Mesure de l`efficacité énergétique dans les bâtiments d`activités

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des économies d’énergie !
Mesure de l’efficacité énergétique dans
les bâtiments d’activités
Comment améliorer l’efficacité énergétique des
entreprises dans les Parcs d’activités ?
Synthèse des enseignements
Février 2015
En résumé, les messages clés
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Comment agir sur l’efficacité énergétique des entreprises dans les parcs d’activités ? Messages clés – Key messages
GreenFit
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Comment agir sur l’efficacité énergétique des entreprises dans les parcs d’activités ? Messages clés – Key messages
GreenFit
Le sujet énergétique peut créer une émulation dans un parc d’activités
Il s’agit d’un thème consensuel : tout le monde est concerné, de fait. Et tout le monde est favorable aux économies
d’énergie ! Avant d’être un sujet environnemental, c’est un sujet économique. Et plus globalement, c’est un enjeu
de société. L’énergie est la clé d’entrée qui permet d’évoquer d’autres sujets tels que le confort, la santé des
salariés, l’agencement des locaux, le positionnement des bâtiments, la mutualisation d’achats l’échelle de plusieurs
entreprises implantes sur un même un parc d’activités.
L’énergie, un enjeu pour toutes les entreprises, de l’industrie à la TPE
Aucune entreprise ne se passe d’énergie pour fonctionner. Toutes les entreprises cherchent à maitriser et à réduire
leurs coûts. Les dirigeants des TPE suivent notamment de très près la gestion de leur entreprise car la moindre
économie a un impact non négligeable sur leur bilan financier. Pour eux, il n’y a pas de petites économies. Or, la
majorité des dirigeants d’entreprise n’ont pas forcément le temps ni l’idée de s’intéresser au sujet énergétique, pris
dans leurs préoccupations quotidiennes.
Un besoin criant de sensibiliser les entreprises aux enjeux énergétiques
Sur le terrain, la prise de conscience de l’importance de l’enjeu énergétique pour
l’entreprise n’est pas encore effective, malgré les nombreux messages diffusés
dans les médias. Nous avons dû approcher près de 200 entreprises pour réaliser
32 prédiagnostics. Peu de chefs d’entreprise ont conscience qu'il existe de telles
prestations, et qu'elles sont vite rentabilisées...
Les dirigeants comme le personnel des entreprises visitées manquent de
connaissances sur les enjeux énergétiques au sein de leur entreprise (confort
thermique, conformité sanitaire). Le besoin d’information et de pédagogie est
important.
La plupart des dirigeants ont des notions sur les enjeux « externes » à l’entreprise
(ceux relayés dans les médias) : émissions de gaz à effet de serre, évolutions
tarifaires, enjeux de production et de distribution, tensions géopolitiques, etc.
Mais ils ont du mal à faire le lien avec ce qui peut être fait dans leur entreprise
pour répondre à ces enjeux. Tous (ou presque) ont en tête les montants annuels
des charges d’exploitation liées à l’énergie. Même si tous n’ont pas une attention
environnementale, tous ont une attention économique au sujet. C’est le bon
angle d’approche pour leur parler du sujet.
Le panel de l’étude en
chiffres :
8 parcs d’activités
200 entreprises approchées
32 prédiagnostics
énergétiques réalisés
960 salariés concernés
42 400 m² de locaux audités
Une seule entreprise de l’échantillon disposait déjà d’une comptabilité énergétique. La majorité n’effectue pas de
relevé de compteurs, encore moins de ratio entre production et consommation d’énergie. Quelques-unes surveillent
l’évolution des coûts annuels sans aller plus loin.
Le gestionnaire du parc, un acteur en capacité de sensibiliser et de mobiliser de
nombreuses entreprises
En agissant sur ce sujet, le gestionnaire du parc d’activités allie vision économique (coûts pour l’entreprise), vision
environnementale (réduction des gaz à effet de serre, ralentissement du réchauffement climatique, moindre besoin
de capacités de production, …), et vision territoriale.
L’étude GreenFit met en exergue l’importance du rôle d’animation du gestionnaire auprès des entreprises de son
parc d’activités. La sensibilisation aux enjeux énergétiques n’est pas encore suffisante ; le trop faible nombre
d’entreprises participantes en témoigne. Le gestionnaire doit se positionner et agir comme facilitateur. Dans les
parcs où les gestionnaires avaient déjà instauré une habitude d’échanges avec et entre les entreprises, les chefs
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d’entreprise ont été spontanément plus nombreux à répondre favorablement à la sollicitation. Les collectivités
territoriales sont pleinement dans leur rôle en investissant cette problématique de l’efficacité énergétique en
entreprise.
Le prédiagnostic énergétique, un outil pour décider
Les outils existent (prédiagnostic énergétique, audit énergétique, étude spécifique de faisabilité), mais ils sont
insuffisamment utilisés car encore méconnus.
Un prédiagnostic énergétique permet, à partir d’une analyse des données disponibles sur site, de dresser une
première évaluation des gisements d’économie d’énergie envisageables pour le bâtiment considéré et d’orienter le
maître d'ouvrage vers des interventions simples à mettre en œuvre et/ou vers des études plus approfondies. La
prestation comprend les étapes suivantes :
1.
2.
3.
4.
Collecte préalable de renseignements.
Visite et investigations.
Rédaction d’un rapport d'étude.
Restitution orale.
Le prédiagnostic énergétique permet de dresser une première évaluation des gisements d’économie d’énergie
envisageables, classés en trois catégories :
- Action immédiate, permettant une économie d’énergie sans nécessiter d’investissement significatif.
- Action prioritaire, à mener à court terme car ayant un niveau de rentabilité élevé.
- Action utile, à mettre en œuvre mais pouvant être différée.
Les gains potentiels pour l’entreprise sont conséquents :
- Réaliser des économies financières (€), énergétiques (kwh) et environnementales (CO2),
- S’assurer du respect des prescriptions sanitaires (renouvellement d’air),
- Diminuer les sensations d’inconfort (gagner en productivité),
- Disposer d’un avantage concurrentiel : maîtriser les coûts énergétiques, les charges de fonctionnement,
-
Se préparer à l’augmentation des coûts énergétiques (envolée des charges d’exploitation).
Des éléments de discours pour convaincre, l’enjeu principal est là
La personne en charge de contacter les entreprises pour leur proposer une action en faveur de la performance
énergétique (bureau d’étude ou développeur économique de la collectivité) doit être prête à convaincre et à
répondre aux objections des entreprises (notamment lors de la relance téléphonique). Pour ce faire, cette étude
apporte des éléments de discours afin de rendre efficace la mobilisation des entreprises. Si l’interlocuteur dispose
d’éléments pour argumenter, la plupart des entreprises se déclarent finalement intéressées. Deux idées reçues à
combattre ressortent : "Je suis locataire, donc pas concerné" et "Mon bâtiment est récent ou les travaux d'isolation
sont récents donc mon bâtiment est performant".
Le recueil documentaire, une étape clé qui peut être source d’abandons
Cette étape consiste, pour l’entreprise, à collecter ses factures énergétiques, les notices de ses équipements, les
plans et documents relatifs à la construction de son/ses bâtiment(s), si disponibles. Elle a été démotivante pour bon
nombre d’entreprises ; quelques-unes d’entre elles ont même abandonné la démarche à cette phase.
Nous préconisons de ne pas attendre les documents et de se rendre directement à l’entreprise pour la visite ; les
documents pourront être rassemblés, une fois sur place. Le prestataire doit faire preuve de souplesse à cette phase
et faire avec les documents transmis. Même si le dossier est incomplet, le prestataire trouvera toujours des actions
à préconiser. Sur les 32 entreprises diagnostiquées, une dizaine ne possédait aucune information concernant la
construction (plans, enveloppe thermique du bâtiment notamment), y compris des propriétaires. A tous, veiller à la
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remise des documents des ouvrages exécutés en fin de chantier auprès des maîtres d’œuvre est important ; ils
pourront vous être bien utiles.
La visite des locaux, révélatrice des attentes … des salariés
Les visites et les relevés dans les entreprises se sont déroulés sans difficulté, avec un très bon accueil de la part des
dirigeants comme des salariés. Le personnel rencontré dans les entreprises a souvent été intéressé par le sujet. Les
gens réagissaient aux questions soit en parlant spontanément de leur inconfort, soit en posant eux-mêmes des
questions sur l’efficacité des systèmes, sur les façons de faire des économies, sur les causes d’inconfort, etc. Nous
avons ressenti un besoin d’explications important sur les notions de confort thermique et sur le pilotage des
moyens de chauffage.
Une prestation jugée utile et suffisante
Le fait que les calculs ne soient pas précis n’a pas gêné les chefs d’entreprise. Ils attendent des ordres de grandeur
et pas forcément des chiffres exacts. Les restitutions orales sont indispensables: elles ont permis de préciser et
d’expliquer le contenu du rapport. Le besoin d’explications orales est important. La prestation a été bien perçue et
est considérée comme utile par tous. La plupart des dirigeants ont exprimé leur intention d’agir dès cette
restitution.
Se concentrer sur les consommations spécifiques pour les activités de production
Les consommations totales des 32 entreprises
représentent 12 000 MWh mais cachent de grandes
disparités ; le rapport entre la plus consommatrice et la
moins consommatrice est de 1 à 400 pour les
consommations et de 1 à 75 pour les coûts !
Les consommations les plus fortes sont d’abord celles liées
à des productions (process), viennent ensuite celles du
chauffage.
Les consommations spécifiques (usages propres à
l’entreprise), sont les plus importantes (65% des
consommations globales).
Les entreprises industrielles et de l’agroalimentaire sont les
plus consommatrices en énergie ; elles totalisent 80% des
consommations enregistrées. A l’échelle du territoire,
l’enjeu lié aux consommations se situe donc sur ces
industries.
Importance du gaz en zone d’activités
L’électricité est bien sûr présente dans toutes les
entreprises. Les secteurs de l’industrie ou de
l’agroalimentaire utilisent généralement du gaz, naturel si
le parc dispose du réseau, en bonbonnes de propane sinon.
L’enjeu d’équipement et de raccordement des zones
d’activités au réseau de gaz naturel ressort ici. Ce constat
interroge la localisation des zones d’activités notamment
industrielle et leur attractivité au regard de l’accès au
réseau de gaz naturel dans l’optique de transition
énergétique.
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2 profils se distinguent : les locaux de production et les bureaux
L’analyse par type d’activités et par types de locaux montre que ce sont les entreprises ayant une « production »
(agro-alimentaire, industrie, et quelques entreprises de service) qui sont très fortement consommatrices, avec 82%
de leur consommation totale d’énergie en consommations spécifiques. Les consommations des locaux de
« bureaux » proviennent majoritairement (2/3 de leur consommation) des dépenses de chauffage.
L’analyse des ratios de consommation par m² de surface montre que, à part les entreprises ayant une production, ce
sont surtout les entreprises qui réduisent ou coupent le chauffage les soirs et week-ends qui sont économes. Cela
a plus d’impact que l’état de l’isolation ou le mode de chauffage. Les analyses par mode d’occupation
(locataire/propriétaire), selon l’âge du bâtiment, ou par parc d’activités, ne révèlent rien de notable dans cette étude.
Le chauffage des locaux et les process, notamment les process « chauds », doivent être ciblés en priorité car ce sont
à la fois les postes les plus consommateurs et les potentiels d’économie les plus forts. L’analyse individuelle reste
toutefois indispensable car chaque entreprise a ses spécificités.
Le trio « gagnant » : ventilation non conforme, plafond mal isolé, mode de chauffage inconfortable
La ventilation n’est pas conforme à la réglementation (Code du travail) dans près de 80% des cas étudiés. Cette
non-conformité est « grave » (locaux non ventilés, ou ventilés avec un air pollué) dans presque 50% des cas.
Les plafonds sont presque tous mal isolés. De l’isolant est bien présent mais très mal posé (panneaux écartés, parevapeur non scotchés, isolant ne rejoignant pas celui des murs,…).
Le mode de chauffage est inconfortable et énergivore dans une large majorité des entreprises. Les convecteurs
électriques sont difficiles à régler, les ventilo-convecteurs et aérothermes créent des courants d’air désagréables.
L’éclairage naturel est présent presque partout, ce qui est un point positif, pour autant l’éclairage artificiel est trop
souvent laissé allumé. Les reflets sur les écrans d’ordinateurs, mal positionnés, incitent les gens à fermer les stores
et à allumer. Les économies d’énergie sont aussi une question d’agencement du mobilier de bureau et
d’aménagement intérieur des locaux.
Des enjeux sociaux : pas d’économie sans confort des usagers
Toute personne cherchera toujours à compenser son inconfort (trop chaud, trop froid, courants d’air,
éblouissement…). Il n’y aura pas d’économies d’énergie sans confort des usagers ; il est donc primordial d’être à leur
écoute pour mettre en place des actions d’économie d’énergie efficaces. Le mode de chauffage, par exemple, a un
lien direct avec le confort. Le convecteur électrique a ainsi toujours été décrit comme un chauffage inconfortable. Ce
ressenti pousse les occupants à « toucher » aux réglages, à provoquer des « yoyos » de température, et donc à
surconsommer (sans résoudre le problème).
Un potentiel de 29% d’économie d’énergie
Globalement, les économies d’énergie chiffrées s’élèvent à un potentiel de 29% sur l’ensemble des 32 entreprises.
L’analyse détaillée montre que le potentiel le plus fort en volume (en kWh) concerne les consommations spécifiques
des productions, notamment les récupérations de chaleur et le solaire thermique. Cela ne représente que 16% des
consommations spécifiques. Ensuite, le chauffage, qui concerne toutes les entreprises et surtout celles qui ont
majoritairement des bureaux, est le deuxième poste d’économie d’énergie (59%).
Les économies réalisables sont très variables selon les entreprises : cela peut représenter de 15 à 74% de leur
consommation actuelle.
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Des actions préconisées pour toutes les entreprises
Les actions possibles sont nombreuses, mais avant toute amélioration énergétique, le rétablissement de la
conformité en matière de ventilation est primordial. Des actions ont ensuite été recommandées aux entreprises,
en fonction de leur configuration et en adaptant chaque proposition au cas particulier.
Les actions « immédiates » qui ont été proposées sont : bons usages et réglages en matière de chauffage, de
climatisation, d’éclairage, d’informatique et de matériel de process ; de placement de bureaux ; de modification
d’abonnement électrique ; de réglages de ventilation, de température d’eau chaude sanitaire ; d’étanchéité à l’air ;
de chasse aux fuites d’air comprimé.
Les actions « rapidement rentables » suivantes ont été suggérées : meilleur placement de l’isolant en plafonds,
isolation des tuyauteries, réglages d’ajustement et horloge programmable sur la ventilation, centrale de commande
pour radiateurs électriques, robinets thermostatiques programmables.
Les actions « long terme » proposées concernent : le travail sur l’isolation des parois et l’enveloppe thermique, le
mode de chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, le remplacement d’éclairage et le pilotage par détection
de présence et de luminosité, la récupération de chaleur perdue, l’eau chaude solaire thermique.
D’autres actions ont aussi été recommandées, comme le suivi des consommations et l’installation de souscompteurs, des démarches d’amélioration continue (ISO 50001 et 14001), des surveillances et des mesures de
performance du matériel, des études complémentaires, et des formations aux éco-gestes.
Temps de retour sur investissement : des actions peu envisagées au-delà de 5 à
10 ans
Selon les premières réactions des chefs d’entreprise, les actions immédiates et rapidement rentables seront
probablement réalisées sans tarder. Leur volonté sur les actions à long terme est en revanche plus mitigée. Environ
20% seront réalisés à moyen terme, 40% sont mis en réflexion, et les 40 derniers % sont refusés. La principale raison
des refus provient du temps de retour sur investissement, jugé trop long dès qu’il dépasse 7 ans en général (5 à 10
selon les dirigeants). Le bouleversement des locaux, les montants à investir, et le fait d’être locataire sont les autres
motifs qui limitent les possibilités d’actions.
Les économies d’énergie, à anticiper dès la conception des bâtiments
Les possibilités d’actions se heurtent aussi à des problèmes technico-économiques qui proviennent de la conception
initiale du bâtiment, et qui sont difficiles voire impossibles à résoudre une fois le bâtiment construit : orientation
des locaux (Nord-Sud), organisation du process, isolation du sol, isolation des murs (gisement d’économies « tué »).
Vous êtes gestionnaire de parcs d’activités ? Emparez-vous de la méthodologie
préconisée !
L’étude met en exergue l’utilité de cette approche par le gestionnaire du parc d’activité. Une méthodologie
d’animation à l’échelle d’un parc d’activités vous est proposée ci-dessous.
Contact :
Idéa 35 - 8 avenue Henri Fréville - Immeuble Epsilon - 35200 RENNES - Tél. : 02.99.53.65.65 – [email protected]
Cécile Lagadec - chef de projet - 02.99.53.89.06 - [email protected]
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