PETITE HISTOIRE
En novembre 2005, la totalité du chargement d’un camion rempli de déchets du CHS, destinés
à être éliminés au SIRAC (Société pour l’Incinération des Résidus Urbains de
l’Agglomération Caennaise), est refusée : au passage des balises de détection à l’entrée de la
déchetterie, celles-ci se sont activées, signant la présence d’ « éléments radioactifs » à
l’intérieur du camion. Il est alors redirigé vers le CHS où est dépéchée une équipe de
pompiers spécialisés en gestion des déchets radioactifs. Les pompiers ménagent un périmètre
de sécurité ; le camion est entièrement déchargé et chaque sac poubelle contrôlé
individuellement.
Rapidement, l’équipe spécialisée isole les sacs responsables du déclenchement des balises : 5
sont identifiés et l’émission radioactive de courte portée (émission pratiquement nulle à une
distance de 1 mètre du sac) laisse supposer un traitement médicamenteux.
Quelques jours précédant cet incident, une patiente hospitalisée au CHS est admise dans le
service de médecine nucléaire du CHU de Caen afin de bénéficier d’un traitement ambulatoire
par Iode 131 d’une hyperthyroïdie. La dose administrée est de 20 mCi (soit 740 MBq, dose
maximale réglementaire pour un traitement ambulatoire).
Le lien entre les deux événements est rapidement établi : la patiente est incontinente et ce sont
ses protections urinaires contaminées qui ont déclenché les balises de détection.
Les pompiers contrôlent aussi la radioactivité ambiante dans la chambre de la patiente : elle
est installée dans une chambre individuelle avec mise en place des mesures standard de
protection de l’entourage. Le mobilier contaminé inutilisé dans la chambre est séquestré dans
un garage de l’établissement pendant le temps nécessaire à la décroissance de l’activité
radioactive ainsi que les déchets.
Pour donner suite à cet incident, dont un précédent s’était produit 3 ans auparavant, nous
avons décidé d’établir une conduite à tenir (CAT).
Nous nous sommes appuyés sur les données que nous avons recueillies auprès de différents
interlocuteurs (personne compétente en radioprotection de l’université de Caen,
radiopharmacien du centre de médecine nucléaire François Baclesse) et des références
réglementaires existantes.
RAPPELS SUR LES RAYONNEMENTS IONISANTS
Origine des sources d’exposition de l’homme
L’exposition de l’homme aux rayonnements ionisants est due pour 75 % à une exposition
d’origine naturelle (rayons cosmiques et terrestres, inhalation de radon…) et pour 25 % à une
exposition d’origine artificielle dont l’utilisation médicale représente 85 % de cette
exposition.
Les rayonnements ionisants sont émis lors de la transformation spontanée d’un atome instable
(en raison d’une énergie excédentaire) en un autre atome stable.
Les rayonnements ionisants se distinguent par leur origine, leur gamme d’énergie, leur
pouvoir de pénétration (la capacité de traverser la matière).
Les principaux rayonnements ionisants sont les rayonnement α constitués de noyaux
d’hélium, les rayonnements β- constitués d’électrons et les rayonnements γ qui sont des ondes
électromagnétiques.