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préalablement au moment de l’allocution. Ce sont des faits qui préexistent comme les
témoins, la torture…Quant aux preuves qui dépendent de l’art (on les appelle
techniques), elles sont fournies par l’orateur et sont de trois sortes : les unes résident
dans le caractère moral de l’orateur ; d’autres dans la disposition de l’auditoire ;
d’autres enfin dans le discours lui-même (Aristote, 1991 : 83). Ce sont respectivement
l’ethos, le pathos et le logos. Pour Aristote, l'ethos est le moyen le plus important
(Aristote, 1991 : 83).
Il revient à O. Ducrot de réintroduire cette notion dans les études linguistiques
et ce, dans le cadre de sa théorie polyphonique (1984), utilisée par la suite par D.
Maingueneau dans le cadre de l’analyse du discours (1991, 1996, 1998, 1999). Un des
résultats de cet intérêt réside dans l’ouvrage collectif intitulé : Image de soi dans le
discours (éd. R. Amossy, 1999).
Nous jugeons suffisant cette présentation
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et nous devons maintenant présenter
le contexte du discours à étudier.
3- Le contexte du discours
Nous avons déjà dit que les livres d'histoire présentent la mort du Prophète
comme étant une catastrophe qui a pu tout changer. Lisons la description des
conséquences racontée par Ibn Isshaq : " quand le Prophète est mort, l'événement était
une catastrophe et on m'a dit que Aïsha (l'épouse du Prophète) a dit: après la mort du
Prophète, les Arabes
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ont quitté l'Islam, les Juifs et les Chrétiens étaient contents,
l'hypocrisie s'est propagée et les Musulmans ont perdu l'espoir à cause de la mort de
leur prophète". (Abu Alquassem Alssuhaili, partie 4)
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Cette situation, difficile, exigeait une intervention rapide et sage. Omar Ibn AL-
Khattaab, qui etait considéré comme un des hommes les plus forts à Médine, n'a pu ni
comprendre ni croire ce qui s'était passé. Ibn Isshaq a rapporté :
" Selon Alzahri : Saïd Ibn Almoussaibe m'a raconté qu'Abu Hourairah a dit :
quand le Prophète est mort, Omar a dit: Des hommes hypocrites prétendent que le
Prophète est mort. En effet, le prophète n'est pas mort, il est allé rencontrer Allah tel
Moïse qui s'était absenté, de son peuple, pour quarante jours et avait été considéré
comme mort, mais il est revenu. Je jure que le Prophète reviendra comme Moïs et qu'il
coupera les mains et les pieds des gens qui ont parlé de sa mort"
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. Omar n'était pas le