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(c) www.leforem.be Plateforme d'information Horizons emploi première édition
Suivant la répartition économique au niveau des régions, c'est logiquement en Flandre que se situe une
grande part de la chimie et de la pharmaceutique belge avec un pôle d'entreprises présent dans le port
d'Anvers et ses environs. Que ce soit au niveau national ou régional, ces secteurs génèrent aussi de
nombreux emplois indirects.
Les emplois se situent principalement en Brabant wallon (où l'industrie pharmaceutique prédomine) et
en Hainaut (plutôt reconnue pour l'industrie chimique de base). Depuis quelques années, on assiste au
développement d'un pôle d'excellence en sciences biomédicales au sein du Biopark Charleroi Brussels
South situé à l'Aéropole de Gosselies. Il accueille des centres de recherche, des unités d'accompagnement
pour la valorisation de la recherche, une dizaine d'entreprises (majoritairement des spin-off universitaires),
des plateformes technologiques offrant des services par exemple en biologie moléculaire et plusieurs
formations à destination des chercheurs, des étudiants, des professeurs et des demandeurs d'emploi.
Biopark Formation est partenaire du Campus Technologique, pôle dédié à la formation continue dans le
domaine des biotechnologies. C'est également en Hainaut, dans le zoning de Seneffe, que se situe le
centre de compétence CEFOCHIM qui propose des formations aux métiers de la production de l'industrie
chimique et pharmaceutique. Le centre dispose notamment d'un complexe aseptique destiné à la formation
du personnel de l'industrie biopharmaceutique. Du côté de Liège, le GIGA-Research est le seul centre de
recherche en Communauté Française de Belgique à être étroitement associé à un hôpital universitaire
important comme le CHU de Liège. Il propose des formations en biotechnologies (2). En Wallonie, les
activités du secteur sont soutenues par 2 pôles de compétitivité : BioWin, un des acteurs wallons du secteur
« Santé » et GreenWin acteur wallon du développement de l'économie verte.
La chimie verte est un autre pôle en plein développement. En effet, les entreprises se préparent à la
raréfaction du pétrole en se tournant vers le gaz, le CO2 ou les matières premières renouvelables. Près
de 400.000 emplois qualifiés seraient créés d'ici 2020 (700.000 d'ici 2030) en Europe dans le domaine de
la chimie verte suite au développement de « bioraffineries de seconde génération » dans lesquelles on
transforme de la biomasse en produits bio-basés et en bioénergie (3). Dans ce contexte, le pôle GreenWin,
l'AWEX-Investissements étrangers, ValBiom et Essenscia Wallonie ont lancé en 2013 l'initiative « Coq
Vert ». Au travers de ce projet, les partenaires entendent contribuer significativement au développement
d'une économie « bio-basée » forte et compétitive en Wallonie en suscitant de nouveaux projets essentiels
au déploiement du secteur de la chimie bio-basée et en particulier de la chimie végétale. Aujourd'hui, on
recense 2500 emplois en chimie dite bio-basée pour une proportion de 10% du chiffre d'affaires de la chimie
wallonne (4).
Afin de relever les défis liés aux évolutions techniques et assurer sa position dans l'économie nationale,
l'industrie chimique et pharmaceutique doit pouvoir compter sur du personnel scientifique et technique
qualifié. Les métiers dans le secteur des industries chimiques et pharmaceutiques ont fort évolué au cours
de ces dernières années. Les évolutions technologiques, particulièrement dans la biotechnologie, ont
entrainé une augmentation des compétences requises par les employeurs. Les filières d'études et de
formation se sont adaptées aux changements mais peu de jeunes continuent à s'orienter vers les études
scientifiques. Tant au niveau des qualifications recherchées par les entreprises du secteur que dans une
optique d'équilibre démographique, le secteur de l'industrie chimique et pharmaceutique fait face au défi du
rajeunissement de sa main d'oeuvre.
Selon l'enquête semestrielle de juin d'Essenscia Wallonie, la fédération régionale de la chimie, des matières
plastiques et des sciences de la vie, 448 postes sont actuellement ouverts dans les entreprises du secteur.
Les bacheliers en sciences et les masters en sciences sont les profils les plus recherchés. Les opérateurs
de production et de maintenance (niveau enseignement qualifiant) arrivent en troisième position et sont
suivis par les ingénieurs, toutes orientations confondues (5).
Le pôle de compétitivité wallon BioWin a également mené, en 2015, une enquête auprès de ses membres
afin de lister les métiers en tension afin de mettre en place les formations les plus adéquates pour répondre
à la demande. Selon les résultats, 67% des entreprises ayant répondu à l'enquête éprouvent ou anticipent
des difficultés de recrutement. La principale raison invoquée est le manque de compétences techniques
ou scientifiques nécessaires. Les entreprises ont en effet de plus en plus besoin de spécialisations plus
pointues, directement en phase avec leurs activités, ce que n'offrent pas les formations de base. La diversité
des technologies (thérapie cellulaire, immunothérapie, protonthérapie, etc.) et des clients (producteurs de
molécules, medical devices, services de traitement de l'information, etc.) ainsi que l'évolution importante du
secteur entraînent des besoins nouveaux en termes de R&D ou d'affaires réglementaires.
L'enquête révèle ainsi que dans les PME, des postes sont à pourvoir ou le seront dans les trois prochaines
années, dans les domaines de la R&D du développement clinique, des affaires réglementaires, de la
commercialisation, du contrôle qualité ou encore de la production. Dans les grandes entreprises, ce sont
près de 400 postes qui seront en tension dans les trois ans, dont la moitié le sera dans la recherche