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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 25 May 2017
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Le principe est simple : la résistance qui s'oppose au mouvement s'adapte instantanément à la force déployée
par le patient. «Par exemple si on décide qu'un patient doit travailler l'extension de son genou à une vitesse
angulaire de 60°/s, la machine majore le frein lorsque le patient pousse fort et résiste moins lorsque l'effort
fourni diminue. L'exercice est ainsi individualisé et réalisable tant pour un grand costaud que pour une dame
de 70 ans qui vient de se faire opérer du genou», indique le Pr Croisier.
Cette technologie, qui mise sur une vitesse constante plutôt que sur une charge constante comme
les instruments de musculation classique, offre une sécurité et une efficacité supérieures en termes de
renforcement musculaire.
De la NASA aux clubs de sports
Quelle est l'origine de cette méthode ? L'isocinétisme est né aux Etats-Unis fin des années 60 pour répondre
à une demande de la NASA (National Aeronautics and Space Administration). Celle-ci était confrontée à une
problématique : l'atrophie musculaire des astronautes suite aux vols spatiaux en apesanteur. C'est ainsi que
James Perrine mit au point un dispositif capable de mesurer les variables du mouvement d'une articulation
prise isolément. Les bases du dynamomètre isocinétique étaient alors ancrées. De sa naissance à nos jours,
l'isocinétisme n'a cessé d'évoluer et reste encore aujourd'hui l'outil le plus efficace pour l'évaluation des
performances musculaires.
(1) Croisier JL, Ganteaume S, Binet J, Genty M, Ferret JM. Strength Imbalances and Prevention of Hamstring
Injury in Professional Soccer Players: A Prospective Study. The American Journal of Sports Medicine 2008,
36, 1469-1475 (April 30. doi:10.1177/0363546508316764)
Depuis son élaboration pour le suivi des astronautes, cette méthode s'est largement répandue dans le
milieu médical. «Elle est aujourd'hui utilisée pour le suivi de patients dans des domaines divers tel que les
traumatismes de l'appareil locomoteur, la chirurgie orthopédique, la rhumatologie ou encore la neurologie»,
souligne Jean-Louis Croisier.
Autre adepte de l'isocinétisme : le secteur du sport de haut niveau. Dans ce secteur, la performance musculaire
fait assurément la loi. Les tests isocinétiques y ont donc été largement adoptés pour évaluer la force des
sportifs et assurer leur rééducation en cas de blessures.