Agissons sur la relecture des programmes de collège pour

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OBSERVATOIRE
N A T I O N A L
MATHÉMATHIQUES
Agissons sur la relecture
des programmes
de collège pour définir
une culture commune
Au moment où se déroule le grand débat sur la loi d’orientation, le ministère poursuit une relecture
des programmes de collège. Aucun bilan préalable de leur application et des difficultés rencontrées par
les enseignants et les élèves n’a été réalisé. Elles sont pourtant réelles et soulignées lors de chaque stage
que le SNES organise, même si leur nature est parfois différente selon les disciplines.
Pour le SNES, les contenus enseignés sont un véritable enjeu de culture commune et de pédagogie. Certes
la relation aux élèves est importante mais la nature même de ce qui est enseigné aide à construire cette
relation.
Les rapports Bach sur les sciences et mathématiques et Rémond sur les humanités proposent une relecture de tous les programmes de collège (qui se veut en continuité avec le premier degré), des thèmes de
« convergence », des exemples de travaux, d’évaluation dans certaines disciplines.
Sur les programmes, il existe des différences très grandes entre le pôle humanités qui s’est contenté d’un
toilettage en lettres, histoire-géographie/éducation civique et le
pôle sciences qui propose une véritable modification des programmes de la Sixième à la Troisième particulièrement pour
Le SNES travaille depuis des années sur la définition de ce que pourrait être une culles SVT et la physique-chimie autour d’une « démarche d’inture commune, ce qui ne signifie pas pour autant les mêmes contenus d’enseignement
vestigation ».
pour tous au lycée.
Le collège mis en place par la réforme Haby a refusé de traiter la question de la défi- Ces modifications parfois substantielles se concrétisent dans
nition d’objectifs clairs à atteindre. Que doit savoir un élève en fin de Troisième? Que une proposition de programme de Troisième rénové à mettre
doivent savoir tous les élèves en fin de scolarité obligatoire? Comment les acquis per- en œuvre pour la rentrée 2004. Ce qui ne nous semble pas
mettent-ils de construire ensuite de nouvelles connaissances? Comment évaluer les opportun et pose à la fois des problèmes de méthode (si ceracquis tout au long du cursus et en fin de cursus. Le brevet est-il un diplôme final de taines modifications sont justifiées alors, il est nécessaire de
commencer par le niveau Sixième en 2005 en continuité avec
certification de connaissances et de compétences?
Est-il possible de diversifier les contenus dès le collège tout en conservant une culture com- les programmes de primaire rénovés) et de calendrier (le temps
mune à tous les élèves? Cette culture commune comprise comme l’acquisition de solides d’information et de formation des enseignants est notoirement
connaissances de capacités et de langages dans les domaines scientifique, littéraire, de insuffisant).
sciences humaines, technique, artistique, physique et sportif doit en même temps permettre Trois disciplines devraient subir de profondes modifications sur
de travailler le rapport des élèves à eux-mêmes. Elle contribue à la formation d’un citoyen l’ensemble des niveaux : les langues vivantes entièrement
responsable, éclairé, capable d’initiative. Elle doit permettre de construire des repères, de revues, avec de nouveaux programmes pour 2005 en Sixième,
programmes en continuité avec le premier degré (là non plus
comprendre le monde pour débattre et agir, de défendre des valeurs.
Elle doit permettre aux élèves de se doter d’outils pour comprendre trier, synthétiser les aucun bilan n’est proposé) et surtout avec une mise en conforinformations. Elle suppose qu’on attache de l’importance à répondre à des problèmes mité de ces programmes avec les directives européennes de
travailler en termes de compétences linguistiques.
et à problématiser ses réponses.
La culture commune est porteuse de valeurs universelles sans pour autant négliger les La technologie collège dont nous refusons l’éclatement et la mise
cultures d’appartenance. Elle doit permettre à tous les élèves de poursuivre des études au service d’une orientation, devrait offrir une possibilité de
au-delà de la scolarité obligatoire aujourd’hui. L’objectif de la poursuite d’études pour diversification en lien avec les options de Seconde, dans le cadre
tous jusqu’à 18 ans est une nécessité pour notre société mais également la condition d’un programme et de compétences communes en classe de
Troisième.
même d’une citoyenneté économique sociale et politique.
De ce point de vue toutes les disciplines concourent de façon différente à faire grandir, à L’éducation physique et sportive.
enrichir la personnalité et la vision du monde en développant la capacité de jugement, l’ima- Outre ces relectures très différentes des programmes, les groupes
gination, à porter un regard critique à partir de connaissances socialement reconnues. d’experts proposent des thèmes de convergence, c’est-à-dire le
travail de plusieurs disciplines sur des points identifiés du programme tant pour le pôle sciences que pour le pôle humanités, thème de convergence qui serait au centre
des IDD. Six thèmes de convergence sont annoncés et détaillés : les énergies, l’environnement, météorologie et climatologie, l’importance du mode de pensée statistique dans le regard scientifique sur le monde,
l’éducation à la sécurité, l’éducation à la santé. Tous ces thèmes s’inscrivent dans les programmes des
diverses disciplines.
Nous vous proposons, dans le cadre des observatoires du SNES, une première information sur ces textes
mais également un bilan discipline par discipline de la mise en œuvre des programmes actuels tant en
termes de contenus que de pratiques.
Nous comptons sur votre participation active. Nous ne pouvons pas laisser à quelques experts la définition des contenus à enseigner, chaque syndiqué doit participer à la réflexion collective à l’intérieur du
syndicat pour construire ses positions et faire des propositions.
Une journée de restitution et d’analyse de ces bilans de réflexion en vue de construire des propositions pour
une culture commune en collège aura lieu fin mars. Tous les syndiqués sont invités à y participer. ■
DES PROGRAMMES
ET DES PRATIQUES
Culture commune
Gisèle Jean, cosecrétaire générale, responsable du secteur contenus
Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US no 596 du 16 janvier 2004
1
MATHÉMATIQUES
Mathématiques au collège
Éléments de réflexion
près une première approche à
l’école primaire, l’étude d’autres
nombres que les entiers, l’ensemble rapport/partage/fraction/division, l’organisation, la représentation de données avec
la reconnaissance de situations de proportionnalité sont des objectifs essentiels de l’enseignement des mathématiques au collège et relèvent sans aucun
doute du socle de connaissances nécessaires à tous.
À ceux qui expriment des doutes sur la
place de l’algèbre au collège, on peut
faire remarquer que celle-ci est présente
dans la quasi-totalité des pays comme
objet d’enseignement obligatoire, mais,
constate Michèle Artigue, vice-présidente de ICMI, avec des exigences et
surtout des entrées qui peuvent être différentes :
• par les équations, entrée qui semble privilégiée dans les pratiques en France ;
• comme outil de preuve, moyen de
généralisation, (par exemple : démontrer
que la somme de 3 entiers consécutifs est
divisible par 3, dénombrer le nombre de
poignées de mains échangées entre
2,3,4,5... personnes) ;
• en privilégiant variables et fonctions
avec les formules ; cela permet l’articulation des différents modes de description et de représentation : langage naturel, tables de valeurs, représentations
graphiques, expressions algébriques. Le
point de vue, à partir de modélisations
de situations relève actuellement plutôt
de la classe de Seconde.
On peut remarquer que l’entrée par les
formules et la généralisation est privilégiée dans les pays où l’algèbre est enseignée de façon précoce et qu’elle semblerait s’avérer moins difficile. La place
donnée au collège à ces différents points
de vue de l’algèbre ne doit-elle pas être
interrogée ?
La reconnaissance de formes algébriques, telle que la factorisation du type
(×-1)2 – (× -1)(2 × -3), occupe une place
importante en troisième, mais les occasions de mathématisation et de traitement algébrique de problèmes issus de
situations diverses sont-elles suffisantes ?
La France compte parmi les pays dont
les programmes comportent le plus de
géométrie. D’une identification perceptive des figures au début de l’école primaire, on passe progressivement à leurs
A
caractérisations par des propriétés ; on
représente l’espace, on apprend à prévoir, à expliquer. Ce sont là des connaissances de bases qui se révéleront tout
aussi utiles pour des formations professionnelles que d’autres sciences. La géométrie offre aussi un domaine particulièrement favorable à l’exercice du
raisonnement déductif et on sait combien les mathématiques peuvent participer de ce point de vue à la formation
de l’esprit. On sait aussi les blocages
que cet apprentissage crée chez certains
élèves : est-ce en raison d’une exigence
excessive, prématurée d’explicitation
des raisonnements dans des formes canoniques ? Les conditions d’enseignement
(horaires, effectifs) laissent-elles la possibilité d’un temps suffisant entre l’appropriation et la verbalisation ?
Depuis la rentrée 2000, le nouveau programme de Seconde a réintroduit les cas
d’égalité des triangles et les triangles semblables (1). Cela ouvre tout un champ
d’exercices beaucoup plus accessibles
aux élèves de Seconde que ceux mettant en jeu les transformations. A la
lumière de cette expérience en Seconde,
faut-il en rester au «théorème en acte» de
Cinquième qui autorise la construction de
triangles connaissant côtés ou angles ou
faut-il aller plus loin au collège en faisant
« des cas d’égalité » un outil de démonstration ?
Le programme de Seconde générale et
technologique propose, en première
2 Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US n
o
596 du 16 janvier 2004
approche du calcul des probabilités, l’observation d’expériences aléatoires, réelles
ou simulées sur ordinateur. Outre que les
enfants très jeunes ont une expérience
des jeux de hasard, leur motivation pour
chercher des modèles prédictifs ne fait
aucun doute. Dans une société où sondages, mesures du risque... foisonnent,
savoir que le « hasard se calcule » relève
d’une culture commune : faut-il l’aborder dès le collège ?
On peut discuter de la façon de décliner
ces objectifs de formation tout au long de
la scolarité, mais, quelle que soit la structure du collège, on ne peut y renoncer a
priori pour certains élèves; ce serait les
exclure de ces connaissances de base
indispensables pour comprendre le
monde, pour accéder à d’autres disciplines, à des formations professionnelles.
Discipline cumulative, les premières difficultés non surmontées ont toujours des
conséquences lourdes; or, les réductions
horaires et les reports successifs d’acquisitions du primaire vers le collège réduisent les temps d’apprentissage et augmentent d’autant les difficultés. Les
conditions d’enseignement (4 heures élève,
groupes à petits effectifs, heures à disposition de l’enseignant...) sont déterminantes pour prévenir les échecs, prendre
en compte la diversité des élèves. ■
(1) C’est d’ailleurs le seul contenu nouveau par
rapport au collège en géométrie plane non analytique ; aucune suite n’est donnée en classe de
Première.
Programmes du collège
Le rapport Bach
e ministère de l’Éducation nationale
a chargé 3 groupes d’experts (groupe
sciences, groupe humanités, groupe technologie) d’effectuer une relecture des
programmes de collège avec l’objectif de
renforcer les liens entre les disciplines et
de prendre en compte les changements
des programmes de l’école primaire et
du lycée d’enseignement général et technologique. Le groupe sciences, présidé
par Jean-François Bach, professeur d’immunologie, a rendu un rapport dont le
caractère n’est pas encore définitif ; deux
orientations sont choisies, pour toutes
les disciplines scientifiques, l’une relative
aux pratiques pédagogiques, la
démarche d’investigation, l’autre de
nature à renforcer la cohérence entre
disciplines, les thèmes de convergence.
L
La démarche d’investigation
C’est par cette démarche que le groupe
entend assurer la continuité pédagogique avec l’école primaire (cf : «la main
à la pâte »). Bien que les auteurs du rapport précisent que cette démarche n’est
ni unique, ni exclusive, on lit « une présentation de l’enseignant est parfois
nécessaire » et la séquence d’investigation est définie de façon très prescriptive
et rigide : le repérage des acquis des
élèves, le choix de la situation problème,
l’appropriation du problème et l’élaboration de conjectures par les élèves, les
échanges argumentés entre élèves, l’acquisition et la structuration des connaissances, l’opérationnalisation des connaissances. L’histoire de l’enseignement des
mathématiques, particulièrement sur les
trente dernières années, rend les enseignants très méfiants par rapport à ce
type d’injonction. Des recherches ont
d’ailleurs montré combien la mise en
œuvre d’une démarche réellement expérimentale est délicate et consommatrice
de temps et que, mal maîtrisée, elle ne
conduit à aucun bénéfice pour les élèves
si ce n’est le contraire.
Les 6 thèmes de convergence
L’énergie, l’environnement, la météorologie, la
pensée statistique, l’éducation à la sécurité et
à la santé
Pour chacun de ces thèmes, il est fait
référence à chacun des programmes des
disciplines : les mathématiques y interviennent essentiellement pour fournir
les outils de base tels que nombres, proportionnalité, rudiments statistiques.
Cette vision réductrice des mathématiques, y compris dans leur rapport avec
les autres sciences, apparaît d’ailleurs
dès l’introduction du rapport : l’apport
des mathématiques à la construction
d’une vision globale du monde semble
se limiter aux nombres. « Se représenter
le monde » ne serait qu’une question
d’échelle et de puissances de 10, quid du
monde des formes ? C’est oublier que
figures géométriques, schémas, tableaux,
graphiques sont des apports essentiels.
Pourquoi le texte ne dit-il rien de l’emploi des lettres et du calcul littéral qui
correspond à un saut conceptuel extraordinaire pour comprendre le monde
en le modélisant ?
Même si l’enseignement de la physique,
à ce niveau, redoute, à juste titre, une
mathématisation prématurée, qui occulterait le sens, le passage à la quantification s’avère, à un moment donné indispensable (2). Lorsqu’il s’agit d’exploiter
les relations entre grandeurs variables
(fixer l’une, faire varier l’autre (3)), une
collaboration entre enseignants de
mathématiques et de physique pourrait
être riche et fructueuse : or celle-ci n’est
pas signalée dans le rapport.
Enfin le rapport préconise l’introduction d’éléments d’histoire des sciences
(sous la forme « Comment a-t-on découvert ceci, compris cela ? »), la mise à disposition des élèves de documents rédigés
en langue étrangère adaptés à leur
niveau. Il procède aussi au repérage des
principales polysémies du vocabulaire
scientifique utilisé au collège (telles que
hypothèse, milieu, facteur, puissance...).
Pour ce qui concerne la partie
propre aux mathématiques
La rédaction du paragraphe relatif aux
finalités et aux objectifs de l’enseignement des mathématiques reste très
proche de celle des actuels programmes.
Quant à l’organisation des apprentissages et de l’enseignement, les propos
tempèrent ceux de l’introduction générale du rapport : « Les enseignants ont le
libre choix de l’organisation de leur
enseignement, dans le respect des programmes. » « Pour être efficace, les
connaissances doivent être identifiées,
nommées et progressivement détachées
de leur contexte d’apprentissage. Pour
cela, les activités de synthèse organisées
par l’enseignant sont fondamentales »
Le document rappelle que la question de
la preuve occupe une place centrale en
mathématiques et précise que « la prise
de conscience de ce qu’est la recherche
et la mise en œuvre d’une démonstration
est également facilitée par le fait, que, en
certaines occasions, l’enseignant se livre
à ce travail devant la classe, avec la participation des élèves ».
Sur le détail des contenus
mathématiques
Il y a la volonté affichée de mieux assurer la continuité avec l'école primaire,
d'alléger le programme de Quatrième,
de valoriser les statistiques, la notion de
fonction et l'étude de la proportionnalité
mais il est difficile de vérifier ces buts
avoués car seul le programme de
Troisème est détaillé (en vue d’une
application à la rentrée prochaine dans
le cas de la réforme du collège); pour les
autres niveaux, il faut se satisfaire d'un
tableau synoptique.
Les modifications de contenus sont restreintes, à l’exception de la suppression
des vecteurs au collège. Or le vecteur
n’est t-il pas la « plaque signalétique
naturelle » de la translation ; de même le
déplacement sur un quadrillage pratiqué dès le primaire n’est il pas une rencontre « naturelle » avec les coordonnées de vecteurs ? La rotation et la
translation seraient alors introduites
comme composées de deux symétries
orthogonales ; c’est cohérent comme
synthèse des apprentissages sur les transformations étudiées en collège mais n'estce pas trop éloigné de l’intuition des
élèves ?
Dans le souci d’alléger le programme
de Quatrième, jugé souvent trop lourd :
«translation, puissances autres que celles
de 10, ordre et multiplication seraient
transférés en Troisième. Par contre
agrandissement et réduction » serait
avancé en Quatrième.
Il y aurait moins d'exigences dans les
calculs littéraux pour les factorisations.
En statistiques, les quartiles seraient introduits pour mesurer la dispersion d’une
série. On ne sait à quel niveau seront étudiées médiane, centre de gravité et orthocentre, distance d’un point à une droite.
Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US no 596 du 16 janvier 2004
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MATHÉMATIQUES
L’initiation au tableur-grapheur relèverait de la classe de Cinquième pour une
utilisation plus effective en Quatrième.
(on ne sait si la technologie en aura aussi
la charge et à quel niveau).
Conclusion : L’adaptation qui sera proposée en Sixième prendra-t-elle vraiment en compte les effets des changements de programmes de l’école
primaire ? Comment les auteurs justifient-ils les glissements opérés d’un
niveau à l’autre ? Est-ce pour des raisons pédagogiques, ou pour s’inscrire
dans des fourchettes horaires basses de
Cinquième et Quatrième ? Jusqu’où
peut-on aller dans cette logique de transferts d’une année sur l’autre et de réductions horaires ?
Les auteurs du rapport ignorent-ils les
conditions (effectifs, temps d’enseignement) que supposent la mise en place de
démarches d’investigation et les séances
sur tableur-grapheur (même limitées en
nombre dans l’année scolaire) : une telle
proposition n’est elle pas crédible que si
elle s’accompagne d’une exigence des
moyens nécessaires ? Les thèmes de
convergence proposés, indépendamment de l’intérêt qu’ils peuvent présenter, ne montrent-ils pas les difficultés
qu’il y a à mettre en jeu, sur un même
thème, de façon consistante, plusieurs
disciplines. Inévitablement, ce n’est
qu’un aspect très partiel de la discipline
qui apparaît au cours du travail sur le
thème et l’on peut se demander en quoi
ces thèmes sont véritablement « de
convergence » pour les disciplines.
La mise en cohérence des programmes
des disciplines du pôle scientifique
(mathématiques SVT, SP, EPS) annoncée en préambule reste très modeste.
Est-il d’ailleurs possible d’en faire plus
sans remettre en cause la cohérence
propre des disciplines ? Il ne faudrait
pas qu’elle soit le prétexte à des mesures
que certains souhaitent actuellement,
pour des raisons autres que pédagogiques : regroupement de disciplines
par pôle, polyvalence des enseignants,
souplesse d’organisation des services... ■
(1) Il est par exemple consternant de ne pas
trouver l’amélioration des modèles mathématiques parmi les explications données sur les
progrès réalisés dans les prévisions météorologiques.
(2) Pour ne prendre que l’exemple de l’électricité : en Quatrième, loi d’Ohm, en Troisième
l’énergie électrique définie par U.I.T...
3. Par exemple en Troisième, le rapport propose
en sciences physiques, le questionnement suivant,
au sujet de l’énergie potentielle de pesanteur
(égale à mgh) : que se passe-t-il si la valeur de la
masse m augmente? Si la valeur de h augmente?
Ce questionnement n’aurait-il pas sa place dans
le cours de mathématiques ? On pourrait aussi
exploiter le fait que deux grandeurs qui varient
dans le même sens ne sont pas nécessairement
proportionnelles (les exemples ne manquent
pas : le volume du cylindre en fonction du rayon,
la distance de freinage en fonction de la vitesse
de la voiture...).
Entrée en Sixième : entre programmes et réalité
Compétences attendues
et compétences observées
es programmes de 1995 pour l’école
élémentaire, encore en vigueur cette
année pour la fin du cycle III, avaient
déjà reporté sur la Sixième un certain
nombre d’acquisitions, principalement
numériques, sans que les programmes de
Sixième de 1996 prennent vraiment en
L
compte les difficultés nouvelles que cela
entraînait. Les évaluations à l’entrée en
Sixième de l’époque laissaient déjà entrevoir un hiatus prononcé entre ce qui
était attendu à la fin du cycle III, nécessaire pour suivre en Sixième, et les compétences réelles des élèves.
Qu’en est-il huit ans après, alors que de
nouveaux reports du cycle III vers la
Sixième sont en vue (pour la rentrée
2005), suite aux programmes de 2002
dans le primaire ? Si l’on en reste aux
données chiffrées des évaluations à l’entrée en Sixième, les résultats globaux,
après un fléchissement en 1997, auraient
progressé puis se seraient stabilisés, oscillant autour de valeurs qui varient peu
depuis 1999, tant en moyenne qu’en dispersion. Durant la même période,
nombre d’enseignants de mathématiques,
surtout en ZEP, ont eu l’impression d’observer une perte continue d’acquis et de
compétences et une accentuation des
écarts, éprouvant de plus en plus de difficultés à bien préparer leurs élèves pour
la suite de leur scolarité au collège.
L’évaluation à l’entrée en Cinquième de
septembre 2002 – malgré ses nombreuses
imperfections – tend à corroborer cette
impression. Ce n’est qu’en étudiant de
près l’évolution au cours des ans du
contenu des exercices proposés à l’entrée
en Sixième, ainsi que les réponses des
élèves, que l’on peut y voir plus clair et
déceler des tendances qui convergent
avec les constatations des enseignants et
sont préoccupantes quant aux capacités
4 Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US n
o
596 du 16 janvier 2004
d’assimiler l’actuel programme de
Sixième. Il en ressort principalement :
• une diminution importante des compétences en calcul, mental et posé, surtout pour la multiplication et la division ;
• une nette baisse des résultats (hors
exercices « techniques ») lorsqu’une
situation met en jeu des décimaux ;
• des difficultés accrues en lecture et
interprétation d’énoncés ;
• un sens de la multiplication et de la
division en régression, souvent à peine
embryonnaire ;
• une extension des confusions de vocabulaire (numérique et géométrique) et
des perceptions floues, globalisantes ou
erronées.
Il semble que cette évolution n’ait pas
échappé aux rédacteurs des nouveaux
programmes du cycle III ; en témoignent, entre autres, l’accent mis sur
l’oral et le calcul mental, et le rappel
dans l’introduction de la nécessité de
veiller aux activités permettant une
bonne mémorisation des connaissances.
L’orientation des précédents programmes est réaffirmée (développer les
capacités de chercher, abstraire, raisonner, prouver), mais elle s’accom-
pagne d’un souci plus marqué de recourir à des situations faisant sens pour les
élèves, et de faire clairement appréhender les relations entre les objets
mathématiques (numériques ou géométriques). L’explicitation des objectifs
et méthodes est plus étoffée, avec des
documents d’accompagnement très
détaillés, et l’on sent une vive préoccupation de remédier à des dérives et des
incompréhensions.
S’ils paraissent mieux à même de permettre une bonne assimilation, ces nouveaux programmes de primaire n’en
comportent pas moins des aspects qui
peuvent susciter des inquiétudes quant à
leurs répercussions sur l’enseignement au
collège. Outre certaines options pédagogiques, notamment l’insistance mise
sur les démarches personnelles des
élèves sans que le passage aux « procédures expertes » soit clarifié, les craintes
principales concernent les conséquences
des nouveaux allègements.
Comme en 1995, ceux-ci portent essentiellement sur des acquisitions touchant
à l’articulation multiplication-division et
au maniement des décimaux et des fractions. Or rien n’indique dans l’état actuel
du projet Bach de quelle façon ces allégements vont être pris en compte en
Sixième. Il y a pourtant urgence pour la
rentrée 2005. ■
La recherche documentaire :
une activité utile
à toutes les disciplines
A tout moment, les élèves peuvent être confrontés à un questionnement, à la recherche d’informations pour y répondre, à la
sélection de documents pertinents.
Cela ne va pas de soi. Les dispositifs (travaux croisés, IDD), l’utilisation croissante des TIC, ont
mis en évidence les difficultés des
élèves à trouver et à traiter l’information.
Quand la collaboration est possible entre professeurs de disciplines et de documentation, ces
derniers peuvent mettre en œuvre
des apprentissages documentaires.
Mais, le caractère aléatoire de ces
activités (séquences dispersées ne
concernant que quelques classes)
ne permet pas l’acquisition par
tous des savoirs et compétences
documentaires qui font, pour le
SNES, partie de la culture commune.
Le rapport Rémond fait d’ailleurs
le constat de ces insuffisances. Il
préconise « une progression des
compétences en recherche documentaire qui pourrait être élaborée et mise en relation avec
chaque programme disciplinaire».
Le SNES souscrit bien sûr à ces
recommandations, mais souligne
que leur mise en œuvre suppose
des séquences régulières de la
Sixième à la Troisième et des professeurs documentalistes en
nombre suffisant.
Consultez le site
www.snes.edu/docs/spip
Le groupe Documentation
Variations académiques
Les mathématiques au brevet
L’épreuve écrite
Une étude menée dans les académies
de Paris, Versailles et Créteil montre
qu’au cours des sessions de 1996 à 2000,
les parties du programme les plus régulièrement évaluées sont : la propriété de
Thalès, le calcul littéral, les calculs sur les
fractions et les radicaux, les équations
« produit », les systèmes d’équations
linéaires à deux inconnues, les fonctions
linéaires et affines et la propriété de
Pythagore. Par contre, la résolution d’inéquations du premier degré à une inconnue, les statistiques, la notion de vecteurs, les polygones réguliers, les sections
planes de solides ne le sont pratiquement jamais.
Dans l’académie de Grenoble, le parti a
été pris d’évaluer chaque année les statistiques, alors que, la transformation de
figures par rotation, la composition de
symétries centrales et de translations,
les grandeurs composées et les changements d’unités... ne le sont pas.
Les pratiques ne sont pas uniformes,
selon les académies, certaines parties du
programme sont régulièrement évaluées
et d’autres systématiquement absentes ;
l’écart observé avec les programmes
risque de s’accroître.
Le contrôle continu
Les modalités de prise en compte de
notes acquises en classes de Quatrième
et de Troisième indiquent que « seront
seules comptabilisées celles des
contrôles ponctuels et des épreuves
communes interclasses »(1). (les notes
obtenues au cours d’exercices d’entraînement ou d’acquisition sont exclues).
Elles doivent être harmonisées dans
chaque discipline, au sein de chaque
établissement. Chaque enseignant doit
prendre en considération les capacités
d’expression orale des élèves. Il semblerait que la plupart des établissements
ignorent ces dispositions et ne les appliquent pas.
• Des différences notables apparaissent
d’un département à l’autre, aucune comparaison n’est possible entre élèves ou
établissements et on peut se demander si
le brevet n’est pas devenu un examen
« maison ».
• Les fortes différences entre les notes du
contrôle continu et du contrôle terminal (2)
montrent combien l’instrument de mesure
du niveau de l’élève est peu fiable. ■
(1) Note de service du 6 septembre 1999, parue
au BO n° 31 du 9 septembre 1999.
(2) Coefficient de corrélation 0,54 dans l’académie de Grenoble, sur un échantillon de 190
données.
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MATHÉMATIQUES
Après PISA 2000, PISA 2003
Programme international
(1)
d’évaluation des compétences
des élèves de 15 ans
l’heure où les décideurs veulent faire
des évaluations internationales, telle
PISA, des outils de pilotage, il est plus que
jamais nécessaire de les regarder de près.
On se souvient du choc provoqué en
Allemagne après la publication des résultats de PISA 2000 compte tenu de son
mauvais classement et des interrogations
que cela a pu susciter sur l’efficacité d’un
système éducatif sélectif (l’orientation s’y
fait à l’issue du primaire alors qu’en
Finlande, pays bien situé dans le classement de PISA, l’école de base concerne
tous les jeunes de 7 à 16 ans). Mais il
serait dangereux de n’imputer qu’au seul
système éducatif les différences observées : la société finlandaise n’est pas la
société allemande. Il va d’ailleurs être
intéressant d’observer si les résultats de
2003 (non encore disponibles) confirment ceux de 2000.
Il faut relativiser les écarts entre les performances moyennes des pays. La culture mathématique (qui n’était pas le thème
majeur de PISA 2000) a été évaluée sur
une seule échelle de mesure normée de
0 à 1 000 (la moyenne des résultats des
élèves est placée à 500, l’écart type à
100) ; or, il n’y a que 46 points d’écart
entre le 3 e pays (Finlande) et le 20 e
(Allemagne) alors que le seuil de signification est à 20 points.
Il faut par contre noter les importants
écarts à l’intérieur de chaque pays : entre
le 1er décile et la valeur moyenne, l’écart
est de l’ordre de 100 points pour les pays
les mieux classés en ce domaine,
Finlande, Corée ; il dépasse 130 points
pour les pays les moins bien classés :
Allemagne, Japon, USA, Suisse. La
France est à 117.
PISA définit la culture mathématique
comme l’aptitude à identifier et à comprendre les divers rôles joués par les
mathématiques, à porter des jugements
fondés à leur propos et à s’engager en tant
que citoyen constructif et réfléchi. Les
évaluations PISA ne se limitent pas au
dénominateur commun de ce qui est
enseigné dans chaque pays ni aux types
de situation et problème qu’il est d’usage
d’aborder en classe mais visent à déter-
À
miner si les élèves sont en mesure d’utiliser leurs acquis dans des situations qu’ils
pourraient rencontrer. Ainsi dans PISA
2000, on fournissait une carte de
l’Antarctique et on demandait d’estimer
l’aire de l’Antarctique en utilisant l’échelle
de cette carte. Il fallait expliquer comment l’estimation avait été faite, on pouvait dessiner sur la carte.
Les résultats détaillés de PISA 2000 par
item sont difficilement accessibles, voire
pas du tout, pour des raisons de confidentialité et de suivi. En effet l’objectif de
PISA est de faire une étude de l’évolution
des acquis des élèves et c’est lorsqu’on
aura les résultats de PISA 2003,dont le
thème majeur est la culture mathématique
et la résolution de problèmes transversaux,
que l’on verra quels sont les éléments
stables de cette évaluation et que l’on
aura une vue plus complète sur l’enseignement des mathématiques.
Quelques comparaisons
entre la France
et les pays de l’OCDE
• Pour l’exercice d’évaluation de l’aire de
l’Antarctique, question difficile car elle
nécessitait une prise d’initiative, la France
a un taux de « réussite globale » égal au
taux moyen avec moins de réponses
fausses ou vagues ou partielles et beaucoup plus de non-réponses. Ce pourcentage élevé de non-réponses constaté à
diverses reprises, conduit certains à s’interroger sur sa signification : lorsqu’ils ne
savent pas, nos élèves préfèrent ne pas
répondre et ce dans une proportion beaucoup plus forte que dans d’autres pays,
où les élèves répondent, au risque de se
tromper. L’enseignement français stigmatiserait-il trop l’erreur alors qu’elle est révélatrice et fait partie du processus d’apprentissage, comme le suggère la DPD
(direction prospective et développement)?
• Les réussites à l’interprétation d’un graphique représentant la vitesse d’une voiture
de course sur un circuit automobile, sont
assez bonnes et comparables à la moyenne.
Les résultats de l’exercice consistant à repérer un triangle particulier parmi 5 figures
sont nettement meilleurs que la moyenne.
6 Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US n
o
596 du 16 janvier 2004
Enfin, il est intéressant de mettre en relation les performances et la classe puisque
pour la France, en 2000, les élèves de 15
ans, seuls concernés par l’enquête, étaient
scolarisés pour 43% en Seconde générale
et technologique, 36% en Troisième, 10%
en Quatrième, (y compris Quatrième et
Troisième SEGPA), 6,5% en Seconde professionnelle et 2,5 en Première. Le ministère de l’Éducation nationale a publié des
résultats quant à la compréhension de
l’écrit : 1% des élèves de Seconde GT ont
des scores inférieurs à 400 contre 26 % des
élèves de Troisième et 56 % des élèves de
Quatrième, 56 % des élèves de Seconde
ont un score supérieur à 550 contre 6 %
des élèves de Troisième. En mathématiques, cela n’a pas été fait de manière globale mais sur les questions difficiles, les différences sont très importantes.
Les données de PISA 2000 et la réflexion méthodologique qui sous-tend l’évaluation constituent
une source d’informations sur les savoirs des
élèves, leurs difficultés et sur l’utilisation qu’ils
font de leur acquis. Bien que les élèves français
n’abordent certaines notions qu’en classe de
Seconde, ce qui a été retenu au niveau international, ne fait-il pas partie de la culture mathématique de base? N’y a-t-il pas là des idées pour
des problèmes non triviaux et pourtant ne nécessitant que des contenus mathématiques simples?
Sachant que l’acquisition des savoirs est progressive, ne serait-il pas aussi utile de tester les
mêmes exercices sur les élèves de 16 ans? Enfin
pour exploiter ces informations, il serait indispensable d’avoir les résultats item par item : plus
que les 20 points d’écart entre les moyennes de
la France et celles d’autres pays, il importe de
connaître les tâches auxquelles ont échoué 80 %
des élèves, afin de revenir pour tous sur les
apprentissages concernés; il importe de connaître
aussi les tâches réussies par 80 ou 90 % des élèves
mais non réussies par les 20 à 10 % d’élèves en
grande ou très grande difficulté. Ces éléments
devraient conduire à des travaux de recherche
susceptibles de mieux outiller les enseignants et
être pris en compte aussi par les concepteurs de
programmes. C’est ainsi qu’on avancera dans le
sens d’une meilleure formation pour tous. ■
1. Ces compétences sont évaluées dans 3
domaines : compréhension de l’écrit, culture
mathématique et culture scientifique.
L’enquête de Pierre Merle
Rapport des collégiens
aux mathématiques
ierre Merle, sociologue, a mené une
enquête par questionnaire auprès d’un
échantillon de 872 collégiens issus de 37
classes de Sixième et Troisième, dont l’objet est l’étude du rapport des collégiens aux
mathématiques et au français. Nous en
donnons quelques résultats (les résultats
détaillés de cette enquête sont publiés
dans le bulletin vert n° 448 de l’APMEP).
L’enquête révèle un enthousiasme indiscutable pour les maths : 80% des collégiens de Sixième se déclarent intéressés ou
très intéressés par les mathématiques mais
cet enthousiasme décroît sensiblement : ils
ne sont plus que 60% en Troisième. Les
mathématiques qui apparaissent initialement comme la discipline la plus facile
sont considérées en fin de Troisième
comme la discipline la plus difficile... Ce
sont surtout les déclarations des élèves
faibles en mathématiques qui provoquent
l’essentiel du changement observé (ils sont
90 % des élèves faibles de Troisième à le
penser). Pour ces élèves (1), la réussite en
maths est perçue de plus en plus inaccessible : c’est là certainement l’effet redoutable d’une discipline cumulative.
Pierre Merle s’est aussi attaché à connaître
la façon dont les collégiens expliquaient la
réussite en mathématiques et en français : « ... L’importance accordée au travail
connaît des évolutions différentes selon la
discipline; elle baisse de façon significative
en français, alors qu’elle augmente en
mathématiques. Cette évolution différenciée selon la discipline indique, que pour
P
les élèves, le travail fourni est progressivement jugé, en cours de collège, de plus
en plus utile en mathématiques et de
moins en moins en français». Il faut en
déduire, toujours selon Pierre Merle, que
« les contenus d’enseignement, la progression de l’apprentissage, le travail à
réaliser à la maison et en classe ainsi que
les modalités d’évaluation de celui-ci sont
généralement plus explicités et codifiés
en mathématiques qu’en français si bien
que pour les élèves, l’intérêt du travail
pour réussir augmente en maths alors
qu’il diminue en français ». Pierre Merle
s’interroge sur l’effet des hiérarchies disciplinaires et de l’anticipation des choix
d’orientation.
«En mathématiques les élèves faibles sont
90% à penser que le travail est très important; ils ne sont que 50% chez les élèves
à l’aise.» L’enseignement des mathématiques, note Pierre Merle, «a cette particularité de surdéterminer les raisons de la
réussite : d’une part le travail est jugé
utile, d’autre part la nécessité du don en
mathématiques est le plus souvent citée.
On peut penser que ce sont les élèves qui
travaillent beaucoup sans pour autant
réussir dans cette discipline qui développent ce type d’explication innéiste».
L’enquête a aussi voulu saisir les dispositions des élèves à l’égard des disciplines :
degré d’investissement, importance qu’ils
accordent à la notation, sentiment d’encouragement ou d’humiliation. : « L’intérêt
du travail apparaît de moins en moins
évident pour les élèves en français au
cours de la scolarité alors qu’il reste
constant en mathématiques (2). Ils déclarent significativement plus de bavardage
en français qu’en mathématiques.
L’importance accordée à la note est plus
forte en maths qu’en français ; il en de
même dans le degré de confiance dans
cette note ». Est-ce pour cela qu’ils sont
plus souvent déçus par leur note en
maths?
L’ensemble des données montre que le
rapport des collégiens aux mathématiques
et au français diffère très sensiblement :
une façon d’appréhender cette différence
est de demander aux élèves la discipline
qu’ils préfèrent et celle qu’ils aiment le
moins : « les mathématiques occupent la
2e place dans le hit parade des disciplines
les plus aimées des collégiens, un score
bien moindre que l’EPS mais largement
supérieur a celui obtenu par les autres
disciplines. Toutefois, si cette discipline a
ses adeptes, elle a aussi ses détracteurs et
en Troisième elle se retrouve à la fois la
discipline la plus souvent citée comme la
plus aimée et la plus souvent citée comme
la moins aimée. ■
(1) De la Sixième à la Troisième, la proportion
d’élèves à se déclarer « faibles » en maths augmente sensiblement : de 15 % en Sixième, elle
passe à 25 % en Troisième.
(2) L’étude montre toutefois qu’en mathématiques, l’habitude de chercher une solution baisse
significativement de la Sixième à la Troisième (elle
passe de 71 % à 63 %).
Demande d’adhésion
à remettre au trésorier du SNES de votre établissement (ou à votre section académique pour les isolés)
Date de naissance
NOM
sexe : ❑ masc.
❑ fém.
PRENOM
Résidence, bâtiment, escalier ____________ N° et voie ___________________________________________________________________
Commune si différente du bureau distributeur____________________________________________________________________________
Code postal__________________ Bureau distributeur ____________________________________________________________________
Nom de jeune fille ____________________________ Téléphone ___________________________________________________________
Etablissement d’affectation : code
Nom et adresse : _________________________________________________________________________________________________
Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US no 596 du 16 janvier 2004
7
es réponses au questionnaire sur l’enseignement des mathématiques au collège du précédent 8 pages maths ont témoigné des difficultés rencontrées dans l’exercice de notre métier.
Ces difficultés ont été attribuées principalement à trois facteurs :
• l’hétérogénéité des élèves ;
• le manque de connaissance, de travail, de motivation de certains élèves ;
• l’organisation actuelle de l’enseignement (horaire, manque de
dédoublements), qui ne permet pas de répondre aux objectifs
des programmes et aux méthodes préconisées.
Les avis ont été partagés sur l’efficacité des dispositifs actuels
d’aide aux élèves, ainsi que sur l’efficacité pédagogique de
l’outil informatique.
L
L’équipement informatique semble encore bien insuffisant
dans de nombreux collèges et les effectifs des classes peu
adaptés à des séances en salle informatique.
La mise en place des IDD, en introduisant un cadre contraignant (12 semaines fixées, évaluation imposée des élèves) et en
réduisant les horaires disciplinaires, a souvent eu pour effet d’assécher en temps et en ressources la plupart des projets existants.
Nous prolongeons la réflexion par ce nouveau questionnaire.
Il sera à renvoyer au SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris
cedex 07. Possibilité de télécharger le questionnaire sur le site
du SNES www.snes.edu et de le renvoyer par courrier électronique.
NOM (facultatif) : ..................................................................................................................... Prénom :
...................................................................................................................
Âge : ................................................
Établissement (précisez collège ou autre) :................................................................................................................................................................................................................................................................
S’agit-il d’un collège ZEP, REP ? Précisez le profil. ...........................................................................................................................................................................................................................................
Seriez-vous intéressé par un stage collège ?
...........................................................................................................................................................................................................................................................
Accepteriez-vous de participer à la réflexion du SNES sur l’enseignement des maths au collège ? ............................................................................................
Si oui, indiquez-nous vos coordonnées pour l’envoi de documents et d’informations :
Nom : ............................................................................................................... Adresse : ..................................................................................................................................................................................................................................
Courriel : ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
1. Quel est pour vous, l’objectif essentiel de l’enseignement des mathématiques au collège?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
2. Les contenus actuels de programme. Indiquez pour
chaque niveau Sixième, Cinquième, Quatrième,
Troisième, les points de programme que vous trouvez
positifs, et ceux négatifs. Cela peut concerner leur
intérêt ou non en terme de formation des élèves, l’intérêt qu’ils suscitent ou non chez les élèves, leur difficulté.
Précisez aussi les parties de programme rarement ou jamais
enseignées en donnant les raisons (contenus inadaptés,
manque de temps, choix d’établissement…)?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
3. Nouveaux programmes en primaire et au lycée
a) Avez-vous eu connaissance des nouveaux programmes de primaire année 2002?
Si oui, quelle appréciation portez-vous sur les évolutions?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
b) Avez-vous eu connaissance des nouveaux programmes de la Seconde générale et technologique année 2000 ?
Si oui, quelle appréciation portez-vous sur les évolutions?
........................................................................................................................................
4. Rapport du groupe sciences présidée par J.-F Bach
a) Quelles appréciations portez-vous sur les orientations générales du rapport Bach (démarche d’investigation, thèmes de convergence)?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
b) Que pensez-vous de la réorganisation des contenus
sur les 4 années de collège, prévue dans le rapport? Y
voyez-vous une perte dans la formation, une meilleure
prise en compte des difficultés des élèves, etc.?
........................................................................................................................................
c) Quelles sont les aménagements nécessaires en
Sixième compte tenu des évolutions des programmes
de primaire?
6. Brevet des collèges
a) Que pensez-vous de sa forme actuelle?
........................................................................................................................................
b) Que pensez-vous de l’épreuve de mathématiques?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
d) Le rapport fait le choix de la suppression des vecteurs et propose d’introduire rotation et translation
comme composées de deux symétries orthogonales.
Qu’en pensez-vous?
c) Quelles transformations proposeriez-vous?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
e) Dans le projet, l’utilisation du tableur-grapheur
semble être plus prescriptive : qu’en pensez-vous ?
Précisez aussi les conditions matérielles dont vous disposez.
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
5. Évolution plus profondes
Seriez-vous favorable à des évolutions telles que :
a) Favoriser d’autres approches de l’algèbre : lesquelles? comment?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
7. Désenchantement, échec en mathématiques
a) Quelles explications voyez-vous à la démotivation,
au « désenchantement » des élèves au cours de la
scolarité au collège dont parle Pierre Merle?
........................................................................................................................................
b) Quel est le pourcentage d’élèves en difficulté dans
vos classes tel que vous vous sentez totalement
démuni(e) ? Précisez à chaque fois le niveau de la
classe et la nature des difficultés.
........................................................................................................................................
c) Quelles sont les connaissances qui, si elles ne sont
pas acquises, rendent les objectifs de l’année impossibles à réaliser et conduisent à une forme d’échec?
Préciser le niveau de classe.
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
b) Mieux ajuster les habiletés requises en algèbre aux
situations à traiter au collège (en limitant par exemple
les exigences sur les factorisations)?
d) Quels dispositifs souhaiteriez-vous pour y remédier?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
c) Réintroduire les « cas d’égalité des triangles » au
collège ?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
8. Itinéraires de découverte
Comment sont financés les IDD dans votre établissement?
........................................................................................................................................
Comment sont-ils organisés (horaire, groupe, effectif
des groupes…) ?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
d) Initier au « hasard » (exemples simples de jeux de
hasard, simulation, modélisation) pourquoi?
Mettent-ils en jeu des contenus mathématiques? Si oui
lesquels?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
e) Autres propositions?
Avez-vous des expériences de travaux interdisciplinaires dans un autre cadre que les IDD. Si oui lesquels?
........................................................................................................................................
........................................................................................................................................
8 Observatoire national des programmes et des pratiques • Supplément à l’US n
o
596 du 16 janvier 2004
L’Université Syndicaliste, suppl. à l’US no 596 du 16 janvier 2004, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07. Directeur de la publication: Gérard Anthéaume - Compogravure: CAG, Paris - Imprimerie: SIPE, Paris - No CP 0108 S 06386 – ISSN no 0751-5839
Questionnaire
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