dossier pédagogique

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE
Informations pratiques
Quand ?
Du 14 mars au 1er avril 2012
Où ?
Au petit théâtre de Lausanne
Pour qui ?
Tout public dès 7 ans
Par qui ?
Alexandra Thys et la Cie Lightmotiv
Tarif école
Transport
1-6
èmes
12 francs par élève. 1 accompagnant-e par classe est invité-e.
Il est aussi possible d’assister à des représentations publiques.
Dans ce cas, le tarif est de 15 francs par élève et chaque 11e place
est offerte.
Les écoles publiques hors Lausanne peuvent demander le remboursement des frais de transport auprès du théâtre pour autant que la
commune dont dépend l’établissement scolaire ne les prenne pas en
charge.
les fiches d’inscriptions dûment complétées sont à renvoyer par
courrier postal ou par fax : 021 323 62 15. Les inscriptions sont
prises en compte par ordre de réception.
Dossiers
pédagogiques
Le présent dossier pédagogique est téléchargeable depuis notre
site à la page dédiée aux écoles . www.lepetittheatre.ch
Contact
Le petit théâtre, place de la Cathédrale 12, 1005 Lausanne
Téléphone 021 323 62 13 - Email [email protected]
©Pénélope Henriod
Inscriptions
Photo de répétition
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Sommaire du dossier pédagogique
A. LA PIÈCE EN UN COUP D’ŒIL
Résumé
Sur scène
B. PISTES PÉDAGOGIQUES
Avant de venir au petit théâtre :
- Présentation de l’auteur
- Introduction de l’histoire
- Sensibilisation au langage des signes
Après être venu au petit théâtre :
- Quelques questions générales sur le spectacle
- Activités autour de la communication non verbale
- Activités autour de la communication verbale
- Une scène à jouer
- Pour aller plus loin
C. EN SAVOIR PLUS SUR LE SPECTACLE
Quelques mots d’Alexandra Thys
Qui fait quoi ? la distribution
D. FICHE THÉÂTRE :
Les métiers du théâtre : l’accessoiriste
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A
LA PIÈCE EN UN COUP D’OEIL
Résumé
Léo le camelot vit seul dans sa roulotte et s’ennuie… Ses boniments ne convainquent
plus personne et sa vie se déroule sans joie. Mais un jour, Léo rencontre « le géant le
plus triste du monde » à qui il confie le secret du bonheur : ne pas être seul. Celui-ci le
conduit au cirque Univers où une petite fille est martyrisée par un directeur de cirque
sans scrupule. Léo découvre que la petite fille qu’on oblige à jouer du violon est sourde
et muette. Tout de suite, il se prend d’affection pour elle et l’adopte. Il s’occupe d’elle
avec tendresse pendant des années et elle le rend heureux. Mais un jour, un pédagogue
l’arrache à Léo, jugeant qu’il lui faut de l’éducation.
Sarah grandit et revient vers Léo, instruite. Le géant tombe alors amoureux de Sarah
qui malheureusement pour lui, a déjà un jeune homme dans son coeur. Un jour, le
directeur du cirque, le tuteur légal, vient pour récupérer la fillette. Léo, qui vient à peine
de retrouver sa fille adoptive, la pousse à partir loin avec son jeune amoureux. Léo et le
géant sont jetés en prison, mais toutes leurs pensées s’envolent vers la jeune fille…
Le temps passe. Les deux amis sont libérés. Le géant rencontre une dresseuse de girafes
et part s’installer avec elle en Afrique. Un beau jour, Léo reçoit une lettre lui annonçant
qu’il est grand-père ! Submergé de joie, il est désormais sûr de détenir le véritable
secret du bonheur : celui de savoir rester seul, grâce à l’amour qui nous lie aux êtres
éloignés...
Sur scène
Un vélo avec une drôle de remorque en guise de roulotte: voici Léo le camelot, vieil homme qui
nous raconte son histoire grâce à des «flash-back» nous ramenant au temps où il était plus jeune.
Un personnage est ajouté par rapport au texte d’origine: il s’agit de la traductrice en langue des
signes, qui va permettre aux personnes sourdes de comprendre la pièce... elle va même réussir à
se glisser dans l’histoire et y jouer un rôle !
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B
PISTES PÉDAGOGIQUES
La pièce que vous allez voir avec vos élèves possède une multitude de niveaux
de compréhension qui sauront éveiller la curiosité de chacun. Le présent dossier
pédagogique est un réservoir de pistes qui vous sont suggérées pour préparer ou
approfondir votre venue chez nous. Mais le spectacle s’apprécie également en lui-même
sans préparation exigée. Bonne représentation !
Avant de venir au petit théâtre
Présentation de l’auteur
L’auteur de cette pièce est Jean-Claude Grumberg. Né en 1939, c’est un écrivain pour
enfants, dramaturge et scénariste français. Il a reçu de nombreux prix et Molières
dont le Grand prix de l’Académie française. Le Petit Violon est son premier livre pour
la jeunesse, commandé par le Tricycle Theatre de Londres, à l’occasion du Dickens
International Hommage en 1997.
Il raconte : « Quand j’ai vu ma pièce jouée à Londres devant des enfants de toutes
les couleurs, devant des sourds, devant des aveugles, dans un quartier où 70 langues
différentes se parlaient, je me suis dit: c’est là que ça se passe ! Là qu’on touche les
gens! ».
©Pénélope Henriod
Il est également l’auteur du Petit Chaperon Uf, créé au petit théâtre en 2010.
Photo de répétition
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L’histoire
Le Petit Violon n’est généralement pas une histoire connue par les enfants. Plutôt que
de leur lire le résumé de la pièce qu’ils vont voir, nous vous proposons de commencer
par leur lire l’extrait de la scène 3 ci-dessous. En fin de lecture, demander aux
enfants d’imaginer quel peut être le problème de la petite fille. Pour une meilleure
compréhension, l’enseignant peut demander à une autre voix de lire les didascalies.
Scène 3
La roulotte de Léo.
Léo et la petit fille.
LÉO
Moi Léo
Il se tape sur la poitrine.
Mon nom est Léo. Et toi ?
La petite fille regarde sans comprendre.
Elle est encore effrayée comme au cirque Univers.
Comment tu t’appelles ? Toi pas parler français ? Toi habla español ? Toi speak
english ? Toi parlare autra dialecta ? Toi pas comprendre ce que moi veut dire ? Moi
Léo, et toi ?
Il approche son index de la poitrine de la petite fille pour la désigner. Celle-ci recule,
levant son avant-bras comme pour éviter un coup. Léo, troublé :
Moi prendre toi pour être heureux, happy tous les deux, moi vouloir faire de toi ma
fille, toi ma fille moi ton papa, papa Léo et toi Suzette ? Suzon ? Anna ? Annabella ?
Comment toi dire ?
La petite fille reste pétrifiée.
Léo, ennuyé et inquiet.
Mais qu’est-ce qu’elle a ?
En désespoir de cause il se saisit de son petit violon qui ressemble à celui qu’Univers
a cassé sur la tête de la petite fille et joue.
La petite fille à la vue du violon recule encore.
Léo joue avec vivacité, la petite fille ne réagit pas.
Léo, approchant le violon de la petite :
Tu n’aimes pas la musique ?
Elle ne bouge toujours pas, restant sur ses gardes.
Exprès il tire alors du violon des sons affreux et stridents.
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Elle ne réagit pas.
Il rejoue alors après avoir posé une main de la fillette sur le corps du violon. Il
rejoue avec tendresse, force et application.
La petite fille sent sous sa main le violon vibrer.
Léo joue encore. La petite fille pose ses deux mains sur le violon. Léo joue. Le visage
de la petite fille s’illumine peu à peu. Elle sourit.
Léo est heureux. Il a compris. Tout en jouant il esquisse un pas de danse en frappant
fort le plancher. La petite fille tout en tenant le violon danse aussi, imitant les pieds
de Léo qu’elle ne quitte pas des yeux.
Les élèves auront compris que la petite fille, Sarah, est atteinte de surdité.
Après cette introduction, l’enseignant peut choisir librement de leur lire le résumé
de l’histoire, de travailler le texte intégral en classe (avec les plus grands), ou de leur
laisser découvrir l’histoire lors de leur venue au petit théâtre.
Sensibilisation au langage des signes
La surdité est l’un des thèmes principaux de cette histoire, et tout
le spectacle sera traduit par une interprète de la langue des signes.
Ceci permettra aux personnes malentendantes de venir voir cette
pièce de théâtre, et aux «bien-entendants» d’être sensibilisés à
cette forme de handicap, et aux manières de le dépasser. Une bonne façon de préparer
les enfants au spectacle est donc de leur parler du langage des signes.
1/ Savent-ils de quoi s’agit-il ?
2/ Des ouvrages et des sites internet (avec vidéo) vous permettront de leur apprendre
quelques mots simples en langue des signes:
http://signsuisse.sgb-fss.ch/# : un lexique français / langue des signes (LSF), avec la vidéo du signe plus un exemple de phrase signée.
http://www.pisourd.ch/ : des vidéos en LSF, ainsi qu’un dictionnaire, à la base plutôt ciblées prévention et santé, mais aussi des mots du quotidiens, et des thèmes très variés.
http://www.monica-companys.com: un choix d’ouvrages en lien avec la LSF, par exemple «ça va», un nuancier d’émotions, ou encore «Moi Sourd, et toi?», un voyage dans le monde des sourds et des signes.
Essayez de prévoir un temps chaque jour qui précède leur venue au petit théâtre pour
leur apprendre quelques nouveaux mots !
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Après être venu au petit théâtre
Dans les jours qui suivent la représentation, demander aux élèves de s’exprimer à propos
du spectacle, collectivement d’abord, dans un échange d’impressions, de commentaires,
de questions, puis individuellement, par l’écriture, le dessin ou même le jeu théâtral en
rejouant certaines séquences.
Proposition de questions à poser aux élèves
1. Pouvez-vous raconter la pièce que vous êtes allés voir ?
2. Quelle est la particularité de ce spectacle ?
3. Quels sont les différents personnages de la pièce ?
4. Que représentent les marionnettes ? A quoi servent-elles ?
5. Pouvez-vous décrire ou dessiner les décors et les objets que vous avez vus ?
6. Qu’avez-vous pensé de la musique ?
7. Qu’est-ce qui vous a plu et déplu dans ce spectacle ? Pourquoi ?
Activités autour de la communication non verbale
Cette pièce met en évidence l’importance de la communication
non-verbale, c’est-à-dire les interactions qu’il peut exister entre
les personnages malgré l’absence de parole.
C’est l’occasion de proposer aux élèves des activités qui mettent
en avant le langage du corps, par opposition au langage des mots.
1/ Pratiquer des jeux de mime : se passer des objets imaginaires, jouer au jeu des
métiers, en file indienne le premier franchit des obstacles imaginaires, les autres le
suivent en l’imitant.
2/ A partir d’images, comme celles que Léo peint pour Sarah: une personne tire au
hasard une carte dans un imagier et joue la situation que représente l’image, les autres
devant deviner le contenu de la carte.
3/ Il est également possible, si cela n’a pas été fait avant de venir voir la pièce, de
sensibiliser les enfants à la langue des signes (cf. références page 7) , et de leur
apprendre des mini-dialogues dans ce langage.
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4/ Jeux de marionnettes :
On pourra également proposer aux élèves un travail partant de l’idée de la marionnette.
Par deux : le premier joueur est debout, inerte comme une marionnette, le second est
son manipulateur. Sans parole, par le contact physique, la gestuelle et le regard, il va
apprendre à son partenaire à respirer puis à bouger et à se déplacer, à danser (sur du
violon par exemple), à devenir autonome.
Cette activité peut être également réalisée avec une véritable
marionnette, un personage que l’on manipulera à vue.
Activités autour de la communication verbale
Léo le Camelot est la figure centrale de l’histoire. Par opposition au monde de silence
dans lequel vit Sarah, il représente au contraire «la parole», le boniment.
Avoir pris le temps de définir les termes «camelot» et «boniment» avec vos élèves, vous
pouvez leur proposer les activités suivantes :
1/ Le relais des bonimenteurs : en cercle, les joueurs se passent un objet en vantant à
chacun leur tour ses qualités (l’objet peut être toujours le même, ou changer à chaque
fois).
2/ Devenir des bonimenteurs : chacun à leur tour, les participants prendront la parole
pendant un minimum d’une minute sans arrêter de parler. Ils pourront choisir entre :
- le boniment du marchand (rendre merveilleux des objets du quotidien, présent dans la classe)
- le boniment d’Univers: présentation d’un spectacle fabuleux.
- le boniment du juge (pour les plus grands) : constat de délit, descriptif, froid, impersonnel, judiciaire, télégraphique et désuet : «Attendu que le dit sieur...».
Certaines de ces activités sont tirées du supplément pédagogique de
Le Petit Violon, Jean-Claude Grumberg. Edition Actes Sud Junior
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Une scène à jouer
Les élèves peuvent apprendre l’extrait de la scène 3 (retranscrit dans ce dossier, pages
6 et 7) par petits groupes de 3 : Un élève jouant Léo, un deuxième Sarah, et le troisième
le metteur en scène. Ce dernier a un grand rôle à jouer car cette scène contient
beaucoup de didascalies, c’est-à-dire d’indications concernant le comportement des
personnages.
1/ Leur demander de trouver les objets dont ils pourront avoir besoin (réels, détournés,
ou imaginaires)
2/ Aider le «metteur en scène» à donner les indications aux «comédiens» en terme de
gestuelle, de mouvements, d’attitudes et d’expressions du visage. Ceci est d’autant plus
important que cet extrait contient peu de répliques !
3/ C’est également l’occasion de leur expliquer l’importance des didascalies dans un
texte de théâtre.
Définition : Une didascalie, dans le texte d’une pièce de théâtre ou le
scénario d’un film, est une note ou un paragraphe, rédigé par l’auteur à
destination des acteurs ou du metteur en scène, donnant des indications
d’action, de jeu ou de mise en scène. Elle permet de donner des informations,
notamment, sur le comportement, l’humeur ou encore la tenue vestimentaire
d’un personnage.
Pour aller plus loin
Ce texte engendre des réflexions sur des thèmes de fond qu’il est possible d’aborder
en classe : le handicap, la différence, la maltraitance, l’adoption, l’éducation, mais aussi
l’amour.
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C
EN SAVOIR PLUS SUR LE SPECTACLE
Quelques mots d’Alexandra Thys:
« C’est le thème de cette jeune fille sourde qui m’a fait choisir cette pièce. C’est une
histoire qui parle aux petits comme aux grands, elle est différente des histoires pour
enfants auxquelles nous sommes habitués. De nombreux thèmes comme la solitude,
le handicap, la différence, l’éducation, l’amour y sont abordés avec délicatesse et
sensibilité. Entre Sarah et Léo naîtra non seulement une amitié qui soignera leurs
solitudes, mais dont la séparation les enrichira de même.
Léo est très volubile, il sait remplir l’espace d’une foule de mots pour vendre ne seraitce qu’une seule assiette. Dans ce sens, l’écriture est très ludique et c’est un véritable
régal pour le comédien et donc le public. La surdité de Sarah, en revanche, nous immerge
dans le monde du silence. Notre attention se concentre alors sur ce que nous voyons et
sur la manière qu’elle a de s’exprimer. La pièce est donc rythmée grâce aux changements
radicaux des dialogues muets et parlés. Le fait de « signer » peut être poétique,
surprenant et touchant, en plus d’être esthétique et nous amène à ressentir plus
personnellement les émotions que les malentendants racontent. C’est aussi le corps et le
visage qui parlent pour le sourd. Parfois les expressions sont si précises qu’aucun mot ne
pourrait les remplacer.»
Qui fait quoi ? La distribution
Jean-Claude Grumberg a écrit le texte.
Alexandra Thys a mis en scène le spectacle, assistée par Olivia Csiky Trnka.
Les comédiens sont : Christian Baumann (Le Géant), Olivia Csiky Trnka (Sarah, la fille
de Sarah, le juge), Mathias Glayre (Léo), David Gobet (Monsieur Univers, le maître).
Maude Lançon est l’interprète de la langue des signes sur scène, mais aussi le fiancé de
Sarah !
Les décors ont été conçus par Carolina Espirito Santo, construit par Valère Girardin,
et peints par Sybille Portenier.
Danielle Milovic a créé les lumières du spectacle, et German Schwab les sons.
Marie Sesseli-Meystre a composé la musique du violon.
Les costumes ont été conçus par Berivan Meyer, les marionnettes par Véronique Andrin,
et Leila Licchelli a fabriqué les accessoires.
La régie est assurée par Vincent Collin.
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D
LES MÉTIERS DU THÉÂTRE
L’Accessoiriste
FI
CH
ÉÂ E
TR
E
TH
L’accessoiriste recherche, loue, répare, éventuellement fabrique après les avoir
dessinés, la plupart des objets (meubles, vaisselle, véhicules, bibelots...) qui entrent dans
le décor d’une scène, et dans l’équipement des personnages (bijoux, armes, lunettes...).
Sous la direction du scénographe, il les place aux endroits voulus en tenant compte des
impératifs de la mise en scène. L’accessoiriste est (parfois) simultanément menuisier,
peintre, électricien, ensemblier, maquettiste, plâtrier, ou plasticien. Après un tournage
ou lors d’une tournée théâtrale, il participe au démontage du décor et supervise le
transport des accessoires qui doivent resservir.
Pour Le Petit Violon, c’est Leila Licchelli qui a conçu la plupart des accessoires de la
scène. Nous lui avons posé quelques questions pour en savoir un peu plus sur son métier,
et sur la création des accessoires du Petit Violon.
- Comment avez-vous procédé pour construire la chariot de Léo le camelot ?
Nous avons un plan de Carolina Espiritu, la scénographe
(celle qui a conçu le décor) et en fonction du matériel
que nous décidons d’utiliser, nous constituons un
plan détaillé de la charrette. Ensuite, nous passons
commande du métal et enfin je me suis attelée à la
construction métallique en soudure. Des modifications
interviennent en fonction des contraintes matérielles.
Par exemple, pour les roues, nous avons dû fabriquer
une fourche comme celle des vélo et la fixer sur la
charrette.
- Devez-vous savoir «tout faire» ?
L’accessoiriste n’est pas expert en tout, il va donc consulter des spécialistes qui l’aident
à réaliser son projet. Par exemple, c’est un luthier qui m’a aidée à trouver le «parfait
petit violon».
- Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Justement les rencontres et les défis : à chaque nouveau spectacle, de nouveaux
accessoires !
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