Confrontée depuis plusieurs décennies au retour des conflits asymétriques au sein des populations,
l’armée de Terre française adapte la doctrine d’emploi de ses forces, essentiellement formées depuis les
années 1960 à l’hypothèse d’un conflit conventionnel en centre-Europe. Nombreux ont été ceux qui ont
alors « redécouvert » les modes d’action élaborés en leur temps par Gallieni et Lyautey. Ces deux grands
fondateurs de l’empire colonial français au tournant des XIXeet XXesiècles insistent en effet sur l’ardente
obligation de rallier les populations parallèlement à l’emploi de la force militaire.
Dans un contexte général certes différent, il parait utile de revenir aux sources de cet enseignement en
étudiant les conditions dans lesquelles Gallieni à Madagascar entre 1897 et 1905, puis Lyautey, son
disciple, au Maroc de 1912 à 1925 ont été amenés à concevoir et mettre en oeuvre leur « doctrine de
pacification ». Les notions de « tache d’huile », de groupes mobiles s’appuyant sur un maillage de postes,
d’auto-défense des populations prônées aujourd’hui, y trouvent en partie leur origine.
En étudiant leur action sous un angle historique, il est possible de tirer de l’expérience commune de ces
deux officiers généraux des enseignements souvent convergents, notamment dans leurs rapports avec
les élites traditionnelles, avec les autorités politiques et administratives civiles et dans l’expression des
ordres donnés à leurs subordonnés immédiats. Sans prétendre vouloir trouver dans ces « enseignements »
des solutions immédiatement applicables aux difficultés d’aujourd’hui, constatons la pérennité des
problèmes et la pertinences des réponses.
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