ESH 2 Camille Vernet
Nicolas Danglade 2016-2017
1.1.1.2 L’origine des avantages comparatifs dans le modèle HOS : les écarts de dotations
factorielles entre pays
Document : le théorème d’Ohlin, démonstration
Supposons que le pays A soit relativement mieux doté en capital par rapport au travail et que le pays B soit
mieux doté en travail (plutôt qu’en capital). Le facteur capital est donc relativement (par rapport au facteur
travail) plus abondant dans le pays A que dans le pays B. Cette abondance relative conduit à ce que le prix
relatif du capital par rapport au travail soit plus faible dans la pays A que dans le pays B.
Si K : quantité de capital en A ; K* : quantité de capital en B
Si L : quantité de travail en A ; L* : quantité de travail en B
Si w : salaire en A ; r : prix de capital en A ; w* : salaire en B ; r : prix du capital en B
Alors, on peut écrire :
Le facteur capital est relativement plus abondant en A qu’en B :
K/L>K*/L*
Donc, la rémunération relative du capital (par rapport au travail) est plus petite en A qu’en B :
r/w < r*/w*, qui peut s’écrire aussi w/r > w*/r*
Supposons par ailleurs que la production de voitures soit intensive en capital et celle de textile intensive en
travail. En autarcie, cela se traduit par le fait que les prix relatifs des deux biens sont distincts dans les deux
pays : le prix relatif des voitures par rapport au textile est plus faible en A qu’en B. Le prix relatif du textile par
rapport aux voitures est plus faible en B qu’en A. Le pays A bénéficie donc d’un avantage comparatif à
produire des voitures et le pays B à produire du textile même s’ils produisent les deux biens. (…)
Le théorème d’Ohlin des avantages comparatifs s’énonce de la façon suivante : un pays a un avantage
comparatif dans la production qui est intensive dans le facteur de production dont il est relativement le mieux
doté. Source : Mathilde Lemoine, Philippe Madiès et Thierry Madiès, « Les grandes questions d’économie et de finance
internationales », De Boeck, 2007, p. 62
Document : en résumé, les explications de la théorie traditionnelle des différences de prix relatifs
Sur quoi reposent les différences de prix relatifs des biens entre pays ? Les théories traditionnelles du
commerce international (classique et néoclassique) ont proposé des explications, se situant dans une logique de
l’offre, en se focalisant sur des différences de coût de production des biens entre pays. On arrive alors à une loi
des avantages comparatifs ou des coûts comparatifs. (…) Pour Ricardo, la loi des avantages comparatifs et la
spécialisation internationale qui en découle se fondent sur des différences technologiques conduisant à des
différences de productivité du travail. Dans le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson ce sont des différences de
dotation en facteurs de production entre les pays qui sont primordiales. (…) Sans échanges, pas de division
internationale du travail ni de spécialisation et sans spécialisation pas d’augmentation de la productivité.
L’échange international est un substitut au progrès technique, source de croissance, et un moyen de le stimuler.
Source : Mathilde Lemoine, Philippe Madiès et Thierry Madiès, « Les grandes questions d’économie et de finance
internationales », De Boeck, 2007, p. 56
1.1.1.3 Un dépassement critique avec les travaux de Léontieff
Document : expliquer le paradoxe de Léontieff
Dans « Domestic production and foreign trade : the American capital position re-examined » (1953), Wassily
Léontief se propose de tester le théorème HOS. Permet-il de comprendre les données de 1947 du commerce
extérieur des Etats-Unis ?
Le facteur de production abondant aux Etats-Unis est le capital. Suivant le théorème HOS, l’économie
américaine devrait donc exporter des biens issus des secteurs à forte intensité capitalistique. Pourtant, les
chiffres démontrent le contraire : les Etats-Unis exportent principalement des biens qui nécessitent un usage
intensif en travail, le facteur de production relativement plus rare. Cette situation est donc paradoxale.
En tentant de résoudre ce paradoxe, Léontieff va permettre d’affiner le théorème HOS en introduisant la plus
grande efficacité du travail américain par rapport au travail du reste du monde. Il note ainsi « que dans toute
combinaison productive, avec une quantité de capital donnée, une année de travailleur américain serait
équivalente à environ trois année de travailleur étranger… le nombre de travailleurs américains doit être
multiplié par trois. » En raison de la plus forte qualification de la main d’œuvre aux Etats-Unis et d’une