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Via l’ordre de virement ci-
joint…
C’est bien vrai que la terre, Gaia pour
les grecs de l’antiquité, est un jardin,
une planète vivante, la seule dans notre
système solaire. Un jardin unique qu’il
conviendrait de sauvegarder dans
toute sa complexité et sa diversité.
Ce jardin, c’est la BIOSPHERE
Voici comment l’homme de science
dénit cette dernière : « La portion
du globe terrestre qui contient les
êtres vivants et où fonctionnent les
écosystèmes est la Biosphère. C’est
la partie de la surface terrestre, où
grâce à l’activité des écosystèmes,
l’énergie des radiations solaires pro-
duit des modications fondamentales,
chimiques et physiques, de la matière
inerte de la terre, en la transformant
en matière organique vivante, qui
s’organise en un tapis végétal bi-
garré, source de nourriture et de vie
pour les animaux et les hommes ; la
partie continentale de la biosphère
est une mince pellicule superposée à
la lithosphère. » (Paul Divigneaud).
C’est donc cette mince pellicule fré-
missante de vie ((en grand danger
aujourd’hui) qui constitue notre jardin.
De tous temps, l’homme a rêvé
de paradis, d’un lieu de délices,
d’un séjour enchanteur (alors
qu’il l’avait devant ses yeux).
Les iraniens imaginaient « para-
daiza », l’enclos du seigneur.
La bible proposait le « Paradis ter-
restre » où Dieu plaça Adam et Eve.
Les babyloniens quant à eux conçurent
les fameux jardins suspendus.
Le symbolisme hérakléen présen-
tait les Hespérides comme un jar-
din enchanteur à la limite du monde
pour les anciens et qui était gardé
par un dragon à sept têtes. Ce der-
nier en défendait l’entrée. Hercule
y pénétra après avoir tué le gardien.
Il prit bientôt la place du géant Atlas
celui-là même qui cueillit les pommes
d’or croissant dans ce jardin fameux,
avant de le relayer pour porter le
monde sur ses robustes épaules.
Pour les celtes, la forêt était sacrée,
c’était leur temple et c’est dans la
clairière, le Nemeton, que se te-
naient les assemblées et les céré-
monies. Dans la mythologie celtique,
c’était aussi l’Ile d’Avallon, le do-
maine de Morgane. Le barde Galie-
sin la décrit comme « l’Ile des fruits
(Insula Posmorum), l’Ile Fortunée.
On n’y fait d’autre culture que
celle faite par la nature elle-même.
GAIA, CE GRAND JARDIN EXTRAORDINAIRE
Bien plus près de nous, nous avons
le souvenir de Jean Jacques Rous-
seau qui a écrit les « Confessions »,
« la nouvelle Héloïse » et surtout les
Rêverie d’un promeneur solitaire ».
A propos de tout progrès incontrôlé et de la
rupture entre l’homme et son milieu, Mar-
cel Scheider, rappelle qu’à son époque «
où l’idée était en l’air, Rousseau a dénon-
cé le progrès impudent avec une convic-
tion frénétique avec un génie ardent et
trouble auquel le monde n’a pas résisté ».
De son côté, Henri Correvon, botaniste
suisse, dans son livre « Fleurs de bois
et des champs » évoque le nom d’Al-
phonse Karr qui a rédigé un livre célèbre
intitulé « Voyage autour de mon jardin ».
Nous y voilà ! Ce jardin, ce n’est pas celui
qu’on organise de façon articielle, mais
celui où l’on fait place aux eurs sauvages
et à la spontanéité, avec une concession
cependant à l’aide de quelques eurs
étrangères, mais avec parcimonie et sans
atteinte aucune à l’harmonie naturelle.
« Voyage autour de mon jardin », un
titre à méditer, une aventure à la por-
tée de tout un chacun qui veut re-
nouer avec les forces élémentaires.
C’est aussi le respect des êtres vivants
en fonction du milieu naturel où ils vivent
(facteurs physico-chimiques du sol, du cli-
mat, de la topographie et site des stations,
de la concurrence animale et végétale).
Demeurons donc dans la mesure du
possible l’HOMME DE LA TERRE,
celui qui vit en alliance avec la
création, en accord avec ses lois.
En parlant de cette homme respec-
tueux Henri Pourrat a pu écrire « Il
avait la terre comme une épouse ».
Il suft de remonter aux origines de notre
langage pour se souvenir ce qu’elle nous
transmet sur la nature profonde de cette com-
préhension, de cette complicité première.
Ce langage rappelle le lien étroit qui nous
relie avec la terre. La même racine se
trouve dans les termes HOMMES, HUMUS,
HUMANITE (homo , humus, humanitas).
La verticale humanité se situe donc
dans nos racines, dans ce terreau
fertile qu’on aime tant ensemencer.
« Tout va sous terre et rentre dans le
jeu» disait Paul Valery. « L’homme doit
y prendre garde, écouter l’avertissement
du poète (« celui qui a toujours raison »
proclamait Louis Aragon) : tout doit revenir
sous terre pour rentrer dans le jeu. Son
destin, sa personnalité sont en cause ».
Alors, redécouvrons donc nos ori-
gines, entretenons jalousement cette
couverture génératrice du vivant.
« L’humus est le support des proprié-
tés biologiques et fonctionnelles du sol
et de ses espérances de production. Il
est l’expression des relations affectives
entre la terre qu’il rend vivante et les
autres organisations interdépendantes ».
Voici ce que disait André Birre avec
ses quelques mots : « Le jardin fami-
lial n’est-il pas le moyen bienfaisant
pour garder le contact avec la Terre ? ».
Hélas, elles sont combien les régions
où l’on a oublié ce que c’est que poi-
gner dans la terre et humer en tant
qu’homme sa senteur enivrante ?
« L’humus épuisé, l’homme
s’en va » a dit Francis Brunel.
Et Dan Dublert d’ajouter : « L’érosion
ayant emporté les terres fertiles alen-
tour, la luxuriante Palmyre « ville Pal-
miers » est retournée au désert ».
Tristement célèbre aussi sont les por-
tions du Grand Atlas ramenées à l’état
squelettique ou les plateaux de Madagas-
car où les terres sont emportées par les
eaux et sont donc totalement érodées.
La déforestation effrénée a déjà supprimé
la moitié des forêts du globe. Les surfaces
bétonnées et asphaltées ne cessent de
s’étendre (parkings, zonings, lotissements).
Et rien ne laisse présager un frein à ces
extensions selon une courbe géométrique
tant que l’on n’aura pas xé une limite à la
« croissance économique », à la natalité.
En fait, chacun de nous ne peut-il pas
dans une certaine mesure diminuer ses
besoins et contribuer à maintenir un cer-
tain état sauvage pour peu que, celui
qui a en charge un bout de jardin et en
est par conséquent responsable réserve
une petite place à la ore spontanée au
grand bénéce de la faune locale. Son-
geons déjà aux insectes, en particulier
les abeilles. Une restauration à l’échelle
individuelle, avec l’exemple, peut servir
de tremplin et constituer un « manifeste
pour la terre et l’humanisme » pour re-
prendre le titre du livre de Pierre Rabbi.
Ce dernier ne dit-il pas « il n’y a rien de
plus ignoré des citoyens que la terre à la-
quelle ils doivent leur survie quotidienne ».
Je ne « possède » à Linkebeek que 3
ares de terrain, mais je les ai aména-
gées, avec mes ls Noel et Pierre, de
telle sorte que tout un univers en minia-
ture y trouve place. Il est entouré d’une
haie vive composée de groseilliers, de
pruneliers, d’aubépines, de troène, de
buis, de hêtres, de charmes et d’ifs.
Une partie du jardin offre l’hospitalité
à la ore indigène. On y trouve es stel-
laires holastées, des aegopodes, des
orties, des pissenlits, des chélidoines,
des fougères, des bourraches, des
bardanes, des berces spondyles, etc.
Deux mares ont été aménagées
à l’intension des insectes aqua-
tiques, des grenouilles, des tritons.
Quatre arbres fruitiers, 2 pommiers, 1 pru-
nier et un grand cerisier envahi de lierre
(véritable hôtels pour les ramiers et les
pies) complètent les essences ligneuses.
Bien entendu, il y a notre potager qu’on peut
sans hésiter qualier de bio …. Jamais un
pesticide n’y a été répandu depuis au mois
40 ans. Le potager est doublé d’une serre
dans laquelle sont préparés les semis.
Et puis, il y a l’indispensable compost
où tout est recyclé et subit la miracu-
leuse transformation qu’on appelle Ter-
reau, cet humus dont on tire son nom.
Des nichoirs sont installés sous la cor-
niche de notre maisonnette à l’intention
des mésanges bleues et charbonnières.
Une mangeoire enn invite à la restau-
ration tous les passereaux du voisinage,
de l’accenteur mouchet au geai, en pas-
sant par le moineau, le pinson, le rouge-
gorge et le merle. Ce qui tombe de la
mangeoire est récupéré par les ramiers
et les faisans, le mulot et le surmulot.
Et quel plaisir à la bonne saison d‘ouïr
le chant des oiseaux, la mésange qui
tintinnabule, le pouillot véloce qui «tchif-
tchif », comptant ses écus, du troglo-
dyte qui proclame avec force son appar-
tenance au « jardin extraordinaire ».
Léon Méganck
L’architecte visionnaire bruxellois,
Luc Schuiten, estime que nous
avons peut-être trop vite oublié
que nous sommes avant tout des
êtres biologiques installés sur une
planète elle-même vivante. A tra-
vers différentes perspectives fu-
turistes, Luc Schuiten nous invite
dans un monde cohérent et poé-
tique, faisant appel à l’imaginaire.
Il nous interpelle par des proposi-
tions originales à travers la créa-
tion d’une nouvelle relation entre
l’homme et son environnement
naturel. Ces représentations d’un
futur s’inspirant de multiples éco-
systèmes sont étayées par la
collaboration étroite que l’artiste
entretient avec les biologistes de
l’association de Biomimicry Europa.
Ses “villes végétales” sont des
réexions d’architecte sur des
formes possibles d’habitat et de
fonctionnement urbains, qui se
sont élaborées dans le souci des
réalités et des nécessités maté-
rielles et intellectuelles du vivant.
Libre de toute contrainte du dével-
oppement imposé par le monde
industriel, cette projection futuriste
de notre environnement nous inter-
roge sur nos modes de vie et trans-
forme l’architecture traditionnelle.
ILLUSTRATIONS
1. Paris, les éoliennes
2. Nantes
3. Bruxelles
4. Bokrijk
5.La ville résiliante, 2050
6.Botanique
Quelques citations
de Luc
« L’année 2100; Je vous parle de
l’époque où développement dura-
ble sera devenu un pléonasme ».
« Le changement arrivera de
toute façon car il est impossi-
ble de continuer dans cette voie.
Il se fera malgré nous ou grâce
à nous. Il nous faut choisir ! »
« Enfant, je rêvais d’habiter les arbres.
Aujourd’hui par la force de l’imaginaire,
j’habite une cité archiborescente et je
reviens de moins en moins souvent
par ici. Vous pouvez me croiser dans
la rue, mais ne vous y trompez pas,
ce n’est qu’une apparence, Je
suis ailleurs. Cette exposition
est une invitation à voyager en-
semble dans mon imaginaire ».
« Pour les gens qui veulent bâtir un
modèle de société en croissance in-
nie sur une planète déjà surexploi-
tée, le mot utopie signie l’illusion
d’un rêve impossible à réaliser qui
ne s’applique pas à leurs projets.
Pour nous qui cherchons à construire
un nouveau modèle de société dura-
ble, dans une symbiose avec notre
environnement naturel, le mot utopie
veux dire simplement, un possible qui
n’a pas encore été expérimenté. »
LUC SCHUITEN, JARDINIER DE VILLES
2. NANTES
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