Le tabac in utero favorise les troubles du comportement du futur enfant

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Une rentrée enfumée ?
Actualités
LETTRE MENSUELLE D’INFORMATIONS
SUR LES EFFETS DU TABAGISME
ET LE SEVRAGE TABAGIQUE
SEPTEMBRE 2007 – NUMÉRO 80
ACTUALITÉS
SCIENTIFIQUES
2JUSTICE
États-Unis : les industriels
du tabac sur la sellette
3SOCIOLOGIE
Cancer du poumon lié
au tabac : un risque ignoré
des Américaines ?
4PSYCHIATRIE
Le tabac in utero favorise
les troubles du comportement
du futur enfant
4
ENTRETIEN AVEC
...
Marie-France Le Heuzey
INITIATIVES
6SOCIÉTÉ
« Ici c’est 100% sans tabac »
7SEVRAGE TABAGIQUE
Canada : un programme
de sevrage efficace
pour les femmes
REPÈRES
7CIGARETTE ET CONDUITE
AUTOMOBILE :
ce que dit la loi
INITIATIVES INPES
8MÉTHODOLOGIE
« Emploi jeune tabac » :
l’évaluation finale
Toutes les actions entreprises depuis un quart de siècle, l’édu-
cation à la santé, les campagnes d’information, la géné ra li -
sation des interdits et surtout l’augmentation du prix du tabac
ont abouti à une inversion de l’image de la cigarette dans la
société : celle-ci n’est plus la norme. Les adolescents ont conscience
du danger de la cigarette et le tabagisme régresse chez les plus
jeunes. Mais, fait inquiétant, des modalités nouvelles de l’usage
du tabac se développent, avec une fausse réputation de béni -
gnité et parfois la croyance qu’il ne s’agit pas de tabac : ce sont la
chicha, les bidis et le snus.
La chicha ou narghilé ou pipe à eau est une façon de fumer tradi-
tionnelle au Maghreb et au Moyen-Orient. En France, avec l’attrait
de l’orientalisme, des bars à chicha s’ouvrent un peu partout,
favorisés par la croyance en l’absence de risque (la fumée est
inhalée après avoir barboté dans l’eau, ce qui éliminerait les
toxiques). Or, le danger est réel. Il y a moins de toxiques dans la
fumée, mais chaque bouffée a un volume 10 fois supérieur à
une bouffée de cigarette, avec un apport en nicotine et en
monoxyde de carbone important, et un risque d’induction de
la dépendance. La fumée est produite en grande quantité,
avec un tabagisme passif très important. Il existe un risque
infectieux (l’embout est utilisé par plusieurs fumeurs). Enfin,
une « soirée chicha » se solde par une moyenne de 30 à
40 bouffées par personne, soit l’équivalent de 1,5 à
2 paquets de cigarettes (1). Dans une enquête récente
menée dans un lycée (2), parmi les fumeurs déclarés, 80 %
sont adeptes de la chicha, dont 20 % exclusivement. Une
rentrée sous « haute surveillance » ?
Gilbert Lagrue
1. Dautzenberg B. Tout ce que vous ne savez pas sur la chicha.
Ed. Margaux Orange/ OFT, 2007.
2. Enquête réalisée avec le Dr AL le Faou dans un lycée du Val-de-Marne
en classe de seconde.
Aux États-Unis, lors des premiers pro-
cès contre les manufacturiers de ciga-
rettes, les fabricants fondaient leur
argu mentation sur le fait que les
conséquences néfastes du tabac sur la santé
n’étaient pas démontrées scientifiquement,
que les fumeurs connaissaient le risque encou-
ru et que leur mode de vie (et non la cigarette)
était à l’origine de leurs problèmes médicaux.
En 1997, le MSA (Master Settlement Agree-
ment), accord cadre passé entre l’industrie du
tabac et 46 États des États-Unis, est censé limi-
ter la publicité, notamment auprès des jeu-
nes, mais prévoit aussi que les fabricants de
tabac versent d’importantes sommes d’ar-
gent aux États signataires pour les dédom -
mager des frais occasionnés par les ma ladies
provoquées par le tabagisme (206 milliards de
réalisé grâce aux jugements récents de deux
affaires qui ont fait grand bruit : « Engle contre
Liggett » et « l’État contre Philip Morris »(1).
L’affaire « Engle contre Liggett » a débuté en
mai 1994 pour se terminer en décembre 2006.
Un premier tribunal accorda d’abord 12,7 mil -
lions de dollars de dommages compensatoires
et 145 mil liards de dollars d’amendes à titre
punitif. Cette seconde partie de la décision a été
ensuite annulée par la Cour suprême de Floride.
Cependant, fait capital dans la juridiction amé-
ricaine, cette même Cour a officiellement
reconnu que le tabac provoquait cancers et
maladies cardiovasculaires, que la nicotine
était une substance psychoactive et que les
dollars sur vingt cinq années).
Le MSA est d’ailleurs fré-
quemment invoqué par les
fabricants de tabac lors des
procès intentés par les
patients. Un net progrès dans
la lutte anti-tabac vient d’être
fabricants de tabac n’informaient pas les usa-
gers de ces effets nocifs reconnus.
Ces trois constats et le délit de fausse information
sur la non-toxicité des cigarettes légères ou « light»
(notamment auprès du public jeune) constituent
les quatre chefs d’accusations de la deuxième
affaire : « l’État contre Philip Morris » (1999). Le
jugement, prononcé en août 2006, stipulait qu’à
partir du 1er janvier 2007, les cigarettiers amé -
ricains n’auraient plus le droit d’utiliser les ter-
mes « light » ou « ultra-light » sur les paquets de
cigarettes(2). Philip Morris a fait appel.
Dans ces deux affaires, si les sanctions finales
semblent modestes, en regard des préjudices
causés, et l’industrie du tabac a priori gagnante,
les jugements prononcés font désormais
jurisprudence, ce qui représente une réelle
avancée en termes de santé publique.
ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES
2ITABAC ACTUALITÉS l N° 80 l SEPTEMBRE 2007 l
JUSTICE
États-Unis : les industriels du tabac
sur la sellette
Des méfaits
dénoncés
juridiquement
Récemment, la cour d’appel de Montpellier
a confirmé le jugement déboutant la famille
de Mme Berger (décédée à 35 ans d’un cancer
du poumon dans un contexte de tabagisme débuté
à l’âge de 12 ans) contre la Seita. Pour la cour,
la Seita n’avait pas qualité pour informer de sa propre
initiative sur les risques du tabagisme, largement
développés par les médias, contre lesquels les parents
doivent mettre en garde leurs enfants.
Cet arrêté confirme les décisions de justice antérieures
(notamment l’affaire Gourlain) prises en France.
Lors d’une plainte similaire, la Cour suprême
de l’Oregon (États-Unis) a condamné la société Philipp
Morris à verser 79,5 millions de dollars à la famille
de la victime.
EN FRANCE, UNE JURISPRUDENCE DIFFÉRENTE
Références
1. Vernick J. et al. Public health benefits of recent
litigation against the tobacco industry. JAMA 2007;
298:86-9.
2. Le Figaro.fr du 18 août 2006.
ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES
3ITABAC ACTUALITÉS l N° 80 l SEPTEMBRE 2007 l
ou passive), mode de consommation, tentatives
d’arrêt et sevrage, enfin perception des messa-
ges médiatiques d’information et de prévention.
Résultats
Seules 29,7 % des femmes interrogées pen-
sent que le cancer du poumon est la principa-
le cause de décès par cancer chez la femme,
alors qu’une large majorité (66,7 %) incrimine
le cancer du sein. Par rapport aux non-fumeu-
ses, les fumeuses ont une probabilité plus fai-
ble de 35 % pour répondre correctement à ce
type de question. Enfin, l’exposition aux mes-
sages ou aux publicités anti-tabac est significa-
tivement associée à un taux plus important de
bonnes réponses. Comment expliquer ces chif-
fres, et ce d’autant que 90 % des cas de cancer
du poumon chez la femme sont aisément évi-
tables car dus au tabac ? Aux États-Unis, la cou-
verture médiatique des informations concer-
nant le cancer du poumon est largement moins
importante que celle destinée au cancer du
sein. Cette dernière bénéficie, en effet, d’un
fort soutien populaire (groupes féministes,
mouvements de santé de la femme, associa-
tions de patientes, opérations type « ruban
rose »…), sous-tendu par un environnement
socio-politique conséquent (crédits de recher-
che, éducation scolaire, campagnes de sensibi-
lisation, dépistage étendu…). Or, une moindre
médiatisation conforte sans doute les femmes
dans la fausse idée que la mortalité par cancer
du poumon est moins importante que celle par
cancer du sein. Il est donc essentiel de renforcer
les messages de prévention et d’information
sur ce sujet manifestement méconnu.
Aux États-Unis, le cancer est la 2ecau-
se de décès chez les femmes après
les maladies cardiovasculaires ; 26 %
des décès sont dus au cancer du pou-
mon et 15 % au cancer du sein. Depuis 1987, la
mortalité du cancer du poumon devance celle
du cancer du sein, représentant la principale
cause de mortalité par cancer. Pourtant, plu-
sieurs études montrent que les Nord-Américai-
nes continuent à placer le cancer du sein en
tête des causes de mortalité par cancer. Pour-
publiée (1).
Cette étude utilise les don-
nées de la vaste enquête téléphonique nationa-
le ASHES (American Smoking and Health Sur-
vey), menée en 2002 et 2003, et qui a permis
d’interroger près de 7 000 adultes (parmi les-
quels 4 477 femmes) autour de la probléma-
tique du tabagisme : connaissances des ma -
ladies liées au tabac, type d’exposition (active
quoi ? C’est pour répondre
à cette question que Che-
ryl Healton et son équipe
ont mis en place une étu-
de originale récemment
SOCIOLOGIE
Cancer du poumon lié au tabac : un risque
ignoré des Américaines ?
Une couverture
médiatique
insuffisante
Les maladies cardiovasculaires sont la 1re cause de mortalité.
Le cancer est la 2ecause de mortalité.
Le cancer du sein est la 1ecause de mortalité par cancer
avant 65 ans. Il représente 20 % des décès par cancer.
Le cancer du poumon, en augmentation constante, occupe
la 3eplace des causes de mortalité par cancer, après le
mélanome. Il est responsable de 1,5 % des décès toutes causes
confondues.
1. Solère P. Pathologie cardiovasculaire. Dossier Spécial Femmes.
Panorama du médecin 2007;5050:27.
2. Remontet L et al. Estimations nationales : tendances de l’incidence et
de la mortalité par cancer en France entre 1978 et 2000. BEH, 2003;
41-2:190-3.
3- Eilstein D et al. Mortalité par cancer du poumon chez les femmes en
France, analyse de tendance et projection de 1975 à 2019. BEH 2003;
41-2:205-6.
EN FRANCE, CHEZ LA FEMME (1-3)
Référence
Healton CG et al. Women’s knowledge of the
leading causes of cancer death. Nicotine Tob Res 2007;
9:761-8.
fœtus en construction. On sait aussi que les
femmes fumant pendant leur grossesse ont un
profil psychologique différent de celles qui
ne fument pas (que ces dernières soient ou
ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES
4ITABAC ACTUALITÉS l N° 80 l SEPTEMBRE 2007 l
PSYCHIATRIE
Le tabac in utero favorise les troubles
du comportement du futur enfant
« Un facteur favorisant et non une cause avérée »
ENTRETIEN
Dr Marie-France
Le Heuzey
pédopsychiatre,
hôpital Robert
Debré, Paris
Le tabagisme maternel durant la gros-
sesse expose le futur enfant à des trou-
bles psychiatriques externalisés, tels que
l’agressivité préscolaire, l’hyperactivité,
le trouble des conduites ou une attitude délic-
tueuse à l’adolescence et à l’âge adulte. Ces
troubles du comportement augmentent linéai-
rement avec le nombre de cigarettes fumées
par la femme enceinte. En revanche, l’exposi-
tion tabagique gravidique ne s’accompagne
pas d’un surrisque de troubles psychiatriques
internalisés, comme la dépression ou l’anxiété.
Les mécanismes physiopathologiques condui-
sant à ces symptômes sont bien difficiles à cer-
ner du fait des multiples facteurs, sociaux, bio-
logiques et génétiques intervenant dans les
comportements.
On sait toutefois que la nicotine agit défavora-
blement sur le développement cérébral du
Le TDAH est un facteur de risque majeur d’usage
du tabac et d’autres substances psychoactives,
avec un risque relatif multiplié de 4 à 10.
Chez les adolescents atteints de TDAH, le tabagisme
est plus précoce et plus important, avec une
dépendance plus marquée et des difficultés d’arrêt
plus grandes (syndrome de sevrage très intense).
Lagrue G et al. Hyperactivité avec déficit de l’attention et dépendance
tabagique chez l’adolescent et l’adulte jeune.
Le courrier des addictions (8) n°3 – juillet septembre 2006
LE TABAGISME FAVORISE LE TDAH…
ET VICE-VERSA !
Que pensez-vous de cette étude, vous qui avez
participé à l’expertise collective de l’Inserm
sur le trouble des conduites chez l’enfant et
l’adolescent ?
Des travaux antérieurs avaient déjà montré que le
tabagisme actif de la femme enceinte est un facteur
de risque de trouble déficit de l’attention/hyperac-
tivité (TDAH) chez le futur enfant. Cette nouvelle
étude s’est intéressée de manière originale au taba-
gisme passif des futures mères, suggérant l’impact
similaire du tabagisme passif ou actif des femmes
enceintes vis-à-vis des troubles du comportement
de leurs futurs enfants. Toutes ces données souli-
gnent la nécessité d’une prévention des femmes
enceintes vis-à-vis du tabac, que l’exposition soit
active ou passive.
La relation tabagisme in utero et trouble
des conduites ou hyperactivité
est-elle équationnelle ?
Il serait abusif de croire que les enfants nés de mères
exposées au tabac pendant la grossesse ont systé-
matiquement un trouble psychiatrique externalisé.
Les troubles du comportement sont favorisés par de
multiples facteurs : petit poids de naissance, préma-
turité, tabagisme maternel, alcoolisation maternelle
ou paternelle, conduites antisociales parentales…
et tabagisme in utero. Ce dernier rend le futur enfant
plus vulnérable à la survenue d’un trouble du com-
portement, mais cette vulnérabilité ne s’exprime
que si d’autres conditions sont aussi présentes. Le
seul tabagisme in utero n’induit ni TDAH ni maladie
psychiatrique multifactorielle.
ACTUALITÉS SCIENTIFIQUES
5ITABAC ACTUALITÉS l N° 80 l SEPTEMBRE 2007 l
Enfin, le profil psychopathologique des enfants
a été évalué grâce à 2 questionnaires validés,
le Child Behavior CheckList ou CBCL (agressivi-
té, anxiété, dépression, attention…) et le Child
Symptom Inventory ou CSI (hyperactivité, atti-
tude oppositionnelle, trouble des conduites,
dépression, dysthymie…).
Résultats
Parmi les 133 femmes interrogées, 96 n’ont
pas fumé durant leur grossesse, 21 ont fumé et
16 non-fumeuses ont été exposées au tabagis-
me passif. Lorsque l’on croise ces données avec
le profil psychopathologique des enfants,
l’exposition gravidique au tabac se révèle
claire ment associée à une augmentation
signi fi cative de troubles comportemen-
taux ex ter nalisés, avec des scores de trouble
des conduites et d’hyperactivité plus élevés
chez les enfants nés de mères exposées. Cette
association concerne les enfants nés de mères
fumeuses, mais aussi ceux dont les mères ont
été exposées de façon passive au tabagisme
au cours de leur grossesse. Le tabagisme pas-
sif est donc aussi dangereux que le tabagisme
actif. Ce lien persiste après ajustement des
données socio-démographiques, des paramè-
tres périnataux (le tabagisme provoque aussi
prématurité et hypotrophie) et des comporte-
ments parentaux. Ces résultats (qui confirment
ceux déjà observés chez l’animal) soulignent
la nécessité de renforcer les mesures de santé
publique de protection des femmes enceintes
vis-à-vis de la fumée du tabac, qu’il s’agisse
de tabagisme passif ou actif.
non soumises à un tabagisme passif) et de cel-
les qui sont parvenues à s’arrêter de fumer au
moins pendant le temps de la gestation. On
retrouve chez les futures mères qui persistent à
fumer un relationnel plus pauvre, une capacité
d’adaptation moindre, des comportements à
risque et des antécédents personnels de trou-
bles des conduites plus fréquents.
Pour mieux appréhender la relation entre taba-
gisme gravidique et troubles du comporte-
ment dans la descendance, Lisa Gatzke-Kopp
et Théodore Beauchaine ont mené une enquê-
te rétrospective chez 133 femmes dont les
enfants, âgés de 7 à 15 ans, étaient connus
pour avoir des problèmes comportementaux
et/ou émotionnels (1). Les participantes ont
été interrogées sur leurs antécédents médi-
caux, leur environnement de vie et leur niveau
socio-économique ; sur leur exposition au taba-
gisme (actif ou passif), notamment durant la
grossesse ; sur les problèmes de santé mater-
nels survenus lors de la grossesse ; sur les pro-
blèmes de santé des enfants. Toutes ont été
soumises au questionnaire « structured clinical
interview for DSM-IV » pour sa partie cor-
respondant aux comportements antisociaux.
L’hyperactivité ou Trouble déficit de l’attention/
hyperactivité (TDAH) associe un déficit de l’attention
(ou inattention), une hyperactivité motrice et une
impulsivité. Elle entraîne des perturbations de la vie
quotidienne et scolaire. Elle touche 3 à 5 % des enfants
en âge scolaire.
Association TDAH France , 37, rue des Paradis 95410 Groslay
http://www.tdah-france.fr/
Le trouble des conduites s’exprime chez l’enfant et
l’adolescent par une palette de comportements très
divers qui vont des crises de colère et de désobéissance
répétées de l’enfant difficile aux agressions graves
comme le viol, les coups et blessures et le vol.
Sa caractéristique majeure est une atteinte aux droits
d’autrui et aux normes sociales.
Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent.
Expertise collective, Inserm
http://ist.inserm.fr/basisrapports/trouble_conduites/trouble_conduites_
synthese.pdf
HYPERACTIVITÉ ET TROUBLE DES CONDUITES
Référence
1. Gatzke-Kopp L, Beauchaine T. Direct and passive
prenatal nicotine exposure and the development of
externalizing psychopathology. Child Psychiatry
Hum Dev 2007.
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