Bilan DS n°2 Point connaissances Les roches - Ne pas confondre roches et minéraux : les roches sont constituées de minéraux Principales roches de la croute : Principales roches magmatiques de la croute océanique - Roches volcaniques Basalte Eventuellement brèches magmatiques - Roches plutoniques Gabbro isotrope (homogène) Gabbro lité (mis en place au fond de la chambre magmatique) Principales roches magmatiques de la croute continentale - Roches volcaniques Andésite Rhyolite Dacite - Roches plutoniques (granitoïdes) Granites Granodiorites Diorite Principales roches métamorphiques du domaine océanique - Métabasalte - Métagabbro à horneblende (ou à chlorite) - Métagabbro à glaucophane - Eclogites Roches sédimentaires : dépôt en milieu lacustre (continental), marin ou océanique - Calcaire - Gypse - Grès - Schiste - Radiolarites (hauts fonds marins, aussi retrouvées dans les prismes d’accrétion) Principales roches métamorphiques du domaine continental - Schistes - Granitoïdes - Roches du socle (roches anciennes, déformées) Roches ayant connu une partielle - Granites d’anatexie - Précisions sur le vocabulaire : Attention : en français le terme schiste est ambigu. Il peut désigner une roche sédimentaire ou une roche métamorphique. Un granitoïde est une roche ayant une composition proche de celle du granite : cela correspond aux roches plutoniques continentales mais aussi à ces mêmes roches métamorphisées. En domaine continental, le socle correspond aux terrains anciens. Il est constitué de roches métamorphiques, de type granitoïdes. - Autre roche remarquable : péridotite = roche constituant le manteau. Les ensembles de roches - Une ophiolite est un ensemble de roches correspondant à un fragment de lithosphère océanique : basalte + gabbro (croute océanique) + péridotite (manteau lithosphérique). Un faciès est un ensemble de roches. Il en existe plusieurs types : faciès biostratigraphiques (ensemble de fossiles communs), faciès sédimentaires… Un faciès métamorphique correspond à des roches (exemple : basaltes ou gabbros) ayant subi des contraintes de pression et températures particulières. On les détermine par des associations minérales typiques de ces conditions. La notion de métamorphisme - - - Distinguer le métamorphisme et l’anatexie : dans le cas du métamorphisme, les transformations qui affectent la roche se font à l’état solide. Dans le cas de l’anatexie, il y a fusion partielle de la roche. Un minéral métamorphique est un minéral qui est stable dans des conditions de pression et de température particulières. Par exemple le grenat est stable à haute pression. Un minéral métamorphique indique que la roche a subi ces conditions de pression et de température particulières. Il n’est pas typique d’une roche mais de ces conditions. On ne parle pas de domaine de stabilité d’une roche : un gabbro métamorphisé est un métagabbro quelles que soient les conditions de pression et de températures auxquelles il est soumis. Les deux types de marges - - Les marges passives correspondent à une transition océan/continent sans limite de plaque. Elles se mettent en place dans un contexte de divergence (mise en place de failles normales) puis restent stables (plus d’activité tectonique, d’où leur nom). Les marges actives correspondent à une limite de plaque avec convergence. Ces zones sont très actives sur le plan sismique et volcanique. Marges passives et ouverture océanique Les marges passives se mettent en place dans un contexte de divergence qui aboutit à la mise en place d’un océan. Lors de l’ouverture de l’océan, des sédiments synrifts (disposés en éventail) se mettent en place au niveau de la marge. Le début du dépôt de ces sédiments marque donc la date de l’ouverture de l’océan. La production de magma - - - Elle dépend du contexte géologique : elle peut se faire un niveau d’une zone de divergence (rifting, dorsale), d’une zone de convergence (subduction) ou d’un point chaud. Sur le plan physique, la formation de magma peut être due à une augmentation de la température, une baisse de la pression (cas des dorsales) ou un apport d’eau (subduction). Dans une zone de subduction, la croute océanique se déshydrate. L’eau passe dans le manteau sus-jacent, ce qui abaisse le point de fusion de la péridotite : c’est le manteau hydraté qui fond (et non la croute océanique). Il y a production de magma si et seulement si le géotherme (courbe représentant l’évolution de la température en fonction de la profondeur) franchit le solidus de la roche étudiée (il est alors sur sa droite) : il y a alors fusion partielle de cette roche, donc formation de magma. Le magma forme une roche magmatique en se refroidissant : Il peut être émis en surface (éruption volcanique) -> refroidissement brutal, texture microlithique. Il peut refroidir en profondeur (formation de plutons) -> refroidissement lent, texture grenue. Point méthode Exploitation des documents - - - Quand on parle de minéraux (métamorphiques ou non), il faut toujours préciser dans quelle roche ils se trouvent. Lorsqu’on travaille sur un diagramme pression/température, on trouve le plus souvent la correspondance pression/profondeur. Il vaut mieux exprimer les données en profondeur, c’est beaucoup plus parlant qu’en pression. Il existe plusieurs types de métamorphisme. Par exemple le métamorphisme de contact est un métamorphisme de haute température. Pour caractériser une subduction, il ne suffit pas de dire qu’il y a eu un métamorphisme, il faut le relier à un enfoncement des roches (grande profondeur donc haute pression). N’inventez pas de données : quand vous étudiez une lame mince de roche, basez-vous sur les minéraux présents effectivement d’après les documents. N’en ajoutez pas d’autres Présentation de la démarche La classe a fortement progressé depuis le devoir maison. Dans la plupart des devoirs, la démarche apparait clairement. On observe 3 principales techniques, toutes efficaces. A vous de choisir celle qui vous convient. 1 – Rédaction d’une introduction complète avec la problématique (nécessaire) mais aussi la présentation du plan, qui permet de comprendre immédiatement la démarche. 2 – La première phrase de chaque paragraphe présente l’idée développée. 3 – Rédaction d’un plan apparent. Certaines copies utilisent simultanément plusieurs de ces stratégies, ce qui rend la démarche très lisible. Exemples de très bonnes copies Ces copies ne sont pas parfaites, elles présentent parfois de petites maladresses mais qui sont compensées par une bonne compréhension du sujet et une argumentation claire et rigoureuse. La première et la dernière copie sont analysées. A vous de faire ce travail pour les autres de façon à comprendre la structure de ces devoirs. Sujet 1 – copie de Jade Observez le bon équilibre connaissances/document. Rédaction d’un mini-bilan après les paragraphes Copie Plan suivi Nous allons chercher à montrer qu’il a eu ouverture puis fermeture d’un océan alpin. Introduction : problématique Tout d’abord, grâce au document 1, on peut remarquer la présence de blocs basculés. Les blocs basculés sont des traces d’une ancienne marge passive. De plus, il y a aussi des failles normales qui elles aussi sont des traces de marge passive. On peut en déduire qu’il y a donc eu ouverture d’un ancien océan. Aussi, on peut voir plusieurs sédiments marins. En effet, on retrouve des sédiments synrifts qui se mettent en place durant l’ouverture de l’océan et des sédiments post-rifts, qui se mettent donc en place après le rift, après l’ouverture. On peut en déduire qu’il y eut un océan car dans ces sédiments, il y a des ammonites, on encore des bélemnites, calpionelles et crinoïdes qui sont d’anciens mollusques ou organismes vivant dans des océans profonds. Témoins d’une ouverture océanique ancienne Tous ces indices des massifs du Taillefer et du Rochail visités par les étudiants témoignent de l’ouverture d’un océan, il y a plusieurs millions d’années. Mini bilan : ce qu’il faut retenir De plus, le document 2 nous montre que des roches présentes dans la croûte océanique, le gabbro et le basalte, sont ici dans le site du Chenaillet. Après l’ouverture de l’océan, la croûte océanique a Existence d’une ancienne croute océanique en montagne Données issue des documents Apport de connaissances Doc 1 : traces d’une ancienne marge passive + sédiments marins Nature des failles de marge passive : failles normales (divergence) Présence d’ophiolites et des roches la constituant Notion d’ophiolite ; connaissance des roches de la croute océanique commencé à subduire. On peut ainsi retrouver des roches de la croûte océanique sur la croute continentale. Ce sont des ophiolites. Ces ophiolites, dans le Chenaillet, prouvent que la croûte océanique a été subduite. Aussi, on peut voir grâce au Preuves d’une document 3 que dans le métagabbro subduction de la vallée du Guil on retrouve du glaucophane. Or, le glaucophane ne se forme qu’à basse température et sous moyenne ou haute pression, comme on peut le voir sur le document 4. Mais le métagabbro comporte aussi du plagioclase, il s’est donc formé dans le faciès des schistes bleus, à basse température, car les roches s’éloignent de la dorsale, et sous moyenne pression. On peut voir dans le document 4 que le gabbro se forme sous haute température. On en déduit donc que la croûte océanique s’est subduite. De plus, on peut voir grâce à la réaction du métamorphisme qu’il y a eu une déshydratation. On sait que les roches du domaine des schistes bleus sont déshydratées. Il y a donc bien eu subduction puis fermeture de l’océan dans les massifs. En conclusion, grâce aux différentes traces d’une ancienne marge passive et aux traces d’une subduction de la croûte océanique. On peut conclure qu’il y eut un océan dans les Alpes mais qui s’est fermé par la suite. Identification des minéraux métamorphiques présents dans la roche ; détermination des conditions de mise en place de ces minéraux Métamorphisme et transformations minéralogique. Faciès des schistes bleus, associé à une déshydratation. Données issue des documents Apport de connaissances Conclusion Sujet 1 – Copie de Thomas A vous de faire ressortir la structure de ce devoir ! Copie Nous cherchons à trouver des indices témoignant de l’ouverture d’un ancien océan alpin, actuellement disparu. Plan suivi Premièrement, nous apprenons par le doc 1 l’existence de blocs basculés, vestiges d’une marge passive. Une marge passive est caractéristique d’une expansion océanique de même que s’y trouvent des failles normales illustrant ce caractère géologique découvertes au massif du Taillefer. De plus, la coupe géologique au document 2 est révélatrice de cet ancien océan alpin. En effet, les roches du Chenaillet demeurent celles de la croûte océanique : il s’agit d’ophiolites, preuve de l’existence de cet océan. Nous remarquons également la disposition des roches demeurant tout aussi révélatrice. Plus on s’aventure en altitude, plus on découvre les roches composant la croûte océanique. Leur superposition est telle : péridotites, gabbro, et pillow lavas. Autrement dit, la même que les océans actuels. A cela s’ajoutent les transformations minéralogiques associées. Effectivement, le glaucophane, minéral du faciès du schiste bleu y est présent. Ce dernier est caractéristique des conditions suivantes : moyenne pression (500 MPa au minimum) et basse température (200 °C). La présence de ce minéral sur du métagabbro étant une roche métamorphique océanique du faciès des schistes bleus, illustre aussi l’idée de cet ancien océan. Cette roche est typique de la fermeture d’un océan et d’une subduction, principalement présente dans le faciès des schistes bleus. Par ailleurs, le glaucophane s’obtient à partir du plagioclase, de chlorite et d’actinote (minéraux du faciès de schiste vert) tout comme ceux-ci libèrent de l’eau, autrefois infiltrée près de dorsales. En outre, la découverte de fossiles marins au Taillefer est associée aux ophiolites présentes sur place que l’on peut retrouver au Chenaillet. Ceux-ci sont des ammonites ou encore des crinoïdes portés en altitude lors de la subduction et de la fermeture. Tous ces indices prélevés et découverts sur place révèlent l’existence d’un ancien océan alpin, aujourd’hui disparu dû à une fermeture océanique et une collision ancienne lui ayant succédé. Sujet 2 – Copie de Jade Là encore, identifiez la structure de ce devoir. Copie Nous allons chercher à comparer les modèles de formation de la croûte continentale primitive et actuelle. Tout d’abord, on peut voir dans le document 1 que le magma se formait moins profond qu’actuellement. En effet, grâce au document 2, on remarque que le gradient géothermique archéen coupait le solidus de la croûte océanique hydratée à une profondeur d’environ 40 km. Mais ce document montre les conditions de fusion de la croûte océanique, donc les roches entraient en fusion partielle dans la croûte océanique, contrairement à aujourd’hui car les roches entrent en fusion partielle dans le manteau. On peut donc en déduire que les roches étaient déjà déshydratées avant d’arriver au niveau du solidus du manteau hydraté. Cela peut s’expliquer par le fait que la terre était plus chaude donc les roches se déshydrataient avant. Dans le modèle actuel, lorsque les roches se déshydratent, l’eau se déplace alors dans le manteau, ce Plan suivi Données issue des documents Apport de connaissances qui provoque la fusion partielle des roches et donc du magma. Aujourd’hui, il serait impossible que les roches fusionnent dans la croûte océanique hydratée car comme on peut le voir dans le document 2, la courbe du gradient géothermique actuel ne coupe pas la courbe du solidus de la croûte océanique hydratée. Ainsi, la croute continentale était anciennement formée par le magma formé par des roches entrées en fusion dans la croute océanique. En conclusion, on peut remarquer que les deux modèles de formation de la croûte continentale ne sont pas du tout les mêmes, ce qui peut d’abord s’expliquer par la température de la Terre qui a extrêmement refroidie aujourd’hui. Sujet 2 – Copie de Lisa Copie Plan suivi Données issue des documents On cherche à comprendre pourquoi à l’Archéen la Terre créait plus de croûte continentale qu’aujourd’hui. Pour cela, nous allons voir la différence entre les deux modèles de formation de la croûte continentale puis voir les défauts de cette théorie. Introduction avec problématique et annonce du plan D’abord, comparons le modèle de formation de croûte continentale archéenne avec celui actuel. Le document 2 nous montre une différence de profondeur où se forme le magma. En effet, dans le modèle archéen, il se forme en dessous de 50km. De plus, on remarque que c’est la croûte océanique qui fond. On peut le confirmer, grâce aux documents 2 et 3. Puisqu’en effet le gradient géothermique archéen coupe le Annonce du sujet du paragraphe : comparaison des 2 modèles Identification de la zone qui fond et de la profondeur de formation du magma. Validité du modèle archéen Détermination de la profondeur de déshydratation et Apport de connaissances Notion de gradient géothermique solidus de la croûte océanique hydratée à 50km. Or à cette profondeur la croûte océanique contient toujours de l’eau. Or le solidus de la péridotite hydratée n’est pas coupé à cette profondeur. exploitation du diagramme. Au contraire, actuellement, le magma se forme plus Validité du profondément avec la péridotite modèle actuel hydratée du manteau, grâce à la déshydratation de la croûte océanique lors de la subduction. En effet, le gradient actuel ne coupe pas le solidus lorsque la croûte océanique est hydratée et il ne coupe pas non plus celui de la croûte océanique anhydre. Cependant à environ 90-100km, le gradient actuel coupe le solidus de la péridotite hydratée ce que forme le magma en profondeur. Cependant, cette théorie voudrait dire que le magma formé à partir de la croûte océanique serait le même que celui formé à partir des péridotites du manteau. Or les roches de la croûte océanique n’ont pas les mêmes compositions. Il serait donc étonnant qu’elle forme les mêmes roches magmatiques et surtout plutoniques qui sont les roches refroidies en profondeur. En effet, actuellement, les roches de la croûte continentale se forment dans les plutons qui sont des poches de roches plutoniques. La Terre produirait donc plus de croûte continentale car l’activité volcanique est plus intense, le gradient géothermique archéen est donc plus élevé. Partie intéressante (mais non attendue) : limites des modèles (en réalité ces modèles ne spécifiaient pas que les roches produites étaient de même nature. L’argumentation est juste : cela ne peut pas être le cas). Conclusion Exploitation des diagrammes pression/température Conditions de la pour la période formation du actuelle magma dans une zone de subduction actuelle : déshydratation de la croute océanique et hydratation du manteau, qui entre en fusion partielle. Connaissances sur la formation du magma : sa composition dépend de la composition de la roche qui fond partiellement.