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spirituel Timothée il rappelle que « l’athlète ne reçoit la couronne que s’il a lutté selon
les règles. » (2 Tim. 2.5)
Pour ce soir je me suis permis de faire la définition suivante …… Elle est loin d’être
parfaite, mais elle montre clairement la direction.
L’ascèse: une lutte disciplinée qui dure toute la vie pour donner le maximum
d’espace à l’Esprit Saint en nous.
Maintenant deux mots sur le rôle du théologien dans le contexte de l’ascèse. Pour
moi son premier rôle c’est de sauvegarder la pureté de l’expérience de Dieu, de
maximiser l’espace dans lequel Dieu peut agir.
Le théologien orthodoxe fait ceci en premier lieu en montant la garde contre des
doctrines et des discours qui menacent de limiter cet espace. Je pense à St
Athanase, qui a combattu l’arianisme, cette hérésie qui, en niant la divinité du Christ,
bloquait essentiellement le chemin de la divinisation, dont je parlerai dans quelques
moments. Ou à St Jean Damascène, qui au huitième siècle a combattu les
iconoclastes qui nous auraient dépourvus de l’image comme moyen d’entrer en
communion avec la divinité. Mais la lutte du théologien n’est pas toujours contre les
grandes hérésies, mais autant contre les petits faux-tournants, les compromis avec
l'esprit du siècle ou d’autres parasitages qui, en s’accumulant, finissent par entraver
le passage des énergies divines.
Dans ce contexte il faut ajouter que le fait de posséder un diplôme ou même un
doctorat de théologie ne fait pas le théologien. Dans l’église orthodoxe nous insistons
que la connaissance de Dieu est essentiellement révélationelle – ce qui veut dire que
Dieu se laisse comprendre à un degré qui correspond à notre développement
spirituel, aussi à l’utilité de cette compréhension pour son Eglise. En d’autres mots,
pour être théologien, il faut non seulement un solide background intellectuel – savoir
analyser des situations, en tirer des conclusions, faire des hypothèses et les tester,
décéler des grilles de lecture – il faut aussi une vie spirituelle solide, faite de prière,
lecture de la Bible et des pères de l'Eglise et de confession et de communion
régulières. Toute sagesse particulière que donne Dieu, c’est dans l’Eglise et pour
l’Eglise, et non pas pour la gloire personnelle du théologien.
Parlons maintenant des sources de la tradition ascétique dd l’Eglise orthodoxe.
Ici je serai plus que bref. Je laisse à côté les premiers théologiens ascétiques,
difficiles et pas toujours très sûrs, comme Origen et Evagre de Pontique. Dans une
premièr mouvement, entre les 5ème et 7ème siècles, nous avons le Pseudo-Macaire
et les saints Dorothée de Gaza, Diadoche de Photice, Jean Climaque et Maxime le