AndromAque 10-43 / pAge 7
L’INTRIGUE
Défiant les années qui passent, la guerre laisse des
traces. Il y a dix ans, déjà, que Troie est tombée.
Les héros d’hier sont fatigués. Trop de haine,
de violence, de rêves de vengeance. Malgré la
lassitude, tapi dans les salles obscures de son
palais, Pyrrhus n’en a pas fini avec le destin.
Envoyé par les Grecs, qui veulent récupérer
Astyanax (le fils d’Hector et d’Andromaque),
Oreste débarque à Buthrote. Il est déchiré entre
son devoir et son amour pour Hermione, la fille
d’Hélène, qui est promise à Pyrrhus. Ce dernier,
amoureux d’Andromaque, hésite à livrer l’enfant à
ses alliés. Des atermoiements qui mettent Hermione
en rage.
Partagée entre sa fidélité à la mémoire d’Hector,
chef troyen tué par Achille, et son désir de sauver
son fils, Andromaque finit par accepter la proposition
de Pyrrhus de l’épouser. Elle a toutefois l’intention
de se donner la mort dès la cérémonie achevée.
Furieuse de se voir ainsi humiliée par une captive,
Hermione demande à Oreste de lui prouver son
amour en tuant Pyrrhus. Le crime accompli,
Hermione reproche vivement son geste à Oreste
avant de se donner la mort sur le corps de Pyrrhus.
Ayant tout perdu, jusqu’à la raison, Oreste sombre
dans la folie tandis qu’Andromaque devient reine.
Voilà l’essentiel de l’intrigue d’Andromaque, tragédie
de Jean Racine créée le 17 novembre 1667. Un
chef-d’œuvre de la tragédie classique que l’on
résume quelquefois par cette formule : A aime B
qui aime C qui aime D – Oreste aime Hermione,
qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui chérit
le souvenir de son mari, Hector. Déchiré entre la
passion et le devoir, le héros racinien est voué à
un sort funeste. Si les passions l’animent, c’est
toutefois son environnement historique qui le
contraint au malheur.
L’ADAPTATION
Andromaque 10-43 déplace la tragédie à notre
époque et met ce nouvel environnement historique
en lumière. Dans leur fameuse collection « Petits
Classiques », les éditions Larousse rappellent ainsi
que « la guerre et la paix, la morale et le mal, le désir
et l’amour, la folie et la mort hantent notre monde,
comme ils hantaient celui des Grecs et des gens du
XVIIe siècle ». La permanence de la condition humaine,
celle des rivalités géopolitiques et l’impuissance des
individus face à des mécanismes qui les dépassent
figurent parmi les enjeux de
cette adaptation.
PRÉSENTATION ET RÉSUMÉ
~
Buthrote, Albanie, patrimoine mondial UNESCO.
© ISALEAL 2008