Moïse : Table ronde du 23/4/2012, à « Mains Ouvertes » ; Texte de Claude LEVY Page 1/5
Moïse
Par Claude LEVY
Table ronde publique, organisée par « Mains ouvertes » le 23/4/2012 à 20h
Les représentants des Juifs, Chrétiens, Musulmans ont eu chacun 20mn de temps de parole.
D’après différentes sources, Moïse serait né vers 1520 avant l’ère chrétienne.
Sa vie se divise en trois fois quarante ans.
La première partie de la vie de Moïse
Amram, son père, un petit-fils de Lévi et sa mère, Yokéhed, qui en est une fille, ont
déjà un fils, Aaron, et une fille, Myriam. Moïse est donc de la deuxième génération qui verra le jour en Egypte et
c’est au cours de cette génération que Pharaon « qui n’a pas connu Joseph » donne l’ordre d’éliminer les nouveau-
nés mâles, (Ex. 1/13) et de ne laisser vivre que les filles. Pourquoi ? Parce que Jacob et ses fils sont entrés en Egypte
à 70 et leurs descendants, lorsqu’ils ont quitté le pays, étaient environ 2,5 millions (600 000 hommes + les femmes et
les enfants).
Lorsque l’enfant a 3 mois et ne peut plus être caché, sa mère l’expose dans une corbeille sur le Nil sous la garde
attentive de Myriam à l’endroit Bythia, la fille du Pharaon, a l’habitude de se baigner. Cette dernière trouve
l’enfant et décide de l’adopter bien que sachant immédiatement qu’il est hébreu. Elle le nomme Moïse qui signifie
en hébreu : je l’ai sauvé des eaux et en égyptien : mon fils.
Myriam, avec un sang-froid singulier, lui propose de confier l’enfant à une nourrice hébreue qui n’est autre que
Yokéhed. Moïse passe donc les premières années de sa vie dans sa propre famille et peut être fortement imprégné
par cette première éducation. La fierté de sa famille et de son peuple, la fidélité au souvenir de ses ancêtres, les
Patriarches, en ont été les thèmes dominants. L’éducation égyptienne de Moïse doit être très poussée puisqu’il est
traité comme le fils de Bythia.
Un célèbre midrash raconte qu’un jour Moïse jouant sur les genoux du Pharaon lui dérobe sa couronne. Y voyant un
mauvais présage, les mages du monarque suggèrent à celui-ci la mise à mort immédiate de l’enfant. Cependant,
Jéthro, prêtre de Mydian, propose de mettre à l’épreuve ce qui n’était peut-être qu’un jeu d’enfant, et fait placer
Moïse devant un plateau de diamants et de braises ardentes. Moïse se précipite vers le plateau de diamants, mais
trébuche (suite à l’intervention de Gabriel) vers les braises ardentes. Dans sa frayeur, il porte ses doigts à la bouche
et se brûle la langue et les lèvres. C’est de là que vient son bégaiement.
Moïse se rend compte des difficiles conditions de vie de ses frères de sang qu’il essaie de secourir et d’aider. A 40
ans, voyant un Egyptien frapper un Hébreu, il s’assure qu’il est seul, tue l’Egyptien et l’enterre (Ex. 2/12). Il a placé à
ce moment la justice au-dessus de tout.
Pour André Neher, « en une explosive anticipation, ramassant en un seul éclat tout ce que l’Exode réalisera ensuite
avec prudence et patience, le meurtre de l’Egyptien atteste la rencontre de Moïse avec la violence. Spectateur d’une
injustice et d’une dégradation de l’homme, il ressent la blessure faite à l’autre comme si elle le meurtrissait lui-
même : brisant l’égoïsme de son Moi, il découvre le prochain. Et c’est cette découverte qu’en fin de compte
provoque l’Exode. L’éloignement entre les hommes a disparu. De l’autre, qui jusqu’ici pouvait s’estomper jusqu’à
s’évanouir dans une non-ressemblance absolue, chacun est devenu le prochain ».
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L’affaire s’étant ébruitée, Moïse s’enfuit d’Egypte et arrive en terre de Mydian. Là, alors qu’il se repose près d’un
puits, il repousse des bergers qui veulent prendre la première place devant 7 jeunes filles qui mènent boire leur
troupeau. Celles-ci racontent cette histoire à leur père Jéthro qui fait venir l’étranger, le reçoit avec bienveillance et
l’invite à demeurer chez lui. Moïse épouse l’une de ses filles, Zippora, « l’oiselle », et garde les troupeaux de son
beau-père. Deux fils naissent : Guerchom « car je suis doublement étranger » et Eliézer le Dieu de mon père me fut
en aide.
Jéthro, assoiffé de Dieu, connaît les traditions monothéistes d’Abraham. La culture lévitique et égyptienne de Moïse
trouve son complément dans l’enseignement de Jéthro (« Moïse et la vocation juive » André Neher).
Moïse mène alors une vie paisible de berger. Mais le destin va une nouvelle fois transformer son existence : de
berger obscur qu’il était, il devient brusquement un héros. : « Or, Moïse faisait paître les brebis de Jéthro, son beau-
père, prêtre de Mydian. Il avait conduit le bétail au fond du désert, et était parvenu à la montagne divine, au Mont
Horeb. Un ange du Seigneur lui apparut dans un jet de flamme au milieu d’un buisson. Il remarqua que le buisson
était en feu et cependant ne se consumait point. Moïse se dit « je veux m’approcher, je veux examiner ce grand
phénomène : pourquoi le buisson ne se consume pas ». L’Eternel vit qu’il s’approchait pour regarder ; alors Dieu
l’appela du sein du buisson, disant : « Moïse, Moïse » et il répondit « Me voici » (Ex. 3). Dieu lui révèle Son nom,
Yahvé, et lui confie la mission de délivrer son peuple et de le guider vers Canaan. Un dialogue s’établit alors entre
eux. Moïse, qui a 80 ans à ce moment, refuse cinq fois d’accepter cette mission :
- à l’égard de Pharaon (Ex. 3/11) Qui suis-je pour aborder Pharaon ?
- l’adoration de Dieu par le peuple (Ex. 3/13) Quel est son nom ?
- l’incroyance du peuple : « Mais, certes, ils ne me croiront pas et ils n’écouteront pas ma voix, parce qu’ils
diront : l’Eternel ne t’est point apparu. » (Ex. 4/1) Les miracles que Dieu fait : la verge devient serpent
- je ne sais pas parler : bégaiement à la brûlure de la langue ou je ne connais pas bien l’hébreu car j’ai été
élevé comme un Egyptien (Ex. 4/10) Je t’inspirerai sur ce que tu auras à dire
- envoie quelqu’un d’autre (Ex.4/13) Dieu se met en colère et c’est Aaron qui parlera
Désormais Moïse n’est plus un simple particulier : le destin d’un peuple entier pèse sur ses épaules : il est
responsable de Dieu devant les hommes et responsable de son peuple devant Dieu (Moïse et la vocation juive).
A cette place, qui est en quelque sorte le point de jonction entre Dieu et les hommes, il est exactement dans le rôle
du prophète. Il porte aux hommes la parole divine et, inversement, il représente son peuple et en transmet les désirs
à Dieu. Moïse est désormais enchaîné : sans doute l’est-il à une mission divine, mais il reste captif.
Moïse reste modeste : « Je ne suis pas digne, je ne sais pas parler » rétorque-t-il à Dieu devant le « buisson ardent ».
Mais il devient chef, le conducteur et le libérateur de son peuple. Il a été élevé à la cour royale, il était donc au-
dessus du peuple. Puis il a été berger, donc a conduit des troupeaux et son bâton devient le symbole du pouvoir
miraculeux que Dieu lui accordera. Mais sa mission est précise et limitée : il doit faire sortir les Hébreux d’Egypte et
les conduire dans le pays de Canaan. C’est une promesse qui a été faite aux Patriarches. Aussi Moïse devra-t-il
vivifier auprès du peuple le souvenir religieux légué par les Patriarches : l’Eternel, le Dieu de vos pères, le Dieu
d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob, m’envoie vers vous. (Ex. 3/15). La libération fera du peuple d’Israël un serviteur de
Dieu (Ex. 13/12)
Moïse, selon les indications de Dieu, devra agir sur deux plans :
- d’une part en face du peuple d’Israël, le convaincre de l’authenticité de sa vocation, réveiller son courage et
sa foi, combattre les défaitistes et les désespérés
- d’autre part faire comprendre à Pharaon qu’en laissant sortir les Hébreux d’Egypte, il obéit à la volonté du
Dieu unique et tout puissant.
Il sera aidé d’un certain nombre de moyens d’exécution :
- l’aide de Dieu par des signes et des miracles
- l’aide d’Aaron sur le plan terrestre.
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La sortie d’Egypte
Les premières initiatives de Moïse qui est retourné en Egypte, d’abord sans sa famille, pour en faire
sortir le peuple avec l’aide d’Aaron échouent : le Dieu des Hébreux s’est manifesté à nous. Nous voudrions donc aller
à trois journées de chemin dans le désert et sacrifier à l’Eternel notre Dieu, de peur qu’il ne sévisse sur nous par la
peste ou par le glaive ». (Ex. 5/3)
Pharaon refuse et augmente la surcharge des tâches des Hébreux qui sont à l’extrême degré de la misère.
Moïse se retourne vers Dieu et dit : Depuis que je me suis présenté à Pharaon pour parler en ton nom, le sort de ce
peuple a empiré, bien loin que tu aies sauvé ton peuple. (Ex. 5/23)
La persuasion humaine a échoet Dieu annonce qu’il obtiendra la libération par des « signes », les plaies qui vont
frapper l’Egypte.
Ces plaies ont un caractère complexe : elles sont punitives et exemplaires, elles s’adressent à l’homme pour le
frapper, mais aussi pour le faire réfléchir, elles sont organes de sanction et, en même temps, de révélation. Elles ont
pour but de dissiper les pouvoirs de divinisation. La main de Dieu se tend vers les hommes pour frapper, libérer,
égaliser. La rencontre métaphysique se fonde dans l’événement pascal de la rupture physique du carcan des
esclaves : Je suis l’Eternel votre Dieu, qui vous ai tirés du pays d’Egypte pour que vous n’y fussiez plus esclaves ; et j’ai
brisé les barres de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête haute.(Lév. 26/13)
L’Exode, qui est l’événement le plus important dans l’histoire d’Israël depuis l’élection
d’Abraham, n’est qu’une mise en route avec une orientation précise : le Sinaï.
L’Exode pascal marque l’orientation définitive du peuple d’Abraham cette époque le terme d’Hébreu soulignait la
vocation de « passage d’une rive à l’autre ») et une nouvelle étape dans l’histoire spirituelle de l’humanité. Un
peuple venu volontairement s’établir en terre étrangère, tombé en servitude, veut tout à coup et brusquement
partir pour regagner la mère-patrie, mais comme il n’a pas appris l’acquisition de la liberté, il ne peut pas se passer
de cette pédagogie. Exemple, selon le Grand-rabbin Haïm Korsia lors du passage de la Mer Rouge : « Or ce que le
peuple fait, c’est justement nier la notion de peuple, puisque chacun ne pense qu’à lui, se moquant de la réaction
des autres. Moïse leur rappelle qu’un peuple, bien que composé d’individus différents, se doit d’envisager de vivre à
l’unisson, c’est-à-dire de partager la connaissance et l’émotion de l’événement avec ses frères et sœurs. Lorsque le
peuple est capable de répondre à la force du message sur l’unité que son guide lui rappelle, alors seulement Dieu
ouvre la mer pour leur livrer passage ». Dieu est obli de laisser le peuple hébreu 40 ans dans le désert pour
s’habituer à une nouvelle vie et se préparer aux tâches qui l’attendent dans le pays de Canaan. Ainsi les Hébreux se
trouvent devant Dieu seul et ce caractère religieux de l’époque du désert marque la sortie d’Egypte elle-même :
la libération véritable est un don de Dieu et non le fruit d’une victoire humaine.
La révélation de la loi : Sept semaines après la sortie d’Egypte, se réalise l’événement central de l’histoire biblique :
la révélation de la Torah.
Moïse est constamment en dialogue intime avec Dieu et transmet ses paroles au peuple. Il se voit investi d’une
mission nouvelle : Dieu veut que les Hébreux fassent le bilan de l’Exode, qu’ils tirent les conclusions de toutes les
interventions divines en leur faveur et qu’ils comprennent que Dieu les a choisis en vue d’un objectif spirituel très
élevé. Moïse expose ce but et les Hébreux sont appelés à l’accepter ou à le refuser : Pour Moïse, il monta vers le
Seigneur ; et le Seigneur, l’appelant du haut de la montagne, lui dit : « Adresse ce discours à la maison de Jacob, cette
déclaration aux enfants d’Israël : vous avez vu ce que j’ai fait aux Egyptiens ; vous, je vous ai portés sur l’aile des
aigles, je vous ai rapprochés de moi. Désormais, si vous êtes dociles à ma voix, si vous gardez mon alliance, vous serez
mon trésor entre tous les peuples ! Car toute la terre est à moi, mais vous, vous serez pour moi une dynastie de
pontifes et une nation sainte. » Tel est le langage que tu tiendras aux enfants d’Israël. (Ex. 19/3-6)
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Le peuple accepte le livre de l’Alliance et Moïse monte sur le Mont Sinaï pour recevoir les tables de pierre, la doctrine
et les préceptes que j’ai écrits pour leur instruction (Ex. 24/12). Il y reste quarante jours et nuits, mais le peuple ne le
voyant pas revenir demande à Aaron Un Dieu qui marche à notre tête, puisque celui-ci, Moïse, l’homme qui nous a
fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons pas ce qu’il est devenu (Ex. 32/1).
Moïse, après moult implorations afin que Dieu révoque l’anéantissement du peuple, redescend du Sinaï et, voyant le
Veau d’or, brise les tables de pierre et élimine les membres du peuple qui s’étaient adonnés à l’idolâtrie. Il remonte
sur le Sinaï avec deux tables semblables aux précédentes. Il y reste 40 jours et 40 nuits sans manger ni boire et Dieu
écrit sur les tables les Dix commandements.
Pour André Neher dans « Moïse et la vocation juive » : « Moïse pourra confier, fidèlement transcrit sur le Livre
l’ensemble de la Loi. Car c’est bien la Loi qui est au centre de la Révélation du Sinaï. Dieu qui, depuis l’Exode, parle en
parfaite égalité à l’homme, ne lui dit pas Tu, mais TU Dois. L’impératif a surgi : il est inscrit sur les Tables de pierre du
Décalogue que Moïse, après les avoir portées de ses bras assurés, dépose dans l’Arche d’Alliance ; inscrit aussi dans
ce livre de la Torah qu’avec la conviction sereine d’avoir ainsi livré aux hommes la clé de toute vocation humaine ».
Dans Deut.4/6 :Observez-les et pratiquez-les ! Ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, car
lorsqu’ils auront connaissance de toutes ces lois, ils diront : Elle ne peut être que sage et intelligente, cette grande
nation ! Moïse en souligne l’idéale et universelle grandeur.
Le terme même de Loi est insuffisant pour marquer la plénitude du mot hébreu Torah : ce n’est pas l’ordre, mais
l’orientation ; pas la Loi mais la Voie, la route sur laquelle est possible un cheminement en commun. C’est l’énoncé
des efforts nécessaires à une aventure commune, sur terre, entre Dieu et les hommes (Ex. 13/5-6). Le chemin tracé
par la Torah va, dans les seules limites de la vie, de l’isolement de Dieu et des hommes à leur participation au sein
d’une Cité commune.
Mais une crise dramatique survient : celle du désert.
Moïse et le désert : Il eut deux déserts :
1 : l’expérience entre le meurtre de l’Egyptien et le retour en Egypte il était seul au départ. C’est un homme trahi
que le désert accueille : trahi par l’Egypte dont l’injustice fait bondir la conscience, trahi par ses frères dont la
veulerie, le désespoir et dont les délations le menacent. En fuyant l’Egypte, il est en rupture de civilisation et cherche
à échapper à la machine qui fait de l’homme un rouage.
Le désert l’appelle, lieu de solitude, du silence, de l’oubli, espace sacré. Le calme naît dans sa conscience. Il est dans
le renoncement, une sorte d’ascèse, dans l’indigence, dans la solitude satisfaite. Au moment le buisson devient
ardent, tout s’éclaire : le désert a mené sa tâche jusqu’au bout : il l’a transfiguré, comblé de plénitude spirituelle, de
parole et de prière. Dans son être l’univers des hommes l’avait trahi ; le désert y a déposé le monde de l’Esprit.
2 : Au lendemain de l’Exode, Moïse sillonne le même désert durant 40 ans, mais celui-ci a changé de sens. Il n’est
plus seul, mais conduit son peuple vers la terre de Canaan. Il en est le chef et doit l’organiser selon les principes
d’une constitution pour réglementer la vie politique, sociale, religieuse et économique. Il conduit son peuple dans les
batailles contre ceux qui l’attaquent. Il est responsable, c’est-à-dire solidaire jusqu’au prix de sa vie de ceux dont il a
la charge : Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple : c’est un faix trop pesant pour moi. Si tu me destines un tel sort,
ah ! je te prie, fais-moi plutôt mourir, si j’ai trouvé grâce à tes yeux ! et que je n’aie plus cette misère en perspective !
(Nb 11/14-15) Il porte avec eux leurs faiblesses et leurs pêchés : Rappelle-toi, n’oublie jamais combien tu as
mécontenté l’Eternel, ton Dieu, dans le désert ! Depuis le jour où tu es sorti du pays d’Egypte, jusqu’à votre arrivée en
ce lieu-ci vous avez été rebelles envers le Seigneur ! Au Horeb même, vous avez mécontenté le Seigneur et il s’irrita
contre vous, au point de vouloir vous anéantir. (Deut. 9/7-8).
Ainsi, à plusieurs reprises il intercède auprès de Dieu pour l’empêcher d’anéantir le peuple : par exemple, la réaction
face au compte-rendu des explorateurs. Ceux qui ont désespéré, qui n’ont pas gardé à Dieu l’espoir que lui doit
toute créature, mourront dans le désert sans avoir la joie d’entrer en Canaan.
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Moïse lui-même, tout comme Aaron mourront sans entrer en Canaan à cause de l’épisode de Mériba ils se sont
rendus coupables d’une faute grave à l’égard de Dieu : ils ont laissé entendre que c’étaient eux les tout-puissants en
souhaitant un secours divin. Ils demandaient de réaliser un miracle pour faire jaillir l’eau d’un rocher. Or le sens
même de toutes les tribulations de la sortie d’Egypte était de faire éclater aux yeux du peuple entier la Toute
Puissance de Dieu et la fragilité et l’impuissance des entreprises humaines au regard de la force divine.
En conclusion, Moïse, que nous appelons Moche-Rabenou (notre maître), peut être considéré comme le messager
de Dieu, épris de justice, doué d’une grande autorité et d’une aussi grande humilité, dénué de toute ambition
personnelle. Il est le fondateur d’un peuple et d’une religion. Législateur, il promulgue la loi et sa fonction politique
est importante.
Pour Maïmonide (1135-1204), l’un de nos plus grands penseurs :
Je crois d’une foi parfaite que la prophétie de Moïse, notre maître, était vraie et qu’il est le père de prophètes qui le
précèdent et de ceux qui le suivent.
Je crois d’une foi parfaite que toute la Torah qui se trouve actuellement entre nos mains est celle-là même qui fut
donnée à Moïse, notre maître.
Je crois d’une foi parfaite que cette Torah ne sera point modifiée et qu’aucune autre Torah ne sera révélée par le
Créateur, béni soit-il. 7, 8, 9ème principes de la foi juive.
Le Deutéronome 34/10, en conclusion, dit : Il n’a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moïse avec qui le Seigneur
avait communiqué face à face.
Applaudissements !
Bibliographie : La Bible (éd. Du Grand-rabbinat)
Histoire biblique du peuple d’Israël (André et Renée Neher)
Moïse et la vocation juive (André Neher)
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