluées par la table-
programme concernée, révisables aux trois ans. Ces offres de service doivent donc
faire l’objet d’une défense parfois féroce et marquée par la nécessité du
compromis… Cette défense et cette justification ne se font pas à partir des données
disciplinaires ou de l’état de la science concernée, mais bien en fonction des
compétences à réaliser dans le programme donné.
Or, ces compétences sont, tout ou en partie, déterminées en fonction des besoins du
marché. Cette tendance devrait, advenant l’application des recommandations de
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