DOSSIER PEDAGOGIQUE RENSEIGNEMENTS/RESERVATIONS GROUPES : SERVICE DES RELATIONS AVEC LE PUBLIC 01 43 74 72 74 PRATIQUE ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- LE SANG DES AMIS de Jean-Marie Piemme (Éditions Actes Sud-Papiers) mise en scène Jean Boillot DATES ET HORAIRES DES REPRESENTATIONS > du 4 au 29 mai 2011 du mercredi au vendredi à 20h30, le samedi à 16h et 20h30, le dimanche à 16h durée 2h10 TARIFS 20€ plein tarif 14€ moins de 30 ans, collectivités, groupes d’au moins 6 personnes 12€ adhérents Ticket-Théâtre(s), demandeurs d’emploi 10€ étudiants et scolaires (ou Tick’art) > 1 accompagnateur gratuit pour 10 élèves RÉSERVATIONS par téléphone au 01 43 74 99 61 (service gratuit) du mardi au samedi de 14h à 19h THÉÂTRE DE L’AQUARIUM | La cartoucherie | route du champ de manœuvre | 75012 Paris ACCÈS en métro station château de Vincennes (ligne 1) + navette gratuite Cartoucherie ou bus n°112 (zone 3) en voiture sortie Porte de Vincennes, direction Parc Floral puis Cartoucherie parking gratuit sur le site de La cartoucherie LE SANG DES AMIS -----------------------------------------------------------------------------------de Jean-Marie Piemme, librement inspiré de Shakespeare ( « Jules César » et « Antoine et Cléopâtre ») et de Plutarque (Éditions Actes Sud-Papiers) mise en scène Jean Boillot dramaturgie Christophe Triau assistanat à la mise en scène Cécile Arthus scénographie et costumes Laurence Villerot compositeur Laurent Sellier lumière Gildas Plais sonographie Sébastien Naves avec Jean Boillot, Laurent Conoir, Roland Gervet, Philippe Lardaud, Magali Montoya, Julie Pouillon, Isabelle Ronayette, Assane Timbo production NEST-CDN de Thionville-Lorraine, Compagnie La Spirale, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National, coproduction Théâtre Auditorium de Poitiers-Scène Nationale, Centre des bords de Marne-Le Perreux, Conseil Général du Val-de-Marne, Ville de Poitiers, Théâtre de Corbeil-Essonnes > parution en librairie chez Actes Sud-Papiers le 20 avril 2011 avec L a main qui ment et Avaler l'océan. www.actes-sud.fr AUTOUR DU SPECTACLE -------------------------------------------------------------------------------------------------- > RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE ARTISTIQUE le vendredi 6 mai, à l’issue de la représentation > L’AQUARIUM FAIT SON CINÉMA le lundi 9 mai à 20h30, avec la projection du film Le Château de l’araignée (Kumonosu jo) de Akira Kurosawa (1957-1h50) avec Toshiro Mifune, Minoru Chiaki, Isuku Yamada… Dans le Japon du XVIème siècle, deux généraux, Taketoki Washizu et Yoshiaki Miki, sont perdus dans les brumes et la forêt au retour d'une bataille victorieuse. Ils rencontrent une sorcière qui leur prédit que Washizu deviendra commandant du fort septentrional et succédera à son seigneur Kuniharu Tsuzuki. Cependant, ce sera Yoshiteru, le fils de son ami Miki, qui régnera. Sous l'influence de sa femme Asaji, Washizu assassine le seigneur Tsuzuki, puis envoie ses hommes tuer Miki, mais son fils échappe à la mort. au Cinéma le Vincennes, 30 avenue de Paris 94300 Vincennes 08 92 68 75 11 M° Bérault ou Château de Vincennes > La projection sera suivie d’une rencontre avec les spectateurs SAMEDI 14 MAI : JOURNÉE JEAN-MARIE PIEMME > de 11h à 15h : ATELIER-BRUNCH D’ÉCRITURE atelier animé par Jean-Marie Piemme en collaboration avec les Editions Actes Sud-Papiers pour goûter aux subtilités de l’écriture dramatique : atelier d’écriture avec brunch : 15€ en supplément de la place de spectacle à 10€ pour les scolaires / 14€ pour les enseignants réservation indispensable au 01 43 74 72 74 > à l’issue de la représentation de 16h : RENCONTRE avec Jean-Marie Piemme entrée libre LE SANG DES AMIS ------------------------------------------------------------------------------------ > L’histoire Traversant tête baissée Jules César et Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, Jean-Marie Piemme et Jean Boillot s’emparent de l’histoire romaine pour mieux raconter la nôtre. Trahison, aveuglement, abandon… C’est toute la folie, la furie de la guerre civile qui est ici jouée, réinventée grâce à la fougue de huit comédiens, capables d’endosser une quarantaine de rôles, de passer par tous les styles (du clownesque à l’épique), de tricoter à vue serments d’amour et discours politiques, professions de foi et mensonges éhontés, bruitage et chansons, comme pris à l’intérieur d’une immense dramatique-radio. Ensemble, ils réinventent à leur manière, entre récit et jeu, tragédie et humour, parole et musique, un théâtre épique résolument contemporain. LE SANG DES AMIS -----------------------------------------------------------------------------------par JEAN BOILLOT Fresque théâtrale et sonore, Le Sang des amis est une réécriture de Jules César et d’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare. Les acteurs relatent comment l’assassinat de Jules César, perpétré au nom de la liberté et de la république, se retourne contre ses auteurs en précipitant la transformation de la République romaine en Empire. Amitié, trahison, course au pouvoir, conflits à répétition, mondialisation… A travers ce théâtre de reconstitution, c’est précisément l’écho actuel qui est recherché. «Toute guerre civile est d’aujourd’hui», ponctue un personnage. Servant les trois articulations fortes du propos, aveuglement du politique, absolutisme de ceux qui veulent retourner le monde et réconfort du lien d’amitié, la mise en scène prend la forme d’une ancienne cérémonie, le « mime funéraire » : des acteurs reconstituent la vie et la mort des morts, comme un ultime hommage. Ils seront 7 avec quelques accessoires, et en guise de scénographie, un dispositif sonore (micros, machines sons…) qui créera à la fois un espace pour les corps et du cinéma pour les oreilles. Une façon de « montrer la fabrique de l’Histoire et du politique ». Le Sang des amis s’inscrit dans une continuité thématique et formelle de mon travail. En 2005, j’ai monté Coriolan qui racontait l’invention du politique et de la République Romaine. Le Sang des amis raconte la fin de la République, épuisée par quatre guerres civiles successives et l’avènement de l’Empire. La forme épique (le mélange de scènes et de récits) qu’emploie Jean-Marie Piemme prolonge mon travail sur le théâtre-récit où on fait primer le narratif sur le dramatique en racontant une histoire avant de la jouer. J’aime profondément l’écriture de Jean-Marie Piemme parce qu’il écrit adossé à l’Histoire (l’Histoire politique et l’Histoire du théâtre) en s’adressant au spectateur d’aujourd’hui. Avec Le Sang des amis, il vise les générations (la mienne) qui n’ont pas connu la guerre, prises dans l’illusion qu’elle ne les concerne plus. J’habite un pays pacifié. Je connais la guerre « par contumace », par les témoignages, par les films, par la télévision. Dans un monde médiatique qui vise à estomper les contours du réel, les différences, les divisions qui pourtant nourrissent les ressentiments et font le lit de conflits à venir (en témoignent les conflits des banlieues ou le conflit entre communautés en Belgique), le théâtre de Piemme vient nous rappeler que « toute guerre civile est d’aujourd’hui » : la paix est l’exception et la guerre la règle. Jean-Marie Piemme converse ici avec Brecht et son théâtre épique, en prenant ses distances. D’un « théâtre politique », érigé par le dramaturge allemand pour changer le monde, lui écrit sur les ruines du XXème siècle (la fin des grands récits, l’essoufflement des idéologies) et fait ici un « théâtre du politique », c'est-à-dire un théâtre qui « montre à sa façon ce que dit le politique mais il dit aussi ce que le politique ne peut pas dire » c'est-à-dire, l’impossible, la contradiction, la pulsion, la tragédie. Jean-Marie raconte des fables. Mais il les raconte par une succession d’éclats qui mêlent récits et saynètes, multipliant les points de vue sur le même objet. Jean-Marie et moi partageons un goût pour un théâtre de la reconstitution : polyphonique et éclaté, mélange de sublime et de trivial. Jean-Marie Piemme avait écrit déjà pour moi (La Vérité) et notre dialogue avait été très fructueux. Dès que j’ai lu Le Sang des Amis, ce fût l’évidence : je monterai ce texte, pour son sujet, pour sa forme et pour le processus de travail qui allait s’en suivre. J’ai appelé Jean-Marie Piemme et nous avons entamé une conversation que nous souhaitions faire durer jusqu’à la première représentation, faisant évoluer sans cesse le texte dans un rapport étroit avec l’écriture de la mise en scène, au contact de toute l’équipe artistique. En particulier du compositeur et du sonographe qui depuis quelques années sont des collaborateurs fondamentaux dans ma recherche d’un alliage entre écriture dramatique et écriture sonore. C’est encore un point commun avec Jean-Marie : nous aimons un théâtre mélangé qui se confronte avec d’autres arts. NOTES DE MISE EN SCENE – Jean Boillot LA MISE EN SCÈNE -----------------------------------------------------------------------------------le rêve de JEAN BOILLOT à la création Pour rêver la mise en scène, j’ai eu envie de rapprocher Jean-Marie Piemme de Jean Genet. Ces deux hommes de théâtre ont des obsessions communes : le pouvoir de l’Image et l’Image du Pouvoir, la trahison et l’ambivalence des signes. > AMBIVALENCE DANS L’ESPACE Pour faire témoigner les morts du Sang des amis, j’ai eu envie d’emprunter le rêve de théâtre de Genet. Notre théâtre pourrait être construit sur un cimetière où les paroles des victimes des quatre guerres civiles s’incarnent dans le corps des acteurs tels les mimes funéraires de la Rome Antique qui faisaient revivre et mourir les morts. Nous reproduisons des rituels funéraires, anciens ou modernes, occidentaux ou non : nos jeux seront syncrétiques, à la fois graves et ludiques. > AMBIVALENCE DANS LE JEU La troupe est composée de 8 acteurs/mimes funéraires pour jouer une quarantaine de rôles. Elément premier du théâtre qui affirme ainsi sa convention, le changement de rôles se fait à vue. Il fait partie de l’écriture scénique dans un espace sans coulisse. Nous donnons à chacun des acteurs des personnages dont la succession fait sens (un même acteur pour jouer la victime et le bourreau, le père et le fils…). Le corps de l’acteur est comme le champ de la guerre civile où s’incarnent les concordes et discordes de Rome. Les changements de rôles sont signifiés simplement, à la manière d’un jeu d’enfant, ou à la manière du « théâtre naturel » de Brecht, ou bien encore comme au cabaret : une voix différente, une accentuation physique, un signe, accompagné d’un bout de récit pour resituer la scène. Ils sont approfondis par la mise d’un costume ou l’utilisation d’un accessoire favorisant l’incarnation et l’identification au personnage. Ainsi l’acteur a-t-il recours à différents degrés ou registres d’imitation selon les nécessités de notre récit. > ÉCRITURE SONORE J’attache beaucoup de soin à l’écriture sonore de mes spectacles en travaillant étroitement avec des musiciens. Mon théâtre est autant fait pour les yeux que pour les oreilles. Dans Coriolan, la musique jouait un rôle important. No Way, Veronica m’a ouvert des perspectives nouvelles : un récit sonore autonome qui joue avec le récit dramatique, la spatialisation de la diffusion sonore, la mise en jeu par le comédien du son, l’amplification et la transformation vocale qui permet de nouvelles nuances, la construction d’images sonores grâce à la reconstitution acoustique d’une profondeur de champs. C’est ce que je veux reprendre et développer ici, notamment en empruntant à la radio ses modes de récits (en particulier les actualités et les fictions radiophoniques). Mettre en scène un studio de radio où se fabrique un récit sonore, c’est montrer la fabrique de l’Histoire et du politique. La radio est depuis son invention un témoin et un acteur privilégié de l’Histoire. J’ai à l’esprit De Gaulle à la BBC, le discours de Salvador Allende à Radio Magallanes, la Révolution des Œillets déclenchée par une chanson révolutionnaire sur la radio nationale portugaise. La musique du Sang des amis est composée par Laurent Sellier et produite en direct par un orgue électrique. Elle est jouée par un des acteurs. L’orgue participe au sacré, à la liturgie des morts. Il remplit l’espace de la représentation et relie par sa puissance toute l’assistance. Nous avons travaillé des bandes qui dialoguent avec le geste musical. Les interventions sonores développent un point de vue spécifique et dialoguent avec le récit dramatique. Petit travail d’analyse > Jean Boillot a-t-il réalisé son rêve de metteur en scène ? LE SANG DES AMIS -----------------------------------------------------------------------------------synopsis de JEAN-MARIE PIEMME > LA GUERRE CIVILE, L’EMPIRE, LE POUVOIR Jules César et Antoine et Cléopâtre sont deux pièces « romaines » de Shakespeare. La première raconte comment Jules César fut assassiné par Brutus, puis Brutus vaincu par l’alliance d’Antoine et d’Octave (le futur empereur Auguste) ; la seconde comment Antoine, uni à la reine d’Egypte, entre en conflit jusqu’à la mort avec Octave Auguste. Les deux pièces ont donc en commun au moins deux personnages centraux. Elles ont aussi une thématique commune : la guerre civile. C’est une préoccupation actuelle. La réécriture condense les deux pièces en une seule sur cette base-là : la guerre civile, en élaguant les intrigues secondaires, avec l’idée que la guerre civile est constitutive du genre humain et que nous ne sommes « civilisés » que dans les moments d’histoire où nous arrivons à suspendre le mouvement mortifère de la division. D’autres notions présentes dans les pièces de Shakespeare ont guidé la réécriture, principalement celles du Pouvoir et de l’Empire. Le Pouvoir n’est pas seulement une pensée, c’est aussi un désir et un corps : il importe de le montrer au spectateur. Le corps de Jules César tout aveuglé par trop de pouvoir n’est pas le corps de Brutus qui idéalise la politique, la rêve pure et droite ; et le corps bureaucratique d’Octave n’est pas le corps pulsionnel d’Antoine. Octave règne à distance, fait la guerre à distance, là où Antoine est un homme de la mêlée. Cléopâtre, elle, fait du pouvoir le moyen d’un désir infini, et son couple avec Antoine, pourtant traversé de querelles et de divisions, est porteur d’une humanité qu'Octave, tout maître du monde qu’il devienne, ne possédera jamais. L’Empire, c’est cette maîtrise du monde que tente de construire Octave, maîtrise sur l’Occident et sur l’Orient. L’Empire d’Octave est le premier acte de la mondialisation, une pièce qui se joue depuis deux mille ans et dont on ignore encore la fin. Mais quel Empire Octave va-t-il fonder ? Quelle paix va-t-il donner au monde ? Comment va-t-il régner sur la multitude ? « Aliène un peu ta liberté et je te protégerai de tes peurs », tel est le contrat qu’il propose aux citoyens du monde. Ce n’est pas l’Octave historique qui parle, ni même l’Octave de Shakespeare. C’est un Octave d’aujourd’hui, adossé à nos questions, à la contradiction liberté/sécurité, un Octave qui installe le cadre ordonné dont la marchandisation du monde a besoin. Les pièces de théâtre sont des métaphores qui questionnent le réel. Ce qui intéressait Shakespeare (le Pouvoir, l’Empire, le Politique, les contradictions, le Vivre ensemble, la Passion, l’Amour) nous intéresse aujourd’hui encore. Nous avons à formuler cet intérêt dans nos mots, dans la résonance du présent. La réécriture que j’ai entreprise avec Le Sang des amis (titre générique reprenant les deux pièces) vise non à corriger la vision shakespearienne (en quoi Shakespeare devrait-il être corrigé !), mais à faire apparaître dans une ordonnance nouvelle ses savoirs ou ses intuitions et à organiser la narration et le langage pour une théâtralité d’aujourd’hui, pour des acteurs d’aujourd’hui, pour des yeux et des oreilles d’aujourd’hui. Le théâtre peut et doit participer au débat démocratique. Avec ses moyens. Selon sa spécificité. Il doit donner forme au bruit du monde autrement que la politique, le journalisme ou la communication. C’est pourquoi en articulant le narratif et le dramatique, en accentuant la possibilité de sortir de la représentation illusionniste pour aller vers un théâtre de contact avec le spectateur, en visant à poursuivre la visée shakespearienne d’un théâtre direct et vigoureux, je propose ici un matériau épique largement ouvert aux propositions de la mise en scène. ENTRETIEN AVEC JEAN-MARIE PIEMME -----------------------------------------------------------------------------------réalisé par CHRISTOPHE TRIAU > Quel est le sujet du Sang des amis ? L'écriture est pour moi une façon d'appréhender ce qui m'entoure, le monde. Face aux sollicitations positives ou négatives du monde, construire quelque chose en réponse, et proposer ce quelque chose au spectateur, lui tendre mes fils tricotés pour qu'il y tricote à son tour son propre fil. La pièce s'inscrit dans une trilogie intitulée "Les moitiés du monde". On peut lire ou voir chaque pièce indépendamment des autres, mais elles traitent d'un thème commun : la guerre civile. Le Sang des amis questionne quatre mots qui traversent la guerre civile : aveuglement, absolu, admiration, amitié, et enregistre la façon dont ces mots déplacent les personnages, sont des points de tension pour eux. Située dans la Rome antique, la pièce n’a néanmoins rien d’historique. Elle emprunte un schéma à une histoire connue pour se constituer en métaphore. M’intéresse moins l’examen d’un cas particulier, avec ses causes, ses logiques historiques que la capacité de la guerre civile à revenir, à renaître de ses cendres, d’une façon générale la capacité du « un » à se diviser en « deux ». Et l’accent porte sur la part de tragique que comporte n’importe quelle guerre civile. Le tragique affleure là où il n’y a aucune solution, et c’est précisément cet insoluble qui m’intéresse. Contre un certain optimisme politique, il importe de rappeler que si le destin de l’homme c’est l’homme, il existe aussi une part d’impossible, et la remettre en jeu permet peut-être d’éviter la surévaluation prométhéenne du geste politique. > Comment avez-vous abordé le « matériau » Shakespeare pour le réécrire pour aujourd’hui ? En prenant appui sur Shakespeare et Plutarque, je ne fais qu'accomplir le geste de reprise qu'on trouve partout dans l'histoire du théâtre. Je pars toujours de l'idée que le spectateur vient au théâtre avec une tête et une sensibilité d'aujourd'hui, avec des savoirs et des attentes d'aujourd'hui. Et si je m'adosse à des textes déjà écrits, j'y introduis des questions d'aujourd'hui. C'est le point de vue du présent qui préside à la réécriture. On fait du théâtre avec ce qu'il y a dans la tête du spectateur. Notre relation au passé est toujours chargée d'anachronismes, et cette bête noire de l'historien (l'anachronisme) est ce qui fait le miel de l'écrivain. Par ailleurs, le pari de raconter une histoire faite de nombreuses situations et de nombreux personnages avec moins de dix acteurs supposait un mode de composition qui travaille le fragment et la discontinuité, ce qui nous sort radicalement du schéma de la construction classique. > Comment s’est passé le dialogue entre votre travail d’écriture et celui de la mise en scène ? Le dialogue entre Jean Boillot et moi a été permanent. J'ai le sentiment qu'il comprend très bien mon geste d'écriture, il sait que je travaille sur l'hétérogène, sur les niveaux de langue, sur l'épique en général. Par ailleurs, je n’ai pas une conception sacralisante de l’écriture, et suis quelqu'un qui "cherche en faisant". Jean et moi réagissions mutuellement aux propositions l'un de l'autre, moi sans vouloir faire de la mise en scène à la place de Jean et Jean sans vouloir écrire à ma place. Cette liberté dans la contrainte m'est précieuse, elle permet à l'écriture d'explorer des territoires nouveaux. LE REGARD DU DRAMATUGE CHRISTOPHE TRIAU -----------------------------------------------------------------------------------traverse le corps politique comme le corps intime, qu’il revient hanter, comme le fantôme de César revient hanter Brutus. > De l’assassinat de César à l’Empire > La guerre civile Reprenant, réécrivant et condensant Jules César et Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, Le Sang des amis de Jean-Marie Piemme traverse les guerres civiles romaines : de l’assassinat de César par Brutus et le camp républicain, à la mort d’Antoine scellant la victoire d’Auguste, en passant par l’écrasement du parti républicain par l’alliance entre Octave et Antoine. Cette quinzaine d’années d’affrontements, d’alliances et de trahisons, est elle-même prise dans un mouvement plus large : l’assassinat de César est la conséquence de la première guerre civile qui l’avait opposé à Pompée, dont le fils reviendra dans le jeu quelques années plus tard ; d’autres guerres et d’autres divisions suivront. C’est bien en un mouvement sans fin que « la guerre civile se nourrit de la guerre civile jusqu’à ce que, exsangue, elle se couche sur le flanc en bête blessée et refuse d’avancer. Et on appelle “paix” l’attente de la prochaine division ». Loin d’être l’exception, la guerre civile apparaît bien plutôt comme la règle qui habite et fonde la vie politique, et que seul l’épuisement des forces suspendrait temporairement et précairement (« nous ne sommes “civilisés” que dans les moments d’histoire où nous arrivons à suspendre le mouvement mortifère de la division », dit Piemme). Voilà de quoi interroger notre présent et notre histoire contemporaine, par exemple notre dernier demi-siècle de « fausse paix » occidentale, pour voir comment œuvre ce « mouvement mortifère de la division (…) constitutif du genre humain », comment il engage et travaille les corps et les esprits, fonde et défait les alliances et les amitiés, Piemme reprend le cours historique, tel que l’a raconté en particulier Plutarque, et celui des deux pièces de Shakespeare, pour construire une fresque épique et politique en trois parties. La première tourne autour de l’assassinat par Brutus de César, sourd aux avertissements qui lui sont prodigués, suivi du discours que tient Antoine devant son cadavre, retournant le peuple romain contre les conjurés. La seconde représente la sanglante répression menée par Octave, Antoine et Lépide, et la guerre qu’ils mènent contre le camp républicain, jusqu’à l’écrasement de celui-ci. La troisième, enfin, voit Antoine en Egypte pris par les charmes de Cléopâtre s’opposer à son ancien allié Octave, jusqu’à sa défaite qui marque l’instauration de l’empire de celui qui pourra désormais se nommer Auguste. Elle creuse l’écart entre l’Orient et Rome, tout en continuant de montrer avec l’ascension d’Octave l’avènement d’un rapport moderne au pouvoir, annonce de nouvelles lignes de partage et de conflits entre le Sud et l’Occident. En cela comme dans l’ensemble du Sang des amis, Piemme creuse dans sa réécriture les échos avec notre modernité et l’interrogation du politique contemporain : non pas en « adaptant » ou en transposant, mais, dans une « théâtralité d’aujourd’hui », en parcourant l’histoire romaine de stridences contemporaines. Dans une forme elle-même comme en conflit, ou tout du moins tissant une hétérogénéité revendiquée autour du fil du récit, il articule de courtes scènes tendues et cinglantes et le récit-commentaire des personnages qui prennent en charge la narrationjeu, déployant une écriture condensée et directe qui se plaît à jouer des variations de registres, dynamique et nerveuse. > L’aveuglement / L’absolu / L’amitié Ces trois parties se focalisent sur trois motifs qui leur donnent leurs titres (« l’aveuglement », « l’absolu », « l’amitié ») ; mais ces motifs circulent et sont déclinés tout au long de l’ensemble : trois motifs tragiques par excellence, trois lieux d’activation de la contradiction, à travers lesquels se donnent à voir les manières dont la division se diffuse tout autant dans le politique et dans l’intime, traverse le corps social aussi bien que les corps individuels. L’aveuglement tragique, c’est celui qui caractérise aussi bien les protagonistes de ces luttes de pouvoir que ceux qui se croient hors de ces conflits et ces enjeux mais se trouvent rattrapés et détruits par eux. C’est par exemple celui de Cinna, un des narrateurs de cette première partie, jeune homme « apolitique » et uniquement soucieux de luimême, que son affirmation constante de désengagement et d’indifférence n’empêchera pas d’être tué par méprise lors des émeutes suivant l’assassinat de César. C’est celui de toutes les « victimes collatérales » et anonymes, prises dans des affrontements qui les dépassent et les emportent. Mais c’est également celui des protagonistes qui sont au cœur même de ces luttes de pouvoir, des grandes figures politiques qui ne cessent de penser, stratégiquement ou idéalement, l’effectivité de leurs actes mais échouent toujours à saisir l’ensemble des situations et des conséquences qu’ils produisent : de l’ambitieux sûr de sa fortune et sourd aux avertissements des devins et de ses proches qu’est César à l’idéaliste Brutus, déchiré par les choix qu’il doit faire et qui déclarera finalement que « la conséquence de [s]es actes ne [lui] appartient pas ». Brutus ou le déchirement de l’absolu, d’une certaine manière. Ce dont il fait l’épreuve tragique, d’une certaine manière jusqu’à la mélancolie, c’est l’écart entre les principes qui déterminent le choix des actes et les conséquences de ces actes, le heurt de son aspiration à un absolu moral et politique, de son idéalisme vertueux, et du réel. Sa femme Portia, principale narratrice de la deuxième partie, représente plus encore cette revendication de l’absolu comme principe d’action et de vie, la conviction que « l’élan vaut mieux que le résultat, [que] seul le mouvement de nous-mêmes vers un au-delà de nous-mêmes peut s’appeler une vie ». Une « aspir[ation] à la perfection », un rêve d’être « purs dans un monde purifié » qui peut aller jusqu’au fanatisme… Face à lui, le cynisme politique d’Octave, le futur Auguste, comme une figure du gouvernant moderne aux résonances contemporaines évidentes, entre cruauté inhumaine, froideur technique et manipulation médiatique. Son triomphe, ce sera celui du cynisme des vainqueurs, qui pourront réécrire l’Histoire à leur gloire sur les cendres encore chaudes des champs de bataille, et instaurer la paix, la sécurité et la prospérité économique d’un nouvel empire dont les rênes seront fermement tenus… L’autre absolu mis à mal, si ce n’est broyé, par la division des guerres civiles et les jeux du pouvoir, c’est celui offert par l’amour : celui qui unit Brutus et Portia, bien sûr, mais aussi celui que découvre Antoine auprès Cléopâtre dans un Orient si loin de Rome, qui offre comme une nouvelle vie au guerrier-rhéteur qu’il était, même si c’est pour le mener finalement à sa destruction. L’attention intime pour l’autre, présentée à travers les nombreux « couples » de la pièce sous toutes les formes du lien d’un à un, que ce soit l’amour, le lien quasi-filial ou la fraternité des compagnons d’armes, en autant de formes singulières de cette philia qui fonde le vivre-ensemble et sans laquelle toute forme de démocratie ne peut exister. L’amitié, qui ici ne cesse d’être accompagnée par son revers : la trahison. Bien plus que les simples et multiples retournements d’alliances, que les manœuvres stratégiques qui, comme Octave avec le jeune Pompée, « endor[ment] l’adversaire » pour mieux l’avaler, c’est la « véritable » trahison, celle qui brise avec le lien amical une part ineffaçable du sujet, celle qui déchire et dont la plaie ne se referme jamais, même sous les pardons les plus généreux. Initiée par l’acte même de l’assassinat de César par Brutus (« tu quoque, mi filii » !), rythmant la relation entre Antoine et Cléopâtre jusqu’à leur destruction, c’est le point ultime d’où parle le narrateur principal de la troisième partie, Eno, le compagnon d’armes d’Antoine, qui le trahira finalement lorsque celui-ci sera de luimême allé au bout de sa perte — et qui ne survivra pas longtemps à cette trahison de cet autre soimême. L’amitié, et l’amitié trahie, jusqu’au point où la violence des contradictions et le déchirement intime traverse tellement les êtres pris dans la division civile — celle qui répand le sang des amis – qu’elle fait de chacun son propre ennemi. la nostalgie vengeresse de Portia et le « mort joyeux » qu’est Eno, qui constituent ensemble ce récit tragique vu « d’après » par ceux qui en ont été parties prenantes : points de vue tout à la fois surplombants car rétrospectifs et impliqués, traversés par l’engagement et la perte qui les a marqués mais désormais à distance : « en paix » mais non réconciliés pour autant. C’est le chœur de ces morts, dans la diversité de leurs statuts et de leurs positions, entre la légèreté de leur détachement du monde des vivants et le regret de leurs vies échouées, qui prend en charge la narration, qui reconvoque, raconte et rejoue cette histoire, à travers les corps d’acteurs comme ces « mimes funèbres » qu’évoquait Genet dans L’Etrange mot d’…, en une cérémonie ludique, une fête théâtrale. > Le théâtre polyphonique des morts Cette histoire, ce sont les morts de cette guerre civile qui la racontent : les morts « collatéraux », les vaincus (Portia), ceux qui ont été engagés dans cette « grande » Histoire et y ont perdu quelque chose d’eux-mêmes (Eno). Des points de vue « mineurs », dont la parole polyphonique vient s’opposer au discours de l’Histoire officielle — celle des vainqueurs et des tenants du pouvoir, celle que fera écrire à sa gloire Octave-Auguste devenu imperator, celui dont la consigne aura été « pas de survivants », le maître des nouvelles rhétoriques de la communication (qui auront éclipsé celle par laquelle Antoine, par son discours devant le corps de César avait encore pu retourner la foule romaine) et du storytelling. Drôles de points de vue, alors, que ceux de ces morts, entre Photos du spectacle © Virginia Castro CITATIONS A MEDITER -----------------------------------------------------------------------------------ou à dire à haute voix 1e PARTIE > L’AVEUGLEMENT > 1er citation ANTOINE – Tu es César. Tous ici regardent César ! CÉSAR – Tous m’envient. C’est bon ! ANTOINE – Pas tous. CÉSAR – Si tous, même ceux qui veulent me tuer m’envient. Tous. Tous ! Avec cette envie-la, ils peuvent mettre un pied devant l’autre, ils peuvent croire à leur avenir. Quel spectacle ! J’aime les foules, j’aime les figurants, j’aime leur ferveur ! Ils me donnent tout. Je suis leur part d’éternité. César met la couronne bruits, cris, clameurs. BRUTUS - Siècle, tu es dans la honte. > 2e citation BRUTUS - Nos mains sont plus sanguinaires que nous, pleines de la duplicité qu’exige le secret des complots. Mais nos cœurs ne sont que droiture et se réjouissent de la liberté retrouvée. Continueras-tu à la défendre avec nous ? > 3e citation BRUTUS - César renie César veut le pouvoir, tout le pouvoir.Pour celui qui veut le pouvoir, tout n’est jamais tout, il y un reste, toujours un reste à conquérir, et ce reste importe plus que tout. La couronne va lui fourrer nos libertés dans la bouche, il les avalera quand il le voudra. Je suis anéanti. 2e PARTIE > L’ABSOLU > citation PORTIA : Nous voulions par le meurtre d’un seul garantir la liberté de tous ! Nous voulions élargir le territoire de ce qui est humain en nous et entre nous. Purs dans un monde purifié : c’était un rêve. 4e PARTIE > L’AMITIE OCTAVE – Nous n’aurons pas de repos tant qu’il se trouvera sur cette terre quelqu’un qui veut être mon égal. Qu’est-ce qu’un homme qui désire le pouvoir et ne désire pas le tout du pouvoir ? Un idiot. J’ai été cet idiot, j’ai accepté trop longtemps le partage. Là où est l’un, il n’y a pas de place pour l’autre. À cet instant, Antoine pense exactement la même chose. Pourrait-t-il avoir un autre désir que de m’éliminer ? Non. L’un de nous deux doit disparaître. BIOGRAPHIES -----------------------------------------------------------------------------------> Jean-Marie Piemme Né en Wallonie en 1944, Jean-Marie Piemme a suivi des études de littérature à l'université de Liège et de théâtre à l'Institut d'études théâtrales de Paris. Dramaturge à l’Ensemble théâtral mobile, il collabore ensuite avec le Théâtre Varia. (Bruxelles) De 1983 à 1988, il rejoint l’équipe de Gérard Mortier à l’Opéra national de Belgique. Actuellement, il enseigne l'histoire des textes dramatiques à l'Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS). En 1986, il écrit sa première pièce Neige en décembre qui sera mise en scène l’année suivante. Suivront une trentaine de textes joués en Belgique et à l’étranger. (Certaines d’entre elles ont fait l’objet de captations et de diffusions télévisées ou de mises en ondes, par France-Culture notamment). Ses textes sont principalement publiés aux éditions Actes Sud-papiers et aux éditions Lansman. Il a publié un roman Tribulations d’un homme mouillé aux éditions Labor à Bruxelles. La revue « Alternatives théâtrales » lui a consacré son numéro 75 (décembre 2002). Quelques titres parus : Chez Actes Sud - Papiers, il a publié Neige en décembre(1988), Sans mentir, Actes Sud - Papiers, (1989), Commerce gourmand (1991), Le Badge de Lénine (1992), Scandaleuses (1994), Dialogue d'un maître avec son chien sur la nécessité de mordre ses amis (2008), La main qui ment, suivi de Avaler l'océan et de Le Sang des amis (2011). Aux Éditions Médianes, il a publié Récit de ma naissance, Pièces d'identités (1997), Les forts, les faibles (1995), Livre d'images, Pièces d'identités (1997), Lettre à une actrice, Pièces d'identités, Rouen, Médianes, (1997), Trompe-l'œil, Pièces d'identités (1997) Les Grandes Ombres, Pièces d'identités (1997) Tango Tangage, Pièces d'identités (1997). Aux Éditions Lansman, il a publié Toréadors (1999), Triptyque : Eva, Gloria, Léa (2000), Peep Show (2000), Ciel et simulacre : Matériau pour une clownerie entre vitesse et mémoire (2000), Les B@lges (2002), Tango/Tangage - Trompel'œil (2003), L'illusion - Faim, soif (2003), L’instant (2004), Il manque des chaises (2005), Boxe (2006), Liquidation totale (2010). Aux Éditions Didascalies, il a publié Café des patriotes (1998), Les Adieux (1998) et 1953 (1998). Il a publié Le souffleur inquiet, essai sur le théâtre aux Éditions Alternatives Théâtrales (2004), L'indicible, (création en 2007) chez Théâtre Le Public, Spoutnik, fragments autobiographiques aux Éditions Aden, coll La Rivière de Cassis (2008)… > Jean Boillot Né en 1970, à Rennes, il étudie la musique et plus particulièrement la harpe pendant douze années. A 18 ans, il choisit le théâtre. Il fait ses études d'acteur à l'Atelier du Théâtre de la Criée (Marseille), à la London Academy of Music and Dramatic Art (Londres) puis au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique (Paris). Il étudie la mise en scène à l'Institut National Supérieur des Arts du Spectacle (Bruxelles) puis à l'Institut Nomade de la Mise en Scène, avec Lev Dodine (Théâtre du Maly, Saint Petersbourg) et Manfred Karge (Ernst Busch Schule, Berlin). En 1995, il fonde sa compagnie, La Spirale, Jean Boillot a été metteur en scène associé avec le Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis (CDN) et directeur artistique de Court Toujours -99/08- festival de la forme brève dans la création contemporaine de Poitiers. Il a été professeur associé à l'Université de Paris X-Nanterre, où il a enseigné la pratique du jeu et de la mise en scène. Depuis janvier 2010, il est directeur du NEST - CDN de Thionville-Lorraine. > Laurent Sellier Formé aux musiques électroacoustiques et aux techniques du son, il aborde la composition à partir de 1996. Ses musiques ont le souci de la narration : écoute rêveuse sous les étoiles (Superball, pièce acousmatique de plein air), parcours sonore (pour le MacVal de Vitry), chansons (un album en préparation), moments vécus (Soleil Rare, autour de l’éclipse solaire d’août 99), figures oubliées (Géo Charles, installation sonore pour le musée du même nom), histoires communes (Le centenaire de l’école Lesdiguières), paroles données (4’01, portraits de compositeurs), récits compilés (Les moyens du bord, musique de plage), mots d’enfants (Les Mots/Sons)… Il compose également pour le spectacle vivant (Le Mur du Son, avec Thierry Balasse, Machiné de l’intérieur, avec Arnaud Sallé), le cinéma, la danse contemporaine et les arts plastiques. RÉFÉRENCES -------------------------------------------------------------------------------------------------Afin de préparer au mieux vos élèves à la représentation, nous vous recommandons les références suivantes : > LIVRES Les Vies parallèles de PLUTARQUE, Jules César de W. SHAKESPEARE Antoine et Cléopâtre de W. SHAKESPEARE > FILMS Jules César de MANKIEWICZ Cléopâtre de MANKIEWICZ > TELEVISION Rome de John Milius, William Macdonald et Bruno Heller / USA, Grande-Bretagne, Italie, 22 épisodes de 52 minutes (série télévisée) Story Telling de Christian Salmon (A propos des nouvelles rhétoriques du pouvoir) A feu et à sang de Enzo Traverso (A propos des nouvelles rhétoriques du pouvoir) DIRECTION FRANÇOIS RANCILLAC SAISON 2010/2011 > DE GRÉ DE FORCES www.theatredelaquarium.com > rejoignez le réseau d’amis du Théâtre de l’Aquarium sur Facebook, Twitter > découvrez les coulisses du Théâtre de l'Aquarium : http://theatredelaquarium.tumblr.com Le Théâtre de l’Aquarium est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication (Direction Générale de la Création Artistique), avec le soutien de la Ville de Paris et du Conseil Régional d’Île-de-France / licences 1033612-1033613-1033614