quelques 800 000 fibres optiques de la région et la croissance des entreprises
d’informatique et de numérique sur le territoire en attestent.
Objets connectés, Wi-fi, 3G-4G, Cloud… autant de technologies qui se sont
immiscées dans le quotidien des méditerranéens, aussi bien dans les bureaux, que
dans les foyers, dans l’espace public ou dans l’espace privé. Les Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC) ont la particularité de concerner tous les
secteurs de l’économie, y compris les activités plus traditionnelles. En permettant des
approches et des réponses nouvelles, le numérique a contribué à atteindre des
objectifs souhaités par le management, en repensant la nature des services
proposés, en favorisant le travail collaboratif et en réseau ou encore en améliorant
les processus de création de valeurs.
Tout un pan de l’économie est en mutation : « on s’oriente vers une économie du
partage mais également vers un monde où l’offre de services est pléthorique » ajoute
Pierre-Jean Benghozi. De nouveaux modes de consommation émergent et font de la
concurrence aux secteurs traditionnels, en développant un nouveau business model
qui s’appuie sur les nouvelles technologies (Uber/ Taxis, AirBnB/ Hôtellerie etc.).
La régulation de ce secteur est donc complexe et la plupart des pays doivent adopter
des législations et des réglementations afin de dépasser le modèle de l’industrie
manufacturière et de proposer une gouvernance qui réponde aux besoins des
citoyens, à la nécessité de performance et à la mise en valeur des territoires mal ou
peu connectés. Si le numérique ne fait pas toujours l’unanimité et nécessite des
investissements de départ conséquents, il reste néanmoins une opportunité pour
mettre en valeur les territoires (passer du global au local) et en retirer des retours sur
investissements importants.
Selon l’expression employée par Adel Ben Youssef, Maître de conférences à
l’Université Côte d’Azur, on assiste à un véritable « tsunami numérique ». Pour
transformer la menace en opportunité, les pays du bassin méditerranéen doivent
élaborer une stratégie de réponse adaptée. La rapidité des innovations a été sans
précédent depuis le début des années 2000 : les moyens de communication et
d’interaction avec les autres ont évolué avec la naissance de Skype ou des réseaux
sociaux, l’expérience de l’internet mobile a réduit les frontières entre vie privée et vie
professionnelle, le Cloud permet de stocker de plus en plus de données. Or, il ne
suffit pas de collecter de plus en plus de données ou de mettre des objets connectés
partout, encore faut-il donner du sens à tout cela. Les exemples sont nombreux à
travers les applications de notre vie quotidienne, la naissance des « Smart City » ou
encore la robotisation de l’industrie. L’intelligence artificielle va transformer la vie de
millions de citoyens en Méditerranée. Un changement de paradigme est en cours et il
faut se préparer afin d’assurer la connectivité du plus grand nombre, notamment en
repensant les politiques de subventions et les modèles éducatifs. C’est également
une opportunité de repenser les relations entre la Cité (l’administration) et les
citoyens. Comme le souligne Florence Durand-Tornare, Fondatrice et déléguée de