La gestion active à l’œuvre
Amber Sinha, gestionnaire principal de portefeuille, discute de l’information
qu’il a glanée lors son récent voyage de recherche en Europe.
Je suis récemment revenu d’un voyage dans différents pays d’Europe. En une semaine, j’ai
visité Francfort, Zurich, Milan et Amsterdam. J’ai pu y rencontrer des représentants de plus
de 25 sociétés européennes, dont certains de façon individuelle. Je crois qu’il est important
d’évaluer les sociétés sur leur propre terrain afin de bien saisir leur environnement
opérationnel et les différences culturelles. J’essaie donc de faire ce type de voyages
régulièrement.
Je vous offrirai les grandes lignes de mes constatations, puis je vous raconterai une
anecdote sur un titre spécifique.
1) Puisque j’ai été en mesure de choisir les sociétés que j’allais rencontrer, mon voyage ne
consistait pas à visiter des sociétés au hasard. Je suis plutôt retourné voir des sociétés que
je connaissais déjà et que je suivais, en plus de faire des recherches sur certaines idées qui
m’intéressaient, mais qui étaient nouvelles pour moi.
2) Notre approche de placement préconise de nous concentrer sur des titres de grande
qualité; c’est donc les dirigeants de ce type de sociétés que j’ai rencontrés. Bien que le
marché européen dans son ensemble paraisse peu coûteux (particulièrement lorsqu’on le
compare au marché américain), la plupart des titres de grande qualité se négocient très
près de leur juste valeur : les bonnes occasions sont donc rares.
3) Ces titres, toutefois, demeurent peu coûteux pour deux principales raisons
(macroéconomiques) : Premièrement, le coût du capital est beaucoup moins élevé en
Europe grâce à des taux sur 10 ans en Allemagne et en Suisse inférieurs de 200 points de
base par rapport aux États-Unis. Ces titres devraient donc obtenir des valorisations plus
élevées; Deuxièmement, si nous en venons à obtenir des bénéfices à long terme
normalisés en Europe (ce que nous attendons depuis 3 ans maintenant), je crois alors que
les valorisations en Europe (même pour les titres de grande qualité) sont 50 % moins
élevées que ce que nous observons sur le marché américain.
4) Le taux de croissance des bénéfices des sociétés européennes connaît l’augmentation la
plus rapide des quatre dernières années, les équipes de gestion sont optimistes et la
dynamique commerciale est solide.
5) Des 25 à 30 sociétés dont j’ai rencontrée l’équipe de direction, j’envisagerais 10 d’entre
elles comme candidates à nos portefeuilles. J’effectuerai des recherches et des vérifications
supplémentaires. Plusieurs autres sociétés m’ont plu, mais, comme je l’ai mentionné, les
valorisations semblent prohibitives dans certains cas.
Passons maintenant à l’anecdote sur un titre spécifique. Nous avons récemment acquis une
participation dans Refresco. Il s’agit d’une société néerlandaise dont les opérations