Agrégation externe de physique 2003 : rapport problème de physique
l’établissement des lois de Kepler. Pour expliciter, dans le cas d’orbites circulaires, les
caractéristiques cinématiques du mouvement des deux points matériels, et plus encore lors des
applications numériques, de nombreux candidats font (parfois implicitement) des
approximations non justifiées par l’énoncé à ce stade. Comme signalé plus haut, les
applications numériques donnent souvent lieu à des débauches de chiffres non significatifs.
La deuxième partie examine si l’observation directe des planètes extra-solaires est possible.
Elle fait appel à des notions élémentaires de géométrie sphérique, ainsi qu’à la connaissance
des lois de la diffraction et du rayonnement du corps noir. Le jury a pu constater que ces
notions sont généralement acquises. En revanche, un grand nombre de candidats confond
puissance réfléchie et puissance émise par la planète, aboutissant (le plus souvent sans aucun
commentaire) à des valeurs peu satisfaisantes pour les températures d’équilibre de la Terre et
de Jupiter. La série de questions sur les limitations observationnelles, qui demande des
définitions et des justifications sans calculs, est révélatrice de la difficulté que rencontrent de
nombreux candidats à expliquer la physique « en mots » plutôt qu’« en calculs ». Il y a
probablement là une lacune à combler dans la formation des futurs enseignants (voire des
futurs chercheurs).
La troisième partie porte sur la détection des planètes via le mouvement orbital induit de
l’étoile. De trop nombreux candidats utilisent sans justification la 3ème loi de Kepler donnée
dans la première partie, confondant implicitement planète et mobile fictif. Seule une très
faible fraction des candidats comprend que cette méthode est applicable quelle que soit
l’orientation de l’orbite par rapport à l’observateur (la projection d’un cercle est toujours une
ellipse, dont le demi-grand axe fournit le rayon du cercle). Dans cette partie comme dans la
suivante, le jury est particulièrement attentif à la clarté des explications sur l’enchaînement
des raisonnements permettant de déduire, à partir des paramètres observés, les caractéristiques
de la planète.
Les quatrième et cinquième parties sont consacrées à la méthode effectivement mise en
œuvre depuis 1995 pour détecter et caractériser les planètes extra – solaires : la détermination
de la vitesse orbitale de l’étoile par la mesure de l’effet Doppler sur les raies stellaires. Elles
sont souvent bien traitées. Quelques candidats, adeptes de la méthode Shadock, éprouvent le
besoin d’effectuer un calcul relativiste pour déterminer le décalage Doppler des fréquences
des raies. Indépendamment de la méthode utilisée pour l’établir, une fraction non négligeable
des candidats fournit des expressions du décalage Doppler non cohérentes avec l'ordre
d’approximation utilisé dans le calcul.
La sixième partie porte sur l’analyse de la courbe de lumière d’une étoile occultée par sa
planète. Elle n’est traitée que par un petit nombre de candidats. Si la condition de transit est
souvent correctement établie, en revanche, la probabilité que celui-ci ait lieu n’est
généralement pas convenablement calculée, les candidats confondant la distribution des
angles et celle des lignes trigonométriques.
La septième partie concerne l’application des résultats précédemment établis à des données
observationnelles tirées de la littérature scientifique. La longueur volontairement modérée du
problème a permis à une fraction significative des candidats d’aborder ces questions, qui en
constituent la partie la plus « gratifiante ». Si la plupart d’entre eux sait lire l’abscisse de la
courbe de variation de vitesse de l’étoile HD209458 pour en déduire la période de son
mouvement orbital, en revanche, plus rares sont ceux qui comprennent que c’est l’amplitude
de la modulation sinusoïdale et non la valeur moyenne de la vitesse, qui permet d’accéder à la