ch A t e A u B r i A N d A v A N t e t A p r è s l e s ce N t -Jo u r s
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CHATEAUBRIAND (François-René, vicomte de). Réflexions politiques sur quelques
écrits du jour, et sur les intérêts de tous les Français. Paris, Le Normant, 1814.
Joint, du même :
De la monarchie selon la Charte. Paris, Le Normant, 1816.
2 volumes in-8 de (3) ff., 106 pp. et 206 pp. : brochés, sous chemise en demi-maroquin
à rabats, étui.
de u x p A m p h l e t s p o l i t i q u e s m A J e u r s d e ch A t e A u B r i A N d , p u B l i é s A v A N t e t A p r è s
l e s ce N t -Jo u r s .
Edition originale des Réflexions politiques : elles ont été publiées en décembre 1814
à la demande du roi Louis XVIII, qui en revit les épreuves. Chateaubriand y répond
au Mémoire au roi, très critique envers la nouvelle monarchie, que Lazare Carnot venait
de publier. Chateaubriand stigmatise l’audace de ce régicide qui “ se présente
à Louis XVIII comme un homme qui a bien mérité de lui ; il vient lui montrer le corps
sanglant de Louis XVI et, sa tête à la main, demander salaire ”.
L’écrivain attachait de l’importance à ses Réflexions qui, dira-t-il plus tard dans
les Mémoires, “ divulguèrent mes doctrines constitutionnelles. (…) Elles contiennent
la substance de La Monarchie selon la charte ”.
Dans le second pamphlet, publié sous la seconde Restauration à la suite de la
dissolution de la Chambre introuvable, Chateaubriand soutient des propositions
libérales : un retour à l’Ancien Régime n’est plus possible. Comme ministre, il entend
“ dire la vérité au roi ”. Son libelle est aussi un défi lancé à Decazes, contre qui il
se déchaîne : “ On ne saurait trop tôt employer un homme des Cent-Jours ; qu’il aille
encore tout chaud de sa trahison nouvelle, tout infect de sa récente infidélité, empester
le palais du roi, comme Messaline rapportoit jusque dans le lit des Césars l’odeur
des lieux de débauche de ses prostitutions impériales ” (p. 147).
L’ouvrage souleva l’indignation de Louis XVIII et coûta cher à son auteur.
Privé de sa pension de ministre d’État, il dut vendre sa maison de la Vallée-aux-Loups
et sa bibliothèque, réduit à vivre aux dépens de ses amis. L’ouvrage fut saisi, mais
de nombreuses réimpressions furent immédiatement diffusées ; le présent exemplaire
appartient à l’une de celles-ci.
Beaux exemplaires conservés tels que parus.
De la bibliothèque de Ernest-Auguste de Hanovre, avec son cachet armorié au verso
des titres.
600 / 800 €
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CHATEAUBRIAND. De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se
rallier à nos princes légitimes, pour le bonheur de la France et celui de l’Europe. Lyon,
Imprimerie de Ballanche, 1814.
In-8 de (4) ff., 87 pp., relié avec dix autres ouvrages dans un volume : basane fauve
mouchetée, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin noir (reliure de l’époque).