climatique dans leurs plans stratégiques, pas plus
qu’ils n’en évaluent l’impact sur l’emploi.
Même un changement climatique
modéré affectera l’activité économique
et l’emploi en Europe. Certaines
régions et secteurs économiques seront
particulièrement vulnérables. Un
réchauffement plus intense aura proba-
blement des conséquences néfastes
La première partie de l’étude, qui porte sur l’im-
pact du changement climatique sur l’emploi, se
concentre sur trois régions d’Europe : la pénin-
sule Ibérique, l’Allemagne et la Scandinavie.
Même dans l’hypothèse optimiste où le change-
ment climatique serait graduel et modéré (de
l’ordre de + 2° C), l’activité économique et l’em-
ploi dans ces pays seront affectés de manière
significative. Tous les secteurs examinés dans
l’étude, à savoir l’agriculture, la foresterie, la
pêche, le tourisme, les finances et assurances, la
santé, les infrastructures et l’énergie, devront
faire face, à des degrés divers, aux effets du
réchauffement. Celui-ci a déjà des conséquences,
notamment dans l’agriculture et le tourisme. Un
réchauffement plus intense serait généralement
néfaste, avec un risque plus élevé de réactions
non linéaires et de changements brutaux.
Agriculture, foresterie, pêche
Les communautés les plus vulnérables aux effets
du changement climatique sont celles qui dépen-
dent des secteurs primaires, comme l’agriculture,
la foresterie et la pêche, de même que, dans une
certaine mesure, le tourisme. L’impact net sera
plus négatif pour les régions situées aux basses
latitudes de l’Europe que pour celles situées aux
moyennes et hautes latitudes. En Europe méri-
dionale et dans la péninsule Ibérique, les rende-
ments agricoles pourraient baisser significative-
ment, en raison de la conjonction de pénuries
d’eau, de chaleurs excessives et d’une augmenta-
tion de l’intensité des pluies. Les répercussions
sur l’emploi seront significatives, dans la mesure
où environ 40 % de la population de ces régions
est fortement tributaire de l’agriculture. En
revanche, un réchauffement modéré pourrait
générer de nouvelles opportunités dans les
régions de haute latitude, en permettant la cul-
ture de nouvelles espèces de végétaux ou en ren-
dant disponibles de nouvelles terres pour la pro-
duction agricole.
L’augmentation des incendies de forêt devrait
être préjudiciable à l’emploi dans le secteur de la
foresterie, en particulier en Europe méridionale.
En favorisant la migration des espèces, le chan-
gement climatique peut également affecter de
manière significative les communautés de
pêcheurs. Les alternatives en termes d’emploi
sont en général peu nombreuses dans de tels
contextes.
Tourisme
De nombreuses économies régionales sont
dépendantes du tourisme.Des destinations
moins chaudes pourraient devenir plus attrayan-
tes si le climat se réchauffe. En revanche, la
demande touristique dans les destinations déjà
chaudes, en particulier les stations balnéaires
autour de la Méditerranée, pourrait se tasser,
avec, en termes relatifs, moins de touristes en été
et davantage de touristes au printemps et en
automne. Les stations de ski de faible altitude
seront touchées par l’affaiblissement de leurs
conditions d’enneigement, un problème aggravé
par le fait que la plupart d’entre elles sont situées
dans des régions rurales,où les emplois alterna-
tifs sont peu nombreux en hiver.
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L’enneigement, une question cruciale pour l’emploi
des stations de faible altitude.