Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles Depuis sa création la Fredon travaille en partenariat avec la filière castanéicole sur les ravageurs et maladies du châtaignier et principalement depuis 2 ans sur le cynips du châtaignier. Informer et suivre l’avancée du ravageur Le Cynips du châtaignier représente aujourd’hui la plus grande menace pour la filière castanéicole. Originaire d’Asie, cet insecte ravageur s’est progressivement disséminé dans le monde. En Europe il est arrivé en 2002 avec l’importation de plants infestés dans la région de Cuneo (Piémont, Italie). Depuis ce dernier n’a cessé de progresser. En 2011, en France, une partie des régions du sud-est et du sud-ouest ainsi que le département de la Haute-Corse sont attaqués. Dryocosmus kuriphilus est une micro-guêpe de 2,5 à 3 mm de long au corps noir et à la base des antennes et aux pattes claires. Cette espèce est spécifique du châtaignier. Elle ne possède qu’une génération par an, les femelles apparaissent durant l’été (fin juin à début août) et pondent dans les bourgeons latents de l’arbre qui donneront l’année suivante soit des rameaux feuillés soit des fruits. Les larves de cynips commencent leur développement jusqu’à l’automne puis cessent de se développer et passent ainsi l’hiver. Au printemps suivant lors du débourrement, l’arbre va réagir à la reprise d’activité des larves dans les bourgeons par la formation de galles qui vont entraîner une déformation des fleurs, des feuilles. D’année en année la production de l’arbre tout comme sa vitalité vont diminuer. Cette diminution de la production est d’autant plus rapide que ce ravageur possède une reproduction parthénogenèse thélytoque (c’est à dire que les femelles peuvent se reproduire sans accouplements avec des mâles et ne donnent naissance qu’à des femelles prêtes à pondre) avec une 100e d’œufs pondus par femelle et que plusieurs individus émergent d’une même galle. Face à cette menace la Fredon Corse a tout d’abord dès 2004 commencé à communiquer sur cet insecte et sa dangerosité auprès des professionnels, des municipalités et des particuliers (affiches, courriers, brochures, articles dans Corse Matin, site internet, formation à la reconnaissance du cynips sur le terrain,…). Par ailleurs dans le cadre de ses missions la Fredon assure chaque année depuis 2004 une surveillance réglementaire de ce parasite sur l’ensemble de la Corse à la fois sur le terrain par la recherche d’arbres infestés mais aussi au niveau des pépinières. C’est au cours de cette surveillance que le cynips a été découvert en 2010 sur la commune de Borgo. A la fin 2010, 38 communes infestées (en rouge sur la carte) étaient recensées en Haute-Corse. Pour 2011 à la fin septembre, 30 nouvelles communes (en jaune) étaient concernées. Les premières observations nous indiquent que cet insecte progresse d’environ 10km par an. Chaque point de la carte représente un arbre infesté Communes infestées en 2010 Communes infestées en 2011 Aïti Alando Asco Bigorno Bisinchi Cambia Borgo Casalta Campile Castellare di Mercurio Campitello Castifao Canavaggia Castirla Casabianca Corscia Castellare di Casinca Corte Castello di Rostino Erone Castiglione Ficaja Castineta Gavignano Crocicchia Giocatojo Lento La Porta Loreto di Casinca Lano Lucciana Nocario Monte Pietralba Morosaglia Poggio Marinaccio Murato Porri Olmeta di Tuda Pruno Olmo Quercitello Ortiporio Rusio Penta Acquatella Saliceto Penta di Casinca San Gavino d'Ampugnani Piano San Lorenzo Pieve Santa Lucia di Mercurio Popolasca Taglio Isolaccio Prunelli di Casacconi Verdese Rapale Vescovato Rutali Tralonca San Gavino di Tenda Scolca Silvareccio Sorbo Ocagnano Sorio Valle di Rostino Vignale Volpajola Les lâchers de Torymus sinensis A ce jour la seule méthode dont nous disposons pour lutter contre le cynips du châtaignier réside dans des lâchers de son parasite naturel dans son aire d’origine: Tory- mus sinensis. Il s’agit d’une petite guêpe qui parasite spécifiquement les larves de Dryocosmus kuriphilus. Au printemps, lorsque les nouvelles galles de cynips se forment, les adultes de Torymus sinensis émergent des galles sèches de l’année passée. Après l’accouplement les femelles vont pondre directement dans les larves de cynips en traversant la paroi de la galle avec leur organe de ponte. La larve de Torymus sinensis va alors se développer au détriment de la larve de cynips. L’auxiliaire passe le reste de l’année dans la galle et n’émergera qu’au printemps de l’année suivante. Les tous premiers lâchers en Corse de cet auxiliaire de lutte ont été réalisés cette année sur les communes de Lento, Scolca et Campile. Inventaire des pathogènes indigènes Depuis 2010 la Fredon participe au travail d’inventaire des parasites, parasitoïdes du cynips naturellement présents en Corse. Plusieurs espèces ont déjà été identifiées mais leur action de régulation des populations de cynips demeure infime. Estimation de l’impact sur la production Depuis 2011 un suivi des taux d’infestation est réalisé en partenariat avec le GRPTCMC et la Chambre d’Agriculture de Haute Corse sur certaines exploitations afin d’estimer plus précisément les conséquences de l’apparition de ce ravageur dans les vergers et son impact sur la production de châtaignes. Carte des communes infestées par le cynips au 30/09/2011